Interventions sur "polynésie"

258 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

Il revient sur cette notion de contribution qui n'est pas admissible pour les Polynésiens. Là où vous voyez une telle contribution, nous voyons, réellement, un sacrifice, d'autant plus qu'on ne peut pas, du côté de l'État, plaider l'ignorance. On sait en effet que l'État français, au travers du ministère de la défense, a disposé dès 1962 d'un rapport complet établi par ses homologues américains décrivant par le menu, sur la base des essais qu'ils avaient, eux, menés dans le Nevada...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

La Polynésie n'a pas seulement participé à la construction de la dissuasion nucléaire française : elle a subi les essais nucléaires sans jamais avoir donné son consentement. Pendant trente ans, le pouvoir français a réalisé 193 tests nucléaires. À cette fin, vous avez bouleversé l'organisation des sociétés polynésiennes et leurs modes de vie. La France a empoisonné durablement la Polynésie. Pour ma part, je v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Je conclus rapidement, madame la présidente. L'objectif de mon amendement, donc, est que soit reconnue, plutôt que la « contribution », la « mise à contribution » de la Polynésie. Cette précision marquerait bien que la contribution n'a jamais été volontaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

...r dire que nous ne sommes pas parvenus à trouver exactement les bons termes : il manque encore un petit quelque chose. La reconnaissance des faits dont nous parlons existe dans la bouche présidentielle depuis 2003 au moins, avec les propos de Jacques Chirac, qui soulignait que la France avait pu devenir une grande puissance grâce, notamment, aux essais nucléaires à Mururoa et, plus largement, en Polynésie. Il y a donc, de la part des Polynésiens, une demande que l'on perçoit bien, et qui justifierait la recherche d'une formulation un peu meilleure. Cela dit, et pour conclure, si les explications que vous venez de donner permettent d'y voir plus clair quant à l'objectif poursuivi, alors peut-être aurons-nous trouvé un équilibre. Je salue en tout cas les efforts du Gouvernement et de la représentat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Lors de mon intervention dans la discussion générale, je me suis ému du terme quelque peu condescendant de contribution et j'ai insisté sur le fait que l'on n'a jamais demandé leur avis aux Polynésiens. À supposer qu'on le leur ait demandé, d'ailleurs, je doute qu'ils aient été informés à l'époque des dangers de la radioactivité. Le nucléaire faisait en effet l'objet d'une forme d'omerta, qui a duré un certain temps, du reste : je rappelle que le nuage de Tchernobyl n'a jamais traversé le Rhin et que les compteurs Geiger fonctionnaient du côté allemand, mais pas du côté français, comme par ha...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Bien sûr, le texte qui nous est soumis, issu d'un très long travail, représente une avancée. Je trouve en revanche regrettable l'ambiguïté du mot de contribution. On peut y voir une dimension positive : en ce sens, il marque la reconnaissance du fait que le peuple polynésien a contribué à l'entreprise dans sa chair et dans son sang ; en même temps, il évoque l'idée de contribution volontaire, ce qui est bien différent. Or dans un acte de reconnaissance, acte essentiel, la moitié du chemin est accomplie quand la résilience, le fait de pouvoir passer à autre chose, est permise. De ce point de vue, le travail est inachevé : on ne va pas jusqu'au bout de ce que l'on au...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Merci à tous ceux qui se sont exprimés sur le sujet. Madame Pau-Langevin, en ce qui concerne la consultation de la Polynésie, je vous invite à relire les avis tant du gouvernement de la Polynésie que de l'assemblée de la Polynésie et de son conseil économique, social et culturel, ainsi que le résultat de la consultation du syndicat pour la promotion des communes. L'article 1er en avait été enrichi : la notion de préjudice avait été précisée, ainsi que les questions d'indemnisation par la caisse de prévoyance sociale. V...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Au nom de tous mes collègues et des Polynésiens, je vous remercie sincèrement. Je sais que nos débats éclaireront pour l'histoire le sens de l'article 1er.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

En 2010, le Gouvernement a enfin consenti à indemniser les victimes des essais nucléaires français en Polynésie. Toutefois, les travaux du comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires – CIVEN – sont actuellement bloqués par le pouvoir. C'est l'habituelle culture du silence du ministère des armées qui empêche le CIVEN de travailler, un très grand nombre de documents restant encore sous embargo. Cela ne peut plus durer. Si le secret imposé par le ministère des armées empêche l'indemnisation d'un...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Sanquer :

Je tiens à rassurer noter collègue Ratenon car j'ai fait partie de la commission prévue par l'article 113 de la loi EROM et je confirme que le CIVEN se réunit deux fois par mois, que nous avons multiplié par dix le nombre de victimes indemnisées, que le travail se poursuit et que les formulaires vont même être traduits en langue polynésienne pour être mieux compris. Surtout, un accompagnement des victimes a été instauré afin qu'elles puissent obtenir une indemnisation. J'en profite pour remercier la ministre pour toutes les avancées qu'elle a permises en la matière.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Le présent amendement est le premier d'une série que nous avons déjà défendus en commission et qui visent à traiter de l'urgence écologique. La Polynésie française – comme le reste du monde – va devoir faire face aux conséquences du dérèglement climatique. La montée des océans, leur acidification comme la multiplication des événements climatiques extrêmes auront un impact des plus forts sur les géographies insulaires – on évoque même, pour la Polynésie, la disparition d'îles. On peut déjà observer un blanchissement des coraux, qui ne peuvent se ré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Vuilletet, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Pour ma part, j'apporterai une réponse globale à cette série d'amendements du groupe La France insoumise. N'y voyez aucune arrogance, aucun mépris ; simplement, ces amendements ont tous en commun de susciter le débat sur des sujets transversaux dépassant largement le cadre du statut de la Polynésie française. Cette position a d'ailleurs sa cohérence, même si d'autres collègues, j'imagine, pourront y apporter des nuances. Quitte à me montrer un peu taquin, je note que les exposés sommaires de vos amendements comprennent peu ou prou la même formule, avec quelques variantes : « Loin de vouloir revenir sur les compétences de la Polynésie française et son autonomie etc. » Or, au contraire, vous...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Comme je l'ai fait en commission, je souhaite répondre à l'ensemble de ces amendements. Sur le fond, à mes yeux, ils sont satisfaits : la loi organique permet déjà à l'État et à la Polynésie de contracter par voie conventionnelle sur l'ensemble des sujets liés à nos propres compétences. L'État peut donc vraiment intervenir sur demande de la Polynésie – et du reste, il le fait : il est très engagé dans l'accompagnement de nos territoires en matière climatique et nous menons ainsi de nombreuses actions avec l'Agence française pour la biodiversité. M. Molac a cité la convention pour l'e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Si nous employons l'expression que vous relevez, monsieur le rapporteur, ce n'est pas seulement pour des raisons formelles, mais parce que nous sommes vraiment attachés à l'autonomie de la Polynésie – qui est le fruit d'un combat, de revendications sociales et démocratiques. Notre démarche est le résultat d'un dialogue avec des Polynésiens et des Polynésiennes qui nous ont soumis les propositions qui sont reprises dans nos amendements. Parler de la Polynésie doit aussi permettre, à notre sens, d'aborder un sujet que chacun s'accorde à reconnaître comme primordial : l'adaptation au changemen...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

...hauffement à 1,5 degré ; au-delà, des États entiers pourraient disparaître. Mais nous sommes aujourd'hui très loin de l'espoir d'atteindre cet objectif ; je ne sais même pas si nous pouvons encore considérer sérieusement l'objectif d'une limitation du réchauffement à 2 degrés. Non, les moyens alloués par la France à la transition énergétique, à l'urgence écologique, ne sont pas suffisants. Or la Polynésie subira très fortement les effets du dérèglement climatique. L'amendement no 8 porte sur la nécessité de lutter contre les pollutions, notamment marines : le plastique, par exemple, est devenu un fléau tel qu'on estime qu'en 2050, il y aura dans les mers plus de plastique que de poissons. Non, j'y insiste, les moyens ne sont pas suffisants. Si la Polynésie le demande, l'État doit allouer des somm...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Cet amendement porte plus précisément sur la protection de la biodiversité. La Polynésie française est la collectivité d'outre-mer abritant le plus grand nombre d'espèces éteintes ou menacées. Le nombre d'espèces végétales et animales endémiques, rapporté à la superficie exiguë du pays, est remarquable, et la Polynésie est un territoire d'intérêt majeur. Or les introductions d'espèces animales et végétales, ainsi que la dégradation ou la fragmentation des habitats, sont toujours les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Cet amendement porte sur la nécessité de lutter contre la pêche illégale et le pillage des ressources halieutiques par des bateaux étrangers dans la zone économique exclusive polynésienne. La ZEE est particulièrement riche en poissons, et notamment en thonidés, ce qui attire de nombreuses flottilles étrangères, pour la plupart asiatiques. Ces bateaux se trouvent aux abords de la ZEE et peuvent être tentés de la traverser illégalement pour suivre les bancs de poissons. Il s'agit donc de mettre à la disposition des autorités tous les outils de dissuasion et de contrôle susceptib...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

...ent de s'y introduire ; ils sont tout autour de la ZEE, on les voit ! Je remercie l'État, qui assure la surveillance. Nous sommes naturellement opposés à la surexploitation de ces ressources. Dans le Pacifique, 3 millions de tonnes de poissons sont pêchées ; nous en pêchons, nous, 6 000 tonnes seulement, bien loin des 14 000 tonnes qui seraient autorisées par les négociations internationales. La Polynésie a été exemplaire : depuis 1996, la ZEE est fermée aux pêches étrangères ; il n'y a pas de gros filets, pas de pêche à la senne ; on pêche à la longline. Bien sûr, nous devons rester vigilants. Nous le serons ! J'y insiste, car je reçois des messages tous les jours de Polynésiens inquiets : il est hors de question pour nous d'ouvrir notre ZEE à de gros thoniers senneurs. Nous devons, en partenari...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Ces deux amendements sont proches, puisqu'ils portent respectivement sur la pauvreté et la vie chère. Sur demande de la collectivité, l'État doit contribuer activement à la lutte contre la pauvreté et contre la vie chère. C'est encore une fois un sujet qui nous a été proposé lorsque nous avons consulté la population polynésienne. La Polynésie est particulièrement touchée par la pauvreté, avec un taux de chômage inquiétant, notamment pour les jeunes, et en progression. Les inégalités sont criantes, et si les politiques sociales relèvent des compétences locales, un accompagnement de l'État est possible, sur demande de la collectivité. C'est ce que nous souhaitons inscrire dans le texte. Quant à la vie chère, c'est un ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Cet amendement, également issu de contributions qui nous ont été soumises, tend à garantir un droit d'accès à l'eau. Pour cela, en Polynésie comme ailleurs, il faut prévoir une quantité minimale gratuite pour chacun ; l'Organisation mondiale de la santé estime la quantité indispensable à la vie à 40 litres d'eau par jour, soit 14,6 mètres cubes par an. Sans cette gratuité des premiers mètres cubes, on ne peut pas parler de réel accès à l'eau.