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Pour répondre à notre collègue Monica Michel, s'agissant de la réaction des Européens, nous voyons que les réactions ont varié. Les États baltes sont évidemment en première ligne et ont fait front, de manière unanime. Ils se sont plutôt tournés vers l'OTAN. En revanche, pour l'Allemagne, comme l'a indiqué le Président Chassaigne, sa position est liée à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. L'Allemagne, à tort ou à raison, s'est privée de l'énergie nucléaire et dépend maintenant totalement du gaz, qui, en grande partie, provient de Russie. Sa dépendance a une influence logique sur sa position. Par ailleurs, en effet, l'OTAN, qui n'est p...
...et la Finlande, il est nécessaire que les opérations de Vladimir Poutine en Ukraine soient coûteuses, afin de la dissuader et de le stopper. Cela peut-être un coût politique, ou militaire si l'option militaire se dessinait de manière plus nette en Ukraine. Il nous semble que l'un des coûts politiques qui marquerait un coup d'arrêt à l'entreprise générale de Vladimir Poutine d'affaiblissement de l'OTAN serait que la conséquence de son action en Ukraine aboutisse à un renforcement significatif de l'Alliance ; non seulement par le développement de la posture à l'Est évoqué, de l'Estonie à la Roumanie, mais aussi, pourquoi pas, par l'adhésion de nouveaux partenaires. Quelle est la maturité de ces discussions en l'état ? Il y a un débat interne en Suède assez vif et, dans un degré moindre, en Finla...
Je souhaiterais revenir sur un sujet qui est sous-jacent à quasiment l'ensemble des questions posées : quel est l'interlocuteur que la Russie privilégie ? À qui le Président Poutine veut-il parler ? Ce n'est pas au Président Emmanuel Macron, ni à l'Union européenne, ni même à l'OTAN, mais c'est au Président Biden que le Président Poutine souhaite parler, pour deux raisons. La première raison est une question de prestige : parler au Président Biden signifie un retour au duopole diplomatique de la Guerre froide. Il y a aussi une raison de fond : le président Poutine peut penser, à tort ou à raison, que les États-Unis, qui ont une vision plus distanciée à l'égard de la Russie q...
S'agissant de la question de Monsieur Trompille sur la Roumanie, les prémisses d'une action de la France avec l'OTAN dans ce pays ont été posées dès 2017. L'idée sous-jacente était de couvrir l'ensemble du B9, des pays baltes jusqu'au flanc Sud Est, dans un contexte où la mer Noire s'imposait comme un enjeu de plus en plus saillant. Dans le cadre de la crise actuelle, il s'agit de renforcer les relations bilatérales, déjà excellentes avec la Roumanie, aux côtés de l'OTAN. Des discussions sont en cours pour que ...
Ne pensez-vous pas que le renforcement des relations militaires avec la Roumanie est en réalité une conséquence d'un accord implicite sur le fait que l'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN, ce qui impose la nécessité de renforcer militairement les pays tampons ?
Il n'a échappé à personne que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est pas à l'ordre du jour de l'agenda diplomatique de la plupart des parties prenantes. Je pense cependant que les deux éléments que vous évoquez sont disjoints et qu'il ne faut pas considérer le renforcement des relations militaires avec la Roumanie comme le fruit d'un compromis qui serait déjà arrêté concernant l'Ukraine. En revanche, il s'agit certainement de construire avec les pays qui son...
Pour répondre à la question du Président André Chassaigne sur l'éventualité d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, il faut savoir qu'il y a une règle qui figure dans l'étude sur l'élargissement de l'OTAN de 1995, aux termes de laquelle on n'intègre pas un État qui est menacé ou en conflit. Pour entrer à l'hôpital, il faut donc être en bonne santé.
De ce point de vue, la stratégie de Vladimir Poutine de mise sous pression de l'Ukraine et d'invasion est le meilleur moyen de garantir de facto que l'Ukraine ne rentrera jamais dans l'OTAN, à tout le moins si nous ne changeons pas nos règles. C'est la raison pour laquelle nous interrogerons dans le rapport la pertinence du maintien d'une telle règle.
...urs, qui ont toujours fait preuve d'une grande disponibilité à notre égard et se sont montrés très accueillants lorsque nous avons été amenés à effectuer des déplacements. Compte tenu de l'actualité, nous sommes convenus de restreindre votre présentation à deux sujets : la situation à la frontière ukrainienne, la conduite à tenir face à la Russie, à la Biélorussie et à l'Ukraine, et le rôle de l'OTAN et de l'Union européenne (UE) ; la situation au Sahel et la conduite à tenir face au gouvernement, putschiste et très inamical, du Mali, et à celui, putschiste et très incertain, du Burkina Faso. Bien entendu, nos collègues seront libres d'aborder d'autres questions de relations internationales. L'affaire ukrainienne a un arrière-plan assez structuré. Le 13 juillet dernier, le président Poutine ...
...ux conséquences désastreuses pour nos agriculteurs, et à la suite desquelles la Russie a pu reconstituer une agriculture et une industrie agroalimentaire. Il eût été souhaitable que l'Europe réagisse davantage lors de l'invasion de la Crimée. Quelles « sanctions massives » sont envisagées aujourd'hui ? Enfin, quelle que soit l'issue de cette crise dramatique, nos relations, ainsi que celles de l'OTAN, avec la Russie ne pourront plus être les mêmes, non plus que l'attitude de l'Europe vis-à-vis de la Russie. Comment envisagez-vous ces nouvelles relations afin d'éviter de continuer à pousser la Russie dans les bras de la Chine ?
... dans des conditions difficiles, ainsi que celle de nos élus et de tous les Français qui sont restés sur place. Je vous remercie, monsieur le ministre, d'avoir fait l'effort de communiquer auprès du grand public. Votre prestation dans l'émission C à vous, diffusée hier, était excellente. Il semble dans l'air du temps, pour certains candidats, de vouloir sortir du commandement intégré de l'OTAN : quelles en seraient les conséquences ? D'autre part, la France fait-elle bien partie des pays qui souhaitent revoir l'acte fondateur OTAN-Russie ? Enfin, n'oublions pas que des guerres invisibles peuvent aussi être livrées. L'Union européenne prendra-t-elle des sanctions en cas de cyberattaque contre l'Ukraine ou d'une attaque par des soldats non étiquetés ?
.... Pouvez-vous nous éclairer sur le contenu du projet et l'avancée des travaux ? Peut-on espérer que la version finale soit à la hauteur des enjeux ? Si la boussole stratégique a vocation à donner un cadre ou une direction à l'action de l'Union européenne en matière de politique de défense et de sécurité commune pour les années à venir, trois enjeux appellent une réponse plus urgente. D'abord, l'OTAN doit adopter son nouveau concept stratégique en juin prochain, lors du sommet de Madrid. Comment percevez-vous l'avancée parallèle des travaux européens et otaniens ? Quelle est la teneur des discussions ? Êtes-vous optimiste quant à la bonne articulation finale des deux documents ? Je ne vous le cache pas, la compréhension qu'a le secrétaire général de l'OTAN des enjeux de l'Europe de la défense...
...e doute qu'une telle cohésion existe au vu des crises qui se multiplient – je pense notamment à l'Ukraine. Qu'en est-il de la position de notre partenaire allemand ? Le gouvernement de coalition semble encore se chercher. Concernant la FEP, la livraison d'armes létales pose problème à bon nombre de nos partenaires. Bref, tout cela affecte la réactivité qui doit être la nôtre. En juin prochain, l'OTAN doit présenter son nouveau concept stratégique. Comment celui-ci s'articule-t-il avec la boussole stratégique ? Ces documents se complètent-ils ?
...ditionnons aujourd'hui M. Hervé Bléjean, vice-amiral d'escadre, directeur général de l'état-major de l'Union européenne. Merci, amiral, d'avoir accepté de venir à Paris. Nul n'est plus qualifié que vous pour nous parler de l'Europe de la défense, puisqu'une partie de votre parcours professionnel a été consacrée aux opérations de l'Union européenne (UE) et à la structure même du commandement de l'OTAN. Vous avez notamment été commandant de l'opération européenne Atalanta de lutte contre la piraterie au large de la Somalie, et commandant adjoint de l'opération européenne Sophia de lutte contre les trafics au large de la Libye. C'est donc avec une expérience européenne de terrain que vous avez pris, en mai 2020, vos fonctions à l'état-major de l'Union européenne (EMUE). Nous serons très intéres...
...iorité. Depuis 2016, de nombreuses initiatives ont été lancées afin de donner toute sa portée à une politique de sécurité et de défense commune largement en retrait des autres politiques européennes. Nous considérons que c'est à l'Europe d'assurer sa sécurité et de protéger ses citoyens, en faisant face aux menaces, en particulier à la menace terroriste contre laquelle elle est mieux armée que l'OTAN. Il ne s'agit pas pour nous de dupliquer ni de concurrencer l'Organisation, mais de réunir les conditions de l'autonomie stratégique de l'Europe. Lors des fréquentes comparaisons entre les deux organisations est régulièrement évoqué le nombre de militaires français qui sont intégrés dans leurs états-majors, qui serait largement en faveur de l'OTAN : on entend parler de 700 d'un côté et 70 de l'a...
...re continent. Je pense aussi aux velléités de la Russie, qui profite de notre faiblesse, et à l'impact du Brexit sur ces sujets. Je pense enfin à l'action européenne au Sahel. Ces difficultés peuvent être des opportunités pour renforcer la défense européenne, plus que jamais nécessaire dans ce monde instable. Comment votre action s'inscrit-elle dans ce contexte ? Comment s'articule-t-elle avec l'OTAN, au regard des évolutions évoquées ? Comment la présidence française de l'Union européenne peut-elle favoriser cette construction ? Sur quels points concrets pouvons-nous faire avancer les choses à court terme ? Enfin, s'agissant du contexte budgétaire, nous nous réjouissons de l'augmentation des dépenses militaires des États, qui se montent à 198 milliards d'euros au total, dont 46 pour la Fra...
Nous vivons en effet un moment singulier avec la préparation de deux documents cadres, la boussole stratégique pour le mois de mars et le nouveau concept stratégique de l'OTAN pour juillet. D'un point de vue institutionnel, comment se passent vos échanges avec l'OTAN pour coordonner les deux documents et avancer en matière de convergences de vue, de non-duplication et d'interopérabilité ? Par ailleurs, au sein même des États membres de l'Union européenne existent un certain nombre de divergences sur des dossiers difficiles, liées à des tensions régionales ou au carac...
... pleine souveraineté européenne le premier des axes de la PFUE. Si elle revêt certes plusieurs aspects, la confortation de notre souveraineté suppose l'approfondissement de l'Europe de la défense, que le chef de l'État souhaite voir entrer dans « une phase plus opérationnelle ». Elle n'implique en aucun cas, le chef de l'État l'a encore rappelé, une diminution de l'utilité et de l'efficacité de l'OTAN, qu'elle devrait au contraire encore renforcer. Ceci doit d'abord être le cas dans le domaine des opérations, déjà nombreuses et diverses, qu'il s'agisse des opérations maritimes Atalanta ou Irini ou des missions de formation de l'Union européenne – European Union Training Missions (EUTM) – au Mali, en République centrafricaine, au Mozambique ou en Somalie. Nous avons d'ailleurs décidé de...
...'importance géopolitique, stratégique et financière de l'énergie. Le 22 mars prochain, le Conseil européen doit adopter un Livre blanc de la défense et de la sécurité, qui propose notamment de définir le cap pour notre future coopération permanente structurée. La volonté française d'aller vers l'autonomie stratégique de l'Europe est-elle un manque de confiance ou une volonté de se démarquer de l'OTAN ? Quels seront les rapports entre la future coopération permanente et l'OTAN ? Quelles seront les futures relations entre l'Union européenne et les États-Unis après la constitution du pacte AUKUS ?
...ation d'une capacité autonome européenne de déploiement rapide, composée de 5 000 soldats d'ici 2025. Si nous ne pouvons évidemment que soutenir cette initiative qui va dans le sens d'une autonomie stratégique, l'idée n'est pas nouvelle et n'a jusqu'à présent jamais réussi à avancer. Comment comptez-vous dépasser les obstacles tels que la réticence de certains alliés européens ou la réaction de l'OTAN ? Si la publication du Livre blanc européen permet d'entrevoir des pistes de travail, notamment à l'horizon 2025, ne serait-il pas nécessaire et opportun de fixer des objectifs et des ambitions communes à plus long terme, même si le cadre temporel de notre présidence est restreint ? Enfin, j'aimerais rappeler l'importance de la prise en compte du défi climatique. La présidence française est une...