Interventions sur "avortement"

390 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Depuis l'Antiquité jusqu'au XXe siècle en passant par la Grèce antique, les cités romaines ou le Moyen-Âge, les historiens trouvent des traces de pratiques abortives. À chaque fois, celles-ci sont décrites comme des histoires de femmes : femmes qui subissent, femmes qui souffrent, femmes qui meurent. Au-delà de la physiologie, c'est donc bien une histoire de femmes que celle de l'avortement – comme si le rapport sexuel qui avait entraîné cette grossesse était ignoré et que les hommes ne voulaient pas le voir. Ce sont bien les femmes qui, de tout temps, ont subi la pression induite par la maîtrise de la fécondité, et ce sont aussi elles qui font face aux conséquences de grossesses non désirées. C'est un sujet qui a bien souvent fait l'objet de débats brûlants et l'on peut y voir san...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Les mots prononcés en 1974 par Simone Veil sonnent toujours aussi justes : non, « aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement ». Celui-ci est légal dans notre pays depuis quarante-cinq ans ; cependant, y avoir recours reste un choix personnel, difficile, douloureux. Le sujet est si intime et sensible qu'il constitue encore un tabou dans notre société. Nous traversons en ce moment l'une des plus graves crises sociales, économiques et sanitaires qui aient eu lieu depuis la seconde guerre mondiale. Ses conséquences sont g...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

...ne pouvait plus pratiquer d'IVG car trois des quatre médecins compétents avaient invoqué la clause de conscience. Ainsi, des questions fondamentales se posent : combien de médecins refusent de pratiquer des IVG ? Leur nombre va-t-il en augmentant ? La clause de conscience liée à l'IVG est-elle encore nécessaire, ou ne répondait-elle qu'au contexte des années 1970, celui de la dépénalisation de l'avortement ? Faciliter l'accès à l'IVG n'est pas la banaliser, mais permettre aux femmes de disposer librement de leur corps, de faire un choix que ne devraient entraver ni leurs moyens financiers, ni leur origine sociale. Défendre ce droit, c'est affirmer que les femmes ne sont pas soumises et qu'elles seules disposent de leur corps. Alors que d'autres pays semblent le remettre en cause, il est indispensab...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Il semble, monsieur le ministre, que vous ayez été moins précautionneux pour certains sujets qui réclamaient pourtant un traitement d'urgence, notamment celui des moyens consacrés à garantir le droit à l'avortement, le droit de disposer librement de son corps. Nous avons besoin d'évaluer les politiques publiques en la matière. L'avortement ne doit pas être un sujet dont on ne parle pas, ou simplement en murmurant. Il faut au contraire en parler pour ce qu'il est : avorter sera toujours un choix complexe, douloureux, que nul ne songe à banaliser. C'est une raison de plus pour insister sur la qualité de l'acc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérangère Couillard :

...et surtout être possible partout. Pourtant, l'accès à l'IVG peut être long, complexe et inégalitaire dans certains de nos territoires. Le délai moyen entre la demande et l'IVG est de 7,4 jours, chiffre qui varie de trois à onze jours selon les régions. Imaginez-vous : les femmes doivent parfois parcourir de longs trajets, passer de nombreux appels, avant d'obtenir un rendez-vous en urgence, car l'avortement est un soin d'urgence. Une femme sur trois aura recours à l'IVG au cours de sa vie. L'IVG a beau avoir été légalisée il y a quarante-cinq ans, il existe encore des territoires où cet acte médical peut relever du parcours du combattant. Le confinement aura eu des conséquences sur l'accès à l'IVG. La crise sanitaire ne doit pas remettre en question nos valeurs les plus fondamentales, celles de l'ém...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

...gagé en politique, je me suis toujours fait la promesse de rester fidèle à mes convictions, que cela plaise ou non à ma famille politique. Je l'ai prouvé lors du débat sur la PMA pour toutes. Ce soir, je risque d'être à nouveau en désaccord avec mes collègues car je pense, en effet, qu'il est essentiel d'allonger le délai légal de l'IVG. Quarante-cinq après l'adoption de la loi Veil, l'accès à l'avortement en France ressemble encore, parfois, à un chemin semé d'embûches et d'obstacles techniques. La fermeture de centres médicaux pratiquant l'IVG, faute de moyens financiers et humains suffisants, allongent les délais de consultation. Pendant la crise du coronavirus, l'activité des centres d'orthogénie a brutalement chuté ; beaucoup de patientes n'ont pas été vues et très peu d'IVG ont été réalisées...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...t inégalement assuré sur le territoire national en temps normal, a été fortement restreint en conséquence de la crise et du confinement. Le ministre des solidarités et de la santé soulignait le 1er avril dernier que les remontées de terrain faisaient état d'une réduction inquiétante du recours à l'IVG, et il déclarait qu'il était hors de question que l'épidémie de covid-19 restreigne le droit à l'avortement. Pourtant, seul le recours à l'IVG médicamenteuse a été facilité, au mépris de la définition intégrale du droit à l'avortement, laquelle emporte la liberté de choix, pour les femmes, de la méthode abortive, médicamenteuse ou instrumentale. De plus, cette déclaration a été contredite par le refus d'accorder un délai supplémentaire aux femmes qui, pour des raisons matérielles, n'ont pas pu faire v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...reuses que dans les autres régions de métropole. Une IVG n'est jamais facile à vivre pour la femme qui y a recours, a fortiori lorsque celle-ci a lieu à la fin du délai légal. Le confinement lié à l'épidémie de covid-19 a duré huit semaines, soit une grande partie du délai durant lequel il est possible de procéder à une IVG. Il est donc à craindre que cette période ait remis en cause le droit à l'avortement prévu par la législation, aussi je souhaite savoir si ce droit a continué d'être effectif pendant la période, et comment. Par ailleurs, la question de l'interruption volontaire de grossesse renvoie à celle des différents modes de contraception existants, qui peuvent éviter des grossesse non désirée. La prévention est importante ; notre collègue Jeanine Dubié a eu l'occasion de le dire tout à l'h...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...progression des chiffres est exponentielle : 1 454 indisponibilités de médicament ont été constatées en 2019, contre 868 en 2018. Les médicaments permettant l'IVG ne sont pas épargnés, pas plus que les contraceptifs. Et le phénomène a commencé bien avant le confinement : pendant au moins six mois, certains contraceptifs ont été en rupture de stock, avec des risques de grossesses non désirées et d'avortements. Les médicaments abortifs RU 486, Mifegyne et misoprostol sont la propriété d'un seul groupe pharmaceutique, Nordic Pharma, ce qui les rend vulnérables aux risques de rupture de production et d'approvisionnement : la production a été menacée par des actes de militants anti-IVG, et leur prix a été multiplié par dix. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 oblige désormais à stock...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chiche :

...courir à une IVG médicamenteuse à domicile sans en parler à leurs parents, mari ou conjoint, ni accéder à des structures d'accueil sans devoir justifier leurs déplacements. Cela a donc représenté un grave obstacle à la liberté fondamentale de pouvoir librement disposer de son corps. Cette situation inacceptable a donné lieu à une hausse des grossesses non désirées, une violence insupportable : l'avortement doit rester un choix, une liberté et un droit pour toutes les femmes. Pour l'ensemble de ces raisons, je réitère une demande, déjà exprimée à maintes reprises sur ces bancs, d'allongement du délai de recours à l'avortement par aspiration ou à l'IVG chirurgicale à quatorze semaines de grossesse, contre douze actuellement.