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Beaucoup de choses ont été évoquées, mais je voudrais poser une question spécifique à M. Chalmin – nous sommes voisins, je suis de l'Allier. Dans un secteur comme celui de la viande bovine, alors que la consommation est stable et que la production diminue, comment expliquez-vous que le prix payé aux producteurs n'augmente pas, voire diminue ? C'est ce que vous disiez tout à l'heure, monsieur Gauthier. Est-ce que d'autres confisquent les marges ? Les rapports de force sont-ils équilibrés ou rejouons-nous le pot de terre contre le pot de fer ?
...ment interdire l'achat de produits agricoles vendus à perte ? Enfin, nous le voyons, l'article 44 de la loi ÉGALIM doit faire l'objet d'une stricte application : toute importation de produits alimentaires pour lesquels il a été fait usage de produits non autorisés en Europe doit être interdite. Enfin, une question relative aux interprofessions : pensez-vous que les interprofessions de la filière viande sont capables de se mettre d'accord sur des indicateurs de production ? C'est un problème : tant que ces indicateurs n'existeront pas, il n'y aura pas de contractualisation. Je suis de celles qui pensent qu'une contractualisation est souhaitable et devrait même être imposée.
...eurs conséquences, je n'y reviens pas. Une telle question ne peut pourtant pas être déconnectée du climat morose qui règne dans les zones d'élevage, comme vient d'en témoigner devant nous un jeune éleveur de bovins allaitants en Saône-et-Loire. Citons des prix insuffisamment rémunérateurs, pour des productions souvent de qualité ; des campagnes agressives pour remettre en cause la consommation de viande ; des campagnes non moins agressives concernant le bien-être animal, jetant l'opprobre sur toute une profession ; des perspectives de réforme de la PAC laissant planer le doute sur une diminution des aides au secteur agricole, donnant l'impression que les bons élèves seront punis. Or, ces bons élèves perçoivent un salaire de misère : 700 euros par mois pour des semaines de travail de plus de 60 ...
N'étant député que depuis peu, je n'ai pas eu le temps de rencontrer beaucoup d'agriculteurs ou d'acteurs du secteur, mais j'ai tout de même recueilli le sentiment de certains, issus notamment de la filière laitière. Il semble que cette dernière, contrairement à la filière viande, voit la loi ÉGALIM comme une évolution positive, même si ce qu'elle contient est incomplet ou inachevé. À cet égard, une véritable réflexion relative aux exportations devrait être menée. Les industriels avec lesquels je me suis entretenu m'ont indiqué jouer le jeu : s'ils rémunèrent aux coûts de production ce qu'ils vendent en France, ils achètent ce qu'ils exportent à des prix très bas au prix ...
Le constat est unanime : la loi ÉGALIM avait suscité beaucoup d'espoirs, mais les résultats ne sont malheureusement pas là, notamment pour les éleveurs de viande bovine – je le constate régulièrement, puisque je suis élue dans le cœur de la Saône-et-Loire, berceau de la race charolaise. La Mutualité sociale agricole fait état d'un quart des agriculteurs ayant des revenus inférieurs à 350 euros mensuels : dans ces conditions, il n'est pas envisageable que des jeunes s'engagent dans l'agriculture. Nous sommes toujours dans une guerre des prix, au détrimen...
... de tous les transports à Paris. Des effets positifs, je pourrais longuement vous en énumérer, mais nous les connaissons déjà ; ils font de cette mesure, parmi celles ayant évolué, la plus efficace de tout le projet de loi – avec la taxe sur les engrais. Ce seul argument nous permet de comprendre pourquoi nous sommes de plus en plus nombreux à la défendre. Elle ne s'oppose pas à la production de viande de qualité, bien au contraire. Les cantines qui investissent dans les menus à base de protéines végétales de qualité sont aussi celles qui investissent dans de la viande bio et locale. Au-delà des enjeux climatiques, environnementaux et sanitaires auxquels elle répond, cette option végétarienne doit permettre à tous les usagers des cantines de choisir leur alimentation au quotidien. Cette liberté...
...é ; ce n'est pas une contrainte, c'est vraiment la possibilité de choisir de manger végétarien, parce que cela a plusieurs impacts. Un impact d'abord sur la durabilité, objectif que vous recherchez. Une alimentation moins carnée permet de réduire la déforestation, parce que les protéines végétales importées, notamment du Brésil, participent à la déforestation importée. De plus, la majorité de la viande consommée dans notre pays – 60 % – est importée. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'interprofession de la viande (Interbev). Monsieur le ministre de l'agriculture, si on veut relocaliser, il faut pouvoir réorienter la valeur vers les producteurs locaux de viande. Pour ce faire, quoi de plus évident et de plus puissant que de dire que l'option du menu végétarien, moins cher à produire qu'un menu...
...tivités locales, qui sont le plus souvent responsables de la restauration collective, et les entreprises peuvent déjà proposer des repas végétariens, ou l'ont déjà fait. Inscrire cette expérimentation dans la loi relève donc du symbole. J'entends ceux qui défendent ce symbole et je comprends leurs arguments, mais cela me pose deux problèmes : le geste s'accompagne d'un discours expliquant que la viande n'est pas bonne pour la santé – on l'a entendu – et que sa consommation est mauvaise pour l'environnement. Je m'élève en faux contre ces deux assertions. La viande est mauvaise pour la santé quand on la consomme avec excès. La consommation en France s'élève à 330 grammes par semaine et par habitant de plus de 18 ans, selon une étude du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des...
...é. Outre sa dimension purement nutritionnelle et sanitaire, notre assiette est un terrain propice pour une action significative contre le dérèglement climatique d'origine humaine. En effet, 25 % des gaz à effet de serre émis sont en relation directe avec notre alimentation, dont l'incidence grimpe à 36 % si on y intègre les transports liés à l'assiette. Conscientes de cette réalité, les filières viande ont fait preuve de responsabilité et ont engagé en 2013 une démarche en faveur d'une alimentation de qualité – il faut le dire. D'ailleurs, le 8 décembre dernier, lors de la Journée mondiale du climat, les filières bovines lait et viande se sont engagées à diminuer de 15 à 20 % les émissions de gaz à effet de serre. Leur effort est très louable, il convient de le souligner et de s'en féliciter. M...
...it qu'il fallait des données documentées ; je veux bien documenter mes positions. Je tiens à disposition de ceux qui voudront les consulter plus précisément les références scientifiques que je vais résumer dans mon propos. On entend effectivement de fausses interprétations scientifiques, qui se sont malheureusement répandues, relatives à l'évaluation du bilan carbone supposé de la consommation de viande, particulièrement de viande bovine. Elles servent de première justification au déploiement d'expérimentations dont nous allons parler. Soyons clairs, c'est de cela qu'il s'agit, sinon on sort du sujet. Je ferai donc référence aux dernières études scientifiques, qui démontrent que le mode d'élevage est déterminant pour le bilan carbone de la viande consommée. Les membres du GREFFE (groupe scienti...
Une vache à l'herbe permet donc de stocker deux fois plus de carbone dans les sols qu'elle n'en émet dans l'atmosphère : telle est la réalité, monsieur Prud'homme ! Attention, donc, aux analyses du bilan carbone de la consommation de viande. Certes, et nous serons d'accord sur ce point, avec l'élevage industriel, il est évident que le bilan est dramatique,…
…mais c'est tout le contraire avec l'herbager français, avec l'élevage de nos massifs : nous stockons du carbone ! Il est donc absolument prioritaire de remplacer dans les cantines les viandes importées par de la viande française, provenant de bovins ou d'ovins nourris à l'herbe.
Les chiffres sont nets : dans les cantines comme dans l'assiette des Français, 50 % des viandes bovines sont importées. Tel est le problème !
... grâce à des arguments visant à accroître la consommation de fruits et de légumes ; soit. Dans ma vie antérieure, j'étais principal de collège, mais aussi, pendant très longtemps, directeur de centre de vacances. Je suis donc bien placé pour savoir que, depuis des décennies, l'équilibre diététique des menus est recherché. Dire que le déséquilibre alimentaire vient de ce que l'on consomme trop de viande ne correspond pas à la réalité, mais revient à affirmer, gratuitement, que le travail est mal fait par les intendants des collèges, ou par ceux qui gèrent des centres de vacances. Au contraire, il existe une réelle volonté d'équilibrer les menus. Ce type d'argument n'est donc non seulement pas valable,…
Monsieur le ministre, je connais votre souci d'apaiser, de concilier et de respecter la liberté de choix de chacun, mais l'article 59 est-il vraiment équilibré ? Correspond-il à l'intérêt de tous, notamment des enfants ? Pour les familles modestes, n'y a-t-il pas un risque de priver des enfants de viande, à laquelle ils n'auraient pas accès en dehors de la restauration scolaire collective ? Concernant la promesse de moins de viande, mais mieux de viande, comment assurer concrètement les marges budgétaires pour acheter de la viande française de qualité plutôt que d'importer de la viande produite avec des substances interdites dans nos champs ? Êtes-vous prêt, monsieur le ministre, à amender votre...
Ces amendements de suppression me permettent de revenir sur quelques points essentiels, à commencer par la conviction ferme, acquise au fil de mon parcours politique mais aussi grâce aux auditions, que nous devons absolument cesser d'opposer végétarien et viande. Il est de notre responsabilité de montrer que nous pouvons progresser sur les deux fronts. Pourquoi progresser sur ces deux fronts ? Le repas végétarien a certes un bénéfice environnemental, avec une diminution de 30 % des émissions de CO
...ns dans les communes volontaires. La réalité, c'est que cette expérimentation existe déjà dans de nombreuses communes, qui proposent une option végétarienne. Toutes les études démontrent que l'alimentation végétarienne, en raison notamment de ses apports, convient à tous les âges de la vie. Or la législation française impose dans les restaurations collectives, notamment scolaires, de servir de la viande, du poisson et des produits laitiers à des fréquences définies. Nous sommes face à une contradiction car la production de viande entraîne des effets insoutenables au niveau climatique dès lors que chacun en mange dans des quantités astronomiques. Il est donc nécessaire de réduire la consommation de protéines carnées. La proposition visant à instaurer une option végétarienne quotidienne équilibré...
Je pense que nous sommes tous d'accord sur le fait que les choix nutritionnels, pour ne pas dire éthiques, consistant à ne pas manger de viande doivent être pris en considération. Voilà comment je ressens les choses. J'en ai déjà parlé en commission spéciale : dans ma famille, une petite fille de 8 ans a ainsi décidé, sans pression extérieure, de ne plus manger de viande. Je me suis donc demandé ce que j'aurais fait face à une telle démarche si j'avais encore été le principal du collège qu'elle a ensuite fréquenté. La difficulté à laquel...
Nos points de vue sont effectivement différents. Oui, la question des menus est, selon nous, liée à la bifurcation écologique et ne se résume pas, président Chassaigne, au choix éthique de certains enfants qui décideraient de ne pas manger de viande. Nous avons un choix de société à faire et celui-ci sera favorable aux éleveurs français. C'est ce que nous disons depuis le début de l'examen de l'article 59 lorsque nous rappelons que 60 % des viandes consommées dans la restauration collective sont importées, qu'il faut privilégier la qualité de la viande à la quantité, ou qu'il convient de moins manger de viande pour des raisons de santé. C'es...
...ce et l'adolescence que l'organisme y puise les plus grands bienfaits – pour ce qui est des adultes, il ne reste qu'à espérer qu'ils continuent à suivre des règles alimentaires saines. Nous avons le même objectif, mais nous divergeons sur la méthode. Nous savons que la filière bovine française est en train de s'engager très fortement dans la baisse des gaz à effet de serre et qu'elle produit une viande de qualité – bien supérieure à celle qu'on peut trouver dans nos cantines scolaires. Il n'est pas normal que l'agneau servi dans ces cantines provienne essentiellement de Nouvelle-Zélande : sur ce point, on pourrait effectivement faire beaucoup mieux. En revanche, vous proposez d'introduire les protéines végétales dans les menus alors que nous n'en sommes qu'au début du plan mis en place par le ...