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... y compris la famille Diarra – avec laquelle vous avez un contact direct pendant l'intervention – déclarent qu'il est seul et qu'il n'est pas armé. Ce fait est précisé dans les procès-verbaux. Par conséquent, vous savez que la personne n'est pas armée. Vous avez les clés de l'appartement, mais vous n'entrez pas. Je suis obligé de vous poser cette question. À ce stade, il n'est pas question de Mme Halimi. Il est simplement question, dans les premières minutes, de vous rendre à un appartement dans lequel des gens sont séquestrés. Vous êtes en contact avec ces gens, vous parlez avec eux en permanence et ils vous indiquent qu'il est seul, non armé, mais vous n'entrez pas. Pourtant vous êtes la police. Pourquoi n'entrez-vous pas ?
Si vous me permettez de le rappeler, la porte n'a jamais été fracturée. J'ai ici les photos de la porte de l'appartement des Diarra. Je vois bien la différence avec la porte de l'appartement de Mme Halimi qui elle, a été fracturée. La porte des Diarra n'ayant pas été fracturée, c'est donc qu'on est entré avec les clés. Les membres de la famille Diarra confirment que leur porte n'a pas été fracturée. Par conséquent à la fin de cette terrible et tragique affaire, on est entré avec les clés dont on disposait depuis le début. Nous sommes obligés de comprendre comment les primo-intervenants ont opéré. ...
...et d'intervenir. J'étais moi-même présent à Beauvau, à l'invitation du ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve et en présence des principales forces d'intervention, en ce jour où il a demandé de façon très officielle, à la police nationale et aux brigades d'intervention, de changer leur doctrine, pour aller au contact en cas de besoin. C'était en 2015-2016. Les faits concernant Mme Halimi se sont déroulés en 2017, donc après que cette nouvelle doctrine a été établie et décidée par le ministre de l'Intérieur, à la suite de la commission d'enquête. Pensez-vous que jusqu'à présent, les policiers ont fait leur cette doctrine ?
J'ai étudié le dossier et passé des dizaines d'heures à essayer de comprendre. Quand la voisine appelle une première fois la salle de commandement pour dire que Sarah Halimi est en train d'être massacrée, la salle répond « C'est pour le différend familial. On est au courant. » Il est vrai qu'il est facile de qualifier les faits après coup, quand on connaît la réalité de ce qui s'est passé. Néanmoins, je vous communique les faits tels que retranscrits dans les auditions. Les témoins appellent car une femme est en train de se faire massacrer. La personne du 17 –...
Un point m'interpelle également. Vous dites ne pas avoir entendu les cris de Mme Halimi. Or tout l'immeuble, qui est réveillé, dit avoir entendu à plusieurs reprises des hurlements. Lorsque vous étiez en bas, n'avez-vous pas entendu ?
...évaluation de ces situations est travaillée au sein de votre corps, afin que nous puissions en tirer des enseignements pour l'avenir. Concernant la communication, qui constitue notre deuxième point d'attention, vous avez parfaitement décrit l'existence de deux affaires. Vous indiquez que l'intervention concerne l'appartement des Diarra, sans qu'un lien ne soit établi immédiatement avec l'affaire Halimi. Pour autant, les policiers nous indiquent être équipés d'oreillettes, et qu'ils ont des échanges avec les conférences de secteur. Or jamais l'information ne peut être transmise. Pensez-vous qu'à l'avenir, il s'agisse d'un élément sur lequel nous devrions tous collectivement travailler pour optimiser la communication entre des affaires, pour lesquelles les interventions sont simultanées ? Pourrio...
...e constater. Nous avons le sentiment que la salle de contrôle ne comprend pas bien la situation et c'est pour cela que nous insistons. Il semble que tout le quartier – ou à tout le moins une partie des témoins – ait compris, sauf les policiers. Vous êtes appelé et décidez de vous rendre sur place. Vous comprenez par conséquent très rapidement que la situation est grave. Ce n'est pas celle de Mme Halimi (que vous découvrirez plus tard), mais la situation de séquestration qui vous décide à vous transporter sur place. Quelles conséquences tirez-vous ? Nous avons très bien perçu les mesures que vous avez prises dans les règles de l'art, et vous avez en partie répondu à Mme Coralie Dubost sur les fréquences radios. Dans ce cadre, aurait-il fallu une fréquence radio zonale d'intervention pour que le...
...es brigades d'assaut, et qui ont pénétré dans le Bataclan. Par leur bravoure, ces policiers ont tué l'un des assassins et peut-être fait en sorte que des centaines de morts de moins ne soient à déplorer. Nous ne pourrons jamais oublier l'action de ces « super-héros ». Dans un cadre différent, nous tentons de comprendre les raisons pour lesquelles les choses se sont passées de façon autre pour Mme Halimi. Nous intervenons dans un unique but d'amélioration, mais ne ferons hélas pas revivre cette malheureuse.
Une fonctionnaire de police, de façon certaine, a déclaré avoir entendu les cris de Mme Halimi.
Vous dites ne pas avoir entendu les cris de Mme Halimi. Pourtant dans le dossier, l'un de vos collègues a déclaré : « Mes collègues vont vous dire qu'ils ont entendu des cris d'homme, mais en fait il s'agissait de cris de femme. » Pensez-vous que vous pouvez vous tromper, entre cris d'homme et cris de femme ? Essayez de vous rappeler, car c'est quand même une femme qui est en train d'hurler.
Vous ne comprenez donc pas le sens de la déposition de votre collègue. Vous n'avez jamais entendu les cris de Mme Halimi.
...istoire, je suis troublé par le fait qu'il y ait eu deux interventions de la police. Au cours de la première, vous êtes appelé pour une séquestration, de sorte que vous mettez en œuvre le protocole habituel. C'est-à-dire que vous sécurisez les lieux, et attendez qu'une brigade d'intervention équipée puisse intervenir. Parallèlement à cela, l'individu passe dans l'immeuble d'à côté et agresse Mme Halimi. De nouveaux voisins appellent la police pour cette agression d'une femme. Ils entendent d'ailleurs des cris. Tout d'abord, êtes-vous informé de ces appels des voisins ? On pourrait imaginer que le commandement vous indique, puisque vous êtes sur place, qu'un évènement se déroule à côté. Par conséquent, êtes-vous informé d'une seconde demande d'intervention qui, a priori, est différente ? ...
...François Pupponi, selon laquelle vous aviez pris la décision de déplacer certains policiers parce que vous aviez su que M. Traoré était passé d'un balcon à un autre. C'est ce que j'ai entendu. Il est donc important de reprendre la chronologie car vous êtes ceux qui arrivez les premiers, et êtes encore présents au moment de la découverte – qui a dû être particulièrement difficile – du corps de Mme Halimi au sol. Un temps certain s'est déroulé alors même que les deux immeubles sont mitoyens. C'est ce qui nous oblige, aujourd'hui, à approfondir pour déterminer la succession des interventions et les diligences effectuées pendant ce temps. À quel moment avez-vous su que M. Traoré était passé d'un appartement à un autre, en passant par le balcon ?
... collègues étrangers. Comment expliquez-vous que malgré cela, vous soyez encore après quatre minutes, six policiers derrière la porte ? Il vous a été demandé de casser la porte, et accessoirement vous aviez les clés. À ce stade, je rappelle qu'il n'a pas encore passé le balcon et qu'il est en train de faire ses prières et ablutions. Il est en train de se changer avant de franchir le balcon de Mme Halimi. Pourtant vous n'intervenez pas. Je vais vous poser une question qui a trait à l'humain. Est-il possible que vous ayez eu peur, ce qui expliquerait que vous ne soyez pas intervenu ?
Merci brigadier de votre présence. J'imagine que cette configuration en forme de tribunal puisse être impressionnante, mais cela n'en est pas un. Je tiens à le rappeler. Pour être tout à fait sûre de ce que vous avez déclaré à mes collègues, de ce que je comprends l'intervention à laquelle vous avez participée n'est pas celle qui concerne Mme Halimi. Tout au long de votre participation et de votre présence dans l'immeuble, à aucun moment vous n'avez eu connaissance des faits qui concernaient Mme Halimi. Est-ce bien cela ?
Notre objectif est de déceler d'éventuelles failles dans la loi et dans les procédures, ainsi que les points nécessitant d'être améliorés. Selon vous, y a-t-il eu un défaut de coordination entre les équipes ou au contraire, s'agissait-il de deux affaires distinctes pour lesquelles le lien n'a pu être fait qu' a posteriori, une fois que Mme Halimi avait été assassinée ? Selon vous, certaines choses doivent-elles être améliorées dans vos protocoles et procédures pour que vous puissiez mieux réaliser les missions qui vous sont confiées, puisque vous répondez à des ordres ? Au contraire quels que soient les protocoles, seraient-ce resté deux affaires et interventions distinctes ?
Trois autres restaient au rez-de-chaussée, y compris une ou deux personnes qui étaient dans la cour. Votre collègue nous a indiqué tout à l'heure qu'il avait rejoint son équipe dans la cour. Tout le quartier entend des cris. Des habitants de la rue parallèle à la rue de Vaucouleurs, à plusieurs centaines de mètres, entendent les cris de Mme Halimi et appellent la salle de commandement pour signaler l'agression d'une femme. Par conséquent, nous avons du mal à comprendre que vos collègues stationnés dans la cour n'aient pas entendu les cris. En effet, ils se trouvaient dans la cour, sous le balcon de Mme Halimi. Quand vous avez procédé au debriefing avec vos collègues présents au rez-de-chaussée, est-ce que tous ont dit n'avoir rien entendu...
Je souhaiterais avoir une pensée pour Mireille Knoll et ses fils, Daniel et Alain, puisque s'ouvre aujourd'hui le procès des deux assassins qui l'ont poignardée et brûlée, parce que Juive, à Paris, à quelques centaines de mètres de la rue de Vaucouleurs où habitait Sarah Halimi. Mme Knoll a échappé à la rafle du Vél' d'Hiv', son mari à l'enfer d'Auschwitz, mais Mireille Knoll a hélas succombé à la barbarie islamiste, en 2018, comme Sarah Halimi, elle aussi massacrée et défenestrée. Ces deux victimes ont eu un triste destin, tuées par leur voisin parce qu'elles étaient juives. La famille Knoll aura un procès et pourra peut-être faire son deuil. La famille Halimi ne verr...
Plusieurs mois avant l'assassinat de Mme Halimi, Traoré fréquente assidûment la mosquée salafiste Omar, située à proximité de son domicile, ce qu'il ne faisait pas auparavant. Ce fait est avéré. Il s'y rend plusieurs fois par jour et manifestement, sa pratique religieuse se radicalise. Il ne tient plus la porte aux femmes, il ne les salue plus. Avez-vous eu connaissance d'actes, d'agressions ou de propos antisémites de la part de fidèles de ce...
Mes chers collègues, Me Szpiner, nous avons le plaisir de vous auditionner concernant la triste affaire dite Sarah Halimi (Lucie Attal). Nous avons précédemment auditionné vos confrères. Avant de débuter cette audition, j'aimerais signaler qu'en votre qualité de maire du 16e arrondissement, vous avez inauguré une plaque à la mémoire de notre collègue Claude Goasguen, que nous aimions et qui nous manque beaucoup. J'étais présent à cette inauguration, avec quelques collègues de cette commission. Claude a été un immen...