Interventions sur "détenu"

872 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Zumkeller :

...at des lieux de la situation actuelle de notre système pénitentiaire était donc plus que pertinent : je salue l'important travail réalisé par nos collègues, à l'initiative du groupe Les Républicains, sur un sujet aussi sensible que complexe. Plus de vingt ans déjà et le constat n'a pas varié : trop peu d'effectifs pénitentiaires, une surpopulation carcérale chronique dont découlent pour certains détenus des conditions indignes ; violence, radicalisation religieuse, perte d'efficacité de la peine. Les maux sont connus, les solutions beaucoup moins. Le problème central, qui entraîne des dysfonctionnements en cascade, reste bien entendu la surpopulation : 69 812 détenus pour 60 494 places, d'où un taux de densité carcérale de 115,4 % au 1er novembre 2021. Le budget de la justice a beau augmenter,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

...iaire, qui exercent leur métier dans des conditions extrêmement difficiles, en proie à une violence quotidienne. Nos prisons n'ont pas vocation à être des centres de formation pour apprentis djihadistes. Elles l'ont été : je l'ai découvert, il y a quelques années, lors d'une visite inopinée à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, au sein de laquelle un préfabriqué avait été privatisé par des détenus et converti en mosquée salafiste clandestine. Certes, le bâtiment fut rasé au bulldozer et la cour de la prison, réhabilitée, est désormais contrôlée par vidéosurveillance, mais après combien d'années d'aveuglement, de lâcheté, pour acheter à l'intérieur des murs une paix qui préparait la guerre à l'extérieur ? De Mohammed Merah en 2012 à Michaël Chiolo, qui poignarda en mars 2019 deux surveilla...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Par ailleurs, il ressort d'une étude du Centre d'analyse du terrorisme, parue en 2020, que 60 % des djihadistes condamnés en France entre 1988 et 2006 ont récidivé à l'issue de leur peine. Ce sujet majeur doit être traité avec détermination, sans faiblesse. Nos établissements pénitentiaires abritent à ce jour 450 détenus pour terrorisme islamiste et 655 détenus de droit commun soupçonnés de radicalisation ; d'ici à 2023, plus de 200 individus radicalisés sortiront de prison. Il est donc nécessaire de consolider l'arsenal de la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite loi SILT, notamment par des mesures de sûreté que prendrait le juge d'application des peines...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

... vague de délinquance que M. Ciotti se plaisait à prophétiser. La santé mentale reste un sujet majeur. Nous manquons de psychiatres, en détention comme partout ailleurs. Nous manquons d'hôpitaux psychiatriques à la hauteur des enjeux. Ceci expliquant sans doute cela, des tas de gens qui n'ont rien à y faire se retrouvent en prison. Visitant la prison de Bonneville, j'ai pu constater que 14 % des détenus étaient là pour conduite en état d'ivresse en récidive. S'ils sont en récidive, il est à craindre que la détention ne réglera pas le problème. On voit bien que la désistance ne fonctionne pas. Seule une déflation pénale permettrait une déflation carcérale. Il faudrait supprimer les comparutions immédiates, qui sont les premières pourvoyeuses de peines de prison. Il faudrait des peines de probat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Le 11 janvier, Théo Sanha a été retrouvé mort dans sa cellule de la prison de Fresnes. L'autopsie n'a pas permis de déterminer les causes de sa mort. Théo était détenu sous le régime de la détention provisoire, en attendant son passage en comparution immédiate devant le tribunal de Créteil qui devait avoir lieu le jour même. Des questions demeurent, notamment celle-ci : les antécédents psychiatriques de Théo Sanha ont-ils été pris en considération ? Nous serons tous ici, je crois, d'accord pour dire que la lumière doit être faite sur ce drame et que la famille ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Abadie :

...ainement devenue un sujet central. Je rappelle que, l'année dernière, le sujet occupait une ligne de la feuille de route que vous m'aviez transmise et 3 auditions sur les 135 que vous proposiez. Je n'ai cependant pas fait l'impasse sur ce sujet, chers collègues. Nous y avons travaillé longuement et les chiffres sont là, qui démontrent que la prison n'est pas un foyer de radicalisation : 75 % des détenus suspectés de radicalisation sont détectés avant leur entrée en détention. L'administration pénitentiaire a fait un travail remarquable en matière de prévention de la radicalisation, développant des quartiers d'évaluation et de prise en charge de la radicalisation, les QER et les QPR, et tout un protocole de détection, et tout ça depuis 2014, soit bien avant les attentats. Ce qui est encore plus...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Abadie :

...ture politique, qu'on les renforce. Sur l'immobilier encore, monsieur le ministre, je veux vous féliciter que le budget de la rénovation ait été multiplié par trois par rapport à 2011 : c'est un grand sujet de fierté. Quant à l'encellulement individuel, je voudrais dissiper ce qui est peut-être un malentendu : si j'en interroge le principe, j'y suis attachée autant que vous. En revanche, si des détenus souhaitent occuper des places aménagées en occupation double, pourquoi pas ? Je pense que nous aurons ce débat à l'occasion de celui sur le moratoire. Atteindre l'objectif de l'encellulement individuel suppose aussi des réformes de politique pénale. Nous en avons voté ici ; il faut qu'elles s'appliquent encore plus largement et qu'on ne revienne pas, bien sûr, aux peines planchers de Mme Dati. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

...ication d'une réponse pénale ferme et adaptée à chaque fait de délinquance. Si nous voulons être résolument efficaces dans la durée, la privation de liberté doit s'accompagner d'une préparation à la réinsertion, indispensable pour lutter contre la récidive. En 2017, le candidat Emmanuel Macron s'était engagé à mettre le travail « au cœur de la peine ». Or le constat est accablant : seuls 28 % des détenus exercent un travail en prison. Cette situation est préjudiciable pour toute la société, car un détenu qui travaille récidive moins qu'un détenu sans activité. Pour assurer une réinsertion durable dans la société, il faut appliquer des mesures concrètes en matière d'éducation et de formation professionnelle, et permettre aux détenus d'exercer une activité – la tâche est lourde, quand 11 % d'entre...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Dumont :

Ma question concerne la prise en charge médicale, notamment psychiatrique, des personnes détenues. Elle a une incidence directe sur leurs conditions de détention et sur les conditions de travail des agents et des soignants. Le rapport dresse un bilan en la matière qui correspond en tout point à ce que j'ai constaté dans mon département. J'ai visité la semaine dernière l'établissement public de santé mentale de Caen et j'ai rencontré la responsable du service médico-psychologique régional (...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDimitri Houbron :

...te la réalité. En effet, beaucoup d'idées reçues circulent. J'ai également fait mienne votre proposition énoncée il y a quelques semaines d'y faire aussi entrer des patrons, pour construire la réinsertion avec eux. Je veux également aborder la question du droit de vote, que le rapport effleure seulement. Au moment des élections européennes, votre prédécesseure avait activement œuvré pour que les détenus puissent voter. Un peu plus de 160 des 188 établissements avaient pris part à cet élan démocratique et 85 % des détenus avaient voté, démontrant leur intérêt pour cet acte de citoyenneté. Je voudrais connaître votre feuille de route pour préparer les élections présidentielle et législatives et savoir quelles mesures vous prendrez pour permettre aux détenus de voter. Concernant l'attractivité du...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Zumkeller :

...ette question, reprenant un constat que j'avais déjà fait il y a plus de dix ans : 70 % des mineurs incarcérés sont en détention provisoire. Dans un rapport que j'ai commis en 2009, ce chiffre est exactement le même, ce qui signifie qu'en dix ans, rien n'a changé. Ce taux est d'autant plus préoccupant que nous savons que la détention provisoire ne contribue pas à une prise en charge efficace des détenus mineurs. Les mesures qui figurent désormais dans le code de la justice pénale des mineurs sont-elles en train de porter leurs fruits ? Il est important de le savoir. Les magistrats les appliquent-ils déjà ? Disposez-vous d'une première évaluation de leur impact sur le nombre de détentions de mineurs ? Si vous ne constatez pas d'effet particulier, seriez-vous disposé à aller plus loin, en vous in...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Je partage le constat, souvent évoqué, selon lequel le taux d'occupation des prisons s'élève aujourd'hui à 115 %, avec 70 000 détenus pour 61 000 places opérationnelles. Dans les maisons d'arrêt, il atteint même 136 %. Cette surpopulation est jugée, par tous, inacceptable, et a valu à la France d'être condamnée à de multiples reprises par la CEDH, en raison de conditions de détention violant l'article 3 de la convention qu'elle vise à faire respecter. Selon les membres du groupe Libertés et territoires, la réponse ne doit pas...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

…ou à d'autres, qui travaillent avec les détenus, rencontrant parfois des difficultés financières. Comment donner de l'ampleur à ce type d'actions pour permettre de rendre l'art et le geste de création accessibles, dans toutes leurs dimensions, aux détenus ? Quelle politique êtes-vous susceptible de déployer en la matière ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Ballet-Blu :

...ur faut trouver une dignité, parfois perdue au cours de vies difficiles. Or, que pouvons-nous leur offrir de mieux que la possibilité de se former, d'acquérir des compétences et de travailler ? C'est d'ailleurs l'objet du troisième axe de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, promulguée le 22 décembre dernier : redonner du sens à la peine en créant un contrat de travail pour les détenus, afin de favoriser leur insertion professionnelle à la sortie. À cet égard, il convient de saluer le travail de l'ATIGIP, qui est un facteur déterminant de prévention de la récidive. Il faut également saluer la création du site internet www.travail-prison.fr, dont vous avez pu constater le succès considérable, monsieur le garde des sceaux, lorsque vous l'avez présenté, l'été dernier, aux...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Ballet-Blu :

Toutefois, nous pouvons imaginer – et même peut-être comprendre, dans une certaine mesure – que pour un entrepreneur, l'idée de recourir aux compétences d'un ancien détenu n'aille pas de soi. Or, l'enjeu est d'importance et les chiffres pourraient être meilleurs, puisqu'en 2000, les détenus étaient 50 % à travailler, contre 31 % aujourd'hui. Le problème est le même avec la formation professionnelle, dont seulement 13 % des détenus bénéficient actuellement, alors qu'ils étaient 35 % il y a quinze ans, je pense notamment à la région Île-de-France, avec 3 % de bénéfi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCamille Galliard-Minier :

Je reviens une ultime fois dans notre débat sur le problème de la surpopulation carcérale, déjà évoquée par tous. À la fin de l'année 2020, le taux de densité carcérale atteignait le taux historiquement bas de 103,4 %. L'idéal de 100 % était presque atteint, soit une place en prison par détenu. Parler d'idéal lorsqu'on évoque les prisons pourrait être considéré comme audacieux par certains, mais j'insiste : une densité carcérale normale est un facteur d'apaisement en détention, qui améliore les conditions de travail des agents pénitentiaires, assure des conditions dignes de détention et permet un suivi régulier de chaque détenu, gage d'une insertion réussie à la sortie. À ce jour, ce ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Benassaya, président :

... et demi, mais aussi parce que notre champ d'investigation a témoigné d'une grande ambition. Nous avons été en mesure de produire des analyses sur les facteurs de la surpopulation carcérale et de la dégradation progressive des conditions de détention des personnes incarcérées en France, sur le lien de causalité entre les conditions d'incarcération et le phénomène de la radicalisation de personnes détenues, sur le risque de dégradation de la réponse pénale associée à l'insuffisance du nombre de places de prison, sur la question de l'efficacité de l'aménagement des peines, sur l'accès aux dispositifs de réinsertion et de préparation à la sortie des personnes détenues, sur le traitement carcéral des délinquants mineurs et sur le défi de la prise en charge médicale. C'est donc une analyse très compl...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Abadie, rapporteure :

...nombreuses évolutions. Cela démontre l'utilité de ce type de travaux. Avant d'en venir au fond du rapport et à la présentation de quelques-unes de mes propositions, je voudrais rappeler les principales évolutions qui sont intervenues au cours des vingt dernières années. On constate, d'abord, un changement dans les pratiques et les règles pénitentiaires : depuis vingt ans, le droit des personnes détenues a été aligné, dans beaucoup de domaines, sur le droit commun, qu'il s'agisse par exemple du droit de vote, du contrat de travail ou de l'accès au système hospitalier. A été progressivement intégré dans les règles pénitentiaires le fait que la prison n'entraîne que la privation de la liberté d'aller et venir, et qu'elle ne doit pas déposséder le détenu de ses autres droits. On observe, ensuite,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

...ons, qui ne correspondent pas à l'intitulé de notre commission, laquelle visait à « identifier les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française ». À l'issue de nos travaux, de nombreuses propositions sont formulées. On peut approuver celles qui consistent à promouvoir une détention plus humaine en développant le travail en prison, en veillant à améliorer la santé des détenus et, d'une façon générale, les conditions d'incarcération. Il en va de même de la volonté d'améliorer le statut des agents de l'administration pénitentiaire. Tous ces sujets nous touchent et méritent des évolutions. En revanche, je suis surprise qu'aucune proposition ne traite d'une question aussi inquiétante que celle de la radicalisation. Par ailleurs, votre satisfecit concernant la cré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

...n. Évidemment, nul n'est besoin d'un rapport pour pointer l'échec du Président de la République en la matière : en 2017, il avait clairement promis de créer 15 000 places de prison supplémentaires d'ici à 2022. L'engagement a glissé jusqu'en 2027 et seules 2 000 places auront été créées au cours de la législature. Ce manque de places a pour conséquence directe des difficultés dans la gestion des détenus, notamment des détenus radicalisés. Le covid-19 n'est pas vraiment en cause, puisque la plupart des entreprises de construction ont continué de travailler durant la crise sanitaire. En revanche, l'ancienne ministre de la justice, Mme Belloubet, a profité de la crise sanitaire pour vider les prisons, à tel point que nous avons atteint un niveau historiquement bas lors du premier confinement : le...