Interventions sur "monnaie"

108 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye, rapporteur :

...de méthode, conséquence de torts partagés entre la France – qui a tendance à considérer la question du franc CFA comme étant exclusivement technique – et les pays de l'UMOA – qui ont tendance à se reposer excessivement sur notre pays quand il s'agit d'aborder les problèmes politiques qui y sont rattachés, notamment la question du franc CFA. Bruno Fuchs, l'organisation politique qui accompagne la monnaie unique est, à l'évidence, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest. Elle devrait se transformer pour approfondir l'intégration économique. Christian Hutin, la CEMAC n'a rien demandé en ce qui concerne la monnaie. Elle n'est pas hostile. L'inquiétude se fait plutôt sentir au sein de la ZMAO, qui rassemble sept pays de la CEDEAO non-membres de l'UMOA. Mais je suis d'accord avec vous...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye, rapporteur :

...dépassent de loin la seule question monétaire. Je terminerai par mon ami Jean-Paul Lecoq. J'entends toujours ce qu'il dit mais, aujourd'hui tout particulièrement, je ne peux pas être d'accord avec lui parce que changer les trois autres paramètres de cet accord n'est pas la demande des États concernés. Nous ne faisons que répondre à la demande des pays de la zone UMOA. Nous ne pouvons faire leur monnaie sans eux ni contre leur volonté – et nous ne devons pas le faire. L'ECO a été choisi pour ne pas avoir à changer le nom de la devise à deux reprises et à réimprimer les billets, une fois la réforme de la CEDEAO actée. Je veux que ce soit clair, car cette question suscite de nombreux débats et controverses. Ne donnons pas de responsabilités à la France sur un sujet aussi sensible et explosif alors...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur pour avis :

...hine, et ce sont les banques qui montent, au premier rang desquelles les banques marocaines et turques. Voyant ces nouveaux acteurs arriver, certains pays aspirent à ce que la France continue malgré tout à jouer son rôle. Tous ces éléments sont à prendre en considération. Les dirigeants mais aussi les opinions publiques sont visiblement attachés à cet élément de stabilité contre l'inflation et la monnaie unique pour l'essentiel de l'Afrique de l'Ouest. C'est aussi le cas des structures gestionnaires. Les responsables de la banque centrale que nous avons rencontrés à Dakar nous ont dit leur souci face au recul relatif des banques françaises, en particulier de celles qui, traditionnellement, étaient très présentes en Afrique, comme la Société Générale. Ils appellent notre attention sur le fait que ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Lenne :

...lors du voyage du président Macron en Côte d'Ivoire en décembre 2019 a surpris tout le monde. Vous évoquez également à cet égard un problème de méthode. Or pour qu'entre la France et cette partie du continent africain l'histoire d'amour continue, il faut de la confiance. Vous l'avez aussi rappelé. Après les annonces politiques, vient le temps des réalités économiques et financières. Le projet de monnaie unique de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, formellement lancé en 1983, s'accélère depuis l'été 2019. Vous venez de revenir sur le calendrier lointain de concrétisation de ce projet et sur les échéances d'intégration des autres zones du franc CFA, c'est-à-dire les États membres de l'Union monétaire d'Afrique centrale et les Comores. Quelles sont les perspectives pour pré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Clapot :

Au‑delà de ses mots péjoratifs, qui ne sont certes pas tous erronés, mais qui contribuent surtout à mettre de l'huile sur le feu, j'aurais aimé demander à M. Lecoq ce qu'il propose. L'UMOA n'a pas demandé à la France de se désengager et vous passez, monsieur Lecoq, par pertes et profits la stabilité de la monnaie, la stabilité sociale et son utilité pour préparer l'augmentation du commerce intra‑africain. Je voulais à mon tour féliciter les rapporteurs. Cela leur a été dit, mais cela ne fait jamais de mal de le répéter : cher Jean François, bravo pour ce rapport ! Merci également à Marc Le Fur pour son éclairage. Ce sujet, la monnaie, qui pourrait être technique, revêt une forte puissance émotionnelle, q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

...ue nous connaissons en Europe avec l'euro – dans la mesure où des États sont loin de répondre à des critères de convergence suffisants, mus qu'ils sont par des intérêts économiques très spécifiques à certains États et pas à d'autres. Je pense notamment au pétrole nigérian. Le système actuel apporte une sécurité et une garantie contre l'inflation ; dans le même temps, il offre l'opportunité d'une monnaie forte qui favorise l'importation et défavorise l'exportation de ces pays. Qu'apporterait l'autre système ? Si les États en question s'engagent plus avant dans l'intégration d'une zone africaine, ne risquons‑nous pas d'aboutir à un chaos économique et monétaire dans lequel duquel nous serions amenés à nous dégager complètement ? Quel est, selon les rapporteurs, l'avenir prévisible des équilibres m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye, rapporteur :

De nombreux sujets ont été abordés. Marion Lenne, les perspectives seront celles tracées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. Le Ghana, qui vient d'en prendre la présidence, a fait de la monnaie sa priorité. En adoptant l'ECO, l'UEMOA serait susceptible d'attirer dans son orbite d'autres membres de la CEDEAO, comme le Liberia ou la Guinée. À la suite des débats qui se sont tenus principalement en Afrique de l'Ouest, les autorités ont fait part de leur souhait de voir évoluer le fonctionnement même de la coopération monétaire avec la France, dans l'objectif de parvenir à un ensemble de ré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur pour avis :

...ens à la question de la parité, qui a été posée par Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Maire. On entend souvent dire qu'une parité élevée nuit à l'exportation. Elle établit un clivage interne entre ces pays, dont certains sont plus soucieux d'exporter. La Côte d'Ivoire a pour concurrent le Ghana qui vend, comme elle, du café et du cacao. Il ne faut évidemment pas que le Ghana soit avantagé par une monnaie stable, et donc plus forte, que celle de la Côte d'Ivoire. On peut comprendre leurs préoccupations. Mais le souci des autres pays, en particulier ceux de la bande sahélienne, est que le peu d'argent qu'ils ont ne se déprécie pas à l'excès. Nous avons eu ce débat dans les mêmes termes en 1994. Mon grand âge me permet encore de m'en souvenir. En 1994, cela a été très compliqué. Comme toujours, la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye, rapporteur :

Vous ne demandez pas une réponse, mais une prise en compte du caractère politique de votre question. Vous avez raison, madame, au-delà de la technicité : politiquement, il faut savoir poser les choses. Mais le cadre de cet accord et la vision qu'on pourrait avoir à l'aune de la future création de la monnaie et tout ce qui va avec, y compris ses aspects politiques, seront largement déterminés par la volonté des États africains eux-mêmes d'asseoir une véritable souveraineté monétaire autour de cette monnaie unique. La France accompagnera en tant que de besoin, et si cette responsabilité lui est confiée. Quant à ce que vous mentionnez à propos d'autres puissances, nous avons aujourd'hui une relation à...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur pour avis :

Vous avez raison, chère collègue, les réseaux sociaux peuvent déstabiliser bien des choses, dont les monnaies, surtout qu'il y a dans la monnaie une part de confiance. La monnaie, c'est avant tout la confiance que les propriétaires de cette monnaie lui accordent. La bonne réponse est que, depuis les indépendances – et c'est encore confirmé aujourd'hui par l'accord –, il y a une stabilité, une convertibilité, fondée sur une garantie qui n'a jamais été prise à défaut. C'est la réponse idoine, parfaite, à ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur pour avis :

...tiative, en particulier, du président de la Côte d'Ivoire – M. Ouattara – et du Président de la République française. Il prévoit un certain nombre d'évolutions qu'il nous est demandé d'approuver – ce que je vous proposerai d'ailleurs de faire. La réforme supprime l'obligation de dépôt des réserves de change, acte le départ de la France des organes de gouvernance de la zone et modifie le nom de la monnaie, qui devient l'eco. L'approbation de l'accord est le préalable à la diffusion de la nouvelle monnaie, pour laquelle aucune date précise n'a d'ailleurs été avancée. C'est un exercice compliqué, car il va falloir procéder à des échanges pour les titulaires de francs CFA. La suppression de l'obligation de dépôt des réserves de change est une des grandes affaires de la réforme. La banque centrale d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Saint-Martin, rapporteur général :

...r garantir l'équilibre ? Il me paraît important que les enjeux de gouvernance soient décrits précisément. Vous avez parlé à juste titre du Nigeria à propos de la CEDEAO – organisation plus large, en effet, que l'UEMOA. Quelle position ce pays a-t-il publiquement exprimée à propos de l'accord ? Il pourrait tout à fait considérer qu'il y a une contradiction entre la mise en place de cette nouvelle monnaie et la perspective d'une monnaie unique de la CEDEAO. Peut-on imaginer, à l'avenir, d'autres évolutions similaires pour d'autres unions monétaires, notamment la CEMAC, qui utilise elle aussi le franc CFA, et l'Union comorienne ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

La monnaie issue du franc CFA s'appellera donc l'eco. A-t-on une idée précise de sa date de mise en circulation ? Qu'en sera-t-il de la parité et du cours : est-ce qu'on va se fonder sur une transformation du franc CFA, ou bien créera-t-on un nouveau mécanisme ? C'est un enjeu important, car la France va être garante de la réalisation de cet accord et des actifs financiers.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

...ve son rôle de garant financier de l'union ; elle pourra, à titre exceptionnel, pour la durée nécessaire à la gestion d'une crise, avoir de nouveau un représentant au comité de la politique monétaire de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Deux choses surtout m'inquiètent – ce sont mes réserves envers le texte. Premièrement, je crains que l'accord n'enterre le projet de monnaie commune de la CEDEAO. J'observe en effet qu'il ne concerne que huit pays francophones et n'inclut évidemment ni le Nigeria ni le Ghana – pas davantage, d'ailleurs, que les pays d'Afrique centrale utilisant eux aussi le franc CFA. Deuxièmement, la nouvelle monnaie restera indexée sur l'euro. De ce point de vue, je me demande si on ne risque pas, en définitive, de passer du franc CFA à une sorte d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

La fin prochaine du franc CFA, objet de tant de fantasmes, et qui constitue l'un des derniers vestiges de la Françafrique, reste une question sensible auprès des populations africaines, lesquelles souhaitent que soient levées les dernières interrogations en suspens. En effet, il ne reste plus que quatre mois pour lancer la monnaie unique de la CEDEAO, un délai bien court alors qu'il faut encore créer la banque centrale fédérale et préciser le régime de change de la nouvelle monnaie, sans compter les nécessaires démarches administratives et informatiques liées à un changement de devise et la fabrication des pièces et billets. Réunis avant-hier à Niamey, les chefs d'État et de gouvernement de la région ont donc acté le repor...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenjamin Dirx :

Je voudrais être sûr d'avoir bien compris, monsieur le rapporteur pour avis : à la suite de cet accord, le Tchad et le Niger n'auront plus la même monnaie, n'est-ce pas ? Il a été question d'une possible instabilité monétaire, mais la principale source d'instabilité au Sahel, c'est bien l'insécurité – on essaie de faire fonctionner le G5 Sahel, et on voit bien que les difficultés sont nombreuses. Lorsque nous avons construit l'Europe, nous nous sommes unis autour d'une monnaie. D'ailleurs, le seul pays qui ne l'avait pas adoptée est parti. En out...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur pour avis :

...est, nous irons dans la même direction avec les pays d'Afrique centrale s'ils en font explicitement la demande. Quoi qu'il en soit, l'accord n'occasionne pas de rupture au sein de l'Afrique puisque, pour les deux zones, la parité a vocation à rester la règle. Par ailleurs, il est vrai que le Tchad s'inscrit dans une logique d'Afrique centrale. S'agissant des modalités concrètes, le changement de monnaie aura effectivement des conséquences pour la population. Certes, l'utilisation du téléphone pour les paiements est très répandue en Afrique, beaucoup plus que chez nous, et c'est un avantage car la téléphonie mobile se répand plus vite que d'autres formes de services plus lourdes, mais il va quand même falloir changer les billets à un moment donné. C'est une donnée objective – et complexe. L'opéra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Saint-Martin, rapporteur général :

Je souhaiterais vous poser trois questions techniques et macroéconomiques. Si l'euro n'était pas l'unique monnaie de référence pour l'eco, comment la France pourrait-elle garantir la parité fixe ? Aujourd'hui, il semble que nous soyons dans un entre-deux. Pourrions-nous avoir simultanément deux options, c'est-à-dire d'une part avoir un panier de devises sur lequel l'eco serait indexé et d'autre part avoir une même responsabilité de la France en termes de parité fixe ? Au sujet de la maîtrise de l'inflation,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Lauzzana :

...t, ces accords entraînent de la croissance et de l'inflation maîtrisée, ce qui est très important. Je souhaiterais vous poser une question au sujet de la volonté de convergence macroéconomique. Vous nous avez parlé des critères de convergence. Pourriez-vous nous dire de quelle manière ces critères de convergence représentent la traduction politique de la volonté de mettre en place cette nouvelle monnaie ? Cette volonté est-elle constante, malgré la demande de report du Nigéria ? De plus, quels pourraient être les critères permettant de conduire à une révision de cette parité fixe ? Une révision a eu lieu en 1994. Quels ont été ses critères ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

...te. Ces économies sont en croissance, alors même que la guerre est à leurs portes. La croissance est spectaculaire en Côte d'Ivoire, comme au Sénégal. Ces pays ont aussi échappé à la crise de 2008, à la différence des pays européens. C'est tout à fait significatif. Ajoutons, avec une certaine ironie, que leur taux d'endettement est proportionnellement inférieur aux nôtres. Concernant la nouvelle monnaie, ils ne sont pas pressés. Ils souhaitent que la stabilité l'emporte sur l'évolution, qu'ils ne veulent pas précipiter. Ils condamnent les critiques d'un certain nombre d'organes de presse, financés par l'argent public français, qui se déploient dans ces pays au nom d'une logique anticolonialiste. Ils critiquent aussi le retrait des banques françaises d'Afrique. Ce retrait, qui n'est pas total, l...