Publié le 16 octobre 2017 par : M. Woerth, Mme Louwagie, M. Abad, M. Aubert, M. Bazin, Mme Bazin-Malgras, Mme Beauvais, Mme Bonnivard, M. Bony, Mme Valérie Boyer, M. Brun, M. Carrez, M. Cherpion, M. Cinieri, M. Ciotti, M. Cordier, M. Cornut-Gentille, Mme Dalloz, M. de Ganay, M. Diard, M. Dive, Mme Marianne Dubois, M. Pierre-Henri Dumont, M. Forissier, Mme Genevard, M. Gosselin, M. Hetzel, M. Huyghe, Mme Lacroute, M. Le Fur, Mme Le Grip, M. Leclerc, Mme Levy, Mme Meunier, M. Parigi, M. Ramadier, M. Schellenberger, M. Straumann, Mme Valentin, M. Jean-Pierre Vigier, M. Viry.
Rédiger ainsi les deuxième à cinquième lignes du tableau de l'alinéa 3 :
« Solde public effectif (1+2+3)-2,9-2,4-2,6-1,0-0,30,1
Solde conjoncturel (1)-0,6-0,4-0,10,10,30,6
Mesures ponctuelles et temporaires (2)-0,1-0,1-1,0-0,1-0,10,0
Solde structurel (en points de PIB potentiel) (3)-2,2-1,9-1,5-1,0-0,5-0,5
».
Pour sa première trajectoire, le Gouvernement ne respecte pas les règles budgétaires européennes qui s'imposent à lui. Il ne respecte ni le Pacte de stabilité et de croissance (PSC), ni le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).
Certes, la France relève pour le moment du volet correctif du PSC et son déficit public doit être durablement inférieur à 3 % du PIB pour en sortir. Le Gouvernement fixe cette échéance à 2018.
Néanmoins, les règles du volet préventif du PSC lui sont applicables et elles demeureront applicables une fois la France sortie du volet correctif.
À cet égard, il faut saluer le choix lucide du Gouvernement d'abaisser les hypothèses de croissance potentielle à 1,25 % sur la période 2017‑2020, puis 1,3 % en 2021 et 1,35 % en 2022. Dans le programme de Stabilité 2017‑2020, le précédent gouvernement avait estimé la croissance potentielle à 1,5 % en 2017, 1,4 % en 2018, 1,3 % en 2019 et 1,4 % en 2020. Cette révision à la baisse de la croissance potentielle réduit mécaniquement l'écart entre le PIB et le PIB potentiel, l'output gap(i.e. la différence entre le PIB et le PIB potentiel) étant désormais estimé à -1,5 % du PIB au lieu de -3,1 % du PIB dans le programme de stabilité. Mécaniquement, l'estimation de la partie structurelle de notre déficit public devient prépondérante (2,5 % du PIB en 2016 contre une estimation du programme de stabilité à 1,5 % du PIB). Le Gouvernement reconnaît donc que l'essentiel de notre déficit public est de nature structurelle.
Mais il n'en tire pas les conséquences. En effet, la trajectoire de déficit structurel ne respecte nullement la règle minimale de réduction du déficit structurel de plus de 0,5 point par an tant que l'objectif de moyen terme (nécessairement inférieur à -0,5 % du PIB potentiel) n'est pas atteint. Les traités européens obligent la France a réduire son déficit structurel de plus de 0,5 point par an. La recommandation du Conseil de l'Union européenne de mai 2017 a précisé cette règle pour 2018 en recommandant à la France qu'elle réduise son déficit structurel de 0,6 point de PIB.
Il n'y a pas une seule année de la période de programmation où le Gouvernement respectera cette règle, dont l'infraction peut mener à des sanctions depuis la réforme du Pacte de 2011.
Il est vrai qu'un ajustement structurel trop brutal peut avoir des effets récessifs. Voilà pourquoi cet amendement propose une trajectoire d'ajustement structurel qui se rapproche plus des exigences européennes que celle présentée par le Gouvernement, sans toutefois qu'elle affecte de façon trop prononcée la croissance.
Trajectoires de soldes public, conjoncturel et structurel proposées201720182019202020212022
Solde public-2,9-2,4-2,6-1,0-0,30,1
Solde conjoncturel-0,6-0,4-0,10,10,30,6
Mesures ponctuelles et temporaires-0,1-0,1-1,0-0,1-0,10,0
Solde structurel (en points de PIB potentiel)-2,2-1,9-1,5-1-0,5-0,5
Ajustement structurel0,20,30,40,50,50,0
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