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Concernant cet assassinat, il est possible d'envisager une préméditation. M. Kobili Traoré a rarement dormi chez son ami qui habitait deux étages au-dessus de l'appartement de Mme Sarah Halimi. Pour la première fois, il a déposé deux enfants chez la famille Diarra. Or leur appartement est le seul endroit d'où l'on accède facilement au balcon de Mme Sarah Halimi. Sa mère le voit avec deux sacs blancs qu'il aurait ou non déposés chez la famille Diarra. Nous nous posons une question légitime : au-delà de la drogue consommée, aurait-il prémédité cet assassinat ? M. Kobili Traoré prenait de...
...Dans la nuit du 4 avril 2017, il existe deux affaires, une séquestration et un fait encore flou concernant une femme battue en un lieu qui n'est pas clairement localisé. Le lendemain, on sait qu'il s'agit d'une même affaire. À partir de là, quels sont vos échanges avec vos équipes ? Pendant la période où vous demeurez préfet de police et, ensuite dans vos autres fonctions, lorsque l'affaire Sarah Halimi vous est évoquée, quels sont les éléments mis en place pour retracer le déroulé de cette soirée et la conjonction entre les deux affaires ?
Nous poursuivons les auditions de cette commission dite « Sarah Halimi » sur les éventuels dysfonctionnements de cette affaire. La semaine dernière, nous avons auditionné les policiers primo-intervenants. Dr Daniel Zagury, vous êtes expert auprès de la cour d'appel de Paris. Vous avez été le premier – après une première expertise menée quelques heures après le drame au commissariat de police à réaliser une expertise psychiatrique de M. Kobili Traoré. Nous auditionne...
MM. Ariel Goldmann et Haïm Korsia, vous êtes, avec le président du consistoire et le président du Conseil représentatif des Institutions Juives de France, les principaux responsables de la communauté juive de France. L'affaire dite Sarah Halimi est tragique. Son impact a été terrible pour la communauté nationale et celle des Français juifs dans leur ensemble. Nous souhaitions vous auditionner pour connaître, au-delà de votre sentiment, le déroulement des faits puisque vous avez été rapidement au fait de cette catastrophe. Dans un communiqué, vous déclariez, selon les éléments dont vous disposiez à l'époque, que ce meurtre ne semblait pa...
Au lendemain du meurtre de Sarah Halimi, la couverture médiatique est quasiment nulle. Une femme française médecin juive a été défenestrée à Paris dans une sorte d'indifférence médiatique. Nous étions alors dans un contexte électoral. Il a fallu attendre la formation du gouvernement pour médiatiser cette affaire. Avez-vous une explication à ce silence ? Pour certains, l'échéance électorale majeure a conduit à minimiser la couverture mé...
Je ne suis ni psychiatre ni médecin. Par conséquent, certaines des notions évoquées ne me sont pas familières. Par rapport aux faits, M. Kobili Traoré a fumé du cannabis deux heures avant le meurtre de Mme Sarah Halimi. Il entre, en pleine nuit chez la famille Diarra, de lointains parents. Il est calme, il leur indique qu'il ne leur arrivera rien et qu'il s'installe uniquement pour passer la nuit chez eux. Pensant que M. Kobili Traoré était poursuivi, les Diarra lui ont ouvert la porte de leur domicile à 4 heures du matin. La famille se retranche alors dans une chambre. Pendant ce temps, M. Kobili Traoré se cha...
À la suite du meurtre de Sarah Halimi, vous êtes intervenus tôt pour exprimer les inquiétudes de la communauté juive. La justice n'a reconnu le caractère antisémite du crime qu'en février 2018. Toutefois, un rapport de l'expert judiciaire mandaté par le juge d'instruction qualifiait, dès le 12 juin 2017, l'acte d'antisémite. Pourquoi, lorsqu'un acte antisémite se produit, demeure-t-il nécessaire d'insister aussi lourdement auprès des...
Nous disposons des photographies de l'appartement de Mme Sarah Halimi. Or il n'y a ni candélabre ni Torah. M. Kobili Traoré a indiqué les avoir vus, ce qui laisse à penser à une préméditation de ses actes.
Un acte fou peut être antisémite. Dans son rapport d'expertise du 4 septembre 2017, l'expert rappelle qu'un crime peut être délirant et antisémite. Selon lui, le crime était antisémite et commis par une personne subissant une bouffée délirante aiguë. Dans ce rapport, il est indiqué que « Mme Sophie Attal [soit Mme Sarah Halimi] n'a peut-être pas été recherchée parce que juive, mais le fait que M. Kobili Traoré réalise qu'elle l'était à l'entrée de l'appartement s'est télescopé avec la thématique délirante, l'associant immédiatement au diable et amplifiant le déchaînement frénétique haineux et vengeur ». Il existe donc une compatibilité entre une personne qui commet un acte qualifié d'antisémite et la folie, bien que ce...
L'expert indique à la page 54 de son rapport : « Autrement dit, l'acte de M. Kobili Traoré est un acte délirant et antisémite […]. Mme Lucie Attal [soit Mme Sarah Halimi] n'a peut-être pas été recherchée et tuée parce que juive, mais le fait qu'elle le soit a facilité la déflagration de destructivités. » L'expert affirme qu'il s'agit d'un acte délirant antisémite. Le 27 septembre 2017, un réquisitoire supplétif demande le caractère antisémite du crime. La juge ne le déclarera que six mois plus tard.
Cette commission cherche à comprendre s'il a existé des dysfonctionnements de la police et de la justice dans cette affaire dite Sarah Halimi. Dans la discussion se pose la question de la place des psychiatres dans l'étude du dossier, car votre jugement a « orienté » le cours de l'enquête pris par la juge d'instruction. À votre avis, pourquoi d'autres expertises ont-elles été demandées après la vôtre, qui semblait pourtant emporter l'unanimité ? Pourquoi ne vous a-t-on pas interrogé sur le caractère antisémite de ce crime ? Auriez-vous...
Bonjour à tous. Mme la rapporteure, mes chers collègues, nous avons à notre ordre du jour l'audition des fonctionnaires de police primo-intervenants dans cette terrible et tragique affaire du meurtre de Sarah Halimi – Lucie Attal, torturée et défenestrée à Paris rue de Vaucouleurs. Nous souhaitons que la représentation nationale identifie d'éventuels dysfonctionnements, tant de la police que de la justice, voire en ce qui concerne l'enchaînement médical et à tout niveau que ce soit. Il n'est pas question de se livrer à un nouveau procès, mais de faire la lumière pour identifier ces dysfonctionnements ayant ...
Merci brigadier de vous être déplacé. Par souci de confidentialité, nous ne prononcerons pas votre nom et vous resterez masqué durant cette audition. Nous avons longuement auditionné le brigadier-chef avant vous. Avant de vous donner la parole, je rappelle que vous avez été, avec deux de vos collègues présents aujourd'hui l'un des primo-intervenants dans la malheureuse affaire Sarah Halimi, qui s'est déroulée rue de Vaucouleurs à Paris en avril 2017. Avant de vous donner la parole pour quelques minutes de propos liminaires et que Mme la rapporteure ainsi que nos collègues vous posent leurs questions, l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le se...
À quel moment êtes-vous arrivé ? Le premier appel a eu lieu à 4 heures 21 du matin, la première BAC arrive à 4 heures 24, la deuxième, trois minutes après. La défenestration de Mme Halimi est perpétrée six minutes après cela. Était-elle déjà morte lorsque vous êtes arrivé ?
L'individu est resté environ six minutes avant de passer de l'autre côté. Il a fait ses prières. D'après les procès-verbaux, encore une quinzaine de minutes se sont déroulées avant qu'il ne défenestre Sarah Halimi.
Lorsque vous entendez les cris de Mme Sarah Halimi, comprenez-vous qu'il s'agit d'une deuxième affaire ? Initialement, vous étiez venus pour ce que vous pensiez être une séquestration. Il s'avère que cela n'en était pas réellement une, mais vous ne pouviez évidemment pas le savoir. Comment réagissez-vous ?
Une fois que l'assassin a passé le balcon, après avoir récité les sourates du Coran et dit « allahu akbar » à plusieurs reprises, il entre dans l'appartement de Mme Halimi, qui dort. Il la réveille, la frappe, l'emmène sur le balcon et la scène dure une quinzaine de minutes. Elle hurle. Au moins trois personnes du quartier – voire quatre – appellent le 17. Certains proposent même aux forces de police de venir chez elle, car ils se trouvent dans l'immeuble d'en face. La personne indique qu'elle habite en face, qu'elle voit toute la scène et propose aux policiers de ...
Tout l'immeuble a entendu les cris de Sarah Halimi. Quatre personnes ont appelé en même temps. N'avez-vous pas entendu une femme hurler ?
...aire, il vous a été demandé de pénétrer dans l'appartement parce qu'à ce stade, les Diarra qui communiquent avec vous, disent que Traoré n'est pas armé. Il a été dit directement par les personnes séquestrées qu'il était seul et non armé. Par la suite, les témoins qui ont appelé le 17 ont indiqué que Traoré n'était pas armé. Ces témoins ont même proposé de venir à l'appartement. Le massacre de Mme Halimi a duré une vingtaine de minutes. Pourquoi, alors que vous avez la possibilité d'entrer dans l'appartement puisque vous êtes en possession du vigic et des clés, n'entrez-vous pas directement pour essayer d'interpeller Traoré ? À ce stade, ce n'est pas encore un assassin car il n'a pas encore escaladé le balcon.