Interventions sur "mort"

196 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSéverine Gipson :

... ne pourra masquer l'ensemble des cérémonies qui se dérouleront dans nos territoires. En effet, dans nos 36 000 communes, le 11 novembre prochain, de nombreuses commémorations auront aussi lieu. Je formule le voeu que ce centenaire permette aux commémorations dans nos territoires d'attirer les foules, que les citoyens se sentent concernés, que nos enfants soient mobilisés et que nos monuments aux morts soient le centre de nos attentions. À la suite de nombreuses interrogations d'élus rencontrés dans ma circonscription, pouvez-vous me dire s'il existe un dispositif spécial dédié à l'entretien ou à la remise en état de nos monuments aux morts ou encore à la création de monuments consacrés au centenaire ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...n leur fasse confiance ; ils ont besoin qu'on soit à leurs côtés. Dois-je aussi vous rappeler le nombre de suicides dans leurs rangs ? La semaine dernière, je vous l'ai dit, j'étais avec des policiers de Béziers. Ils s'appellent Philippe, Bruno, Mohamed, Jean-Michel – les prénoms sont vrais, vous pouvez vérifier. Sur les murs de certains quartiers, on peut lire leurs noms, assortis de menaces de mort. Il y a quinze jours, Guillaume, un policier municipal, s'est fait foncer dessus par un voyou en voiture et a été grièvement blessé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...nt fait explicitement la demande. Mes chers collègues, trouvez-vous normal que, chaque année, près de 1 000 euthanasies clandestines soient pratiquées sur notre territoire sur des personnes qui ne les ont pas demandées et que, dans le même temps, les personnes demandant qu'il soit mis fin à leurs jours de façon anticipée soient contraintes de fuir à l'étranger pour y trouver les conditions d'une mort digne ? Pour ma part, je réponds non ! C'est la raison pour laquelle l'article 1er de la présente proposition de loi vise à légaliser, sous conditions, l'euthanasie et le suicide assisté. Plutôt que de recourir à la formule d'« assistance médicalisée active à mourir » ou à d'autres circonvolutions, cet article n'hésite pas à employer les termes d'« euthanasie » et d'« assistance au suicide ». En ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...religieuses, laïcisés, si vous me permettez le mot ; c'est par le prisme de la liberté de conscience, en permettant à chacun de juger de sa propre existence, que ces grands moments intimes de l'existence étaient abordés, codifiés, introduits dans la loi. Nous devons continuer cette conquête de droits nouveaux dans ces grands moments que sont non seulement la naissance et le mariage, mais aussi la mort. La légalisation du droit à l'avortement, en 1975, s'est également inscrite dans cette logique de liberté à disposer de soi-même, en rendant les femmes entièrement maîtresses de leur corps. Enfin, en 2013, la loi du mariage pour tous a permis à chacun de se marier. Pourquoi évoquer toutes ces lois ? Parce que tous ces moments forts ont évidemment été l'occasion de débats, parfois de confrontatio...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...cette belle oeuvre qui représente l'École d'Athènes – temple idéal rassemblant tant de philosophes mais où il manque Sénèque – , pour les stoïciens de l'Antiquité, la possibilité du suicide est l'argument ultime qui permet de savoir si l'on est libre, puisqu'on doit toujours garder la liberté de se soustraire aux situations contre lesquelles on ne peut rien. Comme le disait Sénèque : « Méditer la mort, c'est méditer la liberté ; celui qui sait mourir, ne sait plus être esclave. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Elle illustre la peur naturelle, légitime, de regarder la mort en face. Or ce refus d'envisager la mort a des conséquences douloureuses sur les patients qui sont concernés, qui, au lieu de partir de manière décidée et instantanée, s'éteignent lentement, parfois dans une agonie incertaine.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Le choix de mourir, l'homme doit pouvoir l'obtenir dans certains cas. En effet, lorsqu'on est atteint de certaines afflictions, lorsqu'aucun espoir de rémission ou de guérison n'est possible et que le seul horizon de vie pour le patient est la mort dans la souffrance, on peut dire, d'une certaine manière, que la vie s'est arrêtée, bien que le coeur n'ait pas cessé de battre. Cette perception d'une vie à l'arrêt, seul le patient peut la ressentir, à l'intérieur de son corps et dans son esprit. C'est pourquoi le choix de mourir est entièrement subjectif et personnel. Le médecin n'est pas apte à en juger ; il peut seulement s'assurer que le p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...tre la souffrance ne peut être mené comme il se doit. Cela vient ajouter à la révolte et c'est une question politique qui n'est pas périphérique dans notre débat : accorder à chacune et chacun des conditions de fin de vie respectueuses est une exigence centrale qui fait consensus dans la société. Jamais l'abrègement de vies ne saurait constituer une réponse acceptable face au manque de moyens. La mort n'est pas une thérapeutique. Pourtant, des femmes et des hommes, avant même d'être confrontés à la douleur et avant même d'être entrés dans cette phase de fin de vie, manifestent la volonté d'en finir avec la vie et demandent qu'on leur accorde le droit à mourir. Devant le suicide, notre société a évolué. Elle en a fini avec l'opprobre et la condamnation, adoptant une attitude fraternelle qui c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

...e etou du suicide assisté. Il n'y a dans l'esprit de nos concitoyens aucune opposition entre le déploiement de l'aide active à mourir et le renforcement d'un accès généralisé aux soins palliatifs. C'est d'ailleurs chez les malades en soins palliatifs que se pose la question du choix entre euthanasie et agonie. Comme l'exprime Anne Bert, dans de telles circonstances, il ne s'agit pas de donner la mort – c'est la maladie qui tue, le malade n'ayant alors le choix qu'entre deux types de mort, plus ou moins paisibles. Offrir une option aux malades en situation d'impasse thérapeutique peut être perçu comme une avancée, une liberté, un droit nouveau. Cela peut aussi donner du sens aux directives anticipées, car le choix de fin de vie sera alors respecté, même s'il implique une dispense de d'agonie....

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Ramadier :

...ses sont claires : les demandes d'euthanasie sont rares, pour ne pas dire inexistantes. Quand il y en a, elles sont très vite retirées lorsque leur est opposé l'accompagnement global – scientifique, social, psychologique et spirituel – prôné par les soins palliatifs. Un obstacle au développement de cet accompagnement tient au fait – cela est souligné dans l'exposé des motifs de ce texte – que la mort est devenue « un sujet tabou » en France ; plus encore que la mort, c'est la vulnérabilité de la personne, la prise en compte de la fragilité intrinsèque de notre humanité qui est aujourd'hui évacuée de notre réflexion. De plus en plus maîtres de nos choix, nous oublions qu'avant de devenir autonomes, nous avons dû acquérir cette autonomie, qu'elle nous a été transmise. Nous sommes donc, de ce f...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

..., le groupe La France insoumise, avec cette proposition de loi, entend légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. Si la question était de savoir si, à titre personnel, je suis favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté, je répondrais probablement oui, comme un grand nombre de Français lorsqu'on leur pose cette question, parce que, comme la plupart d'entre nous, je ne veux pas imaginer une mort ou une existence avec des souffrances physiques ou psychologiques insupportables. Mais la question n'est pas celle-là. Il s'agit ici de savoir s'il convient de légiférer pour permettre à des personnes souffrant d'une maladie grave ou incurable de recourir légalement à des dispositifs médicaux visant à mettre fin à leur vie. La façon dont notre société aborde la souffrance et la mort nous préocc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

...sont ainsi mieux reconnus et irriguent davantage les rapports des individus avec la société dans son ensemble. Les protections dont bénéficient les individus, qu'il s'agisse de la protection face aux aléas de la vie, face à l'arbitraire de l'État, face à la nature, n'ont jamais été aussi importantes. En d'autres termes, la qualité de la vie s'est améliorée. Dans le même temps, notre rapport à la mort a évolué. Jadis familière et présente au quotidien – une mort « apprivoisée » pour reprendre l'expression de l'historien Philippe Ariès – , la mort est désormais médicalisée et reléguée hors de la société. Les progrès de la médecine et des nouvelles technologies, conjugués à l'augmentation de la durée de la vie, posent aujourd'hui des questions inédites, que les précédentes générations ne pouvaie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

...n déjà, en 1605, suggérait que l'office du médecin n'était « pas seulement de rétablir la santé mais aussi d'adoucir les douleurs et les souffrances attachées aux maladies ; et cela non seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, considérée comme un symptôme périlleux, contribue et conduit à la convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu'il n'y a plus d'espérance, une mort douce et paisible ». Cette définition de ce que l'on appelait alors la « bonne mort » précède le terme d'euthanasie et désigne à l'époque, au regard de la définition qu'on leur donne aujourd'hui, les soins palliatifs. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le terme prend son acception moderne et livre ses deux pendants : l'euthanasie active et l'euthanasie passive. Entre les deux, il y a bien s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

...e touche aux arguments invoqués. S'agissant des sondages, méfions-nous de la manière dont sont posées les questions, comme l'indiquait tout à l'heure notre collègue Alain Ramadier. Les méthodes employées peuvent effectivement orienter les réponses. Prenons également garde aux sondages concernant les questions de société ; ainsi, allons-nous déposer une proposition de loi pour rétablir la peine de mort, au prétexte qu'une majorité de nos concitoyens y serait favorable ? Il faut employer ces arguments avec une extrême prudence. Il en va de même lorsque l'on cite d'autres pays en exemple : méfions-nous du moins-disant, du dumping éthique qui nous conduirait à nous aligner sur des pays qui n'ont ni notre histoire ni notre conception de la bioéthique. Soyons, au contraire, fiers de l'exception fran...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure, chers collègues, la prise en charge de la fin de vie a beaucoup évolué ces dernières années dans notre pays, et c'est heureux. C'est un sujet qui concerne notre société tout entière, qui est lié à notre histoire, à notre culture philosophique commune de la mort et à la représentation que l'on en a. En même temps, c'est un sujet très intime, car il touche au plus profond de notre être, à la souffrance tant physique que psychologique et à l'essence même de notre existence. Sur le plan technique, il convient de rappeler le développement des structures d'hospitalisation à domicile, des équipes mobiles de soins palliatifs, de la banalisation de l'usage des ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, l'objet de la proposition de loi qui nous réunit ce soir est grave. Vous nous proposez, chers collègues du groupe de La France insoumise, de légiférer sur la vie et la mort. Légaliser l'euthanasie et le suicide assisté soulève une question de société essentielle, qui a concerné, concerne ou concernera chacun d'entre nous et ressortit à notre conception même de la liberté – en l'espèce, celle de mourir dans la dignité et d'abréger nos souffrances physiques et psychiques ou celles d'un membre de notre entourage. Le sujet mérite d'être examiné, car la législation actu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

...n de vie, ils doivent nous mobiliser. Là réside tout l'enjeu du plan gouvernemental. Les moyens qui leur sont alloués doivent être à la hauteur des souffrances qu'il faut soulager et de la dignité qu'il faut préserver. Comme vous, chers collègues du groupe La France insoumise, nous sommes mobilisés sur ces sujets. Nous pensons que la loi peut évoluer afin de permettre à ceux qui sentent que leur mort est imminente de choisir, notamment leur façon de mourir, sans souffrir et dans la dignité. Il y va de la liberté de tout un chacun de disposer de son propre corps, tout en garantissant une décision du patient éclairée et encadrée et en préservant la liberté de conscience du personnel médical. Mes chers collègues, le sujet est suffisamment grave pour mériter une réflexion plus longue et plus app...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...à vous tous qui siégez sur ces bancs, de la coucher sur papier, je puis vous assurer que j'obtiendrais autant de définitions différentes qu'il se trouve de députés dans cet hémicycle, car une telle définition est personnelle. Personne ne peut définir la fin de vie digne à la place de quelqu'un d'autre. C'est pourquoi il faut accepter qu'elle signifie pour certains l'euthanasie et pour d'autres la mort naturelle.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

...être bien naïf pour croire que c'est la liberté qui sous-tend ce texte. Votre proposition de loi sur le suicide assisté participe d'un profond matérialisme. Dans la vision qui guide votre projet, les personnes en souffrance dans notre société, notamment les personnes les plus âgées, ne trouvant plus d'utilité sociale, ne pouvant plus produire, devraient pouvoir être écartées de la société par la mort. Cela est encore plus grave lorsque ce sentiment est imposé par la société elle-même. « Je ne connaissais que des pauvres, c'est-à-dire des gens dont la mort n'intéresse personne », écrivait Céline. Nous y sommes.