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Le but n'est pas de rigidifier, mais d'attirer l'attention sur la nécessité de montrer aux étudiants les débouchés de la filière dans laquelle ils veulent s'inscrire. Les écoles, notamment les grandes écoles, démarchent les étudiants en leur indiquant le montant du salaire auquel on peut prétendre avec leurs diplômes. Si l'on veut revaloriser l'université par rapport aux grandes écoles, il est nécessaire d'indiquer aux étudiants le niveau de salaire six mois ou un an après la fin de la formation. Les personnes que j'ai rencontrées dans mon secteur et dans ma circonscription, notamment celles qui sont inscrites à l'université, se plaignent de ne trouver que très rarement ces chiffres. En fait, on ne les a jamais !
Aujourd'hui, la France en compte 2,6 millions. L'enseignement supérieur a poursuivi sa massification, et c'est heureux, parce que cela a permis, hier comme aujourd'hui, à une pluralité de profils, de talents et d'origines de contribuer à la réussite de la France. L'université est un lieu magnifique : un lieu d'histoire, où se succèdent chaque jour des recherches, des découvertes, des performances ; un lieu d'épanouissement intellectuel et culturel ; un lieu de rencontres, de vie en commun, de solidarité, d'engagements associatifs et sportifs. Cette promesse d'épanouissement est-elle accessible à l'ensemble des jeunes Français ? À cette question, les chiffres réponden...
...us devons faire en sorte que le secondaire et le supérieur dialoguent, avec pour seul objectif la réussite des étudiants. Certains affirment que le projet de loi masque une sélection qui ne dit pas son nom. D'autres, au contraire, regrettent que la majorité n'ait pas fait le choix de la sélection. Aux débats sémantiques, je préfère les faits. Non, notre choix n'est pas de fermer les portes de l'université, bien au contraire.
... gens pourront-ils obtenir leur diplôme en milieu d'année universitaire, parce qu'ils auront fait un an et demi ? Ou valideront-ils les unités d'enseignement en parallèle, en rattrapage ? Tout cela n'est pas précisé dans votre projet, alors que nous sommes déjà au mois de décembre et que l'on parle de la prochaine année universitaire ! Je me demande dans quelle galère se trouvent les présidents d'université, avec un Gouvernement pareil.
...au sein des établissements, pour un total de trente-quatre centres de santé d'ici à 2019. Le texte consolide les actions de prévention menées par l'assurance maladie à destination de la jeunesse. Il complète ce dispositif législatif en créant une Conférence de prévention chargée de recenser les actions prioritaires et de suivre l'état de santé des étudiants. Elle associera des représentants de l'université, des étudiants et de l'assurance maladie. Nous nous devons d'apporter aux étudiants des réponses simples et efficaces, qu'il s'agisse de la prévention en matière de santé ou de l'offre de soins. Les différentes évolutions proposées par ce texte ne pourront que contribuer à améliorer la couverture santé des étudiants, à simplifier leurs démarches administratives et, plus largement, à améliorer le...
...it, cours de remise à niveau, enseignements méthodologiques, dispositifs d'écoute et d'information ou encore allongement de la durée du cursus… Toutes ces informations contribuent incontestablement au choix d'une filière et d'un établissement par les élèves, qu'ils soient ou non en difficulté scolaire. Il apparaît donc important que les établissements d'enseignement supérieur, en particulier les universités, pensent enfin l'accompagnement individualisé comme un facteur d'attractivité et puissent le mettre en valeur sur la plate-forme.
... le souligne fort bien le rapport de la Cour des comptes, le problème ne concerne que quelques filières : il suffisait de faire preuve d'un peu de courage politique en rendant ces filières sélectives et en mettant explicitement en place des prérequis. Plus grave encore : vous préférez glisser des sujets sous le tapis en ne les abordant absolument pas. Il existe ainsi des places vacantes dans les universités. En d'autres termes, si certaines filières sont sous tension, d'autres ont des places disponibles. Là encore, un peu de courage politique consisterait à inciter les universités à faire évoluer leur offre de formation : c'est vous, madame la ministre, qui contractualisez avec les universités. Cela peut vouloir dire qu'il y a un problème d'adéquation entre l'offre de formation et la demande de fo...
... telle et telle étape, c'est dans celle-là qu'ils auront le meilleur taux de réussite ! Et qu'on aura ajouté que s'ils vont ailleurs, ce sera à leurs risques et périls, et moyennant des unités d'enseignement supplémentaires – en parallèle du semestre, ou avant, ou après, on n'en sait toujours rien à cette étape de la réforme… Pourtant, c'est un élément essentiel pour les lycéens qui entreront à l'université l'année prochaine ! Visiblement, ce n'est pas la préoccupation de la majorité de cet hémicycle, et c'est fort regrettable. Ça l'est d'autant plus que beaucoup d'étudiants finiront dans une résidence universitaire insalubre ! C'est quand même dommage, dans la cinquième puissance du monde, en 2017 ! Certaines résidences sont dans le même état…
...la est emballé dans toutes sortes de considérations sur la personnalisation des parcours et autres sottises. Depuis quand un diplôme professionnalisant – les diplômes de l'enseignement supérieur le sont tous – doit-il être livré à l'appréciation d'un parcours ? Peut-être s'agit-il d'un parcours d'éveil ? Depuis quand un médecin élabore-t-il un parcours en fonction de ce qu'il a envie de faire à l'université ? Il le fait en fonction d'un référentiel. L'enseignement supérieur doit concourir à la richesse du pays en tirant parti de la disponibilité de la jeunesse qui vient en fac. La liberté de choisir personnellement les études que l'on fait se confond avec la liberté de choisir sa vie, et c'est contre cela que vous allez.
Les députés du groupe Les Républicains considèrent que ce texte sur la réussite des étudiants est une occasion manquée. En voulant éviter à tout prix de parler de sélection, le Gouvernement propose un système complexe et bureaucratique, une usine à gaz, qui n'apportera aucune solution aux problèmes actuels de l'université. La motion que vient de défendre brillamment Patrick Hetzel propose pourtant des mesures de bon sens, et une liste de dix voeux sans aucune hiérarchie ne sera pas la solution au tirage au sort de l'APB. Où est la place du mérite républicain ? Il est évident qu'il faudra des efforts pour améliorer l'orientation, et l'identifiant unique, dont parle Patrick Hetzel, constituerait déjà un progrès pou...
...t introduire mon exposé par une anecdote personnelle. Je n'ai pas d'abord rencontré les difficultés que vivent les acteurs du monde universitaire dans des rapports chiffrés, elles se sont présentées à moi peu de temps après ma prise de fonction. Lors de ma première permanence, un étudiant est venu me voir ; titulaire d'un BTS, il s'était vu refuser, pour la deuxième année consécutive, l'accès à l'université pour poursuivre ses études. Ce constat d'injustice, nous le partageons tous ici. Cette motion de renvoi en commission offre à notre groupe une merveilleuse occasion de reprendre un débat de fond, trop souvent absent de cette assemblée ; ce débat porte sur les diagnostics et les motifs qui sous-tendent le projet de loi soumis à notre examen. Elle nous offre un temps pour développer les raisons de...
... que vous conditionnez l'inscription de certains bacheliers à leur acceptation de modules de remise à niveau. Un « oui » pour les uns et un « oui, mais » pour les autres, en fonction de prérequis liés à l'obtention d'une mention au baccalauréat, aux bulletins de notes, aux avis des professeurs principaux, etc. Pour être tout à fait honnête, ce « oui, mais » se pratique déjà dans les faits, et des universités refusent des dossiers qui reçoivent un « oui » par ailleurs. Le projet de loi n'invente donc rien et aggrave la sélection ; il l'installe partout et, surtout, il la sanctuarise, en rayant d'un trait ces phrases inscrites dans l'article L. 612-3 du code de l'éducation : « Tout candidat est libre de s'inscrire dans l'établissement de son choix (…). Les dispositions relatives à la répartition entr...
Si je refuse de participer à ce fameux module, je ne peux pas entrer à l'université. J'en viens à mon amendement : il vise, comme le propose le Gouvernement, à améliorer l'accompagnement et la réussite des étudiants – sauf que le choix de bénéficier ou non des dispositifs d'accompagnement pédagogique de formation ne conditionne pas l'entrée à l'université. Cela demeure un choix. Les jeunes pourront y être encouragés soit par leurs professeurs de lycée, soit par ceux de la forma...
Enfin, il est bien de rappeler que 80 % des étudiants de l'université française en sortent avec un diplôme quand la moyenne de l'OCDE est de 70 %. Ensuite, la sélection n'empêche pas l'abandon. Ainsi, dans les filières sélectives, on compte par exemple 10 % de sortie en BTS, 15 % en IUT, 22 % en classes préparatoires et 37 % dans les grandes écoles. Enfin, la production de licences modulables – certaines avec des cours de remise à niveau, des stages ou des cours ...
Une fois encore, il me paraît étrange de jeter le doute, le soupçon sur les universités, sur le système académique et sur les enseignants, comme si l'objectif des présidents d'université était de récupérer le moins d'étudiants possible et de les voir échouer ! Voilà une vision bien pessimiste. L'objectif est bien de faire réussir les étudiants. Les bacheliers qui ne remplissent pas les attendus nécessaires pour réussir dans une filière peuvent donc s'y inscrire à condition d'accept...
Car tout le monde le sait bien ici, la sélection à l'université ne fait que prolonger et conforter une discrimination sociale déjà existante dans l'enseignement primaire, puis secondaire. L'école échoue, en effet, à rompre avec les déterminismes socio-économiques et culturels. Et il me semble important de préciser que c'est le système scolaire qui échoue, non les jeunes ou les enseignants ! Quelques chiffres illustrent ce constat : en bout de course, 12,7 % d...
M. Attal parle de suspicion. J'ai le sentiment qu'avec ce projet de loi, elle se porte plutôt sur les étudiants. La question n'est pas de savoir si le rejet de certains étudiants de l'université se fait par désir ou par exclusion : aujourd'hui, il y a l'autonomie des universités. Raconter sa vie ou son expérience n'est pas toujours bienvenu, mais j'ai eu à subir la réforme LMD. À l'époque, ma directrice de formation devait justifier du taux de réussite de son master 2 pour obtenir un financement : elle allait donc recruter les étudiants de master 1 ou de licence générale issus des grande...
...ur tous, et la réussite pour personne. Rien que pour cette seconde raison, il me semblerait plus sage de renvoyer cette loi en commission. Nous avons néanmoins une troisième raison de dire non à cette loi : elle tient au projet de société qui l'inspire et qu'elle s'emploie à construire. Pour comprendre cela, je vous propose de prendre un peu de recul et de regarder le processus d'évolution de l'université depuis une cinquantaine d'années, en partant de trois citations et d'une devinette.
Première citation : « À l'insuffisante efficacité interne de l'université, caractérisée par des pourcentages d'échec évidemment inacceptables, s'ajoute l'insuffisante efficacité de l'ajustement entre le système d'enseignement et la vie active. » Deuxième citation : « Il est actuellement inquiétant de constater le scepticisme croissant au sujet de nos diplômes universitaires, alors que le prestige des grandes écoles, dont le système repose sur la sélection, non seuleme...