Interventions sur "chercheur"

554 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...qui règnent sur les conséquences de la modification du génome sont extrêmes : selon Jacques Testart, elle déséquilibrerait d'autres cellules puisque les cellules interagissent entre elles ; selon le CCNE, elle pourrait entraîner « des effets situés en dehors de la cible [… ], des embryons "mosaïque", des modifications non souhaitées de l'ADN ciblé lors de sa réparation ». Récemment, une étude de chercheurs londoniens a rapporté avoir obtenu des résultats catastrophiques après utilisation de la technique CRISPR__ courtes répétitions en palindrome regroupées et régulièrement espacées __ pour modifier des embryons humains, alors que cette technique était présentée, il y a quelques mois encore, comme la technique d'avenir. On ne maîtrise pas non plus les effets de la modification du génome sur la des...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta, rapporteur de la commission spéciale :

...e et que celle-ci étant laissée à l'appréciation de l'agence de biomédecine, sa décision pouvait à tout moment faire l'objet de recours contentieux. Mme la ministre a donc souligné l'intérêt de fixer une limite. Nous avons donc le choix entre trois options : sept jours, vingt et un ou quatorze. Je me rangerai à celle qui est ressortie des auditions menées en commission spéciale : la majorité des chercheurs, sinon la totalité d'entre eux, ont clairement fait savoir que le délai de quatorze jours leur paraissait largement suffisant – c'est d'ailleurs le standard largement majoritaire sur le plan international – , les techniques de culture, relativement au milieu, ayant beaucoup progressé. C'est en effet seulement après quatorze jours qu'apparaissent, comme viennent de le rappeler mes deux collègues,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Nous traitons ici d'un point capital, puisque l'on passe du statut de pré-embryon à celui d'embryon : on change les termes du débat. J'ai assisté, comme M. le rapporteur, aux auditions de la commission spéciale. J'ai compris, à cette occasion, que les chercheurs aspirent à avoir toujours davantage de matière à observer. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nos collègues proposent de porter la durée de conservation des embryons à vingt et un jours : si l'on s'en tient à ce raisonnement, il faudrait adopter ces amendements, car on observera davantage de choses utiles à vingt et un jours qu'à quatorze. Chacun comprend bien, toutefois, que ce serait s'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...l'espèce humaine la xénotransplantation entraîne-t-elle ? Face aux tentations scientifiques, il me semble très important de protéger juridiquement l'espèce humaine. Aussi de telles recherches ne doivent-elles pas être encadrées par le régime de la déclaration – que nous avons évoqué tout à l'heure – , mais tout simplement interdites. Vous nous invitiez, madame la ministre, à faire confiance aux chercheurs. On assure que les scientifiques ne franchiront pas certaines limites, comme celles de la production de gamètes humaines par les organes reproducteurs de chimères homme-animal, ou de l'abattage systématique des animaux qui présenteraient des signes extérieurs humains, comme des mains ou des pieds. Comment faire confiance à ces engagements dans le contexte de compétition internationale que l'on ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...fier l'article L. 2151-2 du code de la santé publique, dont le second alinéa dispose : « La création d'embryons transgéniques ou chimériques est interdite. » Pourquoi revenir sur cet interdit ? La nouvelle rédaction que vous proposez – « La modification d'un embryon humain par adjonction de cellules provenant d'autres espèces est interdite » – laisse ouverte, a contrario, la possibilité pour les chercheurs de créer en laboratoire des embryons transgéniques et chimériques. Je vous ai déjà beaucoup parlé des seconds ; je n'ai pas encore réussi à vous convaincre, mais je ne désespère pas. Permettez-moi d'aborder ici les embryons transgéniques. Pourquoi supprimer cet interdit fondateur du droit français de la bioéthique qu'est l'interdiction des embryons transgéniques ? En les autorisant, ne nous eng...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta, rapporteur de la commission spéciale :

Il vise à préciser que l'interdiction de créer des embryons pour la recherche concerne les vrais embryons, c'est-à-dire ceux obtenus par fusion de gamètes. Je souhaite qu'il n'y ait aucune confusion possible avec les travaux conduisant à l'obtention de modèles du type gastruloïde, qui permettent au chercheur d'étudier le mécanisme de développement précoce. Ces modèles ne doivent en aucun cas être confondus avec des embryons, car ils n'en sont pas : ce sont des modèles de l'étape de développement embryonnaire appelé « stade gastrula », qui finiront de toute façon par s'effondrer sur eux-mêmes. Ces recherches relatives aux gastruloïdes existent déjà et ont largement prouvé leur utilité. Il me paraît n...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Un certain nombre de chercheurs avec lesquels nous avons pu échanger sur cette question nous alertent sur le fait que l'amendement de M. Berta permettrait en réalité de contourner l'interdiction de la création d'embryons pour la recherche. En effet, la méthode de la reprogrammation génétique permet de déspécialiser les cellules en cellules souches à la fois pluripotentes et totipotentes, ces dernières pouvant générer un être h...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta, rapporteur de la commission spéciale :

... CRISPR-Cas9, auquel vous faites allusion, il s'agit de quelque chose de complètement différent et dont le principe d'utilisation est très clair. Il a été transcendé une fois, en Chine, sur des embryons, et non sur des gastruloïdes, ce qui n'a donc rien à voir. Cette pratique est interdite dans notre pays et dans le reste du monde, y compris en Chine d'ailleurs, si j'en crois ce qui est advenu du chercheur responsable, pour qui les choses se sont mal passées par la suite… Il n'y aura pas d'édition de génome, ni d'introduction de mutation dans le génome, ni, comme nous nous intéressons ici à l'espèce humaine, de réintégration de quelque embryon que ce soit dans le corps de la femme : tout cela est rigoureusement interdit.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Première observation, en vous écoutant, madame la ministre, je découvre une réalité : les chercheurs mettent au point diverses pratiques, puis on interroge le législateur non pas pour savoir s'il faut les valider, mais pour qu'il les valide en les encadrant. Je pensais que cela devait plutôt fonctionner dans le sens inverse, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

… que le législateur légiférait avant qu'on entreprenne la moindre recherche sur un sujet. Ainsi, la question de la chimère est un sujet majeur, comme vient très bien de l'expliquer Marc Le Fur. Or vous nous expliquez que de telles recherches se pratiquent déjà très fréquemment et qu'il faut les encadrer. Deuxième observation, vous n'avez pas répondu en ce qui concerne les constatations des chercheurs japonais qui reconnaissent ne pas maîtriser la migration des cellules IPS et n'être pas sûrs que, passé un certain stade, il n'y a pas de conscience humaine. Qu'avez-vous à dire à ce propos ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac :

Moi non plus, je ne suis pas du tout spécialiste du sujet, mais il me semble que tous nos débats, de même que la réponse très éclairante de Mme la ministre, montrent que la science et les chercheurs évoluent, la plupart du temps dans le sens de l'humanité, de la santé, de la possibilité de guérir et de reconstruire les corps. Or nos concitoyens pourraient avoir du mal à comprendre que nous nous refusions des avancées scientifiques et médicales à même de réparer les corps et de combattre la souffrance.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac :

… mais une souche utilisée pour produire des cellules qui nous permettront de nous reconstruire. C'est en tout cas ce que croit comprendre la néophyte que je suis. Il me semble qu'en l'état, le texte fournit un cadre suffisant. Mme la ministre a rappelé que les chercheurs demandent à être encadrés car ils sentent bien que les champs du possible s'ouvrent à eux. Encadrons donc ces champs du possible, et voyons, dans cinq ans, si les risques de migration des cellules ou de conscience humaine chez un animal se sont vérifiés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Oui, mais notre problème, à nous qui ne sommes pas scientifiques, n'est-ce pas plutôt de savoir comment créer le lien entre une science que l'on veut efficace et les chercheurs ? Il a été dit tout à l'heure sur les bancs du groupe LR qu'un chercheur trouve. Non, un chercheur cherche. Un mathématicien ne fait que douter. Un scientifique ne fait que douter. Le travail de notre assemblée n'est pas de savoir si l'on atteindra jamais les 30 % sachant que l'on est pour l'instant à 1 %, mais de savoir comment faire pour qu'il y ait de la recherche. Il est normal que la recher...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrahim Hammouche :

Il faut d'abord examiner cette question du point de vue méthodologique. Les chercheurs nous font remonter cette problématique : chercher implique de beaucoup communiquer ; il leur faut donc être en mesure d'échanger avec leurs collègues qui travaillent dans d'autres lieux, d'autres sites, d'autres laboratoires, en s'appuyant sur les mêmes modèles, à défaut d'un même vocabulaire. C'est donc la question des modèles qui se pose. En matière d'éthique, il faut évidemment éviter les si...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo, député :

...e recherche. J'ai l'impression qu'il existe des zones d'ombre dans la réalité de ces moyens. Ne serait-il pas nécessaire de disposer d'une cartographie précise de ces circuits, afin de savoir qui bénéficie de quel type de crédits et d'avoir une meilleure connaissance de l'allocation des ressources disponibles ? Nous connaissons tous la phrase prononcée en 1959 par le général de Gaulle : « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Je crois que cette idée a eu un impact fort dans l'inconscient de nombreux Français. Cette phrase est ancienne, mais je l'entends encore souvent lorsque j'évoque, en tant que député, la recherche comme l'un des piliers d'une société. Comment remédier à cette image quelque peu négative que nombre de nos concitoyens, f...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

...dget recherche équivalent à 3 % du PIB a été formulé, sans être atteint globalement à ce jour à l'échelle de l'Union, même s'il existe de bons élèves comme l'Allemagne et quelques pays nordiques. Pourquoi avons-nous besoin d'une recherche européenne ? Tout d'abord parce que des projets impliquent des synergies entre équipes européennes. L'exemple donné par Jean-Pierre Bourguignon, réunissant des chercheurs britanniques, bulgares et allemands, est particulièrement éclairant. Ces projets permettent de faire apparaître dans la diversité européenne de nouvelles pistes de recherche et des avancées qui n'émergeraient pas dans un cadre de recherche national. Les aspects d'échelle et de mutualisation de risques, que l'on observe notamment dans les questions budgétaires et dans les grands projets technolog...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Henriet, député, rapporteur :

...es à l'intégrité scientifique favorisent la qualité des résultats de recherche, comme l'ont mis en avant les personnes que nous avons entendues. Cette politique volontariste, conservant la philosophie originelle de l'autorégulation, s'inscrira parfaitement dans un contexte de renforcement des règles éthiques et déontologiques. Favorisant l'intégrité de la recherche, elle renforcera le crédit des chercheurs français, tant vis-à-vis du grand public que sur la scène internationale. C'est pourquoi nous proposons d'inscrire une définition de l'intégrité scientifique dans le code de la recherche. La définition retenue est issue du rapport du professeur Pierre Corvol. Elle s'adapte à la charte de déontologie adoptée par de nombreux organismes de recherche. Je vais vous faire lecture d'une proposition d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

...grité scientifique. Il résulte d'une tendance de fond très forte ces dernières années, tendance qui s'est accentuée pendant la période de la Covid-19. Le sujet est donc très actuel. Le problème de l'intégrité scientifique doit son acuité tant au développement de la communauté scientifique internationale et à la montée en puissance de la Chine, qu'aux pressions à la publication s'exerçant sur les chercheurs, ou encore aux classements variés qui fleurissent dans toutes les spécialités. Les enjeux sociétaux font également sentir leur poids sur la science. Voici quelques années, un ouvrage tel que la Souris truquée évoquait déjà la fraude scientifique, en montrant qu'elle ne constituait pas qu'un épiphénomène. Or, ce phénomène s'est ensuite accru dans des proportions considérables. Toutefois, l'intég...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Henriet, député, rapporteur :

...rs plus large que celle de l'intégrité à laquelle fait référence le code de la santé publique. Pour les manquements correspondants, les notions réglementaires et législatives font défaut. Sur l'intégrité au plan international, je pense que la France peut servir de modèle, notamment aux sociétés nord-américaines. Il faut montrer que d'autres méthodes sont possibles. Le sérieux et l'exemplarité du chercheur français doivent être reconnus sur le plan international. Les exigences en matière d'intégrité scientifique seront sûrement bien plus importantes à l'avenir. Si on peut renforcer cette notion au sein de la communauté scientifique française, cela peut se révéler fondamental pour maximiser sa crédibilité. Les différences entre disciplines scientifiques ont aussi beaucoup été abordées, notamment en...