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À l'époque, vous aviez parlé de « méthodes barbouzardes scandaleuses » et déclaré : « On est en train de voir les limites de ce système judiciaire qui devient fou. » Ma question rejoint donc totalement les discussions que nous avons eues dans le cadre de la commission d'enquête. Ne devrions-nous pas, par la loi, encadrer la mission du parquet dans le temps ? La conduite d'actions publiques rend inconcevables des enquêtes préalables au long cours. D'ailleurs, ne faudrait-il pas aussi encadrer les informations judiciaires dans des délais légaux, s'agissant notamment des affaires politico-judiciaires dont les citoyens ne voient jamais le résultat, hormis, évidemment, les manoeuvres dilatoires qui peuvent être menées par les personnes mis...
Ma question s'inscrit dans la réflexion menée par la mission sur les droits et devoirs des acteurs de la justice. Le départ récent d'un magistrat influent au sein du parquet national financier vers un grand cabinet d'avocats a suscité de ma part des interrogations sur le dispositif encadrant la mobilité vers le privé d'un magistrat. Un tel départ est générateur de conflits d'intérêts qui méritent notre attention. Il a été constaté, après que j'ai consulté le collège de déontologie des magistrats de l'ordre judiciaire et que j'en ai reçu une réponse argumentée, et ap...
...du Gouvernement, on prend conscience que c'est sur elles que se focalise l'essentiel des critiques relatives à la procédure pénale française. On reproche à ces enquêtes préliminaires de se dérouler sans aucun contrôle d'un juge indépendant – en dehors d'un recours marginal au juge des libertés et de la détention pour la mise en oeuvre de mesures spécifiques – , de durer autant que le souhaite le parquet, autrement dit potentiellement le pouvoir politique, ce qui conduit à une forme d'imprescriptibilité des affaires, soit à l'initiative politique soit à celle du magistrat, et enfin d'offrir au parquet un moyen de pression arbitraire et durable. On peut imaginer ce que cela donnerait dans le cas d'une majorité moins démocratique : on parle aujourd'hui de « gouvernements illibéraux » ici ou là : ce...
...a police et la justice dans cette chaîne pénale dont vous avez mis en lumière les faiblesses – même si l'on ne peut que se réjouir de l'augmentation du taux de sanctions effectives pour les délits ou infractions à caractère raciste. Comment évaluez-vous le niveau de formation des différents acteurs chargés de caractériser les faits, depuis les fonctionnaires de police et de gendarmerie jusqu'aux parquets et aux juges ? Quelle est leur sensibilité à ces questions ? Est-elle en train de progresser, du fait d'une formation accrue ou de l'actualité ? Sur un plan plus technique, pensez-vous, comme la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), que les codes relatifs à la nature de l'affaire (NATAFF) et à la nature de l'infraction (NATINF) sont trop imprécis et devraient être révi...
...» ? La loi du 27 janvier 2017 a également modifié la loi de 1881 pour permettre au juge de requalifier une infraction à caractère raciste, mais certaines de nos auditions nous ont appris que ce changement n'était pas encore vraiment entré dans les habitudes des magistrats. Faut-il peut-être davantage de temps pour qu'une nouvelle pratique juridictionnelle s'impose ? Je suis très heureuse que le parquet numérique voie si vite le jour après l'adoption de la loi contre les contenus haineux sur internet du 24 juin 2020. Pouvez-vous nous dire ce qui est prévu en termes de moyens ? Je connais une habitante de l'Isère qui a reçu 50 000 messages haineux, et même des menaces de mort, sur les réseaux sociaux. Comment le parquet numérique va-t-il travailler face au risque d'un contentieux de masse ? Enfi...
... raciste puisque des considérations de race ont entraîné la commission des faits ? Ce qui me pose problème, c'est que, dans certaines de ces affaires, la justice a refusé de retenir la circonstance aggravante du racisme au motif que le mobile était le vol de l'argent de la victime, et non sa race. Comment analysez-vous cela et surtout quel raisonnement conduit à cette prise de décision ? Quand le parquet prend la décision de poursuivre dans telle ou telle voie, y a-t-il un échange avec le policier qui a reçu le dépôt de plainte ou avec les avocats ?
Nous arrivons aujourd'hui au terme de l'examen parlementaire du projet de loi relatif au parquet européen, à la justice environnementale et à la justice pénale spécialisée. Ce texte a été adopté par le Sénat le 3 mars dernier et par l'Assemblée nationale il y a tout juste une semaine ; cette chronologie originale nous a été imposée par la crise sanitaire, mais cela a eu du bon puisque nous avons pu travailler dans le détail et dans le respect des positions de chacun. C'est ce qui explique l...
Pour ce qui concerne sa partie relative au parquet européen, le projet de loi dont nous sommes saisis depuis plusieurs semaines est l'aboutissement d'un travail de plus de vingt ans. Je pense aujourd'hui à Christiane Taubira et à Nicole Belloubet – sans vous oublier, monsieur le garde des sceaux, car vous n'êtes pas pour rien dans l'aboutissement de ce texte.
Il s'agit d'une belle avancée institutionnelle. D'évidence, le parquet européen est l'institution utile pour les crédits européens afin de lutter contre la fraude fiscale. Cette nouvelle juridiction, intégrée dans notre système national, pose le principe de l'indépendance du parquet et, plus que jamais, la question du statut du parquet français.
Le parquet européen serait le vecteur d'un ensemble de normes et de valeurs dont pourront s'inspirer certains États membres de l'Union européenne car leur système judiciaire nous inquiète : je pense en particulier à la Pologne ou la Hongrie.
Le parquet européen est une avancée, tant sur le plan de la lutte contre la fraude fiscale, que de l'alignement de systèmes judiciaires des États européens. La spécialisation de la justice est un signal fort de notre volonté de traiter les préjudices environnementaux. Nous espérons qu'il s'agit de prémices de la justice environnementale, et que nous poursuivrons sur cette lancée ; les citoyens, notamment le...
sur le projet de loi relatif au parquet européen et à la justice pénale spécialisée.
Ce texte, à la fois nécessaire et audacieux, est composé de deux volets principaux. Le premier concerne la création du parquet européen et l'adaptation du droit français qui en découle.
Le deuxième volet traite de la justice pénale spécialisée, en particulier en matière environnementale. Ce texte est d'abord nécessaire car la création du parquet européen appelle l'adaptation du droit national à la lumière de cette innovation. Notre procédure pénale doit en conséquence évoluer.
Nous entérinons aujourd'hui l'accord unanime intervenu en commission mixte paritaire sur le projet de loi créant un parquet européen et relatif à la justice pénale spécialisée, en particulier la justice environnementale. Le groupe UDI et indépendants est très favorable à la création d'un parquet européen,
...s l'idée s'impose toujours davantage dans les temps actuels. Nous savons tous parfaitement que les frontières nationales arrêtent les policiers et les juges, mais qu'elles n'ont jamais arrêté les malfrats et la délinquance. C'est pourquoi nous appelons le Gouvernement et le Président de la République à faire oeuvre de conviction auprès de tous les pays européens. Nous créons certes aujourd'hui le parquet européen, mais nous pouvons regretter collectivement qu'il ne s'agisse que d'une coopération renforcée,
Le groupe UDI et indépendants a fait son travail de conviction et de cohérence concernant le parquet européen, concernant en particulier les procureurs délégués. Nous débattons du rôle de ces derniers qui sont à la fois procureurs et juges d'instruction. Nous avons entendu la cohérence souhaitée par le Gouvernement et retenue par la CMP. Nous nous alignerons même si nous aurions souhaité apporter quelques nuances afin de respecter la tradition judiciaire française.
C'est même un euphémisme parce que, en réalité, je les désapprouve. Dans certains cas de figure, on pourrait questionner la pertinence de l'échelon européen. Certes, en matière d'infractions au budget de l'Union européenne et à la réglementation européenne, il y a une forme de pertinence. Mais qu'en sera-t-il des nouvelles missions que les uns et les autres voudront confier au parquet européen ? Je pense par exemple à ce qui était proposé par nos collègues de droite, en matière de lutte contre le terrorisme.
… et en Europe ? Le mode de fonctionnement du futur parquet européen pose un réel problème en matière de souveraineté. Je déplore le fait que le procureur européen délégué en France soit placé en position de détachement, position statutaire qui n'apporte pas de garanties suffisantes d'indépendance.
Par ailleurs, au sein du parquet européen, un collège s'occupera de la politique pénale. Ce n'est donc plus un exécutif, ni même un législateur, qui définira une politique pénale,