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Monsieur Hirsch, si la promptitude de votre réaction visant à prendre par écrit la défense des personnels de l'AP-HP me semble naturelle s'agissant d'une aussi belle institution, vous venez d'avouer que le document en question, qui fait état d'un taux de mortalité de 43 % au sein de l'AP-HP au 14 avril, provient bien du registre Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (REVA) de l'Unité de recherche clinique (URC) concernée. Vous avez indiqué que ce taux de mortalité faisait fi de 50 % des patients : qu'entendez-vous par là ? Pensez-vous à ceux qui ont survécu et qui sont toujours hospitalisés ? Un tel taux n'a en effet de valeur qu'à un ...
Il n'est pas question d'opposer les soignants et les établissements de santé dans une sorte de compétition macabre mais de constater que le taux de mortalité a évolué : il a été plus élevé que d'habitude, plus élevé qu'il n'avait été estimé au début de la crise et plus élevé que celui annoncé par M. Salomon le 17 avril, qui était de 10 %. Des taux de 30 % à 40 % ont été observés, vous l'avez dit, comme le professeur Caumes, de la Pitié-Salpêtrière, le 27 juin. Qu'en est-il du nombre de personnes testées dans la population, en valeur absolue et en ci...
Vous avez dit que les transferts se justifiaient par un nombre de lits insuffisant et le manque de soins adaptés. Pourriez-vous décrire leur fonctionnement ? Pourriez-vous également préciser les processus qui président à de telles décisions ?
Je tiens tout d'abord à souligner le travail considérable que vous avez accompli dans des circonstances très difficiles et à remercier celles et ceux qui, sous votre responsabilité, se sont mobilisés. Cette commission d'enquête vise à déterminer les chaînes de décision, la pertinence des décisions prises, les éventuels manquements, et à préparer l'avenir. À vous écouter, on comprend que la situation a donc été très difficile mais on a du mal à situer ces difficultés puisqu'elles ont été surmontées, dites-vous. Même si les retours d'expérience sont en cours, je l'ai bien c...
L'AP-HP a subi des mesures d'austérité budgétaire afin de réduire le déficit, ce qui s'est traduit par la baisse des effectifs et des prises en charge médicales, et la fermeture de nombreux lits d'hospitalisation en médecine et en chirurgie. Malgré les alertes – Ebola, grippe A, inscription du risque sanitaire au Livre blanc dès 2008 –, considérez-vous que l'AP-HP était prête à gérer cette crise et que l'austérité budgétaire a eu une incidence sur sa gestion ? Les établissements de santé ont fait preuve d'une grande réactivité, l'ensemble des personnels médicaux ou paramédicaux ayant ...
Alors que la politique de santé de la République est fondée sur la volonté d'assurer à chaque femme et à chaque homme, partout sur le territoire, les meilleures conditions de prise en charge, force est de constater que notre système de santé est à bout de souffle, qu'il ne tient plus que par le dévouement extrême des professionnels de santé qui, partout, continuent de s'engager pour offrir à tous les Français un ac...
...nté, de sa résilience comme de son inertie, ce que je dénonce à cette tribune depuis maintenant trois ans. Il serait injuste de dire que rien n'a été fait. Mais il manque à notre système de santé une réelle ambition, un souffle nouveau, un cap clair et défini. Et je crains que le Ségur de la santé n'apporte à ces questions qu'une réponse partielle. Car la santé, à bien y regarder, est la seule politique publique qui concerne chaque Français, de la néonatalité à la fin de vie. Elle définit aussi un projet de société, selon qu'il s'exerce dans la solidarité ou qu'il renvoie aux facultés contributives de chacun. La santé est d'abord un sujet politique, au sens le plus noble du terme. La santé peut être pour demain une nouvelle ambition pour la France. Une ambition qui dépasse les clivages, tra...
… qu'un infirmier ou une infirmière ne puisse accéder à d'autres métiers que ceux de l'encadrement administratif, et que les spécialités acquises au long de la carrière ne soient jamais prises en considération ? Comment accepter qu'un médecin diplômé d'une spécialité ne puisse en acquérir une autre sans reprendre l'ensemble des quatre années de l'internat ? Décloisonner les métiers permettra de les rendre attractifs, évolutifs, et d'enrichir l'ensemble du système de santé d'expériences et de regards nouveaux. Il s'agira d'offrir...
...lle n'a de sens que si une réflexion profonde est entamée, qu'une ambition nouvelle est proposée. Ce décloisonnement, ce dialogue ouvert pour lequel je plaide, est l'une des conditions de réalisation de cette ambition. Car si dans certains établissements des fermetures peuvent se justifier, il est impératif que chaque fois des mesures de substitution soient envisagées, discutées, adaptées aux réalités des territoires, pour qu'en tout lieu et en tout temps, la population bénéficie de la même qualité et de la même offre de soins. Chacun, avec la crise de la covid-19, a ouvert les yeux sur les difficultés de notre système de santé. Prenons en acte, tous ensemble. Il est de notre responsabilité collective, en notre qualité de représentants de la nation, de nous saisir de cette question qui inté...
...'initiative parlementaire du groupe Les Républicains, exclusivement dédiée aux affaires sociales, par une proposition de résolution visant à assurer la permanence des soins au sortir de la crise. Son auteur a fait un long plaidoyer global pour une réforme du système de santé, mais précisément, cette proposition de résolution invite le Gouvernement à envisager un gel immédiat de toute fermeture de lits ou de services dans les établissements publics de santé. Le groupe MODEM se montre réservé concernant cette initiative, tant sur la forme que sur le fond. La crise que nous venons de traverser a bien prouvé qu'il fallait être agile ; or vous proposez un gel.
Elle nous a montré qu'il fallait apporter une réponse différenciée : la réponse dans l'Est n'est pas la même que celle à apporter dans le Sud-Ouest. Or vous présentez une proposition uniforme. Pour poursuivre la comparaison qui a pu être faite avec la guerre, vous proposez une guerre de tranchées, alors qu'il faut l'agilité d'une guérilla. Tout d'abord, la notion de « permanence des soins » ne semble pas appropriée à la demande. Votre réponse est centrée sur l'hôpital, ce qui m'étonne : …
... hospitalisation. C'était d'ailleurs l'objet de la proposition de loi visant à créer des points d'accueil pour soins immédiats que j'ai eu l'honneur de vous présenter en novembre et qui a été adoptée ici à l'unanimité, ce dont je vous remercie. Comme vous l'avez dit, la crise sanitaire a été le révélateur et le catalyseur des souffrances du système hospitalier français. Bien sûr, la question des lits, et notamment des lits de réanimation, a été au coeur des débats, mais pas seulement : il y a des problèmes de personnel, de recrutement, de rémunération, d'organisation globale.
C'est d'ailleurs tout l'objet du Ségur de la santé initié par le ministre des solidarités et de la santé, qui, dans une logique de concertation et d'écoute des soignants, devrait permettre d'aboutir à une restructuration par le haut des carrières et à une refonte organisationnelle de l'hôpital public. Par ailleurs, si la question des lits se pose aujourd'hui, c'est bien parce que l'hôpital public a souffert de restrictions budgétaires inconsidérées pendant le quinquennat précédent. Ces compressions budgétaires auraient d'ailleurs perduré si le candidat des Républicains avait été élu il y a trois ans, puisque son programme prévoyait des coupes drastiques dans les financements de l'hôpital. D'où la surprise causée par votre proposi...
Cette proposition de résolution invite le Gouvernement à envisager le gel immédiat de toute fermeture de lit ou de service dans les établissements publics de santé pendant une période de douze mois. Si ce sujet s'impose à nous en raison des conséquences dramatiques de la crise du covid-19, il n'est ni une surprise ni une nouveauté. La crise de l'hôpital précède la pandémie. L'hôpital public et ses personnels, soignants et non soignants, ont été héroïques. Chacun s'accorde à dire qu'ils ont assuré, au p...
...aleur extraordinaire et le dévouement des personnels soignants, et leur capacité d'adaptation. Cependant, cette crise sanitaire a aussi révélé les limites de l'organisation notre système de santé, aujourd'hui à bout de souffle. Le groupe UDI et indépendants a regretté, lors de l'examen des derniers PLFSS, que des efforts trop importants soient demandés à l'hôpital. Nous payons le prix de cette politique d'économies à courte vue, aggravée sous le quinquennat socialiste. Elle a désorganisé les équipes et accru le mal-être des personnels soignants. Elle est l'une des causes de la dette hospitalière et a dégradé durablement nos capacités d'innovation en santé. Il est vrai que des progrès réels ont été engagés sous ce quinquennat : l'introduction d'un plan pluriannuel de financement concernant l...
Redonner envie aux médecins de s'installer là où les besoins sont les plus grands, c'est aussi remédier aux fractures géographiques et sociales que connaît la France. Plus généralement, le groupe UDI-I est convaincu qu'il faut approfondir la territorialisation des politiques de santé. La lutte contre l'épidémie de covid-19 a illustré l'efficacité des politiques de santé de proximité. En bien des endroits, les collectivités territoriales se sont montrées plus au fait des réalités du terrain. Habituées à un dialogue fructueux avec le préfet, elles se sont parfois substituées aux agences régionales de santé – ARS. Du reste, il nous faut nous saisir de la question ...
Depuis plus de trente ans, la fermeture des lits est presque devenue une règle dans les hôpitaux français. Entre 1993 et 2018, près de 100 000 lits ont été fermés. Hélas, cette baisse n'a pas ralenti au cours des dernières années. D'après la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé – DREES – , 17 500 lits ont été fermés en six ans. Derrière ces chiffres, il y a une dure réalité. Derri...
Face à l'urgence de la situation du soin en France, nous nous félicitons de cette proposition de résolution qui demande l'arrêt des fermetures de lits et de services hospitaliers pendant douze mois. Néanmoins, elle ressemble à un mauvais canular, qui nous laisse un goût amer dans la bouche. Permettez-moi de la replacer dans son contexte historique et de rappeler la responsabilité des différents gouvernements dans la baisse du nombre de lits d'hospitalisation. Un récent article du journal Le Monde révèle que 100 000 lits ont fermé entre 1993 e...
Sous prétexte de faire réaliser des économies aux Français, ces politiques profitent au secteur privé et dégradent notre accès aux soins. Pourtant de l'argent, il y en a. En vingt ans, la fortune des milliardaires français a augmenté de 300 %.