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...mais, trop souvent, la capacité d'accueil des établissements ne le permet pas, et cela peut lui être gravement préjudiciable. Le dernier rapport de l'Institut national d'études démographiques (INED) le soulignait : la rupture des liens avec les frères et sœurs contre le gré de l'enfant peut conduire à une série de rejets difficiles à rattraper. De même, le directeur général de la fondation Action Enfance soulignait qu'il était très important pour un enfant placé de rester avec ses frères et sœurs, à la fois pour bénéficier de leur soutien et parce qu'il pouvait ainsi créer des liens avec eux pour l'avenir. Le placement peut être difficile pour les enfants. N'accentuons pas les difficultés en provoquant la désunion des fratries.
Je rappelle que la crise sanitaire a mis un terme aux sorties sèches des dispositifs d'aide sociale à l'enfance. Le projet de loi que nous examinons généralise la garantie jeunes ou le contrat jeune majeur pour que ceux qui ont bénéficié d'une protection quand ils étaient mineurs ne se retrouvent pas abandonnés le jour de leurs 18 ans. Il est effectivement primordial de les accompagner vers l'emploi et le logement, les deux étant indissociables et indispensables pour l'entrée dans une vie adulte autonome. ...
Nous proposons de modifier le titre du projet de loi, en y ajoutant la mention « accompagner vers l'autonomie les jeunes sortant de l'aide sociale à l'enfance ». L'accompagnement vers l'autonomie doit en effet être affiché comme un des objectifs du projet de loi.
...a sortie de l'ASE, les situations de rupture et d'isolement sont nombreuses, et les conséquences sont souvent dramatiques. Face à ce constat, et depuis l'annonce de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté en 2018, le Gouvernement a engagé des actions fortes pour éviter les ruptures d'accompagnement : dans le cadre de la contractualisation pour la prévention et la protection de l'enfance, les départements doivent ainsi s'engager à mettre un terme aux sorties non préparées de l'ASE et à éviter les sorties sèches. Par ailleurs, l'accord-cadre signé avec l'Union nationale des missions locales (UNML), l'Union nationale pour l'habitat des jeunes (UNHAJ) et la Convention nationale des associations de protection de l'enfant doit garantir une meilleure coordination et un dialogue permane...
Dans le sillage du contrat jeune majeur, il propose que les intéressés, issus de l'aide sociale à l'enfance, bénéficient d'entretiens après leur majorité avec les services de l'ASE, à leur demande et jusqu'à leurs 21 ans.
Il vise à rendre obligatoire la tenue d'une réunion après la sortie d'un jeune des dispositifs d'aide sociale à l'enfance, pour dresser un bilan de son parcours et de son accès à l'autonomie.
L'article 3 est important. À en croire la presse, il prévoit l'interdiction de l'hébergement à l'hôtel pour les mineurs relevant de l'aide sociale à l'enfance. Nous serions les premiers à nous réjouir si l'interdiction était effective. Un récent rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) soulignait en effet l'explosion du nombre de nuitées d'hôtel pour les enfants placés, estimant que 5 % des enfants relevant de l'ASE dorment dans des hôtels, dont 95 % sont des mineurs non accompagnés – donc particulièrement fragiles. En 2018, les dé...
L'engagement que vous aviez pris devant les citoyens de ce pays, monsieur le secrétaire d'État – interdire le placement en hôtel des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance – était très attendu. Or, comme nous le verrons en détail en examinant les amendements, l'article 3 ne procède pas à cette interdiction. D'abord, la notion d'« urgence » mentionnée ici est très floue. Nous l'avons déjà dit s'agissant de l'article 1er et nous pouvons le répéter à l'envi : en la matière, on a toujours affaire à des situations d'urgence. C'est encore plus vrai s'agissant des premi...
...ent tout, ils sont très violents et en menacent d'autres avec des couteaux. Certains sont alcooliques, d'autres drogués. Ces gens font très peur. » Je pense encore au témoignage d'un jeune mineur non accompagné, âgé de 15 ans, qui est resté huit mois dans un hôtel, sans aucune prise en charge éducative, sans même être scolarisé, ce qui est totalement contraire aux principes de l'aide sociale à l'enfance et aux lois de la République, l'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans pour tous. Évidemment cet hébergement en hôtel offre une certaine souplesse et permet de mettre les mineurs à l'abri rapidement. Je sais aussi qu'en l'état actuel des structures d'accueil, il serait utopique de le supprimer totalement.
...entrer à l'intérieur des établissements pour laisser traîner leurs oreilles, mais ils ne vont pas faire cela à longueur d'année. C'est pourquoi nous sommes favorables à la création d'un corps d'inspection de l'État rattaché à la préfecture, afin que celui qui finance les établissements ne soit pas celui qui les contrôle. Si l'État ne recentralise pas tout, ne renationalise pas l'aide sociale à l'enfance qui devrait être une politique régalienne – du reste, on peut se demander si l'aide sociale à l'enfance doit continuer d'être financée par le département –, il faudrait prévoir un corps de contrôle qui dépende de l'État et non des départements, à moins que le Défenseur des droits ne puisse intervenir de manière forte à l'intérieur de ces établissements. Il faut donc non pas se contenter de quelqu...
...dépit des différentes actions menées par le Gouvernement depuis 2017, le nombre d'enfants subissant des violences reste trop élevé. Nous avons tous pu constater le manque de lisibilité des politiques de prévention. Le Gouvernement apporte ici de nouvelles réponses à la hauteur de l'enjeu qu'est la protection de l'enfant. L'article 5 demande aux établissements et aux services de l'aide sociale à l'enfance de formaliser leur politique de prévention et de lutte contre la maltraitance en l'inscrivant dans leur projet d'établissement. Annie Vidal, qui devait parler sur cet article, considère que les maltraitances sont des phénomènes complexes et multiformes qui recouvrent des expériences et des vécus très différents, causant des blessures physiques ou psychologiques. Qu'il s'agisse de gestes, de parol...
...ence entre les enfants, ainsi qu'entre les enfants et les adultes. Il nous faut avancer sur la question du contrôle des établissements par les départements eux-mêmes, bien sûr, car ils sont légitimes, mais également – et je rejoins là nos collègues du groupe La France insoumise – par l'État, l'État qui reste garant des règles et des normes qu'il édicte, et le fait déjà dans d'autres secteurs de l'enfance. Malheureusement, mes propositions à ce sujet n'ont pas résisté à l'irrecevabilité. Enfin, et vous me voyez venir monsieur le secrétaire d'État, je veux revenir sur la question du taux d'encadrement, car celui-ci, ainsi que la qualité des encadrants, doit également nous préoccuper. Nous le voyons, l'analyse des pratiques est pleinement nécessaire. L'exemplarité de ce qui fonctionne pour lutter ...
...and la maltraitance est avérée, voire quand un parent la demande parce qu'il ne peut plus assurer sa mission de protecteur, les foyers d'accueil ou les assistantes familiales argueront qu'ils n'ont pas l'habilitation pour le handicap pour refuser de recevoir l'enfant, tandis que les établissements médico-sociaux estimeront qu'ils n'ont pas pour mission d'être des établissements de protection de l'enfance. Il nous faut donc vraiment prendre en considération la situation de l'enfant.
Cet amendement, fruit d'un travail avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), vise à renforcer la lutte contre les violences au sein des institutions en instaurant un référentiel commun à l'ensemble des établissements.
...aux de la commission, une telle mission pourrait être confiée aux délégués du Défenseur des droits dans les territoires, qui ont une meilleure vision des problèmes dans les foyers. Le Défenseur des droits veille au respect des droits de l'enfant et se saisit des cas de violence et de maltraitance au sein des institutions publiques, dont il a d'ailleurs témoigné dans son rapport de 2019 intitulé « Enfance et violence : la part des institutions publiques ». Les 2 000 jeunes interrogés par le Défenseur des droits pour rédiger ce rapport ont déclaré que la plus grande violence qu'ils aient eu à subir était le manque de considération et d'écoute, ce qui ne peut manquer de nous interpeller. Le rapport dénonce également la violence physique et verbale exercée par des jeunes sur d'autres jeunes, ainsi qu...
Dans le cadre de l'article 3, nous nous sommes évidemment posé les questions que vous soulevez. J'aurais moi-même pu défendre l'interdiction totale d'héberger des jeunes à l'hôtel, mais je m'en remets à mon expérience dans le Val-de-Marne – personne ne peut dire que jusqu'aux dernières élections, il y a quinze jours, ce département n'était pas engagé dans la protection de l'enfance et des mineurs non accompagnés ; j'ai eu l'occasion de rappeler notre combat lors de la discussion générale, et nous aurons l'occasion d'en reparler au sujet du fichier d'appui à l'évaluation de minorité (AEM). En Val-de-Marne, aucun mineur non accompagné n'est hébergé à l'hôtel ; c'est un choix politique, conforme à cet article qui veut mettre fin à l'hébergement en hôtel, en autorisant des dér...
... ce silence. Les violences sexuelles faites aux mineurs sont pourtant bien réelles, puisqu'un enfant sur cinq en serait victime en France. Ainsi, 165 000 enfants seraient victimes de viols et de tentatives de viol tous les ans dans notre pays, soit un enfant sur deux dans les foyers et les centres d'accueil. Ces chiffres ne sont cependant que des estimations et les professionnels de santé et de l'enfance que nous avons interrogés ont souligné le besoin de statistiques fiables sur les violences sexuelles faites aux enfants, notamment lorsqu'ils sont accueillis dans les maisons d'enfants à caractère social, afin de mieux prévenir ces violences. Les associations ont également insisté sur l'importance de centraliser ces données au niveau départemental, voire au niveau national. Cet amendement propos...
Les établissements et les services de l'aide sociale à l'enfance sont déjà soumis à l'obligation de déclarer tout événement grave survenu en leur sein, conformément à la loi de 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, a fortiori lorsqu'il s'agit de faits pouvant constituer une infraction pénale. Par ailleurs, avec un projet d'établissement et de service renouvelé tous les cinq ans, des améliorations pourront être régulièrement appor...
L'article 5 vise à prévenir les risques de maltraitance dans les établissements et services de l'aide sociale à l'enfance. Cet amendement propose d'enrichir le texte en ce sens en précisant que les établissements et les services sociaux et médico-sociaux, dont ceux de l'ASE, doivent assurer la formation de leurs personnels à une prise en charge bientraitante des personnes accueillies dans leurs services.
...le fait de savoir ce que l'État pourrait faire concrètement pour régler le problème sans délai. Encore une fois, on peut trouver des emprises sur lesquelles construire des locaux adaptés pour, ensuite, en confier l'usage aux départements, qui ne seraient dès lors plus obligés de placer les mineurs dans des hôtels. Nous nous donnerions un an pour le faire. À votre place j'aurais fait un code de l'enfance, monsieur le secrétaire d'État, mais passons. Vous êtes en train d'élaborer un plan pour relancer l'activité après la crise sanitaire : c'était l'occasion de faire un grand plan de construction pour accueillir les enfants indignement placés dans les hôtels. Voilà qui aurait stimulé l'activité économique, créé des emplois, et tout le monde aurait été content. Pourquoi n'y avez-vous pas pensé ? C'e...