Interventions sur "militaire"

3585 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Force est de constater que l'intervention militaire menée au Mali par les forces françaises était dans l'impasse. La situation humanitaire, sociale et démocratique du Mali relève de la tragédie pour les civils et pour nos soldats, nos journalistes et nos humanitaires qui y ont perdu la vie, et dont je tiens à honorer la mémoire. Face aux organisations terroristes, l'action de nos forces armées s'est révélée inefficace : rien qu'en 2021, près de 2...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne :

Une génération entière de soldats français a foulé les sables sahéliens pour traquer les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique dans un territoire vaste comme l'Europe. Nos pensées vont d'abord aux cinquante-neuf militaires français, à leurs familles et à leurs frères d'armes qui sont morts au Sahel en se battant contre le terrorisme. Leur nom restera à jamais gravé dans la mémoire collective de notre pays et dans le marbre du monument aux militaires morts pour la France en opérations extérieures (OPEX) inauguré par le Président de la République et par Geneviève Darrieussecq le 11 novembre 2019. Il est important d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude de Ganay :

... la souveraineté du Mali », tel était l'objectif de l'opération Serval, selon les termes du discours du 2 février 2013 prononcé par le Président de la République François Hollande à Bamako, devant une foule qui brandissait des drapeaux français. Neuf ans plus tard, les manifestations à Bamako sont ponctuées de slogans anti-Français devant des drapeaux russes – une attitude encouragée par la junte militaire qui cherche un bouc émissaire à ses propres échecs. Le moment venu, nous tirerons les leçons de nos erreurs au Mali. Aujourd'hui, évitons les raccourcis simplistes qui tendent à qualifier l'opération Barkhane d'échec. Réaffirmons ici que l'intervention au Sahel de notre armée, qui, au cours de la dernière décennie, a perdu cinquante-neuf de ses soldats, auxquels je rends hommage, a permis d'empê...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Ballet-Blu :

... vingt-cinq États européens. Malheureusement, les récentes tensions avec la junte au pouvoir à Bamako et les dernières déclarations des autorités maliennes laissent craindre pour l'avenir de cette mission de formation qui est primordiale pour accompagner nos partenaires maliens. Surtout, à travers la task force Takuba, nous avons atteint un niveau inédit de cohésion européenne dans une opération militaire. Créée à l'issue du sommet de Pau en 2020 et placée sous le commandement de l'opération Barkhane, la task force Takuba – mot qui signifie « sabre » en langue touareg – fut engagée pour former, conseiller, assister et accompagner au combat les forces armées maliennes dans la zone du Liptako. Composée de 900 militaires des forces spéciales issus d'une douzaine de nations européennes, cette task fo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

Les orateurs qui m'ont précédée l'ont rappelé : l'action de la France au Sahel est à la croisée des chemins. Notre retrait du Mali nous amène à la redéfinir en profondeur. Je m'associe aux hommages à nos soldats morts au combat. Leur sacrifice n'est pas vain. Notre dispositif militaire dans la région, aux côtés de nos alliés du G5 Sahel et de nos partenaires européens, a porté un coup sérieux aux mouvements extrémistes. Ces opérations militaires ne doivent pas faire oublier que notre action repose sur un volet « développement » extrêmement important. En effet, il s'agit non pas simplement de lutter contre les djihadistes mais d'empêcher, par le développement social et économiq...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Ce débat, nous le devons aux cinquante-neuf soldats français morts au combat et à tous les morts civils et militaires du conflit. Ce débat est nécessaire. Il éclaire une page de la longue histoire qui unit nos deux peuples. Il éclaire une lutte commune contre le terrorisme, car le Mali a fait appel à la France au nom de l'état de droit, d'un accord entre nos deux pays et d'une démocratie menacée. C'est donc un combat juste, pour préserver une culture séculaire, celle des manuscrits mythiques de Tombouctou, Dje...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

... force Takuba, et les pays du golfe de Guinée, qui se mobilisent dans le cadre de l'initiative d'Accra. L'Europe s'engage également, en déployant des moyens financiers. Le principal défi est d'instaurer la bonne gouvernance. D'un côté, la pauvreté pousse les jeunes désœuvrés dans les bras des djihadistes ; de l'autre, la corruption désespère les populations et les jette dans les bras des régimes militaires. Les régimes élus ont fait défaut. La bonne gouvernance sera la condition de notre réussite ou de notre échec. Elle devra s'appuyer sur des parlements qui exercent leur mission de contrôle. Avec les parlements sahéliens, nous avons participé à la création du comité interparlementaire du G5 Sahel. Nous y poursuivons ensemble un même objectif : mieux contrôler la coopération civile et militaire e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

...es mois la création d'une mission d'information sur la préparation à la haute intensité, terme quelque peu à la mode. Depuis la guerre du Donbass et celle du Haut-Karabakh, en effet, les nations occidentales se préparent à vivre des conflits plus durs après des décennies de combat asymétrique. C'est dans ce contexte que la notion de haute intensité a fait son retour dans le discours des autorités militaires. Alors que notre outil de défense est en pleine modernisation et réorientation, il s'agissait pour nous de nous interroger sur la question de savoir si nous préparons efficacement les conflits du futur. Nos collègues Patricia Mirallès et Jean-Louis Thiériot ont relevé ce défi. Au bilan, mes chers collègues, vous avez réalisé une cinquantaine d'auditions, d'une grande variété, qui témoignent de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

...gson : « Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action ». D'ores et déjà, vous avez attaché votre nom à plusieurs concepts qui inspirent vos décisions quotidiennes, notamment le nécessaire durcissement des armées et le désormais fameux triptyque « compétition-contestation-affrontement », que vous avez substitué au traditionnel « paix-crise-guerre ». Nous ne pouvons plus recevoir un militaire qui ne s'y réfère, et plusieurs des membres de la commission l'ont aussi fait leur ! Nous vous devons aussi l'ambition affichée de « gagner la guerre avant la guerre », en infléchissant la détermination de nos adversaires. C'est à cet exercice que se livrent en ce moment même les Occidentaux face à la Russie, à propos de l'Ukraine. Nous espérons le succès de cette stratégie. Lors de votre derni...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, co-rapporteure :

...é ou de développement jugées insuffisantes et des normes philosophico-politiques jugées « décadentes ». Les puissances dites occidentales, sorties victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, ont jusqu'alors défendu le statu quo, en attendant une évolution des puissances révisionnistes longtemps perçue comme inéluctable sous l'effet de la croissance économique, grâce à une alliance politico-militaire vieille de soixante-dix ans, des moyens militaires pour l'instant sans équivalents et la dissuasion nucléaire. Leurs adversaires, maîtres de l'approche indirecte, contre-attaquent avec des moyens sous le seuil du conflit armé – arsenalisation des dépendances, guerre informationnelle, cyberattaques – tout en investissant de manière croissante dans la puissance militaire. De plus en plus de nations...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot, co-rapporteur :

...e des présidents de l'Assemblée nationale a décidé la création d'une mission sur la résilience nationale qui rejoint pour partie nos préoccupations. Afin que ces travaux se complètent, nous avons choisi d'axer notre travail sur la préparation de l'appareil de sécurité et de défense à la haute intensité, afin de contribuer par une modeste brique à l'édification de la prochaine loi de programmation militaire (LPM). Nous souhaitons en effet contribuer à la réflexion collective par un travail transpartisan, dépourvu d'arrière-pensées puisque nous arrivons en fin de législature. Il reviendra à nos successeurs d'en tirer les conclusions utiles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

...es voisins et les pays occidentaux, dont elle avait besoin pour son développement. L'arrivée de Xi Jinping à la tête de la Chine en 2012 et sa volonté de lui redonner « la place qui lui est due » ont radicalement changé les choses. Dirigeant la deuxième puissance économique du monde derrière les États-Unis, le nouveau leader chinois a entrepris de transformer cet avantage économique en puissance militaire et en influence diplomatique. Ses dépenses militaires ont été multipliées par sept en 20 ans, passant de 40 milliards de dollars en 1999 à 265 milliards de dollars en 2019. De plus, la Chine s'est lancée, avec les « Nouvelles Routes de la Soie », dans un vaste projet économico-géostratégique visant à intégrer toujours plus de pays et à renforcer sa zone d'influence. Ce renforcement de la puissa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès :

Général, je vous remercie de votre propos liminaire, comme toujours d'une grande clarté. Il est essentiel que nous puissions échanger avec le chef d'état-major des armées dans le contexte de bouleversements stratégiques que connaissent notre pays et nos militaires, notamment au Sahel, où règne une instabilité croissante. Votre vision opérationnelle de la situation au Mali nous est précieuse, surtout dans ce moment de bascule pour l'engagement des armées sur ce théâtre. Les récentes déclarations des ministres Le Drian et Parly devant cette commission suggèrent un désengagement progressif mais certain de nos forces déployées sur place. Bien entendu, la lut...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

L'Algérie est accusée par ses voisins d'avoir ouvert son espace aérien, en décembre, aux avions russes transportant au Mali des hommes et du matériel de la société Wagner. Quelles conclusions peut-on tirer de cette collaboration entre l'Algérie, Wagner et plus largement la Russie ? Par ailleurs, si des affrontements devaient se produire entre nos militaires et les mercenaires de la société Wagner, au Mali ou dans d'autres pays africains, quelle serait la doctrine d'engagement de nos forces ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

Dans ce contexte, la région indopacifique subit de multiples tensions d'origine étatique et non-étatique : S'agissant des tensions d'origine étatique, la plus importante est la revendication chinoise sur Taïwan, soumise à une pression militaire et diplomatique constante. Fortement armée et bénéficiant de la garantie américaine, récemment rappelée par Joe Biden, les tensions autour de Taïwan sont susceptibles de déclencher un conflit de grande ampleur. Mais les revendications chinoises vont au-delà de Taïwan. En effet, Pékin multiplie ses prétentions territoriales sur des îles et îlots de mer de Chine méridionale. La politique chinoise ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, co-rapporteure :

...ssuader sont les maîtres-mots de la réaction à ces conflits qui pourront donner lieu à un déchaînement de violence important avant que la possibilité d'attribuer l'action ne rétablisse le rapport de forces et le jeu des alliances. Deuxièmement, la fin d'un relatif confort opératif : face à des adversaires aux équipements modernes, utilisant des nuées de drones ou soutenus par des hyperpuissances militaires, la supériorité aérienne cessera d'être acquise à nos armées qui, depuis trente ans, ont évolué avec elle. Par ailleurs, les six semaines de conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie au Haut-Karabakh en octobre 2020 ont donné lieu à des commentaires focalisés sur les drones, sans noter l'importance de la guerre électronique menée par les Azéris, soutenus par leurs alliés, qui a manifestement rend...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

... la stabilité et le développement des régions de son voisinage ; – la défense de ses intérêts de puissance, qui découlent de ses responsabilités de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et d'État doté de l'arme nucléaire, notamment en termes de lutte contre la prolifération. Pour atteindre ses objectifs, la France mobilise trois instruments : – le premier, ce sont les 7 000 militaires français stationnés de manière permanente dans la région indopacifique, régulièrement renforcés par des déploiements aériens ou navals ; – le deuxième, c'est la promotion du multilatéralisme, qui se matérialise à travers l'investissement et l'action de la France au sein des différentes enceintes de coopération et de dialogue dans la région et qui sont pertinentes en matière de sécurité et de dé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot, co-rapporteur :

La perspective d'un conflit de haute intensité éclaire donc d'un jour nouveau les évolutions souhaitables de notre modèle de défense. Nous avons identifié neuf enjeux. Premièrement, l'anticipation : c'est le « gagner la guerre avant la guerre » du chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard. Cela nécessite d'intégrer tous les instruments de la puissance de la nation, dont l'outil militaire, et de montrer une détermination sans faille. Comme l'a très justement dit le secrétariat général pour la défense et la sécurité nationale (SGDSN), « la haute intensité, pour nous, c'est de la haute interministérialité ! » Deuxièmement, la réactivité : d'après nos auditions, « on n'aura pas six mois ». Je précise que six mois, c'est le temps de remontée en puissance prévue dans l'hypothèse d'eng...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

C'est dans ce contexte qu'est intervenu un événement majeur à la fois pour la région Indopacifique et pour notre pays, mais également pour nos travaux, qui s'en sont trouvés bouleversés. Le 15 septembre 2021, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé leur nouvel engagement dans une alliance militaire connue sous le nom d'AUKUS. Cette annonce a entraîné la remise en cause du partenariat stratégique entre la France et l'Australie et la dénonciation du contrat de l'entreprise Naval Group pour la construction de douze sous-marins australiens. Vous le savez, en 2016, le gouvernement australien a choisi Naval Group pour la fourniture de douze sous-marins à propulsion conventionnelle de classe Atta...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, co-rapporteure :

...is trente ans vers la lutte anti-terroriste et le maintien de la paix, est en pleine réorientation. Notre rapport rend hommage à nos armées qui, bien qu'échantillonnaires, ont eu le génie de conserver une cohérence, une crédibilité, une capacité à entrer en premier et des compétences permettant à tout moment de remonter en puissance. La Revue stratégique de 2017 a précédé une loi de programmation militaire ambitieuse amorçant une « réparation » de l'appareil de défense par un effort financier de 197,8 milliards d'euros sur cinq ans, plus de 295 milliards d'euros sur sept ans, rigoureusement respectée depuis son adoption en 2018. En revanche, si la loi de programmation militaire évoque une « réparation » jusqu'en 2025, suivie d'une « modernisation », un renforcement éventuel n'est envisagé qu'après ...