86 interventions trouvées.
...aurions aimé tout cela, mais de ces problématiques structurelles qui sont pourtant le coeur du sujet, vous ne parlez pas. Je vous le redis en toute franchise, monsieur le ministre : il n'y a pas pire signal écologique et sanitaire que celui que vous allez donner aujourd'hui. Il n'y a pas de pire politique économique que celle qui ne veut pas affronter les vrais problèmes rencontrés par la filière sucrière.
...x cours des longues heures de débat auquel elle a donné lieu, je me permets un petit rappel historique. Sous Napoléon, la France était privée, du fait du blocus britannique, de café, de coton et surtout de sucre. Les agronomes vont alors proposer à Napoléon de lancer la culture de cette plante dont on tirait un peu de sucre au Moyen Âge. C'est ainsi qu'est née, chez moi en Picardie, une industrie sucrière sans esclaves. C'est la preuve que la contrainte peut être créatrice, pour l'agriculture comme pour l'écriture. Je suis convaincu que la contrainte de ne pas utiliser les néonicotinoïdes se révélera aussi créatrice : l'homme inventera, imaginera des solutions de substitution mais il faut s'en donner les moyens. Voilà pourquoi je réclame par cet amendement d'appel un plan de filière pour l'indust...
... de 50 % en 2017, ce qui s'est traduit par une perte de 500 euros à l'hectare pour les producteurs de betterave, et ce n'était pas la faute des pucerons, qui ont bon dos dans cette affaire : c'était de la faute de Bruxelles, qui a décidé de mettre fin aux quotas et d'aligner les prix sur le marché mondial, provoquant une crise de surproduction et une baisse brutale des prix. Depuis, quatre usines sucrières ont fermé en France. Deux ans plus tôt, Bruxelles avait supprimé les quotas laitiers et la même cause avait produit les mêmes effets : surproduction, baisse des prix, casse des éleveurs. Qu'importe ! Par dogmatisme, les commissaires européens ont recommencé la même folie pour la betterave. Comment les dirigeants français ont-ils réagi ? Ils n'ont pas bougé, par soumission aux dogmes de la concu...
La production de betteraves sucrière a chuté de 15 % en moyenne, voire de 50 % par endroits : tels sont les dégâts que causent les pucerons suite à un hiver doux dû au réchauffement climatique. Ces pertes sont d'autant plus dramatiques pour les betteraviers français que leurs voisins et concurrents n'en souffrent pas : la Belgique, la République tchèque, la Slovaquie, l'Autriche, la Pologne et d'autres – neuf pays européens en tout ...
Vous êtes plus à même que moi de défendre les betteraviers, monsieur Ruffin. Je précise que la section dédiée aux betteraves sucrières du Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental, le FMSE, n'a jamais consacré un centime à la mise en place d'une garantie en cas de difficultés. Avis défavorable.
… qui a broyé quatre usines sucrières et qui pourrait bien broyer l'agriculture française. Faute de réagir en instaurant une exception agricole sur le modèle de l'exception culturelle, on ne s'en sortira pas et on ne sortira pas l'agriculture française de la machine à laver de la mondialisation, qui va l'essorer !
...tion suffisamment large pour permettre l'expression de tous les acteurs. Nous allons aujourd'hui, je l'espère, renforcer encore le rôle essentiel de ce conseil. De plus, nous avons choisi, à l'initiative de la commission saisie pour avis – dont je salue la rapporteure, Mme O'Petit – , de limiter expressément le champ de cette possibilité de dérogation au seul traitement des semences de betteraves sucrières.
Nous avons le droit de dire que la première préoccupation de la France n'est pas de produire des betteraves sucrières. Il en faut – il faut du sucre – , mais nous avons d'abord besoin de cultures vivrières, car ce sont ces productions qui nous permettront de retrouver notre souveraineté alimentaire. J'achève, parce que c'est le moment de le faire, en remarquant qu'autrefois, pour diluer un problème, on créait une commission, dont la durée des travaux servait d'enterrement au projet. Désormais, on interdit sole...
sacrifie nos salariés et notre souveraineté alimentaire, l'autre, pragmatique, responsable, concilie la protection de l'environnement et de la biodiversité avec celle de tous les pans de notre économie et de notre agriculture. Voter cette motion de rejet préalable, ce serait faire mourir notre industrie sucrière…
...rogrès. Tel est le sens des moyens considérables que vous consentez à travers le plan de relance pour accélérer les protocoles de recherche en la matière. Cet engagement est de nature tout à la fois à rassurer les consommateurs avides d'un abandon rapide des produits phytopharmaceutiques et à redonner espoir à nos betteraviers et sucriers confrontés au désespoir d'imaginer l'abandon de la filière sucrière, avec toutes ses conséquences sur l'emploi, sur l'économie et sur notre souveraineté alimentaire. Monsieur Mélenchon, contrairement à ce que vous assénez, ce projet de loi ne constitue donc ni un renoncement, ni un retour en arrière en matière de mutation agroécologique. Il est l'expression responsable de la réalité, entre le souhaitable et le possible.
Ce n'est pas par plaisir que nous examinons ce texte aujourd'hui. En revanche, il nous appartient de répondre à la filière sucrière. Non, monsieur Mélenchon, il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les méchants.
...nent alors qu'ils sont les premières victimes du dérèglement climatique. Nous avons la responsabilité de les aider à réussir cette transition et de ne pas les laisser dans une impasse technique. Nous devons aujourd'hui reculer pour mieux avancer, afin que des solutions alternatives saines, durables et efficaces puissent enfin remplacer définitivement l'usage des néonicotinoïdes pour la betterave sucrière, comme le demandent les planteurs eux-mêmes. Nous croyons à l'écologie mais, contrairement à vous, à une écologie pragmatique qui prend en considération tous les enjeux humains, économiques et sociaux. Grâce à ce texte, nous pourrons organiser plus facilement la transition pour les betteraviers et leur accorder du temps pour que des solutions alternatives efficaces soient enfin trouvées. Le gro...
Par respect pour les producteurs de betterave et pour l'industrie sucrière, je ne voterai pas cette motion de rejet préalable…
...ope dans son domaine – menacée de disparition. C'est aussi un coup de pouce assumé pour l'amener à accélérer sa transition vers l'agroécologie, un palliatif des pratiques bien plus néfastes pour l'environnement qui se sont généralisées. La décision qui peut être prise dans quelques heures ne doit pas être tremblante, elle devra être exigeante. Exigeante sur son champ d'application : la betterave sucrière et rien d'autre. Exigeante sur les devoirs des acteurs de la filière, dont la conversion au bio est très insuffisante – moins de 1 % – et que nous exhortons à faire des efforts dans les prochaines années. Exigeante auprès des semenciers et des chercheurs, dont nous attendons une solution de rechange rapide et pérenne à l'usage des néonicotinoïdes enrobés. Oui, car c'est bien de cela dont il s'ag...
...etterave ne fait pas de fleurs et n'intéressera donc jamais une abeille. Et si malgré tout, un jour, vous me trouvez du miel de betterave, c'est qu'il a été coupé avec du sucre par son producteur ou son revendeur. Je reste néanmoins sensible et attentif aux messages et aux craintes des apiculteurs de France, de ceux que j'ai pu rencontrer dans l'Aisne, premier département producteur de betterave sucrière, comme de notre collègue du groupe Les Républicains, Robert Therry, seul apiculteur de cet hémicycle, …
...la matière, je veux laisser libre cours à votre imagination, mais prenons l'exemple des sodas. La taxe votée en 2018 à l'initiative du député Olivier Véran rapporte 400 millions d'euros. Sans même la doubler – ce qui représenterait une poignée de centimes par canette de 25 ou 33 centilitres de boisson ultra-sucrée – , nous pourrions financer la compensation destinée aux planteurs et à l'industrie sucrière, mais aussi préserver l'emblavement, notre capacité de production et de transformation – sujets sur lesquels le ministre a appelé notre attention – , ainsi que la sécurité alimentaire du pays. L'enjeu du plan B est là : il s'agit de solidarité et de justice. Au-delà du plan B, nous nous battrons aussi pour qu'un plan Écophyto soit remis en route. Nous avons abandonné ce plan. Monsieur Travert, j...
Nous ne le cachons pas : aujourd'hui, nous aurions tous préféré ne pas avoir à examiner ce texte. Pour autant, il est nécessaire d'apporter une solution à l'ensemble de la filière sucrière française, qui se trouve dans une impasse. Je dois en conséquence commencer par vous remercier, monsieur le ministre : merci d'avoir eu le courage de défendre ce texte pour sauver une filière majeure !
En effet, quelle est la réalité ? La France est aujourd'hui le leader européen du sucre, et la chute vertigineuse des rendements, liée à la jaunisse et au puceron vert, pourrait provoquer la disparition totale de la filière. Les planteurs de betteraves sucrières ont su résister à la fin des quotas et à la concurrence internationale qui se fait de plus en plus rude, mais ils ne résisteront pas à une telle chute de rendement. En tant que législateurs, posons-nous les bonnes questions. Tout d'abord, celle de l'effet de l'utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semences de betteraves sucrières. C'est une réalité : les néonicotinoïdes sont néfastes p...
...herbées ont été aménagés par nos agriculteurs pour offrir aux abeilles le bol alimentaire dont elles ont besoin. C'est aussi et surtout grâce à la culture de la luzerne, magnifique plante qui a de grandes vertus pour l'environnement et apporte des protéines pour l'élevage, que les abeilles trouvent leur plein épanouissement dans les champs marnais. Si l'on mettait fin à la culture de la betterave sucrière, il y aurait des conséquences pour celle de la luzerne, car l'équilibre économique des deux filières est particulièrement lié. N'oublions pas non plus l'impact désastreux qu'aurait l'abandon de la culture de la betterave sur un grand nombre d'autres filières – l'élevage, mais également les biocarburants. Il faut ensuite nous interroger sur notre vision de l'agriculture française. Je rappelle que...
...re et nous laisser le temps de trouver une solution pendant les trois prochaines années. Le groupe Agir ensemble a fait ce choix : nous soutiendrons le projet de loi, car les engagements pris par la filière sont très forts et le texte clair et précis issu des travaux de la commission encadre parfaitement la dérogation permettant d'utiliser les néonicotinoïdes pour la seule filière de la betterave sucrière.