Interventions sur "peuple"

137 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

... reprendre un débat que nous connaissons, sans en remettre une couche, je l'espère, dans le bras de fer entre tenants de conceptions diverses de la structure de l'État en France. En tout cas, discutons-en. Cet amendement vise à introduire la phrase suivante à l'article 1er de la Constitution : « La République reconnaît les communautés historiques et culturelles vivantes que constituent les divers peuples de France. » La France est constituée de citoyens égaux face à la loi : ce point, je pense, ne pose de problème à personne. Elle est constituée aussi de territoires personnalisés par leur cadre géographique, leur passé historique, leur culture et leurs sentiments d'appartenance. Pour nous, la Constitution doit reconnaître cette réalité et nous devons donc y inscrire la diversité des communautés...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Les discussions de ce soir montrent bien que nous avons des difficultés avec la diversité et l'organisation territoriale. Lier les deux mènerait, selon certains, à la fin de la République. Pour ma part, je ne le crois pas. Je propose de reconnaître les communautés historiques et culturelles vivantes. J'arrive très bien à comprendre que le peuple, je dirais même le peuple politique, soit un et indivisible, car c'est de là que nous tirons notre légitimité politique. Sur ce point, je suis même d'accord avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui prouve à quel point je peux me montrer consensuel, de temps en temps ! En revanche, je conteste que, dès lors qu'il y a un peuple, on ne puisse plus reconnaître de minorités.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

C'est un amendement de repli, dans lequel nous disons simplement que « la République reconnaît les communautés historiques et culturelles vivantes sur son territoire ». Par rapport à l'amendement précédent, nous avons retiré la formule « que constituent les divers peuples de France », qui semble poser problème.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Cet amendement est effectivement plus consensuel, puisque l'on a retiré le terme « peuples ». Il s'agit simplement d'affirmer que l'on reconnaît les communautés historiques et culturelles vivantes sur le territoire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

...itutionnel, et il n'y a de débat sur le texte fondamental que tous les dix ou quinze ans. Nous sommes l'expression d'une réalité politique et culturelle qui existe et existera tant que nous aurons un souffle de vie, nous et les générations qui nous suivront, grâce aux générations d'avant, à qui nous devons d'être là. Nous pensons qu'il existe des communautés historiques et culturelles, dont « le peuple corse, composante du peuple français », notion qui avait été adoptée par le Parlement. Nous pensons qu'il ne sera pas dangereux de reconnaître, un jour ou l'autre, ces communautés dans la Constitution. Nous n'allons pas nous excuser d'être, pour certains d'entre nous, présents depuis mille ans en Corse, avec une langue, une culture, un territoire et des racines. Nous pensons qu'avoir des racines...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Fesneau, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Il est défavorable sur l'ensemble, pour plusieurs raisons. Nous avons déjà eu ce débat en commission. Nous vous avons fait part de notre évident attachement au principe de l'unicité du peuple français. Or ces amendements vont à l'encontre de ce principe, même ceux de repli, car ils visent, comme vous l'indiquez dans vos interventions, à la reconnaissance des peuples corse, alsacien, breton, etc. J'ai moi aussi des racines, monsieur Acquaviva, non pas corses, mais beauceronnes. Je tiens moi aussi à mes racines, mais je tiens également à l'unité et à l'indivisibilité de la République. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

...bretons, je suis d'accord avec M. le rapporteur et Mme la garde des sceaux. Selon moi, notre pays est riche de sa diversité, notamment régionale, bien sûr – nous avons chacun nos identités, issues de notre histoire et de notre culture – mais aussi de la diversité de ses habitants qui viennent de l'étranger, qui lui apportent également une richesse. Toutefois, fondamentalement, il n'y a qu'un seul peuple français, et il ne peut pas y avoir de peuples régionaux. Si nous avons du mal à nous en convaincre, observons ce qui se passe dans les rues de notre pays lorsque notre équipe nationale de football remporte une victoire : il y a bien un peuple français, uni dans sa diversité.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...isqu'on en parle beaucoup ce soir – partout en France. On pourrait en dire autant des Alsaciens, qui ont une langue propre. Dès lors, à quoi sert la reconnaissance ? La politique n'est pas destinée à pratiquer une psychanalyse collective. La reconnaissance, cela signifie des droits, cela n'existe pas en dehors des droits. Les langues, puisque c'est sur ce fondement que vous avez voulu établir un peuple – tandis que je parlais, pour ma part, de frontières politiques – sont reconnues par la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, nonobstant son origine plus que douteuse.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Il se fait tard et, comme l'a dit Michel Castellani, nous sommes plutôt des gens de compromis. Nous voulons donc bien entendre que le débat porte sur les territoires et la décentralisation politique. En tout cas, la décentralisation menée depuis quarante ans n'a pas fonctionné, puisque le débat est là et que la clarification doit venir. On peut nous dire que le peuple corse n'existe pas, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

… mais je vous dis, humainement mais aussi en tant que représentant politique, puisque les électeurs nous ont mandatés, que le peuple corse existe, dans son affirmation propre. Il n'a d'ailleurs pas besoin d'être reconnu par la Constitution pour exister. Je rappelle que l'Assemblée de Corse a déjà reconnu l'existence d'un peuple corse, communauté de culture et de destin. Le Parlement, ici, l'a fait aussi. Et puis, l'affirmation politique du peuple corse remonte au XVIIIe siècle. C'est un document de 1755, qui commence par les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIan Boucard :

...epuis trois jours, nous cherchons à inscrire dans la Constitution tout ce qui fait de nous des êtres différents des autres Français. Or nous réfléchissons à la Constitution de la République, à un moment où le vivre-ensemble est de plus en plus menacé et où nous constatons toutes et tous que nous devrions être plus unis. Il me semble donc que la Constitution devrait d'abord définir ce qui fait le peuple français, ce qui rend notre République une et indivisible.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIan Boucard :

Oui, c'est aussi ce que fait le préambule de la Constitution. C'est précisément ce que nous essayons de modifier depuis trois jours, ce qui me semble compliqué. D'autres articles viendront, qui parleront, sans doute légitimement, de la Corse. Mais puisque nous n'en sommes encore qu'à l'article 1er de la Constitution, restons-en à ce qui fait de nous un peuple uni, un peuple souverain, le peuple français, et inscrivons dans la Constitution ce qui nous fait ce que nous sommes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

Le peuple français est un et indivisible. C'est une évidence. Mais ce peuple est riche d'une incroyable diversité, d'une histoire et de ce que certains, comme M. Mélenchon, appellent des particularismes. J'ai même entendu prononcer le mot de localisme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

Je vous entends répéter depuis un moment que le peuple français est un et indivisible. C'est certainement vrai de votre point de vue, mais, pour ceux qui sont aux antipodes, c'est beaucoup moins évident. Le 2 avril 1768, quand Louis-Antoine de Bougainville a débarqué en baie de Matavai, il n'a pas été accueilli par les cocotiers, mais par un peuple, qui avait une histoire, une culture, des dieux, une langue. Aujourd'hui, j'entends dire qu'il n'y a p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ien à voir. Selon que l'on fait référence à la France continentale ou à la Polynésie française, on parle de deux réalités assez éloignées l'une de l'autre, ne serait-ce que par les kilomètres. Comme l'a dit notre collègue Brotherson, quand les navires français sont arrivés, ce ne sont pas les cocotiers qui étaient là, c'est une population qui possédait tout ce qu'il a décrit et qui constituait un peuple et un pays. D'ailleurs, nous serons un jour ou l'autre mis au défi, nous autres Français, de réfléchir aux conséquences de ce vers quoi nous allons lorsque nous multiplions les « peuples » à l'intérieur d'une même nation : à la fin, cela se termine par un État plurinational ! Je ne dis pas que c'est une horreur, car je connais des pays parfaitement civilisés qui sont plurinationaux, mais nous n'e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

D'ailleurs, je ne suis pas sûr d'en avoir envie. Je vous demande simplement d'entendre ce message : l'universalité est la condition de la cohésion de la République et de l'amour de son peuple pour elle.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

...nous avons été élus au suffrage universel, j'espère que cela vous parle ! Cela veut dire que l'intégration signifie quelque chose, que les gens viennent se fondre dans une communauté. Je suis nationaliste corse, certes, mais une clarification s'impose. Je refuse certains aspects horribles liés au mot « nationaliste ». Je ne me sens supérieur à personne. Je suis en totale fraternité avec tous les peuples. C'est cette dimension-là que je veux représenter ici. Il faut éviter le piège des mots. Derrière le débat sur les langues et les territoires se cache un débat profond sur la nature même de la République et de ses institutions.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...me nous, que le résultat d'une élection n'éteint pas ce qui nous a incités à y intervenir. La démocratie permet de prendre des décisions, pas de forcer des convictions. La particularité de la démocratie, c'est qu'on a le droit à la fois de perdre et de maintenir ensuite ses objectifs. C'est ce que nous faisons, en cet instant, avec le présent amendement, en postulant que le moment est venu que le peuple devienne constituant. Vous avez eu l'amabilité de vous référer à mon intervention d'hier soir : vous aurez noté, j'en suis sûr, l'évaluation que je faisais du moment politique pour justifier la nécessité d'une Constituante. Le peuple se refonde en devenant constituant, et le peuple français a besoin de se refonder en se donnant de nouvelles règles, qu'il appliquera ensuite et qui seront ses nouv...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Je tiens à expliquer notre vote sur cet amendement. Bien sûr, il peut être généreux de vouloir donner la parole au peuple pour changer de Constitution.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Le 11 septembre 1789, l'Assemblée constituante traita du droit de veto du roi. On demanda à ceux qui étaient contre ce droit et, donc, pour la souveraineté du peuple, de se placer à gauche et à ceux qui y étaient favorables à droite. La question de la souveraineté populaire, 230 ans plus tard, est toujours au coeur de nos débats. Le nouveau monarque, c'est la finance. La souveraineté populaire est attaquée, notamment par l'Union européenne, dans un contournement absolu des décisions des peuples : je pense au traité constitutionnel européen de 2005. Aujourd'h...