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Lorsque nous vous avions auditionné au mois de mai dernier, vous étiez « monsieur déconfinement ». Maintenant Premier ministre, vous êtes devenu « monsieur reconfinement ». Nous avons besoin de savoir ce qui s'est passé dans l'intervalle, car nous allons connaître un deuxième déconfinement et, potentiellement, une troisième vague que personne évidemment ne souhaite. Le 14 juillet, le Président de la République avait indiqué que le pays était prêt à une seconde vague. Le 26 août, vous aviez...
... être envisagées pour l'avenir, mais ont-elles déjà été envisagées ou débattues ? Vous avez évoqué la question des libertés. Pensez-vous qu'il soit plus restrictif de priver de liberté les personnes positives, donc contagieuses, pendant sept à quatorze jours, ou de priver l'ensemble de la population de sa liberté de circulation, de réunion, de commerce et de culte dans le cadre des stratégies de confinement mises en œuvre dans la plupart des pays européens ? Enfin, avez-vous déjà envisagé des mesures particulières visant à favoriser l'aération et le renouvellement de l'air dans les lieux clos accueillant du public ? Je pense notamment aux cantines scolaires, aux restaurants d'entreprise, aux salles de sport, aux salles de spectacles et aux salles des fêtes. Au-delà des gestes barrières, du lavage d...
...quelle il veut s'appuyer en priorité. Dans un avis publié le 5 juin, ce Conseil scientifique estimait que le scénario d'une épidémie sous contrôle dans les mois suivants était le plus probable, mais expliquait que les pouvoirs publics devaient aussi se préparer activement et anticiper des scénarios plus pessimistes pour ne pas se retrouver dans la même situation que le 12 mars, lorsque le premier confinement a été décidé. Malheureusement, un deuxième confinement a été instauré, avec son cortège de drames. Dans la gestion de la crise, on peut constater de nombreux dysfonctionnements et couacs, ainsi qu'un manque de concertation évident. Beaucoup d'observateurs étrangers voient en France une « technocratie en folie », à l'instar du journal allemand Die Zeit qui nomme notre pays « l'Absurdistan »...
Chacun peut mesurer le caractère inédit de la situation et, donc, la difficulté de l'exercice qui vous incombe. Cette audition est singulière puisque nous entendons le maître d'œuvre du déconfinement et le Premier ministre du reconfinement, celui-ci nous amenant à nous interroger sur les ratés de celui-là : qu'aurions-nous pu mieux faire ? Qu'en est-il des responsabilités publiques ? Nous nous interrogeons par exemple sur les mesures qui ont été prises, ou non, pour soutenir l'hôpital, notamment en prévision d'une recrudescence de l'épidémie. Vous avez dit réfléchir à des mesures de long ter...
...isquent de chuter. Nous sous-estimons un certain nombre de choses qui, demain, seront peut-être irrattrapables. Je souhaiterais donc que vous fassiez preuve de prudence lorsque vous demandez aux gens de porter un masque en permanence car ce n'est pas anodin pour le développement de l'être humain. Vous avez évoqué le benchmark, je le pratique également puisque je vis aussi en Suisse, où le confinement est moins douloureux, moins massif, et où l'épidémie reflue, comme ailleurs. Je n'ai pas le sentiment d'y être aussi oppressé qu'à Paris : je ne suis pas obligé d'avoir une attestation ; socialement, je vis mieux cette deuxième crise. Je vous invite donc à ne pas vous faire seulement l'apôtre de la santé et à proposer une politique plus équilibrée.
...il est tout à fait possible de revoir la prise en charge des malades dès qu'ils sont testés positifs. Des études, qui sont sur le bureau du ministre de la santé et de M. Salomon, le Directeur général de la santé, montrent aussi qu'il est possible de prévoir l'évolution de la situation sanitaire à partir de l'analyse des eaux usées, ce qui permettraient, comme vous l'avez souhaité, d'organiser un confinement territorialisé. Le virus étant 1 500 fois plus présent dans les selles qu'ailleurs, il est en effet beaucoup plus facile de prévoir une explosion de l'épidémie, par exemple dans une métropole. Or, aucune mesure n'a été prise en ce sens alors que, depuis le mois de juillet, l'efficacité de ces prélèvements est prouvée. Nous avons besoin d'une véritable évaluation non seulement sanitaire mais écon...
Tester, tracer, isoler, reste la meilleure méthode de disposer de la carte épidémiologique de notre pays. Plus nous testerons, mieux nous serons renseignés pour l'avenir. D'autres pays l'ont fait – l'Autriche, la Finlande – et Liverpool a lancé une vaste opération de dépistage récemment. Comment envisagez-vous le déconfinement, monsieur le Premier ministre ? On entend parler de fin novembre-début décembre car, si j'ai bien compris, le niveau des consultations auprès des généralistes aurait baissé de 30 % en l'espace de quelques jours dans toute la France. C'est un signe très positif. Vous avez évoqué la cellule interministérielle de crise. En 2006, il a été décidé, par décret, de confier le pilotage de la crise à un d...
Vous réfléchissez aux modalités du nouveau déconfinement, mais pourriez-vous nous expliquer selon quels critères et indicateurs le premier plan de déconfinement a été conçu ? Plusieurs mois après, avec le recul dont vous disposez, pourriez-vous nous dire en quoi les problématiques seront-elles différentes ? Faut-il nous préparer à des épisodes successifs de mise en sommeil de l'activité sociale jusqu'à ce que le virus ait été apprivoisé, d'une manière ...
Vous avez dit, monsieur le Premier ministre, qu'il fallait travailler avec humilité et écoute pour combattre cette maladie. Il est important de répéter les choses, surtout lorsque l'on constate aujourd'hui certaines réflexions ou manifestations – je ne parlerai pas de Montauban. Pour le moment, nous ne savons qu'une seule chose de ce virus : son nom. Nous ne disposons que d'un traitement : le confinement. Tout déplacement entraîne la mobilité du virus, d'où le caractère essentiel du confinement que vous avez décrété. Bien sûr, il serait plus facile d'ouvrir le robinet mais les conséquences seraient terribles car nous sommes tout en haut de la courbe, dans une position extrêmement fragile. Nous disposerons sans doute bientôt d'un vaccin mais ce ne sera pas un traitement, simplement une prophylaxi...
...té, et il est nécessaire non seulement de vous écouter à ce sujet mais également de comprendre quels pourraient être les effets préventifs de ce que vous nous proposerez et préconiserez. Il convient que nous soyons proactifs, non seulement au regard de la crise elle-même, mais également sur les solutions. L'épidémie du covid-19 a porté un coup d'arrêt aux activités sportives des jeunes pendant le confinement, notamment dans les milieux urbains, en raison de l'absence d'espaces extérieurs. La reprise des pratiques sportives a ensuite été progressive jusqu'à l'été et, dans ces conditions, les établissements scolaires ont souvent été les seuls lieux permettant une activité physique aux enfants. Aujourd'hui, alors qu'un certain nombre de lycées assurent uniquement 50 % de leur activité en présentiel, un...
... aimerions également que vous abordiez l'impact de la crise sanitaire sur l'accompagnement des jeunes par les missions locales depuis mars dernier et ses conséquences sur le fonctionnement de ces missions. Lors d'un déplacement à Toulouse en octobre dernier, plusieurs des jeunes que nous avons rencontrés nous ont fait part de ruptures dans leur parcours, résultant directement de l'épidémie et du confinement, des stages qu'ils ne peuvent plus effectuer, des formations qui s'interrompent et de ce grand désarroi face à une multitude de pistes qu'ils ne savent absolument pas saisir. Comment la situation évolue-t-elle depuis la fin du confinement et dans le cadre du nouveau confinement déclaré fin octobre ? Le Plan « 1 Jeune, 1 Solution » prévoit également un fort soutien à l'apprentissage avec une aide...
...ion de la pauvreté et de la précarité, laquelle vaut également pour d'autres publics. Nous avons récemment rédigé un rapport avec Nathalie Sarles sur l'accès à l'enseignement supérieur et sur Parcoursup. Nous constatons l'arrivée de dizaines de milliers de nouveaux étudiants dans l'enseignement supérieur, mais il se peut que nombre d'entre eux, en fonction du nouveau contexte sanitaire avec un reconfinement et des règles de distanciel, se trouvent dans la situation d'interrompre leurs études dans l'enseignement supérieur. Nous risquons de les retrouver dans les dispositifs que vous représentez au cours de cette audition. Disposez-vous d'une estimation et d'une projection du nombre supplémentaire de jeunes susceptibles d'être accueillis dans les missions locales au cours des prochains mois ?
...rs études. Au cours de la table ronde précédente, a été évoqué l'arrêt de contrats de deuxième année en apprentissage par certaines entreprises au profit des aides de 5 000 et 8 000 euros en première année. Avez-vous repéré ce phénomène ? Le fonds de solidarité des apprentis a-t-il pu proposer des aides, notamment concernant de jeunes apprentis en difficulté, voire en grande précarité durant ce confinement ?
... rappelle qu'à cette occasion nous avions entendu la Conférence des présidents d'université, la Conférence des grandes écoles, la présidente du Centre national des œuvres universitaires et scolaires, ainsi que plusieurs étudiants, venus de différentes régions et suivant divers cursus. Nous avions également auditionné des représentants de syndicats étudiants à la mi-septembre. Pendant ce deuxième confinement, à quelques exceptions près, les cours de l'enseignement supérieur sont dispensés à distance. Ce choix, qui s'explique par des considérations sanitaires, n'est pas neutre pour les étudiants et tous ceux que nous avons entendus il y a deux semaines nous ont dit leur fort attachement à l'enseignement sur place. C'est d'ailleurs ainsi que se poursuivent les formations supérieures – préparations aux ...
Je rends hommage aux étudiants, étudiantes, enseignants, enseignantes et personnels, tous mobilisés en faveur d'une véritable continuité pédagogique. Un syndicat étudiant de l'Université Paris I Panthéon Sorbonne a reçu plus de 7 000 réponses à un questionnaire portant sur les attentes des étudiants en cette période de confinement. Dans cet échantillon significatif, il est fait état d'inquiétudes sur l'accès au numérique, du besoin de tuteurs, de la volonté d'accéder aux bibliothèques universitaires, du besoin d'aides renouvelées pour faire face à la précarité, et le besoin de suivi psychologique revient avec insistance. S'agissant de la fracture numérique, l'Observatoire national de la vie étudiante (ONVE) indique dans u...
...aux de respectivement 40 % et 34 % ; selon une étude de l'UNEF publiée en août dernier, les étudiantes sont plus touchées par l'augmentation du coût de la vie que leurs condisciples hommes, dépensant 524 euros de plus que les étudiants pour des dépenses liées au genre – épilation, protections hygiéniques, habillement ou médicaments par exemple. La crise exacerbe cette situation : à la veille du reconfinement, plusieurs centaines d'étudiantes de l'Université Rennes 2, qui s'approvisionnent régulièrement à l'épicerie gratuite de la faculté, ont fait la queue pour récupérer des protections hygiéniques. Des ONG qui venaient traditionnellement en aide aux mères de famille ou aux étrangers en situation précaire ont tiré la sonnette d'alarme pendant le confinement lorsqu'elles ont été contactées par de nomb...
Vos explications montrent que votre ministère n'a pas chômé pour aider les étudiants. De nombreuses universités ont maintenu le contrôle continu des travaux dirigés, et aussi les examens partiels de fin de semestre sur place. Cela suscite de vives inquiétudes chez les étudiants, dont beaucoup, à l'annonce du nouveau confinement, sont retournés vivre au domicile de leurs parents, parfois loin de la ville où ils étudient. Outre qu'ils s'inquiètent de leur sécurité sanitaire, le fait de devoir être sur place pour passer les examens leur pose des problèmes logistiques : ils sont contraints pour suivre quelques heures de cours par mois, de rester logés près de leur établissement d'enseignement, dans des habitations parfois e...
Je salue la mobilisation du Gouvernement, qui s'est employé à trouver des solutions pour que les étudiants conservent un toit, ne meurent pas de faim et poursuivent leurs études. La pandémie a eu des effets directs sur les stagiaires et les alternants : selon l'ONVE, le premier confinement a eu pour conséquence que 78 % des étudiants pour qui un stage était prévu n'ont pu le réaliser dans les conditions envisagées. Si pour 23 % d'entre eux, le stage a pu se dérouler avec des modalités adaptées, il a été reporté dans 17 % des cas et annulé pour 38 % d'entre eux. Au-delà de la précarité induite par ces reports, stages et alternance sont indispensables à la future intégration professi...
Monsieur le Premier ministre, depuis le début du deuxième confinement, les critiques montent sur l'application des règles sanitaires dans les collèges et lycées : personnel enseignant, élèves, parents d'élèves et collectivités font état d'un sentiment d'impréparation. Les enseignants sont aujourd'hui en grève. On leur demande d'effectuer les cours en présentiel tout en suivant les jeunes qui vont rester chez eux, pour éviter de voir ceux-ci décrocher. Mission impos...
...ait de voir le bout du tunnel de cette crise sanitaire si éprouvante pour les Français. L'espoir d'un vaccin, c'est l'espoir d'enrayer cette épidémie qui a fait déjà plus de 40 000 morts sur le sol français ; c'est l'espoir de désengorger les hôpitaux français où, comme à Lisieux, on doit renvoyer des patients chez eux pour prendre en charge des malades du covid-19 ; c'est surtout l'espoir que ce confinement soit le dernier, que des milliers de petites et moyennes entreprises puissent enfin reprendre une activité normale et que les commerces que vous considérez comme non essentiels puissent rouvrir.