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...utés non inscrits que quelques secondes de temps de parole – ainsi va la vie démocratique dans l'hémicycle. L'amendement vise à imposer la neutralité religieuse dans les établissements publics de l'enseignement supérieur. En effet, il est bien évident que si nous sommes favorables à l'interdiction du port du voile islamique dans l'espace public, nous le sommes plus encore lorsqu'il s'agit de nos universités. Cet étendard politique funeste, ce symbole de soumission, n'a pas sa place en ces lieux de savoir et d'émancipation que sont nos universités.
...nt les lieux et situations d'enseignement et de recherche dans les établissements publics d'enseignement supérieur. En visant particulièrement les vêtements incarnant une forme de prosélytisme, mon amendement tend à défendre et soutenir très clairement ma position – ainsi que j'en ai l'habitude, même si cela peut d'ailleurs m'être reproché : le voile n'a pas sa place dans les amphithéâtres de nos universités. Même si ce n'est pas l'argument principal, je voudrais tout d'abord citer à l'appui de ma position le résultat d'un sondage, selon lequel 78 % de nos concitoyens sont opposés au port du voile à l'université. Si je tiens à défendre cette position, c'est aussi et surtout en pensant aux femmes auxquelles on impose un vêtement symbole « d'asservissement » – pour reprendre le mot utilisé par M. le ...
...s relatifs au voile et, plus généralement, à la neutralité religieuse. Il me semble, madame Buffet, que c'est un débat légitime qui doit avoir lieu ici : non seulement il n'est pas indigne, mais il pose des questions importantes. J'espère donc que, sur ce sujet, nous sortirons des postures habituelles. Nous proposons, avec ces amendements, d'assurer la neutralité religieuse dans les espaces de l'université dédiés à l'enseignement. L'université est une matrice intellectuelle, aujourd'hui traversée par des mouvements puissants et destructeurs qui s'appellent le décolonialisme, le racialisme, l'indigénisme, l'intersectionnalité. Bref, nous avons affaire à une offensive idéologique, au nom de minorités qui s'estiment opprimées en raison de leur race, de leur religion ou de leur sexe. Il résulte de ce ...
...tre résistance, de la résistance de la France, à ce travail d'emprise. Face à la menace islamiste, notre état d'esprit collectif doit être à la « mobilisation générale », pour reprendre les termes de François Baroin. Ce dernier a soutenu la cause de la laïcité et de la neutralité religieuse au sein des établissements d'enseignement primaire et secondaire, qui s'est arrêtée en 2004 aux portes des universités. Il ne faut pas en rester là alors que ce débat a pris de l'ampleur, que les situations conflictuelles se sont multipliées, que le port du voile se développe jusqu'à devenir par endroits une norme sociale. Comment pouvons-nous accepter cela dans notre pays ? C'est pourquoi nous proposons que la neutralité religieuse soit étendue aux espaces d'enseignement universitaires.
Cet amendement se situe dans la lignée des précédents. Monsieur le ministre, vous savez pertinemment, car nous en avons débattu en commission spéciale, que votre texte omet totalement le sujet de l'université. Pourtant, comme l'ont rappelé mes collègues Annie Genevard et Éric Ciotti, celle-ci est progressivement devenue la proie du prosélytisme religieux et du communautarisme. Le rapport de François Baroin « Pour une nouvelle laïcité », remis en 2003, donc antérieur à la loi de 2004, ne préconisait pas d'interdire le port du foulard islamique à l'université. Force est de constater qu'aujourd'hui, la ...
Hier épargnés, les lieux d'enseignement que sont les universités françaises se trouvent désormais en butte au séparatisme et au prosélytisme. Censés assurer la diffusion de l'esprit des Lumières, et permettre aux femmes et aux hommes de s'émanciper de leur milieu social, de leurs origines, ces lieux sont aujourd'hui le théâtre de manifestations intolérables sous des formes nouvelles, portées par ceux que je considère comme des ennemis de la République. Des sy...
Ces amendements ont pour objet d'étendre à l'université l'interdiction des signes religieux ostensibles appliquée à l'école depuis la loi du 15 mars 2004. Cependant, cette dernière mesure constitue une exception à notre conception de la laïcité : elle se justifie par la spécificité de l'école et de ses usagers. Les élèves sont jeunes, ils sont en construction : l'absence d'affrontements entre religions, entre communautés, est indispensable pour que le...
Faut-il étendre cette interdiction à l'université ?
Je comprends que la situation au sein de cette dernière suscite le débat, mais elle diffère totalement de celle de l'école. À l'exception des surdoués, ceux qui la fréquentent sont majeurs ; grâce à leur scolarité, ils se trouvent à même, j'espère, de se forger des opinions. Ils étudient dans la diversité. L'université est un lieu où l'on échange et où l'on confronte des idées, toutes sortes d'idées. L'essentiel est qu'elles puissent toutes s'exprimer – je comprends donc vos réserves quand vous évoquez certaines situations. Chacun doit pouvoir faire part de son opinion. Si l'université ne se trouve pas ouverte sur le monde, c'est un échec.
...aire et secondaire, mais non dans l'enseignement supérieur, c'est parce que la loi de 2004 visait à protéger les élèves, nos enfants. Un mineur se trouve à l'âge où l'on construit sa pensée : il faut pour cela qu'il ne subisse, à l'école, aucune influence de la part des adultes ou de ses camarades. De là découle l'interdiction des signes religieux ostensibles. Au contraire, lorsque l'on entre à l'université, on est un majeur, un jeune adulte ; on commence à affirmer ses opinions, ses choix philosophiques, politiques, religieux ; on peut donc venir habillé comme on le souhaite. C'est pour cela, monsieur Dumont, que les étudiants des classes préparatoires et BTS – brevet de technicien supérieur – acceptent en toute connaissance de cause le règlement intérieur de l'établissement du second degré dont il...
Madame Genevard, je suis d'accord avec vous concernant le fait qu'il y a aujourd'hui énormément de dérives au sein des universités. Des groupuscules prônent une sorte de séparatisme en organisant des réunions de blancs ou interdites aux non-blancs, des réunions totalement « démixées ».
Le débat est très compliqué. On parle beaucoup du voile, mais pas des autres signes religieux – voire des signes politiques, comme me le rappelait mon collègue Thomas Rudigoz. Dans l'une des universités de Lyon, certaines personnes d'extrême droite revendiquaient ainsi leur couleur politique, ce qui soulève les mêmes questions que les signes ostentatoires religieux.
Quoi qu'on en pense, le voile est un signe plurivoque. Toutes les femmes ne le portent pas pour les mêmes raisons. Cessons de croire qu'il ne traduit que la soumission de la femme. Même si l'on y est opposé, n'oublions pas qu'il a plusieurs significations et qu'il n'y a pas qu'une seule raison de le porter. Je tiens à rappeler aussi que la Conférence des présidents d'université s'est prononcée contre l'interdiction du voile à l'université. L'université, c'est l'universalisme. C'est le lieu où l'on forge sa personnalité et ses connaissances en sciences, en politique, dans le domaine religieux ou dans bien d'autres domaines encore. C'est d'ailleurs ce que révèle l'histoire de l'université au Moyen Âge : l'université de Paris a été créée sur ces principes, en particulier p...
Je voudrais d'abord intervenir sur le fond de vos amendements, chers collègues. Vous proposez qu'à l'université, on applique les mêmes règles et lois que celles qui prévalent dans les écoles où étudient les enfants mineurs. Depuis la loi de 2004, les signes distinctifs y sont effectivement interdits – et c'est une bonne chose. Mais l'école n'est pas du tout la même chose que l'université, qui accueille des majeurs.
Citoyens formés, ceux-ci y exercent leur libre arbitre et débattent entre eux. Le cas de l'université n'est donc pas le même que celui de l'école, notamment élémentaire, où nous revendiquons effectivement qu'un jeune en formation soit reconnu avant tout comme un citoyen comme un autre et non pour son appartenance à une communauté ; à l'école, c'est entre jeunes citoyens en formation que doivent se tenir les débats. Je soulignerai ensuite que, comme d'habitude, vous avancez des arguments et des f...
Nous ferions la même chose qu'eux, finalement, et n'enverrions pas un bon signal. Ensuite, les universités françaises conservent une force d'attraction pour des populations étrangères, notamment de confession musulmane, auprès desquelles elles oeuvrent en matière d'ouverture à l'esprit critique. Enfin, cette question revêt une dimension plus intellectuelle. Je la considère d'un oeil neuf pour y avoir été confronté en tant que référent laïcité pendant des années et pour avoir longuement vécu en Égypt...
...et un lycée déjà en quelque sorte ghettoïsés. Pour la première fois de leur vie, elles ont la possibilité de se mélanger à d'autres publics. On constate systématiquement qu'après une première année au cours de laquelle elles restent marginalisées, elles tendent à se mêler davantage aux autres publics à mesure qu'elles avancent dans leur cursus. Je ne pense pas que l'interdiction du voile dans les universités serait un signe positif, même si je suis sensible aux arguments qui ont été évoqués.
Nous parlons du lycée et de l'université. Concernant le lycée, plus personne ne conteste la loi de 2004, même si quelques avis contraires s'expriment encore. La loi est totalement intégrée et, depuis les années 1980 et 1990, il n'y a plus de débat. Quant à l'université, le problème qui s'y pose n'est pas celui du voile. Votre problème, chers collègues, est celui de l'islam en tant que tel, qui est un fait social. L'islam est là ; il fai...
Sur la question du voile à l'université, les amendements qui nous sont présentés portent des sous-entendus et j'aimerais que vous soyez plus clairs chers collègues – M. Ciotti, notamment – lorsque vous les présentez. Premier sous-entendu : les femmes qui portent le voile sont des êtres inférieurs qui ne sont pas en capacité de réfléchir, notamment à la façon dont elles souhaitent s'habiller.