Publié le 8 février 2019 par : Mme de La Raudière, Mme Auconie, M. Bournazel, M. Christophe, M. Demilly, Mme Descamps, M. Lagarde, M. Ledoux, Mme Magnier, M. Morel-À-L'Huissier, M. Naegelen, Mme Sage, Mme Sanquer, M. Zumkeller.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
Cet amendement est destiné à attirer l'attention du gouvernement sur la situation de nombreux élèves souffrant de troubles « dys », de précocité, de burn-out scolaire et qui ne trouvent pas leur place au sein de l'école..
En France, on estime que 8 à 10 % de la population présente des troubles « dys », c'est-à-dire des troubles cognitifs entraînant des difficultés d'apprentissage, sans déficience intellectuelle. Ce peut être des troubles dans l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, de l'orthographe, du calcul, de l'attention, de l'organisation…Cela correspond en moyenne à deux enfants par classe.
D'autres enfants rencontrent également des difficultés durables à l'école de par leur précocité, ou bien à l'occasion d'une phobie scolaire ou d'un burn-out.
Aujourd'hui, ces enfants ne trouvent pas leur place dans un système scolaire « classique », d'où ils sont trop souvent rejetés, et en ressortent détruits.
L'inclusion de ces enfants au sein d'une classe est complexe. Les difficultés sont souvent perçues et moquées par leurs camarades, surtout au moment de l'adolescence, ce qui rajoute des difficultés sociales et morales aux problèmes d'apprentissages. Par ailleurs, cela demande aux professeurs d'adapter leur pédagogie au cas par cas, notamment en fonction des recommandations des plans d'accompagnements qui sont généralement établis pour ces élèves. Enfin, le recours à une auxiliaire de vie scolaire est souvent requis, ce qui stigmatise encore davantage l'élève, et a un coût important pour la société et pour les parents.
Trop souvent, les parents se trouvent démunis, avec pour seules solutions le recours à des établissements hors contrat ou à une scolarisation à domicile. Cela n'est pas acceptable.
Certes, la circulaire du 21 août 2015 prévoit l'accueil des enfants dont les troubles sont reconnus comme un handicap et faisant l'objet d'un PPS, au sein de classe ULIS.
Mais ces classes n'accueillent pas les enfants qui se sont vus refuser une reconnaissance de handicap (et l'on sait qu'en matière de reconnaissance de handicap, il existe de nombreuses disparités sur ce sujet d'un département à l'autre).
De plus, tous les enfants souffrants de difficultés d'apprentissage durables sans déficience intellectuelle ne sont pas reconnus en situation de handicap.
Enfin, la circulaire du 21 août 2015 n'étant pas contraignante, il n'existe pas suffisamment de structures adaptées.
Aussi, l'objectif de cet amendement est d'expérimenter des classes intermédiaires spécifiques pour ces élèves, qui rencontrent des difficultés d'apprentissage (reconnues ou non comme handicap par la MPDH), et qui ont besoin d'un pédagogie plus personnalisée, d'aménagements, tout en ayant les capacités intellectuelles de suivre le programme scolaire classique.
L'intérêt de ce type de structure est d'éviter la stigmatisation au sein d'une classe, de permettre aux professeurs d'adapter plus efficacement leur pédagogie. Cela permettra à ces enfants de reprendre confiance en eux, de continuer à suivre le programme scolaire de leur niveau de classe, et faire le choix de leur orientation sans la subir.
Des exemples existent. Certains établissements privés ont mis en place ce dispositif et obtiennent des résultats particulièrement encourageants. Ils « sauvent » littéralement des enfants qui auraient été détruits dans un système classique. Malheureusement, ces exemples sont trop peu nombreux, et principalement, voire uniquement, dans des grandes métropoles.
Notre République a le devoir d'aider ces enfants à s'insérer dans notre système éducatif.
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