Publié le 20 octobre 2019 par : Mme Firmin Le Bodo, Mme Auconie, M. Becht, M. Benoit, M. Bournazel, M. Guy Bricout, M. Brindeau, M. Christophe, M. Dunoyer, M. Gomès, M. Meyer Habib, M. Herth, M. Ledoux, Mme Lemoine, Mme Magnier, M. Morel-À-L'Huissier, M. Naegelen, Mme Sage, Mme Sanquer, M. Son-Forget, M. Vercamer, M. Villiers, M. Warsmann, M. Zumkeller.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 a modifié les conditions de remboursement des médicaments princeps pour lesquels une offre de médicaments génériques est disponible. A partir du 1er janvier 2020, ceux-ci seront remboursés sur la base du prix du médicament générique du même groupe du répertoire auquel ils appartiennent.
Si cette mesure répond à un objectif louable de réduction des dépenses de l’assurance maladie, elle crée les conditions d’une aggravation du nombre de ruptures de stocks des médicaments tout en ayant paradoxalement un effet négatif sur les comptes sociaux.
En effet, en accélérant le mouvement naturel d’alignement du prix des princeps sur celui de leurs génériques, l’offre de médicaments princeps va prioritairement être orientée vers les pays européens où les niveaux de prix sont plus élevés. A terme, cet alignement des prix entraînera la baisse des ventes de génériques, voire leur éviction du marché. L’Autorité de la Concurrence, dans son rapport sectoriel intitulé « Comment dynamiser la concurrence dans le secteur de la distribution du médicament en ville ? » faisait, en 2013, le constat de la situation dominante du princeps à l’issue de la période de protection brevetaire, cette situation résultant de l’habitude prise par les patients de se procurer, en priorité, la spécialité de référence.
L’Autorité estime également qu’ « un prix unique pour les princeps et génériques relevant d’un même groupe, entraînerait à terme une réduction de la concurrence au sein du répertoire des génériques et, par conséquent, une augmentation des prix de médicaments dont le brevet serait par ailleurs tombé depuis longtemps dans le domaine public ».
L’éviction du générique qui en résultera placera le laboratoire princeps en situation de monopole et, par conséquent, dans un rapport de force dans la négociation des prix. Les comptes de l’assurance maladie s’en verront lourdement affectés, tandis que la restriction de l’offre générique conduira à la multiplication des difficultés d’approvisionnement en médicaments, au préjudice des patients.
Ces fluctuations du marché sont déjà une réalité. Le dispositif de l’article 66 risque de les amplifier dans des mesures dangereuses pour les comptes sociaux et pour l’approvisionnement en médicaments. Il pourrait donc réduire à néant tous les efforts entrepris pour faire du médicament générique une alternative efficace, sûre et économe des deniers publics.
Pour préserver une concurrence entre médicaments princeps et génériques bénéfique aux comptes sociaux, aux assurés et à l’accès aux soins, le présent amendement supprime donc le dispositif de remboursement du prix du princeps sur la base du prix du générique introduit par l’article 66 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019.
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