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Nous reprenons nos travaux avec l'audition d'une amie proche de Mme Halimi. Je ne donnerai pas votre nom afin de respecter votre anonymat. Je vous remercie beaucoup d'avoir accepté de témoigner. Votre audition est extrêmement importante car vous avez connu, sans doute mieux que tout le monde, cette dame, médecin de formation, qui était devenue directrice de crèche, et qui a été massacrée parce que juive. Vous avez partagé des milliers d'heures dans le cadre de votre tr...
Bonjour Madame. Vous êtes policière et étiez voisine de Mme Halimi. La commission souhaitait vous entendre, en tant que témoin, dont la famille était proche de Mme Halimi. Avant de vous poser mes questions, je rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. ...
Nous reprenons nos travaux avec l'audition d'une seconde amie et collègue de Mme Halimi, dont nous ne révélerons pas le nom pour des raisons de confidentialité. Madame, tout d'abord, je voudrais vous remercier de vous être déplacée. Je sais qu'il est compliqué d'évoquer des souvenirs si douloureux. Avant de vous exprimer, je vous demanderai de prêter serment. L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux person...
Je vous propose de nous raconter les relations que vous aviez avec Mme Halimi, ainsi qu'avec l'assassin, qui habitait à l'étage au-dessous.
L'autre amie de Mme Halimi que nous avons auditionnée a dit qu'elle avait peur de la fratrie.
Je comprends qu'au moment de son décès, Mme Halimi ne travaillait plus à la crèche.
Mme Halimi avait décidé de ne pas exercer en tant que médecin, mais comme directrice de crèche. C'est extrêmement louable, même si les deux métiers sont magnifiques. Savez-vous pour quelle raison ?
Pourquoi alors nous expliquer tout cela ? Ce qui nous intéresse, c'est l'affaire Halimi.
Merci, Mme la juge. Vous n'avez pas répondu aux questions que j'ai évoquées dans mon propos liminaire. Une femme a été massacrée, tuée et défenestrée parce que juive. Deux témoins ont une vue directe sur l'appartement de Mme Sarah Halimi. Ils ont assisté, impuissants, à la scène. Ils ont appelé à plusieurs reprises la police. Je comprends que vous n'étiez pas présente durant la première année du dossier. Cependant, comment expliquez-vous que des témoins aussi importants n'aient pas été auditionnés par la juge Mme Ihuellou ?
Une autre personne auditionnée nous a expliqué que ses parents étaient absents, et que s'ils avaient été présents, le meurtre n'aurait pas eu lieu, car il les craignait. Mme Halimi s'était par ailleurs confiée deux jours plus tôt en expliquant qu'elle avait très peur. Donc, selon vous, l'assassin savait que la fenêtre fermait mal.
Tous les voisins ont évoqué des hurlements continus entre douze et quatorze minutes, soit un temps extrêmement long. Tous les policiers disent n'avoir rien entendu, ce qui est un autre débat. Quand avez-vous parlé à Mme Halimi pour la dernière fois ?
. Dans ce cas précis, des témoins ont vu toute la scène. Leur audition aurait été très éclairante. Vous n'en êtes pas responsable, mais certains témoins ont dû se rendre de leur propre initiative au commissariat. Lors de la première rencontre avec la juge d'instruction, la famille de Sarah Halimi lui donne des photos d'elle avec ses enfants. Dans le dossier, il n'y avait que les photos d'elle après le drame, massacrée, les photos terribles d'une autopsie. Comment expliquer que la juge d'instruction ne regarde même pas ces photos et les passe directement à la greffière ?
...on l'indique : « Des collègues m'ont dit qu'un drame avait eu lieu dans la rue. J'ai appelé la gardienne de l'immeuble. » Puis, plus loin, mais vous l'avez sans doute oublié : « j'ai consulté la main courante informatisée pour en savoir plus. De retour du déjeuner vers 15 heures, alors que j'étais en compagnie du commandant, j'ai constaté que dans le hall du commissariat se trouvaient les enfants Halimi. » Avez-vous souvenir, la veille, d'avoir parlé des peurs de Mme Halimi ?
Un voisin a raconté que les seuls moments où Mme Halimi était tranquille et n'avait pas peur, c'est lorsque M. Traoré était en prison. En avez-vous entendu parler ?
C'est extrêmement important. Vous êtes policière, assermentée, vous parlez sous serment, et vous avez le souvenir que quelques jours avant, à l'angle de ces deux rues, Mme Halimi disait avoir peur de Kobili Traoré.
Compte tenu de la psychologie de Mme Halimi dans le contexte de voisinage qui était relativement oppressant, et du fait que le balcon donnait sur une terrasse accessible par tout un chacun, pensez-vous que Mme Halimi puisse dormir la porte-fenêtre ouverte ?
Souhaitez-vous ajouter des éléments concernant Mme Halimi ? Vous parlait-elle de l'antisémitisme de la famille Traoré ?
C'est ce qui nous a été rapporté dans la précédente audition, avec la précision que Mme Halimi avait l'apparence d'une juive pratiquante : elle portait une perruque, était orthodoxe, n'avait pas la télévision. Vous nous racontez que vous lui allumiez la lumière ou que vous lui ouvriez la porte pendant le Shabbat.
On nous a également expliqué que les seuls moments où Mme Halimi était plus tranquille, c'est lorsqu'il était en prison. Vous en a-t-elle parlé précisément ?
. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de reconstitution ? Vous êtes arrivée un an après. Pourquoi, cependant, la juge ne s'est-elle jamais rendue sur les lieux ? Elle aurait pu constater, comme tous les commissaires qui sont allés sur place, qu'à peine un mètre du balcon qui en mesure cinq environ permettait de défenestrer Mme Halimi depuis trois mètres de haut. Si elle était tombée d'une autre partie du balcon, elle ne serait peut-être pas morte. Pourquoi la juge a-t-elle refusé pendant un an, y compris quand vous êtes arrivée, d'auditionner Me Gilles-William Goldnadel, l'un des avocats des parties civiles ?