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...017 déclarait moins de 51 000 euros de revenus par an, soit près de 80 000 ménages. Beaucoup plus préoccupant encore, 16 750 ménages s'acquittaient de l'ISF alors même qu'ils déclaraient moins de 18 700 euros de revenus annuels. C'est l'exemple très évocateur du paysan de l'île de Ré : bien que les terres agricoles y soient de grande valeur, l'assujettissement à l'ISF est totalement déconnecté du salaire que ce paysan peut se verser en les exploitant. Enfin, l'ISF a perdu, au fil du temps, de son potentiel redistributif et de sa légitimité. Conçu à une époque où le rendement de l'épargne était élevé, il pouvait être supportable. Ainsi, à l'ère de l'impôt sur les grandes fortunes, lequel a été créé en 1982, ses taux s'échelonnaient entre 0,5 % et 1,5 %, alors que le taux d'intérêt des emprunts d'...
Je maintiens ce que j'ai déclaré dans le cadre de la discussion générale : en France, entre 1981 et 2011, la part des salaires dans la valeur ajoutée a diminué de près de 10 % – c'est l'INSEE qui l'affirme, l'OCDE ajoutant que cette tendance est la même dans quasiment tous les pays qui relèvent d'elle. Cette donnée est importante car elle nous permet de nous rappeler que la richesse, qui est très importante dans notre pays et dans de nombreux autres, est inégalement répartie. Alors qu'elle est produite par la majorité d...
...que les gens ont mis le feu à plus de la moitié des cinquante barrières de Paris auxquelles on payait l'octroi. La Grande Révolution a commencé avec la question de l'impôt et de sa juste répartition. Réfléchissons-y ! Les Français sont ainsi faits qu'ils ne se battent pas vraiment pour la répartition du revenu brut primaire dans l'entreprise en se syndiquant, en luttant pour des augmentations de salaires – ils considèrent que ces affaires-là peuvent s'arranger. En plus, ils n'ont pas moyen de faire autrement : la criminalisation de l'action syndicale, la destruction du code du travail, l'individualisation des rapports sociaux ont affaibli la capacité des travailleurs et des salariés à obtenir une plus juste réparation des fruits de leur travail dans l'entreprise. Ils comptent donc sur l'impôt po...
...liorer les conditions de versement non seulement des allocations aux adultes handicapés, mais également des pensions d'invalidité. Le système est trop injuste. Je pense à cette femme qui vient de m'écrire. Alors qu'un accident lui avait rendu difficile la reprise de son travail, finalement, grâce à de nombreux efforts et à une volonté hors du commun, elle y parvient, à trois quarts de temps. Son salaire est ramené à 1 500 euros, complétés par une pension d'invalidité de 500 euros. En raison de la qualité de son travail et de ses efforts, son patron décide de lui verser une prime de 500 euros, qui n'a d'autre conséquence que la suppression, un mois plus tard, de sa pension d'invalidité de 500 euros. Quelle humiliation supplémentaire ! Voilà autant de sujets que nous aurions souhaité aborder, comm...
...iété, je crois, doit changer de regard à ce sujet. En revanche, le mode de calcul de l'AAH pose un problème grave car il faut assurer un minimum d'autonomie aux personnes handicapées. C'est pourquoi je crois que les plafonds utilisés pour prendre en compte les revenus du conjoint doivent être revus sérieusement à la hausse. Une personne handicapée dont le conjoint gagnerait moins de deux fois le salaire médian par mois doit pouvoir toucher intégralement l'allocation. C'est ce que je proposais dans mes amendements, que la majorité refusera malheureusement d'examiner en adoptant la motion de rejet préalable. De plus, il faut revenir sur la décision, prise dans la dernière loi de finances, de suppression du complément de ressources. Cette aide, qui venait compléter l'AAH, a été supprimée, sous cou...
Oui, la conjugalisation protège : un tiers des bénéficiaires de l'AAH en couple travaillent alors que leurs conjoints n'ont pas de revenu. Les règles actuelles permettent ainsi de cumuler l'allocation à taux plein, en complément d'un salaire au SMIC. En novembre 2019, ces allocataires pourront percevoir 900 euros d'AAH en complément de leur salaire et de la prime d'activité. Si l'on ne prend plus en compte les ressources à l'échelle du foyer, ils ne pourraient plus prétendre qu'à 344 euros d'AAH, soit 750 euros de manque à gagner par mois.
...qu'un peu plus de la moitié des Français ne paie pas d'impôt sur le revenu, 70 % de l'impôt sont acquittés par 10 % des contribuables. Pour les plus hauts revenus, si l'on ajoute les prélèvements obligatoires, on peut atteindre jusqu'à 66 % de taxation, soit les deux tiers. Pour achever de démontrer que ce barème a peut-être les qualités de ses défauts, on peut encore noter que l'écart entre les salaires moyens les plus bas et les plus hauts est de 1 à 26 avant impôt, mais seulement de 1 à 6 après taxation. Permettez-moi enfin d'être surprise que votre proposition omette deux sujets essentiels. Premièrement, vous n'abordez pas l'épineuse question des niches fiscales, qui constituent pourtant une réserve idéale de financement de vos ambitions concernant la révision du barème de l'impôt sur le r...
...larations du Président de la République aux cortèges des gilets jaunes, chacun s'accorde aujourd'hui sur la priorité que constitue la valorisation du travail. Cela tombe bien : faire que le travail paie est précisément l'objet de notre proposition de loi. Ce principe relève d'ailleurs de l'évidence. Comment peut-on s'accommoder d'une société où les travailleurs pauvres se multiplient, où les bas salaires nourrissent la précarité et où le chômage de masse reste une réalité ? C'est pourquoi, alors qu'il s'agit d'un sujet dont on débat en ce moment dans le pays tout entier, et au-delà des options qui peuvent être différentes, il est indispensable que notre assemblée examine sérieusement et pleinement cette proposition de loi qu'avec les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, nous...
...rer dans le détail, nous devons nous départir d'un certain nombre d'a priori ou d'idées reçues qui paralysent chaque jour le débat. Première rectification indispensable : les cotisations sociales ne sont pas des charges qui pèseraient injustement sur les employeurs. Elles constituent des droits et des créances pour l'avenir, financés à la fois par les salariés et les employeurs. Désocialiser les salaires, ce n'est ni soutenir le travail, ni aider l'économie : cela revient uniquement à appauvrir la sécurité sociale. Convenons-en : le salaire net, c'est pour aujourd'hui, le salaire brut, c'est pour toute la vie ! Deuxième vérité à rappeler : l'augmentation du SMIC ne conduit pas à des destructions d'emplois. Les études ne confirment nullement les scénario catastrophiques qu'on nous annonce parfoi...
Faut-il rappeler que le salaire minimum, initialement SMIG, fut institué en 1950 sous le gouvernement de Georges Bidault en vue de relancer la consommation par la demande et de lutter contre la pauvreté ? Faut-il également rappeler que René Pleven, homme de droite orthodoxe, le défendit en le présentant comme un moyen de lutter contre l'extension des idées communistes ?
...cette situation économique, sociale et politique devrait vous amener, vous, la droite, à négocier un compromis sur cette question. Alors qu'en est-il, plus précisément, dans cette séquence d'actualité ? La rémunération de l'immense majorité de celles et de ceux qui vivent de leur force de travail est en berne. Elle ne leur permet plus de vivre décemment, sous le double effet de la stagnation des salaires, depuis la crise de 2008, et de la captation de la richesse produite par le travail par un petit nombre, notamment par les actionnaires, dont les dividendes atteignent 57 milliards d'euros en 2018. Ce transfert de la valeur ajoutée du travail vers le capital détruit notre pacte social. Sans tirer les conséquences de ces constats, le Président de la République a annoncé des mesures d'urgence por...
Les employeurs y prendraient toute leur part. Deuxièmement, le SMIC est un salaire de croissance : l'augmenter, c'est permettre la participation au développement économique de la nation. Or, depuis son arrivée aux responsabilités, le Gouvernement s'est refusé à revaloriser le salaire minimum. Si le SMIC augmente annuellement, c'est seulement en raison de la formule d'indexation automatique légale. C'est loin d'être suffisant, car cette indexation est elle-même bridée par le fa...
... du grand débat national, dont les quatre thèmes mis sur la table par le Président sont la fiscalité, l'organisation de l'État, la transition écologique, et enfin la démocratie et la citoyenneté. La question du travail et de sa rémunération brille par son absence ! Or, le Président le reconnaît lui-même : on trouve souvent à la racine du désespoir et de la colère exprimés par nos concitoyens des salaires trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail. En 2018, le nombre de personnes rémunérées au salaire minimum s'élevait à 1,98 millions en France, dont 58 % sont des femmes, toutes payées moins de 8 euros net de l'heure, soit 1 200 euros nets par mois. Nous n'avons pas attendu la crise des gilets jaunes pour nous rendre compte qu'il est bien difficile de vivre,...
...nq ans, la France a privilégié le recours à des politiques de baisse du coût du travail, faisant de la réduction des cotisations patronales un levier historique. Notre pays a choisi comme principal combat celui de la lutte contre le chômage. La grille de lecture qu'il s'est choisie lui impose de croire que plus le coût du travail est bas, plus les entreprises choisiront d'embaucher. La hausse du salaire minimum est donc devenue l'ennemi de l'emploi, tant et si bien que tous les gouvernements se sont contentés de freiner la hausse du SMIC et ont progressivement réduit les cotisations sociales sur les plus bas salaires tout en instituant des compléments de revenu – RSA-activité, prime d'activité – afin de soutenir le revenu des salariés du bas de l'échelle sans que cela coûte un centime à l'employ...
Parallèlement à la baisse des cotisations, parfois injustement appelées « charges » alors qu'elles sont un investissement dans notre système de protection sociale, l'État a mis en place des compléments de revenus sous la forme de prestations sociales, tant et si bien que, dans le revenu des ménages, la part des transferts sociaux a fortement progressé, tandis que celle des salaires a diminué. Ainsi, en décembre dernier, la revalorisation de la prime d'activité a été érigée en sauveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes. Sur le moment, elle a été perçue comme la moins mauvaise des solutions pour répondre à l'urgence sociale et à la colère qui grondait. Or, si elle a permis d'augmenter le revenu sans que les entreprises ne soient pénalisées, nous avons agi enco...
La réalité est que la part du salaire dans la valeur ajoutée ne fait que diminuer – d'ailleurs, le CICE y a contribué. En effet, le taux de marge des grandes entreprises s'est considérablement redressé depuis la crise. La baisse des cotisations patronales ne répond donc pas au problème de l'inégale répartition des richesses. Or l'augmentation du pouvoir d'achat des Français doit nécessairement s'accompagner de mesures en faveur d'un...
Je veux d'abord féliciter le groupe La République en Marche et le Gouvernement pour avoir abaissé le plafonnement de la participation de quatre fois à trois fois le plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) en première lecture ; c'est une avancée que je tiens à souligner. Je souhaite aujourd'hui aller plus loin en abaissant ce plafonnement à deux PASS, ce qui correspond à un salaire annuel de 80 000 euros par an, là où trois PASS correspondent à un salaire de 120 000 euros par an. Ce point me tient particulièrement à coeur : depuis un demi-siècle, on observe un creusement des écarts de rémunération, particulièrement net sur ces dix dernières années, creusement qui, à mon sens, a eu un impact négatif sur la répartition de la participation au sein de l'entreprise. En effet, i...
Mon amendement n° 75 vise à une meilleure redistribution de la participation aux bénéfices de l'entreprise pour favoriser les salariés situés vers le bas de l'échelle des salaires. Mme Coralie Dubost en a très bien exposé les motivations.
L'amendement no 548 vise à affiner les données relatives aux écarts salariaux, publiées dans le rapport d'équité des entreprises. Il instaure la publication des écarts de salaires pour chaque pays où l'entreprise est implantée, alors que le Gouvernement propose de maintenir la publication des données agrégées au niveau mondial. Or le salaire moyen intègre aussi bien les salaires en France que dans les pays en développement, alors que les situations sociales, économiques et politiques ne sont pas comparables. Sur ce point, le Sénat a eu raison de proposer une limitation gé...
Je partage avec Erwan Balanant les mêmes sources et le même combat. Je propose, par mes amendements nos 729 et 728, une publication des écarts de salaires par quartile dans chaque pays où l'entreprise est implantée. C'est une excellente idée que de le faire pour la France et je reprendrais en séance son amendement n°°549 si, par malheur, il n'était pas adopté. Représentant aujourd'hui l'ensemble de la gauche dans sa diversité, je vais m'efforcer de dire avec discernement le pourquoi de ces amendements – j'essaie, tout en étant constructif, de res...