Interventions sur "avortement"

390 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

...ce seraient quarante-huit heures de trop. Je tiens par ailleurs à dissiper un fantasme que semble nourrir la proposition de loi : à vous entendre, si nous garantissions un meilleur accès à l'IVG, nous verrions des hordes de femmes se précipiter pour avorter – comme si, dans nos parcours de vie, nous n'avions qu'une idée en tête, tester l'IVG ! Au risque de vous surprendre, le passage par la case avortement n'est jamais prévu, quels que soient nos parcours de vie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

En revanche, une chose est sûre : nous attendons que la société respecte notre choix. Décider d'avorter n'est pas une partie de plaisir. Ce n'est pas anodin. Cessez de vouloir qualifier le choix des femmes à leur place, et de croire que, si le droit à l'avortement est davantage garanti et effectif, les femmes vont y recourir massivement. C'est méconnaître complètement le parcours de vie des femmes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Nos points de vue peuvent évidemment diverger, mais la disposition prévue par la proposition de loi me paraît gravement attentatoire à la liberté de la femme, laquelle court un risque de précipitation, puisque, en l'absence de délai de réflexion, l'avortement se pratiquera dans la foulée de l'entretien préalable. Depuis quelques années, la plupart des soutiens institutionnels qui intervenaient dans le processus d'IVG ont été supprimés. Je pense notamment aux entretiens préalables et aux délais de réflexion : ces derniers ont déjà été réduits, et vous voudriez aller jusqu'au bout en les supprimant. Certains, dans l'hémicycle, ont manifestement la volo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Ce n'est pas un temps de réflexion de quarante-huit heures qui fera dépasser aux femmes le délai légal d'avortement. Nous pouvons parfaitement le maintenir, d'autant qu'il ne s'applique pas à toutes, mais aux mineures et à celles qui ont eu un entretien préalable. Il peut les protéger, en leur permettant d'être accompagnées et de mener une réflexion en couple, en famille ou entre amis ; dans certains cas, cela peut leur permettre de convaincre un conjoint ou un compagnon quelque peu récalcitrant, quelle que so...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Gouffier-Cha :

...ait peut-être différent quelques mois plus tard, qui s'impose sur le moment. Certaines ont parfois même le sentiment d'être hors la loi, alors même que la loi n'édicte pas ce qui est bien ou mal, mais pose des limites résultant d'un consensus qui tient à des circonstances de temps et de lieu particulières, bref, aux mœurs. Ces circonstances sont amenées à évoluer, et c'est ce que nous faisons. L'avortement ne doit pas être une concession faite par le corps médical aux femmes ; c'est un droit fondamental, la libre disposition de son corps et le choix de ce que chacune souhaite pour son avenir. Cessons de voir l'avortement comme un échec, voyons-le comme une solution.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Et ce n'est pas le seul : d'un côté, on nous dit que l'avortement est un droit qui fait consensus, qui devrait même être érigé en principe fondamental de notre société ; d'un autre côté, pour le faire appliquer, il serait devenu nécessaire de réduire comme peau de chagrin la clause de conscience du personnel médical. Là encore, quel paradoxe ! Peut-être est-ce parce que des voix de médecins de plus en plus nombreuses s'élèvent pour parler de leur malaise grand...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Cet article était attendu depuis de nombreuses années par les mouvements féministes qui se battent pour le droit à l'avortement. C'est un progrès. Un consensus s'est fait au moment du vote de la loi Veil ; mais c'était dans un contexte de grande tension, et il est aujourd'hui daté. On défrichait la législation pour avancer vers un droit ; on y voit beaucoup plus clair aujourd'hui. Nous avons toutes et tous conscience que cette clause est utilisée au détriment de certaines femmes, qui voudraient avorter et se trouvent emp...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

Le groupe Agir ensemble fonctionnant selon le principe de la liberté de vote, je m'exprime ici en mon nom personnel. Cet article permettra de rendre plus effectif le droit à l'avortement. Il y a encore des médecins qui utilisent cette double clause de conscience, comme nous l'appelons, pour refuser une IVG, alors qu'ils n'en avaient pas nécessairement besoin. Je ne sais pas quels arguments nouveaux nous pouvons utiliser pour convaincre ceux qui pensent que nous retirons des droits aux médecins. Mais je voudrais rappeler que la clause de conscience générale existe, et permet déjà...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

C'est un honneur de défendre une nouvelle fois devant vous, en ma qualité de rapporteure, l'accès des femmes à l'interruption volontaire de grossesse. L'avortement n'est pas une exception, une erreur de parcours ou un échec ; c'est une solution pour toutes les femmes qui souhaitent mettre fin à une grossesse. Depuis 1974, dans cet hémicycle, où résonnent encore les mots de Simone Veil, nos prédécesseurs ont fait avancer ce droit et, ce faisant, ont permis à notre société de dépasser l'époque d'avant 1975. Pourtant lointaine, qu'elle semble proche, cette ép...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

.... Ce sera une avancée majeure pour les femmes qui souhaitent avorter, ainsi qu'une véritable reconnaissance de l'investissement et des compétences des sages-femmes, qui exercent une profession médicale à part entière. Il faut aussi que les mentalités évoluent et que l'on cesse de considérer l'IVG comme un acte médical à part. Cessons d'infantiliser et de stigmatiser les femmes qui recourent à un avortement,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...is en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » C'est dans cette optique que je vous invite, mes chers collègues, à adopter ma proposition de loi, tout comme j'invite le Gouvernement à la soutenir sans ambiguïté. J'ai cependant entendu la position de sagesse du Gouvernement, qui laisse planer le doute quant à sa volonté d'améliorer le droit à l'avortement : comment interprétez-vous cet avis, monsieur le ministre, vous qui défendiez, il y a encore peu de temps, l'allongement des délais ? De plus, vous êtes membre d'un gouvernement qui a fait de l'égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de son quinquennat. Vous le savez, nous avons besoin de votre soutien plein et entier pour que la navette se poursuive en vue d'une adoption définitiv...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Quelle aventure législative que celle de cette proposition de loi ! Il y a plus d'un an, le 8 octobre 2020, notre assemblée a adopté, en première lecture, ce texte visant à renforcer le droit à l'avortement, inscrit à l'initiative de notre collègue Albane Gaillot lors de la journée réservée au groupe Écologie démocratie solidarité. Rejetée par le Sénat en janvier 2021, cette proposition de loi a ensuite été inscrite, dès le mois de février dernier, en deuxième lecture, à l'ordre du jour de la journée réservée du groupe Socialistes et apparentés. Après son adoption en commission, nous avions malheur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...is légitime. Pourquoi ? Parce qu'une intuition naît chez tout un chacun, issue de son expérience de vie, d'un questionnement inquiet sur ses origines et sur son devenir. Je ferai deux remarques préalables, à titre de précaution, sur la façon dont il convient d'écouter mon propos. Tout d'abord, je pourrais parler à la place des femmes, sans jamais avoir pu ressentir ce qu'une femme, ayant vécu un avortement volontaire, partiellement volontaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...emeure trop souvent attaché à des notions qui font trop souvent écho à nos histoires personnelles, à nos croyances ou au domaine de l'émotion, comme les fameux concepts de « projet parental » ou de « déconstruction sociologique du réel biologique ». En 2001, le délai a été rallongé de dix à douze semaines. La raison invoquée était qu'entre 3 000 et 5 000 femmes ne pouvaient pas avoir recours à l'avortement dans les délais impartis. Vingt ans plus tard, vous faites le même constat, l'ordre de grandeur étant resté similaire alors même que le contexte, lui, ne l'est pas. La majorité propose ainsi, dans l'agenda parlementaire, le retour de la proposition de loi visant à allonger le délai d'interruption volontaire de grossesse de douze à quatorze semaines. Je doute qu'un allongement du délai éradique la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Mais aujourd'hui, une telle limite pourrait être battue en brèche. Pour vous donner mon avis personnel, j'accepte la loi Veil en l'état, comme beaucoup d'entre vous : compromis prudent, elle a prouvé son bien-fondé en sauvant des femmes tout en empêchant des excès en matière de recours à l'avortement. Dans l'absolu, à quel stade plaçons-nous la limite acceptable à l'interruption d'une vie humaine en devenir ? Ici, il est question du fœtus ou de l'embryon, mais pour d'autres, la limite peut être bien antérieure ; certains la situent par exemple lors de la rencontre des gamètes. Pourquoi pas ? Elle pourrait même être fixée, sur le plan philosophique, au niveau de l'intention même de faire un en...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Pour terminer, permettez-moi de prendre encore un peu de champ. Finalement, ce qui perturbe certains d'entre nous dans cet allongement du délai légal d'avortement, c'est le fait qu'il rende encore plus facile d'arrêter de faire des enfants. On le voit bien, les sociétés occidentales évoluent toutes vers une forme d'« eusocialité », pour reprendre le terme du sociobiologiste Edward O. Wilson. On pourrait en parler durant de longues minutes ; je vous renvoie donc à ses ouvrages. Mais ce modèle social – cette hypothèse sociale – qui caractérise les sociétés d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

J'espère, chers collègues, que nous aurons l'occasion de débattre et notamment – je vous le demande – que vous tempérerez votre ambition, sans doute motivée par des raisons médicales liées à la réalité du terrain – je le conçois – mais qui, pour éviter des dérives bioéthiques considérables déjà existantes ailleurs, que ce soit la sélection liée au sexe ou l'avortement à n'importe quel stade de grossesse, aurait pu être formulée différemment, en particulier pour ce qui est du délai accordé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Leseul :

Le droit à l'avortement, chers collègues, est un droit fondamental qui a révolutionné mais également protégé la vie de nombreuses femmes depuis son introduction en 1975. Des approfondissements et des améliorations de cette loi libératrice ont été régulièrement proposés ; et c'est sur une base tout aussi régulière que des motions de rejet passéistes et conservatrices ont été déposées, pour tenter de repousser l'adoption ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

...ient pas fait à le consulter. Refuser l'adoption de la proposition de loi, c'est nier le parcours du combattant qu'affrontent des femmes pour jouir d'un droit qu'elles ont pourtant acquis il y a quarante-cinq ans ; c'est nier leurs difficultés d'accès à un médecin ou à une sage-femme sur notre territoire ; c'est nier les obstacles matériels et psychologiques qui entravent leur accès au droit à l'avortement ; c'est nier, enfin, que de trop nombreuses d'entre elles se rendent dans des pays voisins pour exercer ce droit. Chers collègues, il est temps d'avancer ! Rejetons la motion de rejet préalable et adoptons la proposition de loi !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Castaner :

Souvenons-nous qu'il y a quarante-sept ans et quelques jours – plusieurs d'entre vous l'ont rappelé –, Simone Veil montait à cette tribune pour défendre le droit à l'avortement. Personne ici ne peut prétendre être Simone Veil, mais vous avez fait la démonstration, monsieur Son-Forget, que vous étiez représentatif des hommes qui composaient alors l'Assemblée nationale et qui ont calomnié la ministre, elle et toutes les femmes qu'elles défendaient dans son combat.