Interventions sur "avortement"

390 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure :

Le droit à l'avortement, c'est le droit des femmes à disposer de leur corps ; ce n'est pas le droit des médecins à disposer du corps des femmes et à décider du moment auquel ils pratiquent l'IVG. Est-ce un acte traumatisant ? Une grossesse non désirée est traumatisante, un avortement bien pris en charge ne l'est pas – je peux en témoigner, d'autres femmes exprimeront sans doute un avis différent. Le traumatisme provien...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

L'article 2 est très grave. Vous voulez supprimer la clause de conscience spécifique à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). C'est un bouleversement de l'équilibre de la loi défendue par Simone Veil. En 2007, à l'occasion d'un reportage sur l'avortement à hauts risques en Espagne, elle nous alertait pourtant : « [L'avortement] est une question éthique et pas seulement un geste médical. […] Ne pas contraindre les médecins […] est un point à maintenir, car on ne peut obliger personne à aller contre ses convictions. » Vous affirmez que cette clause spécifique de conscience serait superflue. Cet argument est fallacieux pour plusieurs raisons. Prem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

La valeur de la clause de conscience n'est pas seulement législative, puisqu'elle a été consacrée par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 15 janvier 1975. En effet, un des deux motifs de validation de la loi Veil réside précisément en ce qu'elle affiche son respect de la liberté de conscience de chacun, dans la mesure où personne n'est évidemment obligé de subir un avortement, ni même d'y participer, ainsi que le dispose expressément la loi en faveur du personnel médical et paramédical. Nous devons en tenir compte dans nos décisions.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Vous êtes nombreux à déposer des amendements visant à supprimer l'article 2. Cet article constitue cependant une disposition centrale par rapport à l'objectif de cette proposition de loi qui vise, comme vous l'avez compris, à améliorer l'accès à l'avortement en s'appuyant sur plusieurs éléments. Lors de l'examen de l'article 1er , nous avons débattu sur l'allongement des délais, puis sur la pratique de l'IVG instrumentale. Sur tous les bancs, vous avez soulevé les nombreuses difficultés que rencontrent les femmes. Or la clause de conscience est un des leviers qui peuvent être actionnés pour améliorer l'accès à l'avortement. La clause de conscience ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Le droit d'objection de conscience à l'avortement est un droit fondamental et, lors de l'examen du projet de loi sur la dépénalisation de l'IVG, Simone Veil déclarait qu'« il va de soi qu'aucun médecin ou auxiliaire médical ne sera jamais tenu d'y participer ». La clause de conscience que vous venez de remettre en cause…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

…était bien une condition essentielle de la dépénalisation de l'avortement, à tel point que le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 15 janvier 1975, lui reconnut une valeur constitutionnelle. Considérant que la loi Veil « respecte la liberté des personnes appelées à recourir ou à participer à une interruption de grossesse, qu'il s'agisse d'une situation de détresse ou d'un motif thérapeutique », il a estimé que « dès lors, elle ne port[ait] pas atteinte au princ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

... chers collègues, que des législateurs puissent, en leur âme et conscience, considérer que le niveau réglementaire protège davantage que le niveau législatif. Car c'est bien ce que vous êtes en train de dire ! De surcroît, à la différence du code de déontologie, le code de la santé publique élargit justement le champ d'application des bénéficiaires de la clause de conscience en ce qui concerne l'avortement. Une fois de plus, quand on sait ce qu'est la clause de conscience et quand on regarde ce que la loi de 1905 dit à ce sujet, le fait que vous la rayiez d'un trait de plume me semble très inquiétant pour nos libertés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...ne lubie, mais le fruit des travaux que j'ai menés, de ceux de la délégation aux droits des femmes – et je salue Marie-Pierre Rixain, Marie-Noëlle Battistel et Cécile Muschotti – et de nos rencontres avec les professionnels de santé et les associations défendant la cause des femmes, qui nous ont expliqué en quoi cette clause de conscience spécifique constituait un véritable obstacle à l'accès à l'avortement. Nous allons adopter la création du répertoire, qui constitue certes une avancée que nous avons défendue avec Marie-Noëlle Battistel ; nous sommes néanmoins déçues que cet article ait été vidé de son sens.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Il fallait suivre, sans perdre une seconde ! Et c'est ainsi que la disposition du texte initial prévoyant l'abandon de la clause de conscience des médecins dans le cas spécifique de l'avortement vient d'être supprimée, ce qui vide l'article 2 de son contenu.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je rappelle qu'il n'y a pas que l'acte de l'avortement : il y a aussi ses conséquences, notamment psychologiques. Elles existent et il faut les mentionner afin que le rapport sur l'application du délit d'entrave aborde cet aspect, comme je le propose par le sous-amendement n° 517. Quant au sous-amendement n° 515, il vise à préciser que l'information fournie par le rapport doit être non seulement complète, mais également transparente. C'est nécessair...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Il vise à rappeler qu'il ne faut pas seulement prendre en compte les souffrances physiques, mais aussi les souffrances psychologiques consécutives à un avortement. Ce n'est pas le cas pour toutes les femmes, et tant mieux, mais il arrive à certaines d'entre elles de connaître, après un avortement, une souffrance psychologique pouvant durer longtemps qu'il est important de prendre en compte.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

Un avortement n'est jamais ni banal, ni bénin, et l'on devrait tout mettre en place pour éviter aux femmes cet acte médical qui, quoi qu'on en dise, est souvent traumatisant. Il le sera d'autant plus avec l'augmentation des délais, comme l'exposent le professeur Nisand et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, professionnels en première ligne auxquels je suis surprise que l'on accorde ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...qui permettent à ces femmes d'effectuer un choix totalement libre et éclairé. Dans le dossier-guide sur l'IVG, il n'est fait aucune mention des aides que l'État peut accorder aux femmes qui veulent garder leur enfant, aucune ! Tout est fait pour diriger les femmes. Il ressort des témoignages de femmes confrontées à ce choix difficile que la première solution qui leur est présentée est celle de l'avortement, et non celle, certes plus difficile lorsqu'on est confrontée à une situation personnelle, financière, sociale ou économique compliquée, de garder l'enfant. J'en ai discuté avec de nombreuses femmes. Certaines ont avorté et ne regrettent pas leur choix, tant mieux ; d'autres le regrettent et disent avoir été sous-informées sur les autres solutions possibles. Je regrette terriblement, pour le resp...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

...es à la grossesse, certaines femmes, en particulier des jeunes femmes, témoignent avoir été victimes de contraintes, de chantage ou de menaces visant à les forcer à avorter. Ils émanent parfois du père de l'enfant, parfois de leur famille. Là non plus, aucune mesure n'est prévue pour leur venir en aide. L'objectif est donc de se préoccuper de cette situation dramatique, afin de lutter contre les avortements forcés.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chiche :

La proposition de loi vise à faciliter et à rendre effectif le droit à l'avortement. Depuis plusieurs heures, j'écoute les débats et j'ai l'impression que ceux qui défendent ces amendements identiques s'inscrivent toujours dans une même logique, qui tend à maintenir la double clause de conscience, laquelle constitue un obstacle à l'accès à l'IVG. Dans notre pays, la démarche pour avoir recours à l'IVG n'est pas simple. Les précédents amendements identiques visaient à informer l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Il s'agit d'un sous-amendement rédactionnel aux amendements identiques de mes collègues du groupe Les Républicains. Je profite de l'occasion pour insister sur l'importance que le rapport demandé prenne en considération le traumatisme postavortement constaté chez certaines femmes. Les langues se délient ; même si le phénomène n'est pas absolument nouveau, certaines femmes osent parler d'un tabou, à savoir leur mal-être après un avortement. Les interrogations, parfois les regrets, peuvent entraîner de graves souffrances, chez la femme comme chez l'homme, même s'ils ne sont pas de même nature. On ne peut pas les ignorer ou les évacuer en dis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Je ne me suis pas exprimée depuis longtemps. Depuis tout à l'heure, nous parlons beaucoup des conséquences psychologiques de l'avortement, qui serait un drame. Je souligne qu'un avortement bien pris en charge, bien accompagné, n'est pas forcément un drame, n'est pas toujours traumatisant. Il n'y a pas systématiquement de préjudices psychologiques. Le drame pourrait être une grossesse menée à son terme alors que la femme ne l'a pas voulue. Le préjudice psychologique peut venir de ne pas avoir pu avorter, de ne pas avoir pu choisir,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Personne sur ces bancs, disons de droite, n'a jamais nié cette dimension, tandis que vous refusez complètement aux femmes qui ont vécu l'avortement comme une douleur le droit de simplement l'exprimer – au point d'en avoir fait un tabou. C'est incroyable : vous niez une partie de la réalité, vous êtes hémiplégique !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Heureusement, on peut vivre un avortement et ne pas connaître de conséquences psychologiques, mais cela ne signifie pas qu'il n'y en a pas. Israël Nisand, auteur d'un rapport sur l'IVG paru en 1999, écrivait…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

... est déduit que les situations d'interruption spontanée et précoce de grossesse, survenant en deçà de la quinzième semaine d'aménorrhée, ne répondent pas, en principe, aux conditions permettant l'établissement d'un certificat médical d'accouchement. On reconnaît bien là l'existence d'un enfant à plus de quinze semaines d'aménorrhée. Votre texte, madame la députée, propose de prolonger le délai d'avortement jusqu'à la seizième semaine d'aménorrhée. On peut donc se dire que les femmes qui sont obligées de subir un avortement comme celles qui en font le choix – tant mieux pour elles si elles le vivent bien, en toute sincérité – peuvent souffrir. Les amendements défendus par mes collègues valent la peine d'être véritablement étudiés et adoptés.