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Il nous a été signalé à plusieurs reprises que, suite à la pénurie de midazolam, il avait été mis en place, notamment dans les EHPAD, des protocoles de sédation fondés sur une utilisation en mode dégradé du Rivotril dans des cas de dépression respiratoire grave. Des médecins chargés de l'hospitalisation à domicile (HAD) ou des médecins régulateurs du SAMU auraient ainsi validé par téléphone – parfois de nuit, et sans médecin sur place – la mise en place de tels protocoles, dans le cadre d'actions appelées « groupements d'intervention rapide » (GIR), si j'ai bonne mémoire, effectuées surtout en région parisienne. Par ailleurs, en tant que commissaire à la défense, j...
Après avoir beaucoup parlé de l'hôpital, de sa mobilisation et de sa réorganisation pour faire face à la crise sanitaire et prendre en charge les malades, il est important d'entendre aussi les médecins libéraux, de ville. Nous faisons face à un paradoxe. La médecine de ville a été fortement sollicitée pour la prise en charge des patients atteints du Covid-19, notamment dans ses formes les plus bénignes. Santé publique France a estimé que 95 000 patients ont consulté un médecin généraliste pour un cas de Covid-19 durant la dernière semaine de mars, avant d'observer une forte décroissance les d...
... articles ont pointé du doigt Geodis, qui avait été mandaté par Santé publique France. Disposez-vous d'informations à ce sujet ? Par ailleurs, je tiens à rappeler que Mme Bachelot s'est rattrapée durant son audition en précisant que les mesures de précaution devaient être prises hors période de crise. Afin de tirer les enseignements de cette crise, pensez-vous que l'État devrait accompagner les médecins, par exemple en revoyant à la hausse les critères de qualité sanitaire ou en participant aux revues d'objectifs de santé publique ? Quel accompagnement, quelles directives, quelles organisations, voire quelles aides vous semblent nécessaires pour monter en qualité dans la protection des patients et des professionnels ?
Nous avons eu le sentiment que certaines personnes ne souhaitaient pas se rendre à l'hôpital ou chez le médecin, y compris en cas de pathologies graves. Mon exemple personnel en témoigne. En cabinet médical ou à la régulation 15, nous avons eu affaire à des personnes présentant des symptomatologies graves qui refusaient l'hospitalisation.
Permettez-moi de vous exprimer, à titre personnel mais aussi au nom de notre commission, notre reconnaissance et notre respect. Vous avez, à bien des égards, laissé éclater votre colère. Nous avons perçu votre ressentiment quant à ce qui s'est passé. Je veux rendre hommage aux médecins qui sont décédés. Nous mesurons, et nos concitoyens aussi, le rôle qui a été le vôtre. Je veux vous redire ma plus profonde gratitude et ma reconnaissance. J'ai dit ici même la semaine dernière, alors que j'étais entouré de deux futures ministres – Mmes Bachelot et Bourguignon –, que je trouvais le propos de Mme Bachelot à la fois injuste et non pertinent. Vous l'avez vous-même évoqué et nous e...
Alors qu'on évoque de plus en plus la possibilité d'une deuxième vague et que l'inquiétude croît au plan international, quelle organisation mettre en place d'ici septembre pour ne pas réitérer ce que vous avez vécu et subi, que vous venez de rappeler avec des mots très forts, notamment dans la répartition des équipements de protection individuelle ? Par ailleurs, les médecins libéraux exercent souvent un rôle de médecins coordonnateurs dans les EHPAD. Que pensez-vous de la gestion de la situation dans ces établissements, notamment l'atteinte à la liberté de prescription médicale ? Nombre de résidents d'EHPAD n'ont pas été hospitalisés et ont reçu, conformément au décret du 28 mars, un traitement palliatif. Comment l'avez-vous vécu ? Avez-vous été confrontés à cette d...
Vous confirmez unanimement l'incapacité de protéger la médecine de ville, à commencer par la désinformation sur les stocks médicaux. L'exemple des masques en est une illustration parfaite. Le Gouvernement a d'abord indiqué qu'ils étaient inutiles, avant de déclarer le contraire. Si nous avions adopté les mêmes mesures qu'à Hong Kong ou dans toute l'Asie, et même en Allemagne, la situation aurait été différente. Vous avez payé un lourd tribut, ainsi que vous ...
...e ces auditions, nous avons le sentiment que l'état urgence sanitaire était en fait un état d'urgence pandémique, et que l'on a laissé de côté les autres questions sanitaires. Vous avez évoqué des pertes de chance et des difficultés dans la continuité des soins. Sommes-nous capables de dresser un bilan sanitaire de cette pandémie, indépendamment des sujets directement liés au Covid-19 ? Plusieurs médecins ont indiqué que des patients avaient eu des infarctus chez eux car ils n'avaient pas osé se rendre chez leur médecin de ville ou à l'hôpital public. Sommes-nous capables d'apprécier le bilan sanitaire hors Covid-19 ? Ce serait utile pour préparer la suite et ne pas oublier, en cas de deuxième phase, la prise en charge des autres pathologies.
Nous sommes tous conscients des graves difficultés rencontrées dans la protection des professionnels de santé. Nous avons tous partagé le drame de vos confrères atteints par le coronavirus. Dans ma ville, à Bar-le-Duc, je connais trois médecins qui ont été touchés. Vous avez évoqué les problèmes de logistique pour la distribution du matériel. Un autre sujet m'a profondément troublé pendant cette crise : la coordination des informations issues des cabinets médicaux. Elle a été complètement défaillante, et ce n'est pas de votre fait. Jusqu'à la mi-mai, dans le cadre de la coordination des informations avec le préfet de mon département –...
Au cours de vos études de médecine et de votre formation continue, êtes-vous formés à la gestion de crise sanitaire ? Avez-vous vécu des exercices de crise sanitaire permettant à chacun de connaître les contraintes des autres ? Nous entendons aujourd'hui les représentants de la médecine libérale. Nous avons entendu ceux des médecins hospitaliers à un autre moment. Sans compter les ARS, dont je défends la suppression. Nous constat...
...orés, vous avez été bafoués, vous avez été trahis. Et par deux décrets des 25 et 26 mars, vous avez été contraints de ne plus prescrire. Je ne reviendrai pas sur la polémique relative à une certaine molécule, mais vous avez perdu la liberté de prescrire. Outre la population, la peur s'est appliquée à vous-mêmes, me semble-t-il. En effet, vous avez été menacés à plusieurs reprises par l'ordre des médecins. Tel a été le cas de vos confrères lorrains, pour avoir prescrit des antibiotiques avec du zinc. Vous avez eu raison de souligner la surmortalité dans les zones précaires, qui a pu atteindre un taux de 114 %. Après l'affaire du Lancet, le ministre de la santé a déclaré dans un communiqué de presse que l'hydroxychloroquine ne devait être prescrite aux patients atteints du Covid-19 ni en ...
Avant de poser ma question, je souhaite rendre un hommage appuyé aux médecins de mon territoire. Député de Montpellier, j'ai vu de nombreux médecins aider les plus fragiles et les personnes à la rue, notamment lors de maraudes. Docteur Hamon, vous avez indiqué avoir appris lors de nos auditions l'existence de la doctrine de 2013. Vos confrères sont-ils dans le même cas ? Notre commission continuera à chercher qui était au courant de cette doctrine. Hier, nous avons enten...
Je suis médecin généraliste non exerçant, mais j'ai été consultante en gestion de crise pandémique en Asie entre 2006 et 2008. Dans cette commission d'enquête, nous essayons de comprendre ce qui s'est passé et quels ont pu être les manquements et les défaillances, pour tenter de les corriger et de les améliorer. Après une période de tempête, nous sommes en période de vigilance et nous espérons tous revenir à u...
La gestion des EHPAD constitue l'un des grands échecs de cette crise. Vous avez tous souligné les difficultés pour tester, soigner ou hospitaliser les résidents de ces établissements. Il se pose un problème médical et un problème éthique, un problème d'humanité. La médecine libérale repose sur plusieurs piliers : liberté d'installation, liberté de choix du médecin par le patient, liberté de prescription. Or non seulement vous avez été confrontés à l'interdiction de prescrire, mais vous avez reçu des recommandations, des préconisations et des incitations à prescrire. Quel est votre point de vue quant au décret signé par Olivier Véran le 28 mars concernant l'usage du...
...n souvent posée du tri, il y a aussi celle des malades des EPHAD qui n'ont pas été pris en charge. Certes, globalement, l'hôpital a tenu : au total 104 000 personnes ont été hospitalisées dans les services de réanimation, avec un pic à 7 000 le 8 avril. Mais au début du mois de mars, lorsque la crise avançait de façon extrêmement préoccupante, n'y a-t-il pas eu des refus de prises en charge ? Un médecin coordonnateur d'EHPAD de mon département m'a dit avoir appelé le 15 qui lui aurait répondu en substance : « Il vaut mieux qu'il meure chez toi que chez moi ; de toute façon il va mourir ». Ce type d'attitude a-t-il existé ? Si l'hôpital a tenu, n'est-ce pas aussi au prix d'une sélection des patients ? Enfin, aurait-il résisté si le virus avait eu le même impact dans l'ensemble du territoire nati...
...ce laissait entendre qu'ils avaient été assez largement écartés de la gestion de la crise et qu'ils constataient eux-mêmes le grand bazar dans le « qui fait quoi » et dans l'articulation entre les préfectures et les ARS. J'aimerais d'ailleurs avoir votre point de vue sur ce point. Enfin, parmi les difficultés rencontrées, vous avez évoqué le cloisonnement ville/hôpital : de votre point de vue la médecine de ville a-t-elle été au rendez-vous de cette crise pandémique ?
...mie arrive, ce dont vous disposez pour y faire face ? Avez-vous été sensibilisés par la Direction générale de la santé depuis trois ans, puisque ce constat avait été dressé par celui qui est actuellement directeur général de la santé ? Est-il oui ou non allé chercher la réponse dans les territoires ? Y aura-t-il au lendemain de cette crise, des préconisations de votre part, notamment pour la télémédecine dont on parle peu, ou pour la modélisation pour les EHPAD ? Enfin, Docteur Woehl, vous êtes également lieutenant-colonel des sapeurs-pompiers et j'ai vu ce rapport fait par un de vos collègues. On a bien compris la gradation qui s'est établie en raison de l'insuffisance d'équipements, notamment en lits de réanimation ou de respirateurs, dans les cliniques privées. On doit savoir la vérité sur c...
Si l'hôpital a vu arriver un afflux aussi important de patients, n'était-ce pas justement parce qu'on avait privé les médecins généralistes de toute possibilité d'accompagnement de leurs patients sur le plan thérapeutique ? Vous avez très bien décrit, cher confrère, le partenariat très étroit mis en place– je le confirme devant mes collègues – entre le 15 et le 18. Ce qui s'est passé en Alsace, et qui a été assez remarquable, découle peut-être de ce que nous avions eu à connaître en 1992 avec le crash du Mont Sainte-Od...
Les grands oubliés de la crise, les hôpitaux, ont tenu. Des grands secteurs ont vacillé et failli s'écrouler, notamment les aides à domicile et les transports sanitaires et je pense en particulier aux ambulances et au financement des ambulanciers privés. Quel regard portez-vous sur cette organisation évidemment très paupérisée, et sur la médecine de ville au sein de laquelle, si beaucoup de cabinets médicaux sont organisés, d'autres étaient relativement isolés. Vous avez dit que les EHPAD qui dépendent directement des hôpitaux ont mieux résisté à la crise. Quel regard portez-vous sur les autres ? On a le sentiment que c'est un peu un aigle à deux têtes, avec une codécision santé-collectivités territoriales. Élu de la Meuse en région Gra...
J'aimerais que l'on approfondisse ce point, car ce que vous dites est extrêmement grave. Des milliers de vies humaines sont concernées. Vous nous dites que, dans ces protocoles, aucun médecin n'est intervenu, sauf par téléphone. Dans un EHPAD, il y a un médecin coordonnateur : lui a dû voir le patient. Il a saisi le SAMU, l'hôpital, la HAD, avec un refus de prise en charge et la mise en place du protocole ; comment tout cela s'articule-t-il chronologiquement ?