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D'accord : je vous remercie, madame la présidente de la commission, d'avoir précisé votre pensée. Vous êtes dans la caricature. Personne n'a dit être opposé à l'apprentissage. Personne n'a dit cela, nous ne l'avons pas dit. Nous rencontrons des apprentis, nous aussi, et nous voyons que les choses peuvent ne pas être aussi simples. Ce n'est pas la panacée, ce n'est pas la grande joie ! Certaines orientations vers l'apprentissage sont subies, y compris s'agissant du choix du métier que le jeune apprend. Le système ne fonctionne pas toujours très bien. Par ailleurs...
Selon nous, il faut prendre en compte d'une part ce qui pourrait encourager le jeune à opter plus volontiers pour l'apprentissage, d'autre part l'accueil des jeunes gens et des jeunes filles par les entreprises dans les meilleures conditions possible pour la réussite de leur parcours d'apprentissage. Je ne donnerai qu'un chiffre : de juin 2017 à mai 2018, le nombre d'entrées en apprentissage a augmenté de 5,6 %.
Il me semble important – ce qui ne vous surprendra pas de ma part, chers collègues – d'adopter une vision dialectique des choses. Tous les propos tendant à développer une vision idyllique et paradisiaque des réalités de l'apprentissage me semblent à côté de la plaque. Certes, celui-ci peut constituer une expérience très heureuse. Pour les jeunes qui s'y épanouissent et y trouvent leur voie – et il y en a – , cela peut être formidable. Mais l'apprentissage peut aussi être difficile. Lorsque je me suis exprimé tout à l'heure, j'avais à l'esprit – peut-être l'émotion n'était-elle pas palpable – les visages de gens que j'ai ...
Je chercherai non à caricaturer les choses mais à les préciser. Monsieur Dharréville, vous avez une vision misérabiliste de l'apprentissage.
J'ai organisé le tour de France de l'apprentissage dans ma circonscription. J'ai vu des centaines de jeunes dont la vie tout entière a été transfigurée par l'apprentissage d'un métier, …
… par l'acquisition de la capacité à exercer une expertise et à jouer un rôle social fort, ainsi que par une ambition très forte de réussir dans la vie, éventuellement en créant leur entreprise, leur commerce ou leur atelier d'artisan. L'apprentissage, je crois, constitue la meilleure voie pour toucher du doigt une expertise, un métier, un savoir-faire, et pour se projeter dans la vie réelle.
Cela étant, tel n'est pas toujours le cas, nous tombons d'accord sur ce point. Il faut donc mieux travailler sur l'entrée en apprentissage. C'est lorsque l'on se trompe de voie que les problèmes surgissent. Il faut également rapprocher l'entreprise du CFA. Rapprocher l'apprentissage de la branche professionnelle, c'est précisément ce à quoi vise l'une des dispositions essentielles du présent projet de loi, qui va donc dans le sens que vous souhaitez.
Madame Bareigts, il me semble que les dispositions que nous avons adoptées et le cadre que nous avons construit visent justement à articuler scolarité et apprentissage, et à bien prendre en compte la maturité de chaque jeune. Le texte de loi aborde le sujet de l'orientation. M. Jean-Michel Blanquer mène simultanément un travail sur les lycées professionnels. Il va de soi que tous les jeunes ne sont pas assez mûrs pour entrer dans le monde de l'apprentissage.
Le rapport auquel vous proposez de renoncer, cher collègue, présente une utilité. Il a vocation à éclairer sur les conséquences de la mise en pratique du rehaussement de l'âge maximal d'entrée en apprentissage à vingt-neuf ans et sur le caractère opportun d'en ouvrir le bénéfice aux demandeurs d'emploi et aux bénéficiaires des minima sociaux plus âgés. Cette proposition formulée par Mme de Vaucouleurs et ses collègues du groupe MODEM doit être retenue. La commission repousse donc l'amendement.
Il s'agit d'un amendement d'appel visant à aller plus loin que le présent projet de loi pour transformer la formation en alternance. Je prendrai l'exemple d'une entreprise que je connais bien, où je me trouvais récemment encore. Quatre personnes y sont formées en alternance, trois dans le cadre de contrats de professionnalisation et un apprenti. Ces quatre jeunes suivent des formations similaires. En revanche, l'entreprise ne paie pas les mêmes cotisations sociales selon les contrats et les alternants ne gagnent pas tous le même salaire. Dès lors, pourquoi ne pas conserver uniquement le contrat d'apprentissage ? C'est ce à quoi tend l'amendement. Cela permettrait d'exonérer complètement l'entreprise de cotisations sociales – tel n'est ...
La nuance entre contrat d'apprentissage et contrat de professionnalisation n'est pas négligeable. Le contrat d'apprentissage est toujours un contrat de formation initiale. Le contrat de professionnalisation peut être un contrat de formation continue s'inscrivant dans le cadre d'une carrière professionnelle. Il faut, je pense, conserver les spécificités propres aux deux contrats. Certes, on peut envisager de rapprocher leurs modali...
...n et de programmation pour la refondation de l'école de la République. Ce dispositif proposait aux élèves une découverte approfondie des métiers et des formations dès la classe de quatrième. Le présent amendement vise à ouvrir les classes prépa-métiers au même public que celui visé par la loi du 28 juillet 2011. Il s'agit de conforter dans leur choix les élèves qui envisagent de s'engager dans l'apprentissage ou l'enseignement professionnel, mais aussi de proposer une ouverture à ceux qui risquent de décrocher. Ainsi, le dispositif devrait permettre de concilier obligation de scolarité et perspectives professionnelles.
Je ne suis vraiment pas d'accord avec cette analyse. C'est un combat idéologique. Nous avons affaire, en fin de cinquième, à de très jeunes élèves ; vous ne nous ferez pas croire qu'ils ont vraiment réfléchi à leur parcours scolaire, qu'ils ont véritablement une appétence pour l'apprentissage ! Pour très bien connaître la question des décrocheurs, je peux dire que souvent, dans les collèges, on veut évacuer les élèves qui posent problème en classe. Autoriser l'apprentissage en quatrième, ce n'est absolument pas une mesure de prévention du décrochage scolaire ; celle-ci doit se faire dans les collèges, dans les classes, et certainement pas en envoyant à l'extérieur les jeunes en ...
Cet article ouvre aux mineurs l'apprentissage dans le secteur de la restauration, soit à partir de seize ans, soit dès quinze ans pour les mineurs qui justifient avoir accompli la scolarité du premier cycle de l'enseignement secondaire. Nous proposons sa suppression, car il y a, je crois, des limites à ne pas dépasser : les mineurs doivent être protégés – nous avons tous été adolescents et nous comprenons les risques encourus à ces âge...
Cet amendement tend à permettre la signature d'un contrat d'apprentissage dès quinze ans dans les hôtels, cafés et restaurants. C'est une demande formulée par les professionnels, mais cela serait surtout cohérent avec l'âge d'un élève qui arrive en fin de collège. Actuellement, un jeune qui désire embrasser ce type de profession par la voie de l'alternance et de l'apprentissage ne peut pas signer de contrat à ce moment-là de sa scolarité. Je propose donc d'abaisse...
J'ai déposé deux amendements proches, dont nous débattrons tout à l'heure. L'objectif de ce texte est de multiplier les possibilités pour les jeunes d'entrer en apprentissage. Cette disposition me paraissait une sorte de fossile administratif… J'aimerais donc entendre que la ministre et la rapporteure expliquent leur refus de façon plus approfondie. Il y a là un paradoxe : des jeunes qui, inscrits en CFA, y apprennent à servir dans des bars et des restaurants, et ont donc accès à de l'alcool, doivent attendre d'avoir seize ans pour utiliser leur savoir et perden...
J'ajoute que notre dispositif n'est pas cohérent : un élève qui arrive en fin de troisième a quinze ans ; les jeunes qui souhaitent se diriger vers les professions des hôtels, des restaurants, des cafés ne peuvent pas tout de suite signer un contrat d'apprentissage, alors qu'il y a des entreprises prêtes à les accueillir et qu'ils souhaitent être embauchés.
Les ruptures de contrats d'apprentissage sont aujourd'hui fréquentes – cela concerne presque un tiers des contrats. Il convient de lutter contre ce phénomène. Or votre proposition ne nous satisfait pas : aujourd'hui, la rupture unilatérale d'un contrat d'apprentissage par l'employeur exige l'intervention du conseil des prud'hommes, et il s'agit là à nos yeux une protection essentielle. Or l'article 9 prévoit de nouvelles possibili...
Le code du travail requiert aujourd'hui que la rupture du contrat d'apprentissage à l'initiative de l'employeur soit prononcée par le conseil de prud'hommes. Vous supprimez cette obligation. La loi du 5 mars 2014 a pourtant déjà réformé de façon importante les modalités de résiliation du contrat d'apprentissage, puisqu'elle permet d'obtenir rapidement une décision, en donnant compétence au conseil des prud'hommes mais en statuant en la forme des référés. L'étude d'impact...
J'y reviens encore, le recours systématique aux prud'hommes nous paraît inutilement lourd. Dans le contexte d'une première expérience professionnelle, cela pourrait même être un peu traumatisant pour l'apprenti. Systématiser une telle contrainte me paraît donc malvenu. Avis défavorable.