Publié le 24 mars 2021 par : M. François-Michel Lambert, M. Acquaviva, M. Brial, M. Castellani, M. Clément, M. Colombani, M. Charles de Courson, Mme De Temmerman, Mme Dubié, Mme Frédérique Dumas, M. Falorni, M. Lassalle, M. Molac, M. Nadot, M. Pancher, Mme Pinel, M. Simian, Mme Wonner.
Au plus tard le 31 décembre 2022, le Gouvernement remet un rapport sur l’opportunité de créer un « compte CO2 individuel » afin d’inciter les Français à des comportements vertueux par la baisse de leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
Ce rapport s’attachera à préciser les contours de ce compte CO2, registre individuel dédié au dépôt de titres CO2 émis par une structure privée au profit de toute personne physique.
Le titre CO2 est un bien meuble dont le rapport déterminera l’équivalence d’unité de réduction des émissions. Il est émis par une entreprise agréée en contrepartie des réductions d’émissions effectuées par la personne physique ou morale qui sollicite un titre CO2, dans des conditions à définir par le rapport.
Le rapport déterminera des taux de conversion de ces titres CO2 en euros, notamment à partir de la valeur de la contribution climat énergie, fixée par la loi de finances annuelle.
Les carences fautives de l’Etat en matière de lutte contre le changement climatique, caractérisées par le jugement du Tribunal Administratif de Paris prononcé le 3 février 2021, mettent en évidence l’insuffisance d’efficacité des politiques publiques actuelles.
En remplaçant les aides publiques qu’il attribue aujourd’hui au vu d’évaluations ex-ante de réductions d’émissions de CO2 par un soutien à des réductions d’émissions de CO2 mesurées ex-post, non sujettes à l’effet rebond, l’Etat renforcera l’efficacité climatique de son action, et il réduira la dépense publique, estimée par la Cour des Comptes à 19.8 milliards d’euros par an.
L’absence d’incitation des ménages et des entreprises à s’impliquer dans la réduction des émissions climatiques et le manque d’un récit collectif sur le climat empêchent l’acceptation sociale des dispositifs fondés sur le seul signal-prix fiscal ou sur la mise en place de réglementations perçues comme « punitives » (limitation de vitesse sur les routes).
L’article proposé participe à la construction d’une narration commune sur l’enjeu climatique en offrant à tous les agents économiques, qu’ils soient ou non assujettis à l’impôt, une contrepartie incitative et positive aux réductions d’émissions qu’ils auront réalisées: le climat n’est plus cantonné au seul rôle de financement des allègements fiscaux.
Une partie de la dépense prévue par cet amendement pourra être financée auprès de la Commission Européenne, dans le cadre de son programme « European Green Deal ». La Banque Centrale Européenne pourra également y contribuer, dans le cadre d’un programme de rachat « d’actifs verts », les titres CO2 permettant le fléchage des investissements vers des équipements non émetteurs de CO2. Un soutien de la BCE pourra également être mis en œuvre, dans le cadre de son programme « euro digital », les titres CO2 étant une nouvelle forme digitale « verte » de l’euro.
Amendement proposé par Compte CO2.
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