Interventions sur "mayotte"

472 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

J'ai écouté avec beaucoup d'attention Jean-Luc Mélenchon, qui a rappelé l'histoire de Mayotte. Néanmoins, l'histoire de ce territoire ne se résume pas à cela ; elle se lit aussi dans le fait que les quatre îles des Comores formaient, à une époque, une nation…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

… qui était reconnue par les Nations unies. Elle se lit aussi dans les résolutions, auxquelles je vous renvoie, mes chers collègues, de l'Organisation des Nations unies qui avait contesté la légalité et le résultat des référendums qui ont été évoqués. Cela fait aussi partie de l'histoire de Mayotte que ceux que l'on appelle aujourd'hui les « étrangers » à Mayotte, avant le « visa Balladur », se déplaçaient d'une île à une autre, se considéraient chez eux et formaient famille avec des Mahorais. Il n'y avait pas une île, d'un côté, et les autres îles, d'un autre côté : on se promenait entre les îles, comme vous le savez pertinemment. C'est d'ailleurs ce qui a posé problème lors de l'instaurat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

À cette histoire particulière s'ajoutent les éléments rappelés par Jean-Luc Mélenchon et par moi-même, et ce n'est pas si simple. À un moment donné, certains – peut-être les Français, peut-être les Comoriens – se sont installés à Mayotte alors qu'ils n'étaient pas chez eux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le président, je voudrais que vous m'indiquiez si vous m'autorisez à continuer mon intervention ou si certains propos sont interdits dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Une autre vision de l'histoire de Mayotte peut-elle encore être défendue depuis la départementalisation ? Si tel n'est pas le cas, j'aimerais que vous me le disiez.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Vous nous présentez cette proposition de loi comme visant simplement à corriger une erreur matérielle figurant dans la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie. En effet, au cours de son examen, le délai de saisine du juge des libertés et de la détention par les étrangers placés en rétention administrative à Mayotte, qui était jusqu'alors de cinq jours, avait été réduit à quarante-huit heures. Cette proposition de loi vise à rétablir les dispositions dérogatoires concernant Mayotte. Le groupe Libertés et territoires votera ce texte qui répond au contexte migratoire spécifique de l'île, même s'il ne règle pas globalement le problème complexe de l'immigration vers ce territoire. Corriger l'erreur commise lors...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Dubré-Chirat :

Mayotte est au coeur de l'archipel des Comores, à plus de 8 000 kilomètres d'ici. Le cent unième département français est empreint de spécificités, mais est très attaché à la nation. Les Mahorais n'ont eu de cesse d'exprimer leur attachement à la République : ils l'ont clairement formulé lors du référendum sur l'indépendance en 1974 et l'ont confirmé en 2009, lors de la consultation où 95 % des suffrages...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

La proposition de loi sur le délai d'intervention du juge des libertés et de la détention à Mayotte prévoit d'introduire une adaptation spécifique au cent unième département français, en portant ce délai de deux à cinq jours. Après l'aménagement du droit du sol, il s'agit d'une nouvelle confirmation du droit d'adaptation pour tenir compte des spécificités mahoraises. Je me félicite de cette confirmation. En effet, il est absolument nécessaire de tenir compte des spécificités de ce territoire, n...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

...é, il n'y en France et en Europe pas plus accueillants et tolérants que les Mahorais. Mes chers collègues, posez-vous cette question : quel serait le climat politique et social si, dans vos départements, les Français ne représentaient qu'un tiers de la population et les étrangers deux tiers, dont une majorité de clandestins, continuant d'arriver par dizaines tous les jours ? Voilà la situation de Mayotte. La population légale du cent unième département sous-estime la population réelle, largement pour les ressortissants étrangers en situation clandestine et sensiblement pour les ressortissants étrangers en situation régulière qui refusent de se faire recenser. Sans tenir compte de ces anomalies, l'INSEE évalue la population officielle à 256 000, dont 42 % d'étrangers, majoritairement clandestins,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlodie Jacquier-Laforge :

...notre droit à cette nouvelle réalité sans rien sacrifier de nos valeurs. L'objectif est de préserver le droit d'asile et d'accueillir les personnes ayant vocation à l'être dans les meilleures conditions possibles. Si le territoire français dans son ensemble est concerné par les questions migratoires, les territoires ultramarins y sont confrontés de façon exacerbée. Sur ce point, la situation de Mayotte est tout à fait exceptionnelle. Selon l'INSEE, près de 40 % de la population résidant à Mayotte est étrangère. La majorité est en situation irrégulière et provient des Comores. Cette immigration clandestine massive pèse lourdement sur ce département. Le système de santé mahorais est saturé. Le site principal du centre hospitalier de Mayotte est la maternité, la plus importante d'Europe : en 2017,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Nous sommes amenés à débattre d'une proposition de loi visant à corriger une erreur commise dans la précipitation lors de l'examen au Sénat d'une disposition relative à Mayotte. Voilà qui illustre bien la façon de travailler au Parlement. Par-delà la disposition elle-même et du correctif dont elle fait l'objet, c'est surtout la méthode qui pose problème. Cela n'aurait pas dû se produire ; nous ne devrions pas siéger dans cet hémicycle depuis 16 heures pour corriger des erreurs sans même être certains d'améliorer la situation, encombrant ainsi l'ordre du jour alors que ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

...re de travailler qui est en cause : le Parlement doit être respecté, et le Gouvernement doit se montrer plus attentif. En cette période de débats, de malaise et de morosité dans notre pays, le travail parlementaire se doit d'être de qualité. Vous le mettez au contraire en difficulté. Ce texte corrige une erreur, mais n'aidera en rien les Mahorais, et je le regrette. Le département qu'est devenue Mayotte souffre de nombreux problèmes – pauvreté, retards en matière d'éducation, de développement… Prenons des mesures pour améliorer la situation économique et sociale de Mayotte, plutôt que de voter de telles mesurettes qui ne permettront pas un traitement digne de ce nom de l'asile et de l'immigration dans ce département.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Mayotte est devenue un département en 2011. Lorsque je suis arrivée à l'Assemblée nationale, en 2014, en cours de mandat, je ne connaissais presque rien de ce territoire, hormis les clichés qui nous sont régulièrement servis par les médias – clichés qui concernent d'ailleurs l'ensemble des outre-mer. Je me rappelle donc bien cette première conversation avec un ancien collègue mahorais, à qui je demandai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Nous examinons une proposition de loi dont l'adoption créerait une inégalité supplémentaire entre Mayotte et le reste de la France. Pour que tout le monde comprenne bien, il faut que j'explique clairement ce dont on parle. En effet, de 2011 à 2016, le préfet pouvait placer une personne étrangère en rétention administrative pendant cinq jours. Au-delà, la rétention devait être prolongée par une décision du juge des libertés et de la détention. En 2016, cette durée a été réduite et fixée à quarante-h...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Et quand vous vous en rendez compte, vous voulez à nouveau la briser. Votre gouvernement s'inscrit véritablement dans une logique de dérive autoritaire et ce texte est à mon sens une violence d'État exercée vis-à-vis de Mayotte. J'en ferai la démonstration en citant plusieurs propos de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Voici ce qu'elle affirme : « À Mayotte, l'étranger en situation irrégulière peut être placé jusqu'à cinq jours au centre de rétention administrative sans que l'administration ne soit obligée de solliciter du juge des libertés et de la détention une quelconque autorisation de prol...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

...resque rien à manger et vivent dehors, souvent sous la pluie et dans la boue. N'est-il pas du devoir du Gouvernement de les sauver ? L'urgence n'est-elle pas de faire respecter les droits de l'enfant sur ce territoire ? Quelle puissance économique comparable accepterait que ses enfants vivent dehors, sans toit, sans repas, sans famille et sans attaches ? Rappelons à nouveau quelques chiffres : à Mayotte le montant du SMIC brut est de 1 148,12 euros, alors qu'ailleurs en France il s'élève à 1 521,22 euros, soit un écart de 373,10 euros par mois. Est-ce acceptable ? En outre, 84 % des Mahorais vivent sous le seuil de pauvreté, contre seulement 14 % des habitants de l'Hexagone, et un habitant sur cinq y touche moins de 100 euros par mois, soit 3,30 euros par jour. Cela se passe en France, c'est-à-...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...ant un juge. Ce dispositif permet à la France de respecter le quota de gens qu'elle souhaite renvoyer à la misère, et parfois à la mort. Dans la cynique course au plus droitier, voire au plus facho, c'est donc la majorité du Sénat qui avait remporté la manche l'année dernière en allongeant ce délai à cinq jours sur tout le territoire français. Même si l'Assemblée est revenue sur ce dispositif, Mayotte fait, comme d'habitude, figure d'exception. Lieu de non-droit où l'État français se permet tout, l'île comorienne de Mayotte continue de souffrir de la politique coloniale illégale de la France, pour laquelle notre pays a été condamné plus de vingt fois par l'ONU. Nous pouvons toujours donner des leçons aux autres pays du monde, mais tant que nous n'aurons pas résolu la question de l'appartenan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je pense que dix ans plus tard, les Comores ont eu leur lot de drames humains. Il faut que cela cesse. La violence, le cynisme, l'enfer de la rétention à Mayotte et de ces fameux « kwassa-kwassa » raillés par Macron, tout cela doit cesser. Il ne reste que deux colonies en Afrique : Mayotte et le Sahara occidental. Dans les deux cas, notre pays est fortement impliqué, donc responsable. Souhaitons que ce continent puisse enfin connaître une pleine et entière souveraineté politique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

Il est difficile de passer après M. Lecoq et son réquisitoire ! J'essaierai néanmoins de ramener la discussion sur son objet initial, à savoir la proposition de loi visant à faire passer de deux à cinq jours le délai d'intervention du juge des libertés et de la détention en rétention administrative à Mayotte, et cela afin de corriger une erreur commise au Sénat. C'est peu de dire que la situation migratoire à Mayotte est singulière. On a déjà cité beaucoup de chiffres aujourd'hui, mais pour donner une idée du problème aux métropolitains, qui sont tellement éloignés qu'ils ne peuvent imaginer la situation, à moins d'y avoir été confrontés, on peut difficilement faire l'impasse sur le sujet. On ne pe...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

... 10 décembre dernier à Marrakech, en pleine crise des gilets jaunes, un secrétaire d'État signait au nom de la France le pacte de toutes les trahisons. Jean-Baptiste Lemoyne restera dans l'histoire de ce quinquennat comme la main d'un président coupable d'avoir livré notre pays à la submersion migratoire. Pour la métropole, le pacte de Marrakech donne le coup de sifflet du grand déferlement. Pour Mayotte, il est le dernier clou du cercueil. J'entends déjà l'hystérie collective des tenants de l'ordre moral, qui brandiront, comme à chaque fois, leur joker « fake news ! » pour nous empêcher de nous exprimer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

La vérité qui vous dérange, celle que vous refusez de voir et de comprendre, c'est celle du cauchemar quotidien vécu par nos compatriotes de Mayotte, qui voient leur île se transformer en favela géante avec pour seule loi celle de la jungle. Je dis bien « nos compatriotes » : n'en déplaise aux adversaires de la plus grande France, Mayotte est et doit rester un département de la République française. Mayotte est une terre de France abandonnée au déferlement sans précédent de clandestins. Mayotte, c'est le drame de dirigeants de gauche et de ...