Interventions sur "scientifique"

649 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

...aire d'État Brune Poirson lorsqu'elle s'est rendue à Parme pour les rencontrer. Je leur ai posé cette question des outils ; j'ai demandé depuis combien d'années la dose journalière admissible d'exposition à des produits toxiques (DJA) n'avait pas évolué. En outre, la DJA est la même pour un bébé, un vieillard, un individu en bonne santé ou une personne malade. Le flottement actuel du référentiel scientifique est extrêmement inquiétant. Quand on s'adresse à des agences ou à des chercheurs comme vous, on nous renvoie toujours vers des espèces de vigies que sont l'EFSA ou l'ANSES, et quand on gratte un peu, on se rend compte qu'elles sont dépassées par les événements. C'est l'impression que m'a fait l'EFSA, par exemple, qui se raccroche aux DJA, alors que ses outils n'évoluent pas – peut-être par manque...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, président :

Nous recevons monsieur Pierre Rustin, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), accompagné par Mmes Paule Bénit et Sylvie Bortoli, toutes deux ingénieures de recherche, respectivement à l'INSERM et à l'Université Paris-Descartes. À l'hôpital parisien Robert-Debré, M. Rustin anime une équipe conjointe avec l'INSERM, spécialisée en physiopathologie et thérapie des maladies mitochondriales. Monsieur, mesdames, vous n'êtes pas des spécialistes de la nutrition, mais vos...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Crouzet, rapporteure :

...des ayant de tels effets puissent entrer dans la composition de produits qui reçoivent une autorisation de mise sur le marché de la part de l'ANSES ? Comment expliquez-vous que le financement supplémentaire pour des recherches complémentaires sur la dangerosité des fongicides, que vous avez demandé à l'ANSES, ne vous ait pas été accordé, selon ce qu'a déclaré Gérard Lasfargues, directeur général scientifique de l'agence ? Cette solution est-elle révisable ? Disposez-vous de solutions de financement alternatives ? Afin de réaliser une étude demandée par la Commission européenne, à la suite de détection de fipronil dans les oeufs, l'été dernier, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait collecté 1 439 échantillons d'oeufs de poule, entre le 1er septembre 2017 et le 30 novembre 2017. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

...es personnes impliquées sont pleines de bonne volonté mais elles n'ont guère l'occasion de croiser leurs recherches ou leurs préoccupations. Il y a, d'un côté, le monde la recherche, qui a ses propres difficultés de financement et a parfois du mal à faire connaître et à diffuser les résultats de ses études, et, de l'autre, les agences officielles, qui agissent en fonction des découvertes du monde scientifique. Tous les membres de la mission partagent le sentiment qu'il manque un fil conducteur, et des occasions d'avoir des échanges. Aussi pourrait-il être intéressant de créer, au niveau interministériel, une instance de coordination, rattachée au Premier ministre, qui puisse favoriser une approche globale et interdisciplinaire des sujets qui touchent à la santé et à l'environnement, et élaborer une po...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, président :

Il me semble qu'à l'origine de la création de l'ANR, il y avait, notamment avec les méta-programmes, la volonté de jeter des ponts entre les équipes et les disciplines. Le principal problème, vous l'avez indiqué, est celui des financements et du temps que les chercheurs y consacrent, avec un taux de réussite d'environ 10 %. Autrement dit, dans 90 % de cas, les projets élaborés par les scientifiques, dont ceux qui sont présents ici, n'aboutissent pas ! Il va donc falloir que l'on s'interroge également sur la recherche publique que nous voulons, compte tenu des enjeux qui nous sont décrits. Je suis alarmé par la situation que vous exposez, à savoir l'imprégnation de notre environnement et de notre alimentation par les SDHI, et le peu de moyens dont nous disposons pour étudier ce phénomène.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

Il y va aussi de l'indépendance des chercheurs, car la crédibilité de la parole des scientifiques est constamment remise en question à cause, précisément, du financement de la recherche et de la dépendance vis-à-vis des lobbies.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, président :

Car s'ils testent la molécule en étudiant ses effets à quinze jours alors qu'il faut dix ans pour que leurs effets nocifs, par effet cumulatif ou exposition prolongée, se manifestent, ces tests n'auront guère de valeur. Il faut donc, soit que les scientifiques de la recherche publique bâtissent le cadre de contrôle, soit qu'ils puissent éventuellement contester la méthode utilisée en s'appuyant sur les données publiées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

...nt les conséquences neurologiques, par exemple, beaucoup plus sournoises, de l'exposition à ces produits. Il convient, en outre, de mettre l'accent sur le long terme, car les pathologies développées par les agriculteurs – Parkinson, lymphomes non hodgkiniens… – ne se déclenchent pas subitement, comme les maladies liées au tabac ou à l'amiante. C'est, du reste, un élément qui fragilise le discours scientifique par rapport aux éléments de preuve construits par les grandes firmes phytopharmaceutiques. Il conviendrait donc que le secteur public de la recherche impose, par l'intermédiaire des politiques, une méthodologie efficace. Car il existe une différence entre le crédit et l'audience que l'on donne à la recherche publique, issue des universités et des laboratoires, et ceux que l'on donne aux travaux d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

...fets à l'Assemblée nationale car les députés sont plus fréquemment en première ligne. Je lisais, hier encore, qu'une association avait déposé 567 requêtes destinées à connaître tous les détails de l'utilisation de la réserve parlementaire sous la législature précédente, comme si les élus ne songeaient qu'à dilapider les deniers publics… À l'Office, nous travaillons à faire le lien entre le monde scientifique et le monde parlementaire, le temps long et le temps court, le débat d'experts et le débat citoyen, en abordant des problèmes de fond, et ambitionnons de produire sur ceux-ci une forte valeur ajoutée. Nous le verrons encore ce matin.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo, député, co-rapporteur :

...anté humaine et l'environnement mais, celui-ci pouvant toucher celle-là, les opposer n'est guère pertinent. Son périmètre embrasse donc les médicaments, les biocides, les additifs alimentaires, les produits chimiques et de nombreuses autres substances dont je ne saurais épuiser la liste. L'enjeu majeur est la confiance des citoyens dans la capacité des institutions à les protéger. Les expertises scientifiques fondant de nombreuses décisions des institutions politiques, elles ne doivent sous aucun prétexte nourrir le doute. De récents scandales ont pourtant alimenté la défiance vis-à-vis des firmes mettant des produits sur le marché, voire des pouvoirs publics, dont les décisions ont été remises en cause avec, en toile de fond, la crainte d'une collusion entre les autorités et les acteurs économiques...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo, député, co-rapporteur :

...pparaissent d'ores et déjà nettement, dont la première est la sélection des experts. Les différentes agences ne gèrent pas de la même façon les aspects déontologiques et les risques de conflits d'intérêts. Se posent aussi les questions de l'étroitesse de l'expertise et du manque d'attractivité de celle-ci. Il faut également réfléchir à l'intégration des avis divergents et à l'absence de consensus scientifique – rappelons-nous l'affaire du glyphosate. La deuxième difficulté commune à toutes les agences tient au cadre réducteur de l'expertise réglementaire. Les expertises sont orientées en réponse à des questions réglementaires et mobilisent fortement les entreprises qui veulent commercialiser un produit. En conséquence, un certain nombre de recherches ne peuvent pas être faites de manière systématique...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

...– entre votre saisine et la remise de votre rapport. Pour celle-ci, le début de l'automne serait très bien. S'agissant du glyphosate, des choses se passent encore en ce moment même et des débats se tiendront dans le cadre de la loi résultant des états généraux de l'alimentation. De toute manière, l'affaire s'est emballée de telle sorte que le politique compte, aujourd'hui, au moins autant que le scientifique. Notre rôle est de réfléchir à plus long terme, pour qu'à l'avenir un tel emballement puisse être évité. Il me semble qu'il faut insister sur l'indépendance. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a récemment été sous le feu d'attaques massives de ce point de vue. Il a fait l'objet d'une convocation assez agressive par la Chambre des représentants des États-Unis, laissant ente...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

– Nous avons régulièrement, avec le président Gérard Longuet, des échanges sur la nature et l'organisation de nos relations avec les Académies qui doivent, à notre sens, être régulières afin de permettre à l'Office de s'informer des évolutions scientifiques récentes. N'oublions pas que l'Académie des sciences constitua, au XVIIe siècle, le premier lien entre les scientifiques et le pouvoir politique. Par ailleurs, l'Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST), qui souhaite permettre la rencontre entre la science et les décideurs de la société, cherche à renforcer ses liens avec le Parlement. Pour la session 2018-2019 dont ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet, députée, co-rapporteure :

– Le débat sur l'huile de palme me fait penser à la difficile lutte contre les fake news dont Cédric Villani a fait mention : l'état des connaissances scientifiques est incertain et méconnu et les critiques vives ; je souhaite donc y consacrer ma note courte. Sur ce dossier, en effet, l'émotion a tendance à submerger la science au détriment d'un débat serein.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

... absence relative du continent africain, un Proche-Orient où l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis investissent des sommes considérables tout en suscitant un certain scepticisme, et le cas particulier d'Israël, très lié à l'Europe et surtout tourné vers les États-Unis et parmi les meilleurs mondiaux pour certains secteurs de pointe. Cette vision continentale serait utile à la fois pour nos scientifiques et pour nos décideurs. Vous avez dit, à juste titre, que plus l'on s'élève vers l'excellence plus la position de la France est forte. Un confrère iranien me disait qu'un benchmark conduit dans son pays avait fait apparaître la France comme le pays le plus exigeant dans la qualité de ses publications mathématiques ; la production iranienne était, de son côté, très mal classée, malgré une traditi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYaël Braun-Pivet, présidente :

...es lois de bioéthique de 1994. La dernière actualisation de ces lois en 2011 prévoyait que le Parlement les examine de nouveau en 2018. Le processus de révision a été lancé, le 18 janvier dernier, par le Comité consultatif national d'éthique, avec des États généraux de la bioéthique, qui se sont achevés le 9 mai. Une synthèse des travaux sera remise à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), que nous allons associer à notre réflexion, et à madame la ministre des solidarités et de la santé, au début du mois de juin. Le Conseil d'État devrait également remettre un rapport sur le sujet d'ici la fin du mois de juin. Dans ce cadre, le Gouvernement présentera un projet de loi à l'automne. La bioéthique touche à des sujets complexes, sensibles, qui concernent t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Eliaou, rapporteur de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) :

Je voudrais d'abord revenir sur la définition des lois de bioéthique. Le terme est-il bien adapté ? Il s'agit plutôt de biomédecine, pas forcément d'éthique. En tout cas, ce sont les dispositions législatives qui encadrent les sauts technologiques, les progrès médicaux et les progrès scientifiques. Nous sommes dans un cadre strictement thérapeutique. Toute la difficulté est d'ajouter le mot d'éthique, qui doit prendre en compte les droits fondamentaux, le respect de la personne humaine, le principe de dignité, la non marchandisation du corps humain etc. En second lieu, ces lois dites de bioéthique sont tout à fait exemplaires dans la mesure où elles peuvent évoluer, avec des clauses de re...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

...es séances et les deux intervenants pour avoir exposé clairement les problèmes. En effet les liens entre droit et bioéthique sont importants, mais ils sont singuliers. Pour les lois de bioéthique, les caractéristiques sont, par définition, mouvantes et évoluent dans le temps. Nous ne pouvons inscrire dans le marbre aucune de nos décisions en raison de la rapidité de la progression des découvertes scientifiques. D'ailleurs, le périmètre même des lois change et, cette année, nous introduisons l'intelligence artificielle et les données. Il y aura d'autres extensions à l'avenir. En 1983, fut créé le Comité consultatif national d'éthique, qui émet des avis, des recommandations. Ils étaient à l'époque, sous la présidence de Jean Bernard, pris sans vote mais par consensus. Ces recommandations sans sanction ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

...éresse nos concitoyens au quotidien. Il s'agit de la protection des données de santé, qui était l'un des neuf thèmes de travail des États généraux de la bioéthique. Les données de santé sont parmi les plus sensibles des données personnelles, ayant trait au privé, à l'intime, comme le soulignait le Conseil d'État. Mais la collecte et l'exploitation des données de santé sont essentielles au progrès scientifique et thérapeutique, à la veille sanitaire, à l'amélioration de notre système de santé, à la conduite des politiques de soins et de prévention. Ces données doivent continuer à être protégées pour assurer le respect de la vie privée et le secret médical. Il semble toutefois nécessaire de lever certains verrous, afin, par exemple, de croiser et d'exploiter les données issues des différentes bases. Il ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Euzet :

Avant que le débat ne devienne trop technique, je souhaite rester sur un plan général. Les progrès scientifiques, et ceux de la biomédecine en fait, bousculent les valeurs éthiques et traditionnelles puis interpellent le droit. Mais le droit, qui ordonne, qui met en cases, a une dimension temporelle différente de celle de la recherche, fluide, aux développements parfois exponentiels. Suite au travail du législateur, le juriste s'immisce dans le monde du praticien. Le professeur Mathieu l'a très bien dit : ...