453 interventions trouvées.
Les composantes océanique et aéroportée de la dissuasion nucléaire doivent être en mesure de répondre à l'évolution du contexte stratégique et à l'émergence de nouvelles formes de menaces. Il importe d'adapter notre dissuasion nucléaire. Même si celle-ci est exclusivement défensive et suffisante, elle demeure au coeur de la protection et de l'indépendance de la France comme de la sécurité de nos alliés et de l'Europe. Aujourd'hui, il est fondamental de maintenir une parfaite cohérence entre l'ambition et les moyens. Le projet de loi...
Cet amendement de notre collègue Patrick Hetzel tend à souligner l'importance des outre-mer, et en particulier des terres australes et antarctiques françaises, les TAAF, ainsi que de leurs zones économiques exclusives. Absentes du projet de loi, celles-ci représentent pourtant un enjeu stratégique majeur, au moment où la piraterie et les trafics se développent. Nous avons modifié l'amendement à la suite de vos remarques en commission, monsieur le rapporteur, madame la ministre. J'espère qu'il recueillera maintenant l'assentiment de tous.
...a aussi l'assentiment du rapporteur et du Gouvernement, tant mieux ! Chacun pourra continuer de réfléchir à ce sujet, puisque notre assemblée vient de créer un groupe d'études, dont j'assure la co-présidence avec Mme de Sarnez, sur ces questions fondamentales de l'Arctique, de l'Antarctique et des terres australes et antarctiques françaises. Nous avons le sourire, pour le moment, mais les enjeux stratégiques liés au changement climatique et au fait que de nombreux États refusent de respecter leur parole à propos des terres arctiques nous mettent en première ligne : nous ne sommes pas au pôle Nord, mais là-bas, nous y sommes ! Notre mission est double, pour nous et pour l'humanité. Nous devons préserver notre patrimoine commun.
Nous en revenons aux contrats opérationnels de la Revue stratégique, lesquels font référence à trois théâtres simultanés. Vous n'avez pas cité la suite de l'alinéa 94 qui précise les motifs d'engagement : assumer les responsabilités de la France dans l'espace euro-méditerranéen ou en Afrique, respecter les accords de défense et de défense collective, et mettre en oeuvre les partenariats stratégiques, notamment avec l'Inde et l'Australie. J'émets donc un avis défa...
Vous n'avez pas répondu à la question sur les alliés occidentaux. Or, l'alinéa 94 évoque l'Inde, et il peut y avoir encore d'autres partenariats stratégiques. Pourquoi réduire nos alliés à nos seuls alliés occidentaux ? En outre, je ne saisis pas ce qu'apporte l'ajout de la mention « les plus capables ». Il est évident que l'interopérabilité ne peut fonctionner qu'avec les alliés les plus capables.
L'omniprésence du concept d'Occident dans la réflexion géostratégique est un grave problème. Elle empêche de réfléchir librement. Ce mot vise à rendre évidents des rapprochements et des alliances qui n'ont pourtant rien de nécessaire et qui ne devraient surtout pas être exclusifs. À cet égard, il est important de rappeler que la France n'est pas une nation occidentale : elle est présente sur les cinq continents ; ses citoyens ont toutes les couleurs et toutes les c...
Non, il est question des alliés les plus capables. Nous citions le partenariat stratégique avec l'Inde il y a quelques instants. Dans quelques années, si l'Inde dispose de capacités discriminantes, c'est avec plaisir que nous ferons de l'interopérabilité.
Je vous rassure, madame la ministre : je parlais bien de surinvestissement stratégique et tactique dans le domaine technologique plutôt que de surinvestissement budgétaire. Si nous nous situons dans la course aux armements, c'est le second qui nous guette – c'est ainsi que les Américains sont venus à bout de l'URSS, point n'est besoin de le rappeler. Mais revenons-en au programme SCORPION. Il n'est pas un atout parce qu'aujourd'hui, il n'est pas là ! Il n'est pas là parce que nous...
Avec cet amendement, nous touchons une question sensible. L'alinéa 103 dispose en effet que nos armées « doivent ainsi être capables d'assurer les postures permanentes de dissuasion, de sûreté et de protection du territoire national, de renseignement stratégique, de cyberdéfense, ainsi que de conduire des opérations de stabilisation, de contre-terrorisme ou de contre-insurrection (…) » Nous sommes en total désaccord avec le fait que nos armées soient engagées dans quelque opération de contre-insurrection que ce soit. C'est là une question fondamentale qui touche l'article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui, je l'espère, nous ra...
... notamment grâce au rattachement, à l'initiative de Laurent Fabius, des services du commerce extérieur. Ainsi constate-t-on, en parcourant l'organigramme du Quai, qu'au sein de la Direction générale de la mondialisation, créée il y a moins de dix ans, se trouve désormais une Direction des entreprises, de l'économie internationale et du tourisme, qui abrite même une Mission de soutien aux secteurs stratégiques. Sans anticiper la question sur ce sujet que ne manquera pas de vous poser notre rapporteur Guillaume Kasbarian, il serait intéressant que vous nous indiquiez ce qui, selon votre ministère, relève de ces secteurs stratégiques. Le Quai est également copilote d'un opérateur de l'État, Business France, dont nous avons récemment entendu le directeur. Il serait également intéressant que vous nous di...
...ionale du ministère de la justice n'est pas toujours réalisée dans les délais qui conviendraient : elles commencent leur travail d'investigation sans que le ministère de la justice soit forcément immédiatement saisi. Seul le réseau diplomatique peut avoir l'information. Or, en France, la coordination entre votre ministère, celui de la justice – qui n'est pas le mieux placé pour apprécier l'enjeu stratégique d'une procédure anticorruption contre une entreprise française – et Bercy n'est pas suffisante pour déceler les premiers signes avant-coureurs de l'ouverture d'une procédure de ce genre. Nous avons donc intérêt à mieux la contrôler, avec un objectif un peu paradoxal. D'un côté, il nous faut accompagner l'entreprise française dans le cadre de la procédure des autorités américaines, lorsque cette p...
...ision conquérante et offensive de notre industrie, et rappelé qu'il est important que nos industries exportent et qu'elles soient attractives aux yeux des investisseurs français et étrangers, à plus forte raison dans une époque où les tentations protectionnistes sont grandes, en Europe ou ailleurs. J'interroge régulièrement les personnes que nous auditionnons sur leur définition d'une entreprise stratégique : avant de savoir comment on protège nos fleurons industriels, il est bon de savoir quels types d'entreprise on souhaite protéger. Mais existe-t-il une réponse européenne à cette question ? Les différents États européens n'ont-ils pas des divergences sur l'appréciation de ce qui est stratégique pour chacun, et peut-on dès lors s'accorder sur un socle commun d'intérêts stratégiques partagés au niv...
Monsieur le ministre, quelle serait votre réaction si, alors que vous êtes en train de négocier un grand contrat avec un de nos partenaires étrangers, l'une des entreprises de ce pays manifestait sa volonté de racheter l'un de nos actifs stratégiques au sens du décret Montebourg – je pense notamment aux fabricants de microprocesseurs ou à toute la cyber infrastructure ?
...ous avez dit sur la nécessité de parvenir au bon équilibre entre attractivité et protection, entre ouverture et défense de notre économie mais aussi de notre souveraineté. Ma question a trait à la filière hydroélectrique française, qu'il s'agisse de la fabrication des turbines – aujourd'hui par GE-Alstom – de la production d'électricité et des barrages hydroélectriques. Or ceux-ci jouent un rôle stratégique dans la réussite de la transition énergétique comme dans la gestion de la ressource en eau et ses différents usages. Quel regard portez-vous sur l'éventuelle ouverture à la concurrence de ce secteur ? Souhaite-t-on véritablement protéger ce fleuron stratégique ? Pose-t-on les bonnes questions avant qu'il ne soit trop tard pour préserver cette filière ? Vous avez parlé de réciprocité, mais qu'en ...
...lique de porter progressivement le budget de défense à 2 % du produit intérieur brut sera tenu. Cette remontée en puissance permettra de renforcer un outil de défense aujourd'hui très sollicité. Le général de Gaulle disait : « Les grands pays le sont pour l'avoir voulu. » Le présent projet de loi est, pour nous, la traduction de cette volonté. Nous devons nous préparer à faire face à un contexte stratégique instable et incertain. C'est ce que fait ce texte : il tire les conclusions de la revue stratégique et donne à nos armées les moyens de répondre aux menaces existantes et à venir. En appui de cette volonté, notre groupe souhaite préciser la doctrine de la France en mentionnant les stratégies « intégrales » de certaines puissances, qui constituent un véritable changement de paradigme : la guerre n...
...stre, madame la secrétaire d'État, monsieur le président et rapporteur de la commission, madame et messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, en France, la politique étrangère instaurée à l'aube de la Ve République, axée sur les notions d'indépendance, de grandeur et d'universalité des valeurs, a conduit notre pays à un engagement militaire fort. Aujourd'hui comme hier, l'autonomie stratégique de la France, objectif maintes fois rappelé dans la revue stratégique de 2017, est liée à notre capacité et à notre volonté d'en payer le prix. L'autonomie budgétaire de la défense conditionne donc l'autonomie stratégique de la France. Telle est l'équation de notre souveraineté nationale. Aussi, le groupe UDI, Agir et indépendants ne peut qu'accueillir favorablement ce projet de loi de programma...
...à tout. » Ces propos de Victor Hugo, au congrès de la paix de 1849 me reviennent à l'esprit en ce début de discussion. Il ajoutait : « Sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez [… ] dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne. » C'était il y a 170 ans. Oui, il est urgent de travailler à l'avènement d'une véritable culture stratégique européenne. La France a toujours joué un rôle majeur dans cette construction et se doit de poursuivre son engagement en faveur des coopérations et des mutualisations, en vue de provoquer des effets d'entraînement sur nos partenaires européens. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons éviter les décrochages technologiques face aux grands de ce monde qui investissent des montants records dans leurs ...
...ire en soi n'aura rien changé. Pour se plier aux injonctions de l'OTAN etou disposer d'un élément de communication facile, la décision a vite été prise. Pourtant, nous n'arrêterons pas de le répéter : la doctrine devrait être première et les moyens définis en fonction d'elle, et non l'inverse. Le Président de la République a réglé la question de la dissuasion nucléaire dès la préface de la revue stratégique de sécurité et de défense. Il a tranché seul en faveur du renouvellement des deux composantes, aérienne et océanique. Dorénavant, ce sera comme auparavant. En l'occurrence, reconduire le statu quo représente une dépense de 25 milliards, voire, d'après certains, de 37 milliards. Voici pourquoi la hausse budgétaire revendiquée n'aura pas lieu. Une telle décision nous engage pour au moins soixante ...
...rvent les gros industriels plutôt que l'intérêt du pays. On privilégie un équipement interconnecté extrêmement cher, aux coûts de maintenance exorbitants et dont l'utilité n'est même pas avérée. En effet, à mesure que croît la complexité technologique,croît également la vulnérabilité. Des avantages tactiques qu'elle donne, la technologie ne garantit pas pour autant qu'ils se mueront en avantages stratégiques décisifs. Dans les conflits asymétriques où nous sommes engagés, nos ennemis se battent, si je puis dire, avec des armes « de haute technologie de fortune ». Ils sont bien conscients de livrer une guerre économique. Nous devrions nous aussi en avoir conscience et pouvoir le dire à nos concitoyens sans les prendre pour des enfants. Si certaines puissances veulent s'engager dans la voie de la cour...
Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le président de la commission de la défense, madame, messieurs les rapporteurs pour avis, chers collègues, la loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025 intervient dans un contexte de montée des tensions internationales mises en exergue depuis le Livre blanc de la défense de 2013 et la revue stratégique de 2017. Ces tensions se concentrent de plus en plus au Moyen-Orient, et particulièrement sur le territoire syrien, où l'on voit l'Iran faire face à Israël. De leur côté, les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite attaquent le Yémen, donnant naissance, avec des armes françaises, à la pire crise humanitaire actuelle.