Publié le 1er juillet 2019 par : Mme de La Raudière, Mme Auconie, M. Becht, M. Benoit, M. Bournazel, M. Guy Bricout, M. Brindeau, M. Christophe, M. Demilly, Mme Descamps, M. Dunoyer, Mme Firmin Le Bodo, M. Gomès, M. Meyer Habib, M. Herth, M. Lagarde, M. Ledoux, Mme Lemoine, Mme Magnier, M. Morel-À-L'Huissier, M. Naegelen, Mme Sage, Mme Sanquer, M. Son-Forget, M. Vercamer, M. Villiers, M. Warsmann, M. Zumkeller.
Retiré avant publication.
Cet amendement vient solutionner la question de la gestion des « contenus gris ».
La proposition de loi considère que tous les contenus litigieux peuvent être traités en 24h. Or, dans les faits, un certain nombre de contenus ne peuvent faire l’objet d’une qualification immédiate. Cela est notamment dû au fait que la jurisprudence n’est pas encore très exhaustive, et qu’il convient de la développer avant d’avoir une doctrine permettant de trancher tous les cas litigieux en 24h.
Aussi, cet amendement prévoit la possibilité, pour les plateformes, de saisir le juge judiciaire quand elles se trouvent face à un « contenu gris ». Le délai de 24 heures imposé pour retirer ce contenu, va alors être reporté à la date de la décision du juge.
Le risque auquel nous nous exposons en ne prévoyant pas de recours pour les contenus « gris », c’est celui d’une censure trop forte de la part des plateformes. Elles ne souhaiteront pas prendre de risques et élimineront systématiquement tous les contenus signalés sur lesquels il existe un doute.
Par ailleurs, en ne prévoyant pas de dispositif spécifique pour les contenus « gris », l’article 1er laisse un grand pouvoir d’appréciation aux plateformes quant à la nature des contenus supprimés, alors même que la liberté d’expression est un droit constitutionnel. Il appartient au juge judiciaire de trancher d’éventuelles restrictions à la liberté d’expression.
Cet amendement instaure par ailleurs une procédure assez lourde, puisqu’il s’agit d’un recours judiciaire, ce qui permet d’éviter les recours abusifs. En outre, le CSA pourra prendre en compte dans le cadre de son pouvoir de sanction, les recours abusifs au juge judiciaire.
Enfin, cette saisine du juge en cas de contenu « gris » sera certainement fréquente lors de la mise en œuvre de la présente loi. Mais elle aura tendance à disparaître au fur et à mesure que la jurisprudence se précisera.
Il s’agit donc davantage d’une mesure de précaution transitoire permettant d’appliquer cette loi de manière efficace, et sans porter atteinte à la liberté d’expression.
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