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Me Goldnadel, vous êtes avocat de renom à la Cour et vous avez été très rapidement l'avocat d'une des parties civiles dans les suites pénales de cette terrible et triste affaire de Sarah Halimi. Il ne s'agit en aucun cas de rejuger cette affaire. L'objectif de cette commission consiste à identifier d'éventuels dysfonctionnements au niveau de la police, de la justice, des expertises médicales, etc., de sorte à éviter qu'un tel drame se reproduise. Je vous rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux per...
L'objet de cette commission d'enquête ne consiste pas davantage à traiter l'ensemble des exactions liées à l'appartenance à une confession qu'à statuer sur la problématique de l'irresponsabilité pénale. Nous sommes réunis pour décrypter précisément le déroulement des faits et le comportement de M. Traoré dans l'ignoble meurtre de Mme Halimi.
Pourquoi le caractère antisémite du meurtre du docteur Halimi a-t-il été introduit si tardivement dans la qualification des faits ? Quarante-huit heures après les faits, M. Attal, que je ne connaissais pas, m'a appelé à l'Assemblée nationale. Il s'est confié à moi pendant près d'une heure et demie. Il a évoqué l'éventualité d'un acte antisémite. Cependant, le grand rabbin de France et le président du Consistoire m'ont appelé pour me dire qu'à ce stade, rien...
Je crois que Mme Halimi et M. Traoré se sont rencontrés dans les escaliers. Alors que Mme Halimi s'étonnait que Traoré ne lui tienne pas la porte, il lui aurait répondu : « Je ne te tiens pas la porte, sale juive ». Mme Halimi aurait donc été traitée de « sale juive » à deux reprises et elle avait peur de Traoré. Selon les dires de la famille, elle attendait souvent qu'il ne soit pas là pour se sentir libre de so...
... faire l'objet d'une discussion, car ce n'est pas aussi certain. Selon vous, pour quelle raison les policiers ne sont-ils pas intervenus ? La situation ne présentait apparemment pas de danger particulier. Ils entendaient simplement quelqu'un dire des sourates du Coran. Ils n'ont aucune conscience, à leur arrivée, des faits qui se dérouleront par la suite. Selon l'enquête, ils constateront que Mme Halimi a été défenestrée uniquement lorsqu'ils redescendront dans la cour. Qu'est-ce qui pourrait justifier que les policiers aient autant tardé ? Le contexte familial des Diarra est-il en cause ? L'ignorance du fait que la victime potentielle soit juive est-elle en cause ? Comment interprétez-vous ces constats ?
...cris et constater des manifestations de violence. Les policiers confirment-ils avoir entendu ces cris ? Les policiers constatent ensuite qu'une personne s'est défenestrée ou a été défenestrée alors qu'ils ont été appelés dans un contexte impliquant déjà M. Traoré. Ils peuvent donc déjà imaginer ce qui s'est passé. Par ailleurs, il semble que le procureur n'ait pas demandé d'autopsie puisque Mme Halimi a été enterrée très rapidement en Israël. Ce constat est surprenant dans un tel contexte.
À plusieurs reprises, des témoins ont décrit la scène, parfois minute par minute, en communication constante avec le commissariat. Ils sont unanimes dans l'affirmation que l'auteur n'est pas armé. Aucun n'a évoqué une ceinture d'explosifs. Les policiers arrivent, Traoré n'est pas encore chez Mme Halimi ; il prie. Ils sont entrés dans l'immeuble, munis du badge que la fille Diarra leur a envoyé. Devant la porte, ils entendent « Allahu Akbar » et des formules de prière. La question de la non-intervention est pertinente parce qu'un tel constat semble d'autant plus incompréhensible que Traoré a été arrêté sans la moindre résistance et qu'il était même très calme. Votre confrère nous a indiq...
...ement de la victime, etc. Ne pensez-vous pas, d'ailleurs, qu'il aurait peut-être été plus simple de descendre d'un étage ? L'auteur des faits a dit des prières avant d'agir ; il a changé de tenue, etc. Vous avez également évoqué une surconsommation de cannabis, une bouffée délirante, la fureur déclenchée par la vue de chandeliers et d'une Torah – alors, d'ailleurs, qu'il n'y en avait pas chez Mme Halimi. Pouvez-vous nous indiquer quels éléments ont été retenus afin d'écarter vos arguments sur la préméditation ? Par ailleurs, vous exprimez clairement vos doutes quant au caractère de victime de la famille Diarra. Il semble que la police ait été en contact permanent avec les Diarra durant toute cette triste soirée. Pourquoi les Diarra ne leur ont-ils pas ouvert la porte alors que Traoré avait quit...
... perspective des faits dans le contexte de la société française d'aujourd'hui s'avérait nécessaire. Je reviens sur le projet de loi visant à restreindre l'irresponsabilité pénale dont le Parlement a été saisi. J'ai cru comprendre que vous estimiez que le texte adopté en première lecture par le Sénat n'apportait aucune évolution et que son application n'aurait eu aucune conséquence dans l'affaire Halimi. Il me semble pourtant que ce projet de loi comporte des dispositions précises qui pourraient éviter la réédition tragique de ce que nous avons connu avec l'affaire Halimi. Pensez-vous que ces dispositions puissent constituer une boîte à outils qui permettrait à l'avenir de résoudre d'autres cas, de lever toute restriction à la responsabilité pénale en cas de consommation de stupéfiants ou autre...
L'affaire Knoll présente des similitudes avec l'affaire Halimi. Un voisin a massacré une dame rescapée de la Shoah. L'auteur a-t-il fait l'objet d'une expertise psychiatrique ?
Selon vous, pourquoi le caractère antisémite du meurtre du docteur Halimi a-t-il été introduit si tardivement dans la qualification des faits ? Votre confrère, sans fournir aucune preuve, a évoqué l'hypothèse selon laquelle il n'aurait pas été souhaitable de médiatiser cette affaire alors que nous étions en période électorale. Bien qu'elle ne soit pas vérifiée, cette hypothèse est grave.