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...vous avez été chargé en 2016, à la demande de Santé publique France et de la direction générale de la santé (DGS), de la rédaction d'un rapport sur les stocks d'antiviraux en cas de pandémie grippale. Ce rapport, élaboré avec le concours d'un groupe d'experts, a abordé également la question des autres moyens de protection nécessaires pour se préparer à une épidémie, en particulier la question des masques. Les besoins sont évalués dans le rapport à 1 milliard de masques chirurgicaux. Cette donnée a souvent été évoquée dans le contexte de pénurie que nous avons connu au début de la crise sanitaire et de la difficulté, tout à fait inédite, à se procurer des masques sur le marché international. Avant de vous entendre, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des as...
... que, dans nombre d'établissements, on compte désormais 70 % de cas positifs et que c'était peut-être déjà le cas en avril : si tel avait été le cas, et si vous l'aviez su, comment auriez-vous fait pour isoler deux tiers des résidents, sans compter les personnels ? Une doctrine de 2013 impose aux employeurs de disposer d'un stock dit « stratégique » d'équipements de protection, en particulier de masques, pour les cas d'épidémies d'infections graves. Vous avez évoqué les réquisitions, mais la doctrine de 2013 prescrivait un stock suffisant pour plusieurs semaines. Aviez-vous connaissance de cette doctrine ? Puisque les départements sont en charge de l'action médico-sociale, aviez-vous eu, en amont, des réunions avec les départements à propos de la constitution et de la prise en charge de stocks ...
Vous précisiez que les masques étaient réservés aux foyers ou aux personnes malades, mais vous avez dit dans la presse que des éléments de compréhension nouveaux étaient apparus au fil des semaines et des études. Selon vous, au début de la crise pandémique, était-il nécessaire de pouvoir approvisionner tout le monde – c'est-à-dire la population générale, parce que, s'agissant des soignants, j'exclus de la discussion la doctri...
Si je comprends bien votre dernière réponse, au vu de l'évolution de la maladie, qui n'est pas une grippe, il faudrait plus d'1 milliard de masques ?
Au mois de mai, dans une interview à la revue Actualités sociales hebdomadaires, vous dites : « Si Olivier Véran n'avait pas pris des mesures concernant les gestes barrières, les masques et les filières gériatriques, nous aurions eu beaucoup plus de décès. Mais on peut quand même se demander si nous n'en aurions pas eu moins si toutes ces mesures avaient été mises en place dès le 15 février. Nous avons pris du retard. » Cette phrase est lourde de sens : vous considérez donc que le retard a coûté des vies ?
On a beaucoup parlé des masques, mais peu de l'évolution des stocks stratégiques d'antibiotiques et d'antiviraux. Entre 2015 et 2019, on constate une diminution importante du volume des stocks. En 2017, année de la publication de votre étude, la baisse est moins nette, puisqu'elle avait déjà été forte. On est passé de 303 millions d'unités d'antiviraux en 2015 à un peu plus de 51 millions en 2019. La chute du nombre d'antibiot...
Je sais, par mes responsabilités départementales que, fin février, le département des Alpes-Maritimes se proposait de fournir aux EHPAD des masques FFP2 dont il disposait dans ses stocks, mais ils ont été réquisitionnés. Combien d'établissements ont été réquisitionnés ? Des EHPAD ont-ils dû donner des masques FFP2 aux hôpitaux ?
En 2011, déjà dans la sphère scientifique de l'infectiologie, vous avez connu le plan pandémie qui a permis de constituer un stock de 1,6 milliard de masques, de millions de doses de Tamiflu et d'antibiotiques et de plus de 6 000 respirateurs. Ce stock s'est effondré au fil des années. En 2016, par votre rapport, qui confirmait les besoins, vous avez éclairé la société scientifique, politique et ministérielle sur les manques. Êtes-vous allé à l'EPRUS, à Vitry-le-François, où sont stockés ces produits et matériels médicaux, pour constater la déliquesc...
Existe-t-il une controverse entre médecins, et éventuellement entre responsables des autorités sanitaires, à propos de l'utilité des masques en cas de pandémie grippale, de nature à justifier l'absence du renouvellement des stocks que vous avez préconisé ? Avez-vous le sentiment que la doctrine d'utilisation des masques a été commandée par l'état des stocks ?
Je vous prie d'abord de témoigner tout notre soutien aux personnels des EHPAD. J'ai constaté un double retard, d'abord sur les masques. Lors d'une séance de questions au Gouvernement, le 3 mars, on m'a répondu qu'il ne restait que 110 millions de masques dans le stock national. Des commandes ont été faites, mais les livraisons sont arrivées tardivement, à partir de fin mars, début avril. Il faut dire qu'à l'époque, l'utilité du masque n'était pas prouvée, d'après le directeur général de la santé… Le second retard concerne le d...
Que pensez-vous du modèle de l'EHPAD, de son personnel, de son encadrement et de son architecture ? Une crise comme celle que nous connaissons doit servir à tirer des conclusions et à se projeter dans l'avenir. Je considère que ce modèle est devenu obsolète et que la crise l'a fait bien sentir. Quelles mesures avez-vous pris pour éviter un nouveau retard en matière de livraison de masques ? J'ai l'impression que vous attendez tout de l'État, alors que vous représentez un secteur qui a l'habitude de s'organiser par lui-même. Avez-vous constitué des stocks de masques ? Mettez-vous tout en œuvre pour éviter de nouveaux retards en cas de deuxième vague ? Les études sur le retentissement de la crise dans les EHPAD confirment que les conseils départementaux ont été particulièrement ab...
Vous avez évoqué le besoin d'un stock minimal d'1 milliard de masques, évaluation déjà en vigueur en 2012, mais le chiffrage peut varier en fonction de l'émergence d'un vaccin ou d'un traitement. Je suis surpris et déçu qu'au pays de Pasteur, on ait presque plus peur des vaccins que des pathologies. Les polémiques médicales intervenues au début de la crise ont pu aggraver la perte de confiance de la population, y compris vis-à-vis de la science et des médecins. Il...
J'ai apprécié votre discours. On entend rarement un professeur reconnaître qu'il s'est trompé. En outre, votre jugement sur l'hydroxychloroquine est clair. Vous avez dit n'avoir pas eu accès aux bâtiments de l'EPRUS. J'insiste auprès de mes collègues président et rapporteur pour que nous nous y rendions. Alors qu'il y avait sur place un pharmacien en chef, plusieurs millions de masques s'y sont détériorés. Quand j'exerçais dans le privé, nous faisions chaque année un état des stocks, et tout ce qui était détérioré partait au rebut.
Nous partageons le constat que les EHPAD ont été les oubliés du début de crise en ce qui concerne les masques et les transferts à l'hôpital. Comment le décret du 28 mars, qui facilite l'usage du Rivotril injectable, a-t-il été perçu dans vos établissements ? Son usage a-t-il été augmenté et, si oui, dans quelle proportion ? Les familles ont rencontré des difficultés pour obtenir des informations sur l'état de leurs parents ou grands-parents dans les EHPAD. On avait l'impression d'un huis clos. C'était...
...ecteur médico-social. Étant moi-même infirmière libérale, c'est un secteur que je connais très bien. Mme Stéphanie Rist, qui a dû s'absenter, souhaitait vous interroger sur la prise en compte des difficultés à vivre le confinement pour les familles et pour les patients. La doctrine de 2013 prévoit que chaque employeur s'organise comme il veut pour protéger ses salariés. Vous estimez que seul le masque FFP2 est efficace face au covid-19, alors que la direction générale de la santé dit que le masque chirurgical, le lavage des mains et les gestes barrières sont suffisants. Dans ces conditions, on ne comprend pas ce qu'il vous paraît le plus important de stocker, ni ce que vous avez stocké et en quelle quantité. Vous estimez la dépense à 40 000 euros par an pour un EHPAD de cent personnes. À 15 ce...
...i cette doctrine pouvait concerner les employeurs, elle ne concernait pas les stocks stratégiques de l'État. Quelle est donc votre lecture de cette doctrine sur laquelle certaines personnes s'appuient pour dire que l'État n'avait plus à constituer de stocks stratégiques ? On constate, de fait, à partir de ce moment, comme le montrent les graphiques, une forte diminution des stocks stratégiques de masques, qu'il s'agisse des masques chirurgicaux ou FFP2 – ces derniers disparaissent même totalement –, mais aussi des antiviraux et des antibiotiques. Autrement dit, nos stocks stratégiques ont diminué très fortement durant la période dont vous avez la responsabilité. La nouvelle doctrine a-t-elle conduit à cette diminution ? Quel était le regard du secrétariat général de la défense et de la sécurité...
De même que M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous avons mis en œuvre le plan pandémie sans le savoir – et sans réactualisation, puisque nous en sommes restés à la version de 2011. La doctrine du 16 mai 2013 confie aux employeurs la responsabilité des stocks de masques, notamment des masques FFP2 pour les personnels soignants, afin de respecter le code du travail, d'assurer plus efficacement la distribution des masques et d'agir au plus près du terrain. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de contrôle pour accompagner cette transmission de responsabilité ? Pourquoi n'a-t-on pas vérifié que le principe de cette doctrine avait été compris et appliqué ? Y a-t-il eu des tra...
... a été marquée par la prolifération d'informations fallacieuses. Avant l'annonce des mesures de confinement, on a vu se propager des photos montrant des véhicules militaires prétendument déployés pour confiner Paris ; plusieurs semaines après, a circulé l'image d'une fausse carte de déconfinement sur une chaîne de télévision à une heure de grande écoute – sans parler des propos complotistes, anti-masques et anti-vaccins. Ces manipulations contribuent à exacerber la crise et à affaiblir la parole de l'État. Dans son rôle de préparation et de réponse aux crises, votre secrétariat général avait-il pris en compte la possibilité de manipulations ? Qu'est-ce qui était prévu pour lutter contre les tentatives de déstabilisation ? Des États ou des acteurs étrangers ont-ils contribué à la création et à l...
...nous n'avions jamais été confrontés à cette perspective. Il n'en demeure pas moins que nous y avons été conduits, ce qui laisse à penser que nous n'étions pas réellement prêts. Pourquoi n'avoir pas envisagé cette hypothèse qui s'est rapidement imposée dans les décisions politiques ? Au fil de la crise, nous avons eu le sentiment d'une immense difficulté dans la gestion de la commande publique de masques, dans la capacité de l'État à obtenir la livraison de ses commandes et d'une cacophonie entre les différents acteurs. Êtes-vous intervenue dans ce domaine ? Comment expliquez-vous cette gestion chaotique ? Les acteurs de santé sont-ils les mieux placés pour piloter une crise de cette ampleur ou mérite-t-elle un autre dispositif, comme vous l'avez vous-même suggéré ? Le conseil scientifique inst...
...est l'organe chargé d'analyser les risques et les menaces. Il est notamment responsable de la rédaction du plan de prévention et de lutte contre la pandémie grippale. Un grand nombre de nos concitoyens ont le sentiment d'un manque d'anticipation. Le risque sanitaire dû à un virus très différent de celui d'une pandémie grippale n'avait-il pas été envisagé ? Est-ce là l'origine du problème avec les masques et des difficultés liées aux opérateurs d'importance vitale, ou s'agit-il d'un retard de pilotage accentué par le millefeuille administratif ?