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Respectivement de 1968, 1973 et 2007. Pourtant, ces lignes auraient pu être écrites hier par vous-même, madame la ministre. Finalement, depuis cinquante ans, les gouvernements font toujours le même constat : l'université est la voiture-balai de l'enseignement supérieur, elle échoue à insérer les diplômés dans la vie professionnelle, elle génère abandon et échec en premier cycle. Et depuis cinquante ans, ils appliquent les mêmes recettes : la sélection, la professionnalisation, « l'adéquationnisme ». Cette interprétation des faits et des remèdes à y apporter, qui découle d'une vision libérale de la société, perme...
Et tandis que le démembrement du cadre national ne cesse de s'accélérer, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite LRU, et le financement par projets incitent les établissements à se constituer à vitesse grand V en pôles d'excellence. La compétition de tous contre tous à l'échelle internationale, entre pays européens, entre régions, entre universités, entre filières et finalement entre étudiants, tel est le projet de société qui sous-tend cette réforme, …
… voilà ce qui nous mène tout droit dans le mur. Nous sommes nous aussi pour l'excellence, mais pour tous. Nous sommes nous aussi favorables à l'autonomie, mais à celle qui garantit à l'étudiant, par le biais d'une allocation, de s'émanciper des contraintes familiales et financières. Voilà ce qui nous distingue. L'université ne doit plus – et je n'ai pas dit « ne doit pas » – reproduire les inégalités existantes. Elle doit permettre à chacun de s'épanouir en réalisant la voie la plus conforme à ses aspirations. C'est cela le chemin progressiste du XXIe siècle. Et c'est tout le sens des amendements que nous avons déposés en séance. Nous proposerons par exemple de ne pas conditionner l'entrée dans le supérieur à une r...
Il vise à compléter non pas l'alinéa 5 du texte, comme c'est indiqué, mais l'alinéa 6, car le paragraphe du texte initial a été séparé en deux alinéas distincts. Je propose de ménager une place particulière à la maîtrise de la langue française au sein des dispositifs d'accompagnement pédagogique. En effet, tous les présidents d'université donnent l'alerte à propos d'une déperdition grandissante et très préoccupante de la maîtrise de la langue française. Or il n'existe aucune formation dans laquelle la maîtrise de la langue française ne soit importante, tant littéraire que scientifique. À l'appui de ma démonstration, je citerai un exemple démontrant ce qui pose problème dans la compréhension des énoncés. Dans la phrase « La race v...
En effet, vous avez présenté des amendements visant à supprimer les mesures qu'il prévoit. On ne va pas très loin ainsi ! Nous avons adopté l'un de vos amendements visant à inscrire dans la loi, parmi les missions de l'université, l'épanouissement et l'ouverture au monde. Il s'agit d'une très bonne mesure et nous l'avons adoptée. Au reste, quelle autre solution votre exposé propose-t-il, chère collègue ? Je l'ai écouté avec attention, car j'en attendais, mais je n'ai pas entendu l'ébauche d'une proposition alternative.
... il faut l'assumer ! S'opposer au projet de loi implique la poursuite du tirage au sort à la rentrée prochaine. Vous ne l'assumez pas ! Dites-le clairement ! Vous réduisez le sujet à une question de places, mais vous oubliez – comme l'a rappelé Mme la ministre – qu'en créer suffisamment pour accueillir dès la rentrée 2018 tous les bacheliers qui en font la demande suppose d'ouvrir au moins trois universités nouvelles. Comment fait-on ? Nous ne sommes pas dans Astérix, mission Cléopâtre ! Nous n'avons pas de potion magique ! Nous ne pouvons pas créer des universités en six mois ! Il faut tenir des propos un peu réalistes ! Vous êtes donc favorable au maintien du tirage au sort, madame Rubin ! Il faut l'assumer !
S'agissant des taux d'insertion professionnelle qui ont été évoqués tout à l'heure, je profite de cette intervention pour indiquer que tous les établissements d'enseignement supérieur, notamment les universités, publient en ligne leur taux de réussite et leur taux d'insertion professionnelle. Tout cela existe depuis longtemps. Certains d'entre nous ont même auditionné des représentants de la conférence universitaire des spécialistes de l'orientation et de l'insertion professionnelle des étudiants. Peut-être faudrait-il s'en souvenir, ou penser à assister aux auditions de la commission !
Quant aux dispositions que vous proposez, madame Genevard, Mme la ministre a dit qu'elles sont déjà mentionnées dans le code de l'éducation. J'ajoute qu'elles font partie des pratiques. Les universités dispensent déjà des cours de méthodologie ainsi que d'expression écrite et orale – EEO – destinés aux étudiants de première année.
Il y a là objectivement une surprise ! M. Mélenchon affirmait tout à l'heure – et vous à sa suite – que les diplômes ont quelque chose de strict et de rigide empêchant de les moduler, d'encourager la transdisciplinarité, de permettre aux étudiants de se spécialiser progressivement et d'être accompagnés à l'université. S'agissant des étudiants qui arrivent à l'université avec un bagage moins étoffé que celui des autres, vous êtes donc opposée aux mesures prévoyant de leur accorder un accompagnement pédagogique ! Assumez-le ! Dites-le clairement ! Toutefois, je ne suis pas certain que votre électorat soutienne tout à fait cette position !
L'enjeu majeur, le défi auquel nous sommes confrontés, est bien l'accueil de 40 000 étudiants dès la rentrée prochaine et de 30 000 étudiants chaque année jusqu'en 2025. Il ne s'agit certes pas d'ouvrir trois universités en six mois, ce qui est évidemment impossible, mais de créer un nombre de places d'accueil suffisant. Vous prévoyez d'en créer 20 000, madame la ministre : c'est insuffisant ! Il faut par ailleurs assurer un taux d'encadrement par les enseignants à la hauteur, afin que les étudiants soient accueillis dans de bonnes conditions. Vous prévoyez d'investir 1 milliard d'euros en cinq ans, mais il fau...
Je n'ai pas bien compris à qui s'adressait l'intervention de notre collègue Fugit ; j'ai compris, en revanche, ce qu'il a dit au sujet des enseignants d'université. Personne ne remet en cause leur implication ni l'accompagnement quotidien des étudiants auxquels ils procèdent, au contraire ! Puisque nous en parlons, …
Nous voici au coeur de votre projet pour l'université, madame la ministre ! Sous prétexte d'en finir avec un tirage au sort injuste appliqué aux quelques filières les plus demandées, il instaure clairement une sélection injuste à l'entrée dans toutes les filières de l'enseignement supérieur. Comme l'a rappelé notre collègue Sabine Rubin, il supprime le droit fondamental de chaque étudiant – dès lors qu'il a obtenu son bac, qui est déjà un filtre – d...
...ès ancien, allant de Peyrefitte en 1968 à Devaquet en 1986, qui ont échoué à faire adopter ce genre de mesures face au rejet unanime de la population et de la jeunesse d'alors, que vous avez aujourd'hui devant vous, madame la ministre. Vous mettez en oeuvre une politique de l'entonnoir et de la ségrégation sociale. Sachez que pour nos enfants comme pour les vôtres, nous exigerons sans relâche une université accueillante, entièrement vouée à l'émancipation ! Nous invitons nos collègues à voter la motion de renvoi en commission.
J'invite notre collègue Attal à voter la motion de renvoi en commission avec les membres de mon groupe, car il reste sur sa faim en matière de propositions que nous pourrions formuler en faveur d'une université pour toutes et tous ! S'il a encore de nombreuses heures à consacrer à ce sujet, nous lui proposons de revenir en commission où nous formulerons nos nombreuses propositions !
Nous aurons alors assuré de notre confiance les personnels de l'université. Vous, madame la ministre, au contraire, vous leur attribuez une charge de travail supplémentaire sans les moyens qui vont avec. Cela aggravera le manque de vocation des personnels de l'enseignement supérieur comme leur précarité. Vous aboutirez au contraire de ce que vous prétendez viser.
Plus sérieusement, la raison qui nous amène à voter le renvoi du texte en commission est la nécessité de travailler à un projet de loi ambitieux permettant la réussite de toutes et tous et l'émancipation de chacune et de chacun. Dans vos interventions, madame la ministre, monsieur le rapporteur, j'entends un aveu d'échec : nous ne pouvons pas construire trois universités tout de suite, dites-vous ! Certes, il fallait mettre fin au dispositif APB. Sur ce point, nous sommes d'accord. Néanmoins, tout en affirmant que le projet de loi n'introduit aucune sélection à l'entrée à l'université, vous y limitez le nombre de places. Nous attendons donc que vous assumiez qu'il s'agit bien d'un projet de loi de sélection !
Nous demandons la suppression de l'alinéa 6, qui fait référence au fameux « oui si ». En raison de l'antériorité de sa formation ou de ses compétences, un bachelier pourrait se voir refuser l'accès direct à l'université. D'abord, les conditions dans lesquelles seront appréciés ces critères ne nous semblent pas acceptables. Ensuite, les organisations syndicales ont largement fait part de leur inquiétude quant à ce « oui si », en ce qu'il instaure la sélection à l'université. Peu importe les adjectifs que vous semblez vouloir trouver pour qualifier cette sélection – attendus, caractéristiques… – les bacheliers ne ...
J'aime la formule employée par Joaquim Pueyo, qui résume très bien l'esprit de cette loi : ce sont les universités qui choisiront leurs étudiants, et non les étudiants qui choisiront leur université.
...nts, issus d'ailleurs de tous les groupes, ont été assez sèchement retoqués par le Gouvernement et le rapporteur en commission. Nous souhaiterions ne pas avoir à nous précipiter et prendre le temps, sans allonger les délais pour le plaisir de le faire, mais en responsabilité, d'approfondir la discussion et de revenir sur certains sujets, pour développer une vision alternative de l'excellence de l'université française.
...sultats du baccalauréat. Cet amendement fait ainsi le lien avec la réforme préparée par le ministre de l'éducation nationale. Il suppose de modifier le calendrier actuel, dans lequel les résultats d'affectation tombent pendant les épreuves du baccalauréat, ce qui peut engendrer une anxiété importante. Il s'agit donc d'assurer plus de cohérence et d'instaurer une meilleure méritocratie au sein des universités.