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...satisfaits. Quelles sont les différences entre vos amendements et ce qui figure dans les six pages de l'article 9 ? Elles concernent le détail des modalités : la date de la réunion de la commission de l'application des peines ; la définition des efforts de réinsertion et des actions de bonne conduite ; le rôle des agents pénitentiaires dans l'évaluation de la situation individuelle de chacun des détenus – autant d'éléments qu'il est nécessaire de préciser pour assurer l'efficacité du dispositif. J'invite en particulier les signataires de l'amendement n° 308 à le retirer.
De même, si, comme l'indiquait le rapporteur, on ne peut pas demander à quelqu'un qui ne parle pas français de faire l'effort de l'apprendre, il reste encore du chemin pour nous entendre sur les efforts qui doivent être fournis par les détenus comme gages de leur réinsertion. Quant à l'individualisation de la peine, elle signifie aussi pouvoir revenir sur la réduction automatique de celle-ci. Enfin, monsieur le garde des sceaux, vous placez sur un pied d'égalité prisonniers et agents pénitentiaires en affirmant que vous êtes le ministre des uns comme des autres. Cela me choque, évidemment, car jamais je ne place sur le même pied le ...
...d'insertion. Or, dans la mesure où l'offre d'activité et la capacité d'emploi ne sont pas les mêmes dans tous les établissements pénitentiaires, il sera difficile d'apprécier véritablement cette volonté. Ne craignez-vous pas que le juge, dans ces conditions, soit contraint d'évaluer uniquement le bon comportement ? Par ailleurs, vous dites qu'il faut mettre fin à l'hypocrisie, mais aussi que les détenus ne seront pas défavorisés par le nouveau système, puisque le nombre de réductions de peine ne diminuera pas. Ne craignez-vous pas que nous en arrivions à une autre hypocrisie, qui consisterait à ce que les juges d'application des peines appliquent automatiquement une réduction de six mois, quelles que soient la volonté d'insertion manifestée par le détenu ou sa conduite ?
... tout de même très drôle que M. le garde des sceaux, qui reproche notamment à la droite d'avoir instauré la réduction de peine automatique et d'avoir recouru aux libérations du 14 juillet et à d'autres dispositifs pour ne pas trop aggraver la surpopulation carcérale, propose lui-même quelques alinéas plus loin, à l'article 9, un système automatique de libération sous contrainte lorsqu'il reste au détenu trois mois de reliquat de peine. Peut-être craint-il que sa propre réforme ait pour effet d'augmenter la durée de détention et donc d'accroître la surpopulation, ce qui signifierait moins d'activités et de travail pour les détenus, donc moins de réinsertion et plus de récidive… Le débat à venir s'annonce décidément très hypocrite. Les masques tombent !
En prison, les places de formation sont chères : 1 500 détenus y postulent chaque année à Fleury-Mérogis, mais seuls 278 ont été admis cette année.
En Île-de-France, 1 000 places sont ouvertes pour 14 000 détenus. Le taux de personnes bénéficiant d'une formation est passé de 9 % à 7 % depuis 2006.
Le temps moyen de formation est passé de 178 à 123 heures. Pourtant, les besoins sont criants, avec 85 % des détenus dont le niveau scolaire ne dépasse pas le CAP. La conclusion de Mme la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté est la suivante : « Si on demande aux détenus de faire des efforts en matière de travail, de soins et de formation, c'est plutôt au ministère de la justice de faire en sorte que cela soit accessible à tous. »
…qui fait restaurer le patrimoine par des détenus, en considérant aussi que cela permet de restaurer l'humain. Je pense aussi aux enseignants qui travaillent dans ces centres pénitentiaires dans des conditions très difficiles et qui ne bénéficient pas du même régime de carrière que leurs collègues affectés à l'extérieur des prisons. Tout cela aussi doit être pris en considération, et je ne voulais pas laisser penser que rien n'avait été fait et...
... code pénal et tout le fonctionnement de la justice, et que ce seul détail pourrait les outrer –, se défaussant ainsi de leur responsabilité. Qu'il s'agisse de la droite ou de l'extrême droite, de La République en marche ou des Républicains, les élus font de la réduction de peine un étendard qu'ils agitent dans tous les médias et sur tous les plateaux pour stigmatiser à des fins politiciennes les détenus et l'ensemble du système judiciaire. Évoquer, comme vous le faites, l'effort exigé des détenus est d'une démagogie fallacieuse. Comment peut-on tenir de tels propos quand on connaît la situation dans les prisons françaises, qui nous fait honte à l'étranger ?
Permettez-moi d'apporter quelques précisions. M. le rapporteur a dit que, lorsque le surveillant ouvre la porte le matin, la moindre des choses est que le détenu se lève et dise bonjour, mais ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe. En effet, dans la plupart des lieux de privation de liberté, le régime est dit « portes fermées » : elles ne s'ouvrent que pour la promenade ou la douche, qui n'a du reste pas forcément lieu le matin, ni si tôt. Il en est ainsi, en tout cas, dans les maisons d'arrêt, qui abritent la population incarcérée la plus impor...
…mais ce n'est pas là que s'observent les manques les plus criants en matière de réinsertion ni que les détenus manifestent de la mauvaise volonté – au contraire, certains d'entre eux préparent parfois des diplômes de l'enseignement supérieur, suivent des formations longues ou s'investissent dans leur réinsertion. Comme chacun sait, il n'y a pas de surpopulation carcérale en centre de détention ou en maison centrale, où prévaut l'encellulement individuel.
...e aux obligations prescrites en application des articles 131-9 et 131-11 du code pénal. Ces articles prévoient une multitude de peines plus adaptées que l'incarcération – notamment des stages et des travaux d'intérêt général. Il n'est en effet pas anodin de proposer une peine de prison, d'autant que, comme nous le savons tous, la prison a souvent des effets plus dévastateurs que bénéfique sur les détenus. Pour les députés du groupe GDR, au regard des peines prononcées initialement, il serait disproportionné d'incarcérer immédiatement une personne n'ayant pas effectué un stage ou des travaux d'intérêt général.
Nous sommes favorables aux aménagements de peine : nous avons d'ailleurs voté, dans le cadre de la LPJ, la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, des dispositions destinées à faciliter leur usage. Cependant, un aménagement de peine est un contrat passé avec un détenu, une marque de confiance qu'on lui témoigne, et cette confiance, il faut évidemment en être digne. Quand ce n'est pas le cas, il faut en tirer les conséquences. Nous devons donner toutes leur place aux dispositifs permettant d'exécuter une peine hors les murs de la prison, car nous savons qu'ils favorisent la réinsertion. Mais je le répète, ils reposent sur une relation de confiance. Les disposi...
Il vise à supprimer les alinéas 7 à 19 de l'article 9, dont les dispositions auraient pour effet de multiplier le nombre de sorties sèches, ce qui ne nous paraît pas souhaitable, car la réinsertion ne se décide pas du jour au lendemain. Mieux vaut anticiper la sortie pour la préparer et donner ainsi au détenu plus de chances de se réinsérer.
Avis défavorable. Les libérations sous contrainte sont une bonne chose pour éviter les cas de récidive, car un accompagnement permet au détenu de purger la fin de sa peine dans des conditions optimales tout en donnant des garanties à l'administration et au système judiciaire.
Il tend à supprimer l'alinéa 11. En effet, malgré les effets d'annonce, les alinéas 11 à 19 de l'article 9 maintiennent des remises de peine uniformes pour les condamnés détenus pour des peines de moins de deux ans, en leur octroyant de droit des aménagements de peine lorsque le reliquat de peine est inférieur ou égal à trois mois. Il s'agit donc d'une remise de peine déguisée, qu'il convient, à mon avis, de supprimer, d'autant qu'elle va à l'encontre de la volonté que vous affichez, monsieur le garde des sceaux.
L'alinéa 11 permettrait aux condamnés exécutant une ou plusieurs peines privatives de liberté d'une durée totale inférieure ou égale à deux ans de bénéficier automatiquement, s'ils sont en fin de peine, d'une mesure de libération sous contrainte. Cette mesure va à l'encontre de l'objectif de n'accorder des réductions de peine qu'aux détenus ayant montré des preuves de bonne conduite en détention et de réinsertion sociale. L'amendement propose donc de supprimer l'alinéa 11, afin que les peines prononcées soient effectivement exécutées et ne fassent pas automatiquement l'objet d'une réduction.
L'ensemble du dispositif visant à la suppression des réductions de peine automatiques, tel qu'il nous a été exposé par le Gouvernement et présenté, de façon excellente, par le ministre, nous semble utile. Cependant, il est aussi totalement théorique. Cela a été prouvé : seuls 30 % des détenus travaillent dans nos prisons, soit moins de la moitié de ceux qui le souhaiteraient. Ils sont 8 % à suivre une formation, c'est-à-dire moins d'un tiers de ceux qui aimeraient être dans cette situation. Très rapidement, une fois que les principes auront été affirmés dans l'hémicycle et, le cas échéant, relayés sur les plateaux de télévision, ce dispositif théorique sera confronté à la triste réa...
Dans la continuité des propos tenus à l'instant par mon collègue Philippe Gomès et de mon intervention un peu plus tôt, je dirai qu'une hypocrisie succédera à une autre. En l'absence de moyens permettant d'assurer aux détenus une possibilité d'insertion, une formation et éventuellement, pour ceux qui le souhaitent, un métier, les juges de l'application des peines seront amenés à automatiser le quantum supérieur de six mois de réduction au bénéfice des détenus. Nous n'aurons rien gagné en matière d'accompagnement et de préparation à une future sortie de prison, nous aurons simplement affiché l'idée que les réductions...
...s au parcours de détention. La possibilité de récompenser l'effort, vantée par le garde des sceaux, existe déjà en vertu des réductions supplémentaires de peine prévues par l'article 721-1 du code de procédure pénale. Les chiffres du ministère de la justice lui-même viennent appuyer cet avis puisqu'ils indiquent que l'impact de la réforme sur la population carcérale serait alarmant. Le nombre de détenus augmenterait d'environ 10 000 alors que nos prisons en comptent déjà 64 000. La France est d'ailleurs régulièrement condamnée pour cette raison – nous l'avons suffisamment dit. Je veux également vous rappeler la prise de position de dix-neuf associations et organisations professionnelles, dont Emmaüs que vous avez citée lorsque vous avez évoqué les démarches du ministère. Opposées à cet article...