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...sous-entend que tous les musulmans en France appartiennent à la même catégorie alors que celle de « Français qui sont musulmans » priorise différemment les qualificatifs. Cette confusion entre communauté et religion peut-elle se traduire par des discriminations, des rejets ou des préjugés à l'égard de ces personnes ? Nous devrons en effet trouver des solutions pour que ces personnes qui vivent ce racisme puissent agir sur ce racisme spécifique.
... la colonisation et la décolonisation à l'intérieur de sa géographie d'origine. La compréhension de l'esclavage et de ses origines, y compris à l'intérieur des sociétés africaines, fait partie du débat. Quelle est la réalité de cet esclavage, dont on entend parler parfois de manière instrumentalisée, mais qui revêt une véracité historique importante ? Il permet notamment de comprendre que, si le racisme n'est pas ontologiquement inscrit dans l'homme, les rapports de domination le sont et ont existé à l'intérieur de toutes les sociétés. Cela fait partie de l'histoire qu'il faut raconter. Or nous avons le sentiment que le débat est souvent enfermé, compte tenu de la colonisation, dans un affrontement de domination nord/sud. C'est peut-être cela qui casse quelque chose dans l'intégration républicai...
...ce sont nombreux à être issus des outre-mer et peuvent, par exemple, cumuler des jours de vacances pour retrouver leur famille outre-mer. Est-ce à ces dispositifs-là que vous faisiez allusion ? En quoi cela influe-t-il sur le rapport que nous pouvons avoir avec ces populations ? Monsieur Ndiaye, vous avez commenté l'idée de supprimer le mot « race » de la Constitution. Vous évoquiez plus haut un racisme sans race. Nous essayons d'enlever la trace du racisme dans la Constitution en en ôtant ce mot. Ce n'est pas parce qu'on l'enlève qu'on ne lutte pas contre le racisme. Pourriez-vous étayer votre position sur ce sujet ? Madame Coquery-Vidrovitch, vous êtes présidente du comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire (CVUH). Quelle est la mission de ce comité ? Quels sont les pièges à é...
...stions d'antisémitisme. En effet, cette mission d'information a été créée concomitamment à une proposition de résolution très discutée sur l'assimilation de l'antisionisme à de l'antisémitisme. Même si la résolution a été largement approuvée par l'Assemblée, elle fait encore débat. Elle est donc à l'origine de nos travaux d'audition. Ce rapport dressera l'état des lieux des différentes formes de racisme ; il proposera des mesures et des pistes de réflexion pour essayer de rendre plus effective la lutte contre le racisme dans toutes ses formes. La question est évidemment ancienne et nous ne prétendons pas la couvrir totalement ou la résoudre de manière simple. Dans le cadre de la poursuite de ces auditions, que nous avons commencées en écoutant des universitaires, nous avons l'honneur de recevoi...
Nous sommes ravis de vous recevoir pour cette audition. Depuis le début de cette mission, nous nous sommes attachés à avoir des avis contradictoires, éclairés du moins, sur la question délicate et difficile des nouvelles formes de racisme. Surtout, nous essayons d'imaginer de nouvelles pistes pour travailler sur des solutions. Dans cet esprit, nous avons déjà reçu nombre d'historiens, de sociologues et d'autres personnes passionnantes. C'est aujourd'hui à votre tour d'être auditionnée. Votre travail est profondément lié à la manière dont l'histoire se saisit de la notion de race.
Dans le cadre de la mission d'information créée par la Conférence des présidents sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses que nous comptons formuler pour tenter de lutter contre ce fléau, nous avons cet après-midi le plaisir et l'honneur de recevoir Mme Carole Reynaud-Paligot et Mme Évelyne Heyer. Vous avez publié un ouvrage qui porte le titre de cette exposition, Nous et les autres : des préjugés au racisme, aux éditions La Découverte. Dans le cadre de cette mission d'information créée en dé...
Nous poursuivons nos travaux dans le cadre de la mission d'information créée par la Conférence des présidents sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme. Nous recevons désormais, en visioconférence, avec nos collègues ici présents à l'Assemblée nationale, M. Olivier Roy, docteur en sciences politiques, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et éminent spécialiste des questions relatives à l'islam et en particulier à l'islamisme. Vo...
Nos travaux ne sont pas nés des manifestations que nous avons connues à la sortie du confinement. Il est important de le rappeler : ce n'est pas l'actualité qui guide cette mission, même si elle aura nécessairement un impact. Nous avons parfois vu se dessiner lors de nos auditions un antagonisme entre différentes formes de racismes. Même si nous voudrions rester très universels dans cette mission, nous ne pouvons pas nier ce phénomène. Existe-t-il une « concurrence des racismes » ? Pourquoi l'antisémitisme ne devrait-il ou ne pourrait-il pas être traité comme un racisme ? Nous souhaitons vivement entendre votre opinion sur le sujet, d'autant que vous décrivez des racismes qui changent selon le lieu où ils se situent. Dans...
..., une façon conventionnelle de désigner certains groupes en s'écartant de la signification biologique que ce terme avait eue dans le passé. Les scientifiques ont d'ailleurs détruit cette construction biologique dans leurs recherches. Si, pour certains, la race n'existe pas, l'emploi du mot est-il incompatible avec les valeurs de la République ? Comment, à l'inverse, pouvons-nous lutter contre le racisme en abandonnant cette notion ? Faut-il assumer le mot pour pouvoir lutter efficacement contre le racisme ?
. Nous attendons effectivement l'éclairage que vous pourriez nous apporter sur le racisme, notamment grâce à vos travaux sur la biologie. Au cours du mois de juillet, nous avons auditionné de nombreux universitaires, sociologues et historiens, qui ont essayé de nous expliquer l'histoire du racisme. Mme Schnapper entre autres nous a alertés, dans l'une des toutes premières auditions, sur le risque auquel nous expose le fait d'avoir calé la lutte contre le racisme sur les progrès de la...
. M. Reda a résumé l'essentiel de nos attentes. Nous avons auditionné beaucoup d'universitaires pour comprendre l'histoire et les phénomènes qui alimentent le racisme. Même si nous sommes très attachés à l'universalité de la lutte contre le racisme, nous avons tout de même auditionné quelques associations qui représentent des communautés particulièrement victimes de racisme. Je pense que votre connaissance de l'islam pourra utilement nous éclairer sur le rejet que certains de nos concitoyens de confession musulmane peuvent ressentir dans la société française. ...
Merci infiniment pour ce propos liminaire. Je voudrais que nous rentrions dans la question de l'antisionisme, qui est inséparable de la question de l'antisémitisme. Même si cette forme d'antisémitisme a toujours été très présente, il semble s'être produit un glissement de l'antisémitisme des ligues, de l'extrême droite et du racisme antisémite du XXe siècle à un antisémitisme lié à certains « territoires perdus » que vous évoquiez. On a également le sentiment que ce racisme ne s'exprime pas tant parce que les personnes sont juives que parce qu'elles constituent une communauté blanche assimilée, à tort ou à raison, à une classe dominante. Je pose donc une double question. Comment voyez-vous l'équivocité de la question antisi...
... Ce matin, nous avons reçu Georges Bensoussan qui dresse de manière explicite le constat de certaines formes d'antisémitisme qui seraient propres aux banlieues et l'expression en particulier d'une population d'origine maghrébine. Quel est votre avis sur ce constat et sur l'interaction entre l'antisémitisme provenant d'une population musulmane et éventuellement le regard croisé qui peut générer un racisme anti-musulman de l'autre côté ?
...nt que ces comportements, par exemple le fait de se mettre à tel endroit entre le centre-ville et la banlieue, ne provenaient pas tant d'une volonté ou d'un préjugé raciste vraiment conscient que d'habitudes prises pour atteindre certains objectifs (par exemple, se concentrer sur les personnes qui arrivaient de banlieue vers Paris). Dites-moi si je me trompe, mais quand vous dites que « c'est du racisme », peut-être qu'une nuance peut être apportée, celle de savoir s'il s'agit d'un acte volontaire ou si l'acte est vécu comme du racisme ? Quel est le préjugé qui anime la personne « auteur » d'un propos ou d'un acte ? Quel est le ressenti de la personne qui le subit ? J'aurais ensuite aimé avoir votre avis sur une idée, qui se répand assez souvent au niveau des municipalités, celle de faire signe...
Oui, je vous avais posé une question sur le rapprochement que vous pouviez faire entre le racisme anti-Blancs et le racisme envers la « communauté juive ».
. Merci pour cette réponse très claire qui va dans le sens que j'espérais parce que nous avons tous envie de lutter contre le racisme et si la génétique nous y aide aussi, c'est parfait. Vous parliez d'un processus de hiérarchisation et disiez que ce sont les identités qui se racialisent, et non l'inverse, si j'ai bien compris. Vous pourriez peut-être nous expliquer cela plus précisément. Sur la prophétie de l'auto réalisation que vous évoquiez, une personne l'a soulignée ce matin en traitant du racisme, mais l'a illustrée av...
...elle sont de plus en plus violents et de plus en plus fréquents. Quelle en est l'explication ? Dans vos ouvrages, en particulier dans Les Territoires perdus de la République, vous disiez que l'antisémitisme traditionnel avait évolué. Pourquoi cet antisémitisme a-t-il évolué ? Qui s'en est saisi ? Pourquoi le retrouve-t-on dans les banlieues qui sont de leur côté victimes d'autres formes de racisme ou de discrimination ? Nous avions auditionné il y a quelques semaines M. Fredj, du Mémorial de la Shoah, qui nous a dit qu'il faudrait d'abord s'occuper des discriminations que subissent certains jeunes avant qu'ils puissent comprendre ce qu'est l'antisémitisme et pourquoi c'est mal. Partagez-vous ce point de vue qui pourrait nous guider dans les politiques publiques à mettre en place ?
...on laisse au juge la possibilité d'interpréter. Il y a là une sorte de paradoxe qui me semble difficile à résoudre. En tant que politiques pour ce qui nous concerne – mais cela concerne plus généralement toutes les personnes qui sont amenées à prendre la parole dans le débat public, donc vous en tant que philosophe –, nous sommes aujourd'hui dans une sorte de difficulté qui interroge, au-delà du racisme, les modalités d'expression dans notre démocratie. Je voudrais avoir votre vision, en tant que philosophe, sur la manière dont la parole publique est galvaudée en particulier pour ce qui touche au racisme.
J'aurais voulu connaître votre sentiment sur les politiques d'immigration en France, mais aussi plus largement en Europe et l'impact qu'elles peuvent avoir sur le racisme, dans la mesure où les populations immigrées comptent quand même beaucoup de populations d'origine musulmane. On sent aujourd'hui, dans la société, la peur de cette mouvance de migrants et des politiques qui se raidissent.
Merci pour ces propos très intéressants qui donnent envie de visiter cette exposition. Je voulais revenir sur le titre de cette exposition : « Nous et les autres, des préjugés au racisme ». Vous avez parlé de l'importance de la formation, de l'éducation, et je crois que ces sujets doivent vraiment être abordés partout et en particulier dans les lieux de la République comme l'Assemblée nationale. Je voulais vous exposer une situation que j'ai vécue en début de mandat, qui m'a choquée. J'ai reçu un groupe de jeunes d'une dizaine d'années de ma circonscription, dont beaucoup issus ...