Interventions sur "viande"

431 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

...de trouver un chemin en nous appuyant sur la science. En juin 2020, les ministres de la santé et de l'agriculture ont saisi l'ANSES – une agence de très haut niveau scientifique – afin d'obtenir une évaluation des effets des nitrites : son rapport n'est pas encore rendu. L'Agence a constitué un groupe d'experts qui a défini trois axes de travail : la maîtrise des risques microbiologiques dans les viandes transformées, les niveaux d'exposition aux nitrites des consommateurs et l'état de la connaissance sur la toxicité de ces composés et de leurs dérivés. Depuis plusieurs années, les acteurs de la filière des produits charcutiers encouragent les entreprises à réduire l'usage des nitrites. Ainsi plusieurs marques commercialisent-elles aujourd'hui des gammes de produits zéro nitrite produites, à pa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Blin :

L'utilisation de nitrites pour la fabrication de charcuterie et de salaisons est une pratique ancestrale, y compris dans le cadre de la production artisanale. Elle a pour fonction la conservation de la viande mais répond également à un enjeu sanitaire. Les additifs nitrés dans des produits destinés à la consommation humaine sont aujourd'hui autorisés par l'Union européenne à titre de protection contre certaines toxicologies. Le règlement européen de 2021 va même plus loin puisqu'il confirme leur utilisation y compris dans les produits bios. Dans les discussions en cours au niveau européen, aucune int...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Crouzet :

...le fruit d'un travail conduit pendant de longs mois avec l'ensemble des acteurs concernés. Il est né de la volonté partagée d'assurer l'accès à une meilleure alimentation, moins transformée, et de donner une meilleure information aux consommateurs. Les mesures que nous proposons visent à protéger les Français contre le risque de développer des cancers qui pourraient être liés à la consommation de viande rouge et de viande transformée à l'aide d'additifs nitrés. Ces conservateurs chimiques permettent d'accélérer et de simplifier la fabrication de la charcuterie, mais aussi d'en allonger la durée de conservation et d'en favoriser la commercialisation, notamment grâce à la couleur rose qu'ils donnent au jambon, par exemple. Le débat sur les conséquences des additifs nitrés sur la santé humaine a é...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

...sis sola facit venenum (seule la dose fait le poison), disait déjà Paracelse. C'est pour cette raison qu'il faut pousser plus loin les études scientifiques, et c'est tout l'intérêt du rapport que doit fournir l'ANSES. J'ai moi‑même écrit une note pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) relative aux enjeux sanitaires et environnementaux de la viande rouge. Je rappelle que le programme national nutrition santé fixe une consommation maximale de 150 grammes de charcuterie par semaine pour éviter les effets indésirables, notamment les cancers colorectaux. Le texte pose aussi une question philosophique : à quel moment la loi doit-elle se substituer à la responsabilité individuelle ? Des efforts de pédagogie importants ont déjà été réalisés en di...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani :

...ion critique des éléments techniques de ce dossier. Je tiens cette synthèse à votre disposition. Je me contenterai ici de rappeler quelques-uns de ses éléments majeurs. Les sels nitrités sont utilisés dans plusieurs buts en charcuterie. Ils accélèrent la dessiccation, renforcent la conservation, neutralisent des toxines dangereuses comme la toxine botulique. Ils transforment aussi l'aspect de la viande dite rouge, colorant par exemple en rose le jambon, lequel est naturellement blanc. L'intérêt économique de tous ces effets n'est pas contesté. Il est également avéré que de nombreuses marques de charcuterie, comme Herta ou Fleury Michon et bien d'autres aujourd'hui, proposent des gammes dites sans nitrite, vocable qui regroupe toute une panoplie de recettes sans sels nitrités et visant plutôt un...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMuriel Roques-Etienne :

...oins de souligner quelques écueils de la proposition de loi. Les nitrates sont déjà présents dans l'environnement, par exemple dans l'eau et les légumes. La littérature scientifique témoigne de la place de ces additifs dans la prévention des infections toxiques, comme la toxine botulique, les salmonelles et les listeria, sans pour autant nier que la réaction des nitrites avec les protéines de la viande est suspectée par l'OMS d'être cancérogène. Toutefois, l'heure est encore à la recherche. Les amendements du Gouvernement confortent notre volonté d'agir en responsabilité et dès lors que nous disposerons de données exhaustives. La recherche doit également continuer de se pencher sur des solutions alternatives connues tout aussi efficaces – lesquelles, pour l'instant, n'existent pas, notamment p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Bessot Ballot :

...concession, du rapporteur, nous avons appris beaucoup de chose. Nous avons ainsi appris que c'est la multiplication des abattoirs qui, en faisant passer le nombre de germes de 10 millions à 500 000, a mis un terme au botulisme : c'est alors que l'utilisation des sels nitrités aurait dû être remise en question. Par ailleurs, il s'est avéré que les sels nitrités sont principalement utilisés sur les viandes de mauvaise qualité et demeurent inutiles lorsque la viande est de bonne qualité. Or, depuis la loi EGALIM, l'alimentation saine et de qualité est plébiscitée. Il est hors de question de mettre à mal la filière et de placer nos producteurs en situation de concurrence avec les industries étrangères. Soyons méthodiques et attendons l'avis du juge de paix : l'ANSES. N'oublions pas que l'alimentati...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Bothorel :

...roalimentaire lors de l'adoption de la loi EGALIM 2 : tout faire pour que ceux qui nous nourrissent parviennent à vivre de leur travail. Interdire les nitrites entraînerait une hausse des coûts de transformation, qui serait répercutée sur le prix d'achat aux éleveurs. Cette mesure priverait les éleveurs de leurs moyens de subsistance et empêcherait les foyers à faibles revenus de consommer de la viande. Au rapporteur, qui se demande si nous sommes prêts à voir coexister une alimentation pour les riches, composée de jambon sans nitrite, et une alimentation pour les pauvres, avec du jambon moins cher à produire, je répondrai, en toute amitié : sommes-nous prêts à nous passer des éleveurs porcins ? Avant l'interdiction, il est préférable de viser la transition. Il est pour l'heure impossible de p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos, rapporteur :

...juste cours des choses ! Mme Blin, vos interrogations sont légitimes. Monsieur Vigier, je connais bien le Loiret et la gastronomie de votre terroir. Je me réjouis que les charcutiers de Langeac et de Chanteuges aient cessé d'importer le porc polonais et travaillent désormais le porc français, sans nitrite. De telles initiatives émergent, partout en France. Autrefois, les riches mangeaient de la viande, les pauvres, des légumes ; aujourd'hui, c'est l'inverse et les études montrent que ce sont les gens les plus humbles qui se situent au‑dessus des seuils de consommation recommandée. Attention donc aux moyennes qui ne rendent pas compte de la réalité. Dominique Potier nous a rappelé le lien entre science et démocratie. Notre chance a été de pouvoir veiller à cet équilibre avec Julien Denormandie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, président de l'Office :

...ui ne correspondaient pas aux idées que vous pouviez avoir a priori ? Deuxième question : en tant que responsables du groupe, aviez-vous une position personnelle sur le sujet et celle-ci a-t-elle évolué au cours de votre travail ? À titre personnel, je suis devenu végétarien en travaillant sur le sujet en tant que politique. Vous m'auriez demandé il y a quatre ans ce que je pensais sur la viande, j'aurais bafouillé quelque chose ; aujourd'hui, j'ai une position arrêtée. J'ai dû lire des dizaines de livres sur le sujet, avec toutes les composantes que vous évoquez. Je me permettrai quelques minimes remarques sur le contenu, moins détaillées que ce que Gérard Longuet évoquait à l'instant. Il y a un sujet sur l'autorisation de l'hippophagie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, président de l'Office :

...ractéristique humaine, mais que la notion de bien et de mal se retrouvait elle-même chez les espèces. On trouve de telles discussions dans un certain nombre d'ouvrages scientifiques, dont un que je vous recommande, L'animal est-il une personne ? d'Yves Christen. Deux références qui pourront compléter sans le contredire ce que vous avez indiqué : le livre Faut-il arrêter de manger de la viande ? de Louis Schweitzer, et un laboratoire d'idées, l'IDDRI, qui s'est fait une spécialité des sujets de transition, d'élevage et d'agriculture. Un commentaire politique pour terminer. Certaines associations, certains penseurs ont des pensées philosophiques distinctes sur la place des animaux. Vous avez des welfaristes, vous avez des abolitionnistes, etc. En pratique, quand cela passe à la mou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

...os agriculteurs et agricultrices, qui essaient de vivre dignement de leur travail. Pourtant, elle en a déçu beaucoup. Avec cette loi, vous avez voulu jouer sur tous les tableaux : vous avez tenté d'augmenter la valeur de nos productions agricoles pour une rémunération plus juste, tout en ne régulant en rien les relations commerciales sur le territoire national ou à l'international. Labelliser nos viandes et faire travailler les filières d'exception, c'est louable et nécessaire ; mais il ne faut pas, en même temps, renforcer nos relations avec les pays où les restrictions ne sont pas les mêmes, et qui nous imposent une concurrence déloyale, comme nous l'avons fait en nous lançant dans les négociations de l'accord de libre-échange avec le MERCOSUR. Face aux bœufs dopés aux hormones et élevés de ma...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...exte « ÉGALIM 2 » est la non-négociabilité du prix de la matière première agricole. Ce prix payé à l'agriculteur doit être mentionné dans les conditions générales de vente du contrat entre l'industriel et le distributeur, pour une transparence totale. Sur le papier, cette mesure est intéressante, mais sa faisabilité soulève de très nombreuses questions. Soyons concrets et prenons l'exemple de la viande bovine. L'industriel vend à son client distributeur un volume déterminé de morceaux de viande, par exemple des steaks hachés, provenant de plusieurs animaux entiers achetés à plusieurs éleveurs dans le cadre de plusieurs contrats, à des prix différents, librement fixés par les parties. Quel est alors le tarif non négociable, que l'industriel va mentionner dans son contrat avec le distributeur ? F...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Baptiste Moreau :

...it la cession à prix abusivement bas et permis le relèvement du seuil de revente à perte et l'encadrement des promotions. Enfin, elle a permis la création, au sein des interprofessions, de plans de filières ambitieux, qui permettent de créer de la valeur tout au long de la chaîne alimentaire. Reste qu'une mesure n'a pas encore abouti, notamment dans certaines filières, en particulier celle de la viande bovine : la contractualisation sur la base des indicateurs de coûts de production. Sur ce sujet, nos collègues Thierry Benoit et Grégory Besson-Moreau ont formulé plusieurs propositions excellentes, dont certaines seront présentées dans la proposition de loi « ÉGALIM 2 ». De toute évidence, la question de la contractualisation soulève des difficultés. Contrairement à ce que nous avons entendu de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

La loi ÉGALIM a été adoptée voilà bientôt trois ans. Elle a suscité de nombreux espoirs chez les agriculteurs, notamment dans mon territoire, consacré principalement à l'élevage de vaches charolaises. Je souhaite donc vous interroger en particulier sur la filière viande. Vous avez déjà eu l'occasion de le dire : c'est une question de souveraineté. Le rapport Papin montre l'importance de la filière bovine en la matière : elle est particulièrement déstructurée, notamment en raison de la prédominance de certains acteurs ultra majoritaires. Il apparaît donc nécessaire de la refonder entièrement. Comment peut-on réellement construire les prix en partant du coût de p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

...ité l'espoir de rééquilibrer les relations commerciales et de mieux rémunérer les producteurs, mais aussi provoqué de fortes déceptions tant le chemin à parcourir est encore long. Si l'on note des avancées telles que l'entrée du tiers de la production laitière dans le cadre des négociations, l'indicateur de coût de production est loin d'être respecté dans de nombreuses filières, comme celle de la viande bovine. Les producteurs saisissent l'enjeu de la compétitivité et de la structuration des filières. Cependant, le surcoût provoqué par leur réponse à la demande de montée en gamme ne se traduit pas souvent par une rémunération complémentaire. Il en est ainsi, par exemple, dans le cas de l'arrêt de la castration à vif des porcs : ce progrès reconnu par tous du bien-être animal engendre des diffic...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

... admiré à travers le monde. L'objet du présent débat montre que nous devons plus que jamais préserver ce modèle, celui d'éleveurs, de cultivateurs qui s'illustrent au quotidien par leur travail, leurs innovations pour se tourner vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement. Je suis originaire du Cantal et chacun sait à quel point le village de Sallers a porté haut l'excellence de la viande bovine. J'ai été bercé dans cet amour de la terre et du respect du vivant. Or, monsieur le ministre, ce modèle doit rémunérer au juste prix nos agriculteurs : nous devons leur montrer que leur travail et leurs efforts sont essentiels. Notre souveraineté alimentaire repose sur ce travail et elle sera bientôt en danger si nous n'agissons pas rapidement. Le groupe Agir ensemble soutiendra, bien ent...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

...ans le contrat entre l'agriculteur et le premier transformateur, afin que le prix versé à l'agriculteur serve de fil conducteur de la négociation. Pensez-vous que ce mécanisme, qui prend appui sur une référence de prix acceptée par les deux partis soit à même d'assurer une meilleure répartition de la valeur ? Cette question s'adresse aussi à Mme Devienne. Monsieur Gauthier, concernant la filière viande, pensez-vous qu'il soit possible de lever les blocages pour que les interprofessions parviennent à un accord sur des indicateurs de coût de production ? Troisième question : le renforcement des organisations de producteurs et des coopératives, notamment dans le domaine bovin, est-il un axe prioritaire, pour rééquilibrer les rapports de force ? Quelles sont, d'après vous, les meilleurs leviers po...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Leguille-Balloy :

...DOC, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, montrent que 80 % des Français demandent des produits de qualité, mais que seuls 20 % d'entre eux les achètent ; il est essentiel de le rappeler. Nous venons de voter, dans le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique, l'obligation pour la restauration collective publique de servir au moins 60 % de viandes de qualité. Or il y a de nombreux problèmes, et on ne peut pas réguler le comportement du consommateur. C'est une question que nous examinons continuellement. S'agissant de la loi ÉGALIM, je pourrais dire beaucoup de choses. Nous avons effectivement demandé la contractualisation, mais nous nous sommes rendu compte, après l'adoption de la loi, qu'il fallait énormément de contrôles, ce que le min...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

...re obligatoire l'identification de l'origine des produits, imposer un traitement équitable entre petits producteurs et grandes surfaces, orienter les aides sociales et le soutien aux plus fragiles vers des chèques alimentaires ou encore faciliter l'approvisionnement de la restauration collective en produits français et locaux. N'en déplaise à ceux qui veulent imposer à tous une alimentation sans viande, importée ou synthétisée en laboratoire, la diversité et la qualité de nos assiettes sont le fruit du travail quotidien de femmes et d'hommes qui savent cultiver et élever, à partir d'une seule ressource : la terre. Les agriculteurs réaffirment chaque jour le rôle essentiel qu'ils jouent sur le territoire et dans la société, pour l'alimentation de la population ; ils sont les garants d'une produc...