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Selon vous, combien de temps avant le drame Mme Halimi a-t-elle commencé à ressentir une pression très forte de la famille Traoré ?
Merci, madame, de ce témoignage très poignant qui éclaire un peu la situation dans laquelle se trouvait Mme Halimi. Pour connaître des personnes très religieuses, je comprends sa réaction, tout d'abord en protégeant ses enfants et en espérant toujours que la situation puisse s'arranger. Vous avez dit au début de votre témoignage que ces voisins habitaient en dessous de chez Mme Halimi. Nous sommes bien d'accord que les Traoré habitaient dans la cage d'escalier d'à côté et qu'il s'agit bien d'eux.
...ement la juge. Jamais la juge ne m'a fait l'honneur de répondre à l'un de mes innombrables courriers. » À cette question, la juge nous a répondu : « la charge de travail ne permet pas au juge de tenir salon. » Ce n'est pas à vous de juger, mais j'ai pour ma part trouvé cette réponse lamentable. J'ai demandé à la juge comment elle avait appris que la porte-fenêtre du balcon de Sarah Halimi était ouverte. Vous paraît-il plausible qu'une femme âgée, qui craint pour sa vie, dorme la fenêtre ouverte, alors qu'elle était barricadée au point qu'un door raider a été nécessaire pour entrer chez elle ? Si la juge s'était rendue sur les lieux, elle aurait vu que la porte-fenêtre a été forcée. La juge a décidé que la porte-fenêtre était ouverte, parce que c'est ce que lui a dit M. Trao...
Nous auditionnerons plus tard un autre témoin dont je tairai le nom, appartenant à une famille de confession musulmane proche de Mme Halimi. Cette personne a dit : « Si mes parents étaient là, cela ne serait jamais arrivé ». Vous a-t-elle parlé des Diarra ?
. Il est vrai que ce n'est pas aussi clairement exprimé dans le procès-verbal. M. Attal a indiqué à plusieurs reprises que lorsqu'il était interrogé par la police, le policier ne voulait pas retranscrire scrupuleusement tout ce qu'il disait. Vous nous dites qu'il savait que vos parents n'étaient pas là, et que Mme Halimi vous a fait part quelques jours auparavant de sa peur.
Je vous remercie. Votre témoignage sincère est important. Tous les témoignages confirment que Mme Halimi avait très peur de lui, comme tout le monde, y compris sa voisine policière. C'était un dealer. Il a fini par tuer Mme Halimi. C'est une immense tragédie.
Merci, M. le président. Merci, madame, de prendre le temps de nous apporter votre témoignage qui est important. Dans la procédure, nous avons un certain nombre d'auditions, et notamment celles des enfants de Mme Halimi. Je n'avais pas lu à travers leur témoignage autant de faits précis, tels que vous les exprimez. Il est important que nous parlions des mêmes faits. Je crois qu'elle a emménagé dans cet immeuble au moment de son divorce, en 1987. Les Traoré sont arrivés quelques années plus tard. Ils ont exprimé le fait que l'arrivée de cette famille n'avait pas été neutre, mais je n'avais pas le sentiment qu'il...
Nous comprenons que, même si la famille Halimi était traumatisée par cette famille, Mme Halimi ressentait de la pudeur à en parler à ses filles. Est-ce qu'elle habitait seule les dernières années ? Tous ses enfants étaient-ils mariés ?
On imagine les derniers instants, avec la peur qu'avait Mme Halimi, et le temps que cela a duré. Elle a subi des actes de torture.
Continuons ces débats dans le calme. Je voudrais seulement que vous vous mettiez une seconde à la place de la famille de Mme Halimi. Il n'y a qu'une victime, Mme Halimi, qui a été massacrée, et je n'ai d'empathie que pour sa famille, ses enfants, ses petits-enfants, qui ne la verrons plus jamais et qui nous regardent. Nous ne sommes pas contre vous. Des questions peuvent être dérangeantes, mais nous devons les poser, chacun avec son style, mais avec sincérité et honnêteté Pourriez-vous répondre aux questions de préméditation...
Elles ont refusé de témoigner devant notre commission, à ce stade. Elles ont effectivement peur. Même le fils a refusé de témoigner seul et était accompagné de son oncle, pour des raisons qui m'échappent. Nous respectons les victimes, la plus grande victime étant évidemment Mme Halimi. Je n'ai jamais pu parler à ses filles. Je le respecte, mais je le regrette. Comment l'expliquez-vous ?
. Vous habitez dans l'immeuble. Des hurlements ont été rapportés par des témoins. Chacun sait que M. Traoré a commencé à réciter des sourates du Coran, y compris des parties faisant allusion à la mort de juifs, des Allah akbar, puis s'est rendu chez Mme Halimi. Pensez-vous qu'il a pu s'y rendre par hasard ?
Il savait pertinemment où habitait Mme Sarah Halimi qui était sa voisine de palier. Elle avait peur de lui.
Je voudrais bien comprendre. Le témoignage que vous nous livrez est fondamental. M. Traoré savait exactement à qui il s'adressait et il provoquait régulièrement Mme Halimi. Lorsque le drame est intervenu, à qui avez-vous dit tout cela ? Avez-vous essayé de contacter la police ?
Mme Halimi avait peur de lui. Elle s'en était confiée à vous très récemment. Il savait parfaitement où elle habitait.
Compte tenu de la manière de vivre de Mme Halimi, son balcon étant accessible à partir du toit terrasse, pour vous, il était impensable qu'elle dorme la fenêtre ouverte.
...ire. Il apporte beaucoup à cette commission sur l'environnement antisémite de la famille Traoré. Je souhaite auditionner, non pas les parents, mais les sœurs Traoré, et également rencontrer l'assassin. J'ai demandé au garde des sceaux de nous aider à faire aboutir cette demande. Je vous remercie d'avoir témoigné à visage découvert. Chacun peut se faire une idée de l'environnement dans lequel Mme Halimi vivait, de l'antisémitisme de la famille Traoré et de l'assassin en particulier. Selon moi, il a prémédité son meurtre. Nous avons eu d'ailleurs des explications extrêmement intéressantes de la part d'un des psychiatres. Mme Halimi vous disait-elle qu'il était fou ?
...tendu que vous étiez tenue par votre déontologie et par le secret professionnel, et nous ne vous demandons pas de dévoiler les échanges que vous avez eus avec la juge en charge de l'information. Sur la question de la cosaisine, j'ai expressément interrogé le procureur Molins. Dans le cas de dossiers sensibles et complexes, il y a généralement cosaisine. Pour reprendre ses termes, le dossier Sarah Halimi était complexe et sensible et il n'y avait nul besoin d'avoir fait de longues études pour le comprendre : une dame de confession juive défenestrée et tuée dans ces circonstances est forcément un dossier complexe et sensible justifiant la cosaisine. Cela soulève la question de la très grande lenteur avec laquelle a finalement été retenue la qualification de circonstance aggravante d'antisémitisme....