La Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire a examiné, en nouvelle lecture, sur le rapport de Mme Yolaine de Courson, la proposition de loi portant création d'une Agence nationale de la cohésion des territoires (n° 1839) (Mme Yolaine de Courson, rapporteure).
Nous en venons à notre ordre du jour, c'est-à-dire à l'examen, en nouvelle lecture, de la proposition de loi portant création d'une Agence nationale de la cohésion des territoires. Je rappelle que la commission mixte paritaire (CMP) ayant échoué, nous délibérons sur le texte tel qu'issu des travaux de notre assemblée en première lecture.
Sur ce texte, 126 amendements sont à discuter. Nous avons prévu, si nécessaire, de siéger ce soir, mais nous pourrons peut-être nous en dispenser si chacun fait un usage raisonné de son droit de parole, sachant que nous sommes en nouvelle lecture et qu'un débat approfondi a déjà eu lieu en première lecture – mais je vous laisserai évidemment libres d'apprécier ce qu'il en est.
Nous en venons à la discussion générale, au cours de laquelle, après Mme la rapporteure et M. le rapporteur pour avis, je donnerai la parole à un orateur par groupe, avant que nous ne passions à l'examen des articles.
Madame la présidente, mes chers collègues, nous nous retrouvons pour réétudier la proposition de loi portant création de l'Agence nationale de la cohésion des territoires, à la suite de l'échec regrettable de la CMP et de l'absence d'accord satisfaisant trouvé avec le Sénat, alors que nous étions d'accord sur 99 % du texte.
Je vous rappelle que la création de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) constitue un engagement du Président de la République auprès des élus locaux, qui souhaitent une simplification dans le paysage des opérateurs de l'État intervenant au profit des territoires.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire lors de l'examen en première lecture, l'objet de la présente proposition de loi est de permettre à chaque territoire de révéler les ressources uniques et singulières dont il dispose et de créer une dynamique collective autour de projets partagés. L'agence doit permettre de changer le regard des collectivités sur elles-mêmes et le regard de chacun sur ces territoires, ce qui passe par une nécessaire différenciation. Chaque projet porté par l'agence devra s'inspirer des spécificités locales pour magnifier le territoire. Elle n'est donc pas uniquement un outil destiné à pallier certaines difficultés, mais aussi un soutien au service d'impulsions innovantes et positives.
Contrairement aux appels à projets venus d'en haut, qui bénéficient surtout à ceux qui ont les moyens techniques d'y répondre, l'agence accompagnera des projets de proximité pour développer l'attractivité de chacun et la solidarité des territoires entre eux. Elle devra et saura répondre aux grands enjeux d'inclusion sociale, de transition écologique, de nouveau développement économique, de culture ou de mobilité dans un projet global qui fera de nos territoires des lieux de dynamisme.
Ce texte, vous en êtes désormais familiers. Plus de trente heures d'auditions ont été menées auprès d'acteurs des territoires qui ont apporté leur vision de l'agence. Plus de quatre cents amendements ont été déposés en première lecture et discutés en commission en présence de Mme la ministre Jacqueline Gourault en février dernier, puis lors de l'examen du texte en séance publique en mars.
Les discussions qui ont duré une dizaine d'heures en commission et près de vingt heures dans l'hémicycle ont permis d'améliorer ce texte et de l'adapter aux spécificités locales. Nous avons ainsi rappelé l'importance pour l'agence de veiller au partage des savoirs et des pratiques en mettant à la disposition de tous les territoires les projets dont elle a connaissance, via une véritable « projetothèque ».
Nous avons aussi longuement débattu pour adapter ses missions, en particulier pour les territoires en difficulté. Grâce à votre investissement, des amendements ayant pour objet l'introduction de la notion d'équité territoriale ou la définition d'un contrat de territoire sont ainsi venus enrichir le texte. La philosophie que nous avons voulu lui donner correspond à celle que je porte dans ma vision des territoires ruraux, c'est-à-dire une vision positive. Plutôt que de se focaliser sur les difficultés, le texte cherche à favoriser les réponses apportées à celles-ci par l'émergence de projets positifs, innovants et spécifiques que sont capables de porter tous les territoires, quelles que soient leurs particularités. À cet égard, je me félicite que l'amendement que j'avais présenté afin de cibler aussi les projets innovants et ne pas parler uniquement en termes de difficultés, mais également d'atouts à révéler, ait été adopté.
La version adoptée en première lecture a amélioré le texte initial pour répondre à ce souci d'efficacité, notamment à travers la création d'un comité local de cohésion territoriale qui réunira, à la demande du préfet, les élus du territoire, mais aussi les acteurs locaux privés ou publics concernés tels que les agences régionales de santé, l'agence de l'eau et des personnalités de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il sera informé des demandes d'accompagnement émanant des collectivités. Vous avez été nombreux à soutenir cet amendement et je vous remercie pour cette forte mobilisation.
Malgré tous nos efforts pour trouver un accord avec le Sénat, la commission mixte paritaire n'a pas abouti. L'échec de cette CMP est tout à fait regrettable, car nous voyons tous les jours sur nos territoires l'urgence d'aider les collectivités à développer et porter des projets. C'est une attente qui remonte directement du terrain et qui fait suite à la fracture économique, sociale et numérique qui aggrave la situation de bon nombre de territoires. Avec ce texte, nous répondons rapidement à ces attentes et à ce besoin de projets pour révéler toutes les potentialités des territoires.
Cette agence a vocation à être une structure légère, qui facilite les initiatives. Elle ne doit donc pas être bloquée, ce à quoi aurait abouti la proposition faite par le Sénat, introduisant indirectement un droit de veto permanent des collectivités locales totalement contraire au projet initial. Ce différend sur les conditions de délibération au sein du conseil d'administration de l'agence, qui comprend un nombre élevé de collectivités, n'a pu être surmonté en dépit de notre main tendue. Lors de la CMP, nos collègues de la majorité sénatoriale ont oublié les objectifs et les attentes à l'égard de l'ANCT, qui a pour mission d'entreprendre dans les territoires et d'accompagner les projets, en aucun cas de les bloquer.
Cette agence est nécessaire pour tous les territoires, mais elle ne réussira sa mission qu'à condition de jouer systématiquement son rôle de facilitateur. Elle met au premier rang les collectivités territoriales, en répondant aux attentes des élus locaux qui ont besoin de cet accompagnement sur mesure.
En première lecture, je pense que nous avons su améliorer le texte pour que l'agence s'adapte aux spécificités de tous. Profitons de ce retour en commission pour porter un nouveau regard sur le texte et lui apporter les modifications nécessaires. Dans le souci de tendre la main au Sénat, mon collègue M. Christophe Euzet, rapporteur pour avis de la commission des lois, et moi-même, présenterons un amendement sur la composition du conseil d'administration. Il octroie un siège supplémentaire aux représentants des collectivités locales et instaure un mécanisme de seconde délibération qui permet de ne pas paralyser les décisions de l'agence en cas de désaccord.
À terme, l'Agence nationale de la cohésion des territoires sera jugée sur sa capacité à porter des projets et sur le nombre d'initiatives qui aboutiront pour améliorer la vie des habitants et renforcer l'attractivité des territoires. Nous avons donc le devoir de ne pas bloquer ni alourdir son fonctionnement.
Je forme le voeu que ce nouvel examen sache prendre en compte le constat de l'urgence pour les territoires d'être dotés d'une structure qui révèle leurs atouts et leurs singularités. Il serait regrettable que nous fassions ici des choix politiques au détriment de choix techniques, pour un fonctionnement optimal de l'agence au service des territoires dont nous sommes tous issus.
Au nom de la commission des lois, je veux saluer le travail fourni par Mme la rapporteure et me féliciter de la naissance imminente de cette Agence nationale de la cohésion des territoires qui, on le sait, était attendue par les élus locaux et soutenue par la majorité des sénateurs. Comme l'a dit Mme Yolaine de Courson, nous devons nous réjouir de l'essentiel, à savoir que nous étions d'accord sur à peu près tout – sur ce point, l'échec de la commission mixte paritaire ne doit pas nous tromper.
Loin du « machin » dénoncé par certains, loin de l'usine à gaz stigmatisée par d'autres, l'Agence nationale de la cohésion des territoires est dotée d'une mission très claire. Elle continuera à décliner localement des politiques publiques nationales telles que « Territoires d'industrie », « Action coeur de ville » ou encore « France très haut débit », mais elle aura aussi vocation à répondre à la demande d'un appui technique, juridique et financier des projets venus des territoires, notamment des projets innovants, comme l'a dit la rapporteure à l'instant.
Sa structure est tout aussi claire. Au niveau national, elle procède d'une fusion entre l'Agence du numérique, l'Établissement public national d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (EPARECA) et le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET). Un rapprochement est opéré, au sein d'un comité national, avec les autres grandes agences, notamment le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA), l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l'Agence nationale de l'habitat (ANAH), avec lesquelles elle est appelée à contractualiser.
Pour assurer cette cohérence, un dispositif essentiel a été mis en place, sous la forme d'un guichet unique établi au niveau du préfet, élevé au rang de référent départemental, ce qui aura pour vertu d'assurer la transparence du dispositif. Le comité local au sein duquel siégeront des acteurs locaux, mais également les parlementaires que nous sommes, sera informé à la fois des demandes et de leur devenir. Comme on le voit, ce dispositif se caractérise par une grande nouveauté simplificatrice visant à l'efficacité pour assurer la cohérence de l'exécution des politiques publiques de l'État, mais aussi des projets innovants venant de la base des collectivités territoriales.
Bien sûr, on a débattu de la composition du conseil d'administration, ce qui a constitué un point d'achoppement. Fallait-il donner la majorité à l'État ou fallait-il la laisser aux collectivités territoriales, au risque de faire capoter l'ensemble du processus décisionnel ? Très honnêtement, j'ai le sentiment que l'essentiel n'était pas là pour une institution présidée par un élu représentant des collectivités territoriales, où celles-ci sont bien représentées, et qui fonctionne exclusivement à leur bénéfice, pour soutenir leurs projets.
On peut évidemment comprendre la préoccupation qui demeure, portant sur le souhait général des collectivités, c'est pourquoi j'ai cosigné l'amendement présenté par votre rapporteure, qui augmente la représentation des collectivités au conseil d'administration et qui leur permet de demander à la majorité une deuxième délibération. Si cet amendement aboutit, la commission des lois se réjouira de la création toute prochaine de cette Agence nationale de la cohésion des territoires.
Depuis longtemps, les territoires ont manifesté un réel désir de simplification et de soutien dans leurs projets d'ingénierie et de financement. L'ANCT doit être un outil efficace à leur service, elle doit apporter sur le terrain une réponse et des soutiens adaptés et différenciés dans une logique partenariale et souple.
Pourtant, sa mise en oeuvre est aujourd'hui retardée, ce qui est regrettable. Le processus démocratique avait permis de préciser et de renforcer les missions de l'agence et de renforcer son fonctionnement par les contrats de cohésion territoriale ou les travaux sur les comités locaux de cohésion territoriale. Il s'agissait de garder la souplesse nécessaire à chaque territoire pour faire émerger des projets co-construits et pertinents. Face à cet enjeu majeur, le débat s'est cristallisé sur la gouvernance et la composition du conseil d'administration.
Des réponses ont été apportées et des pas ont été faits dans la logique partenariale qui anime la création de l'agence pour renforcer le climat de confiance indispensable à l'action collective. En effet, comment imaginer qu'une agence au service des territoires refuse de les écouter ? Différentes modalités de seconde délibération ont donc été proposées pour renforcer l'écoute et les moyens d'alerte et de dialogue entre représentants locaux et nationaux, pour manifester la confiance que l'État place dans cet organisme et dans ses acteurs, mais ces propositions ont toutes été rejetées.
Dans le contexte que nous connaissons, ne renouvelons pas les erreurs du passé : il ne s'agit pas de faire du conseil d'administration de l'ANCT un champ de bataille où s'affrontent les postures politiques, mais bien le lieu d'une décision efficace, souple, proche du terrain, alimentée par les contributions de tous les acteurs de bonne volonté. Malgré le retard inévitable et malheureux que l'échec de la CMP a déjà engendré, ce nouvel examen est donc l'occasion de faire un pas vers un dialogue constructif et opérationnel, comme le souhaite le groupe La République en Marche.
Sur la forme, je commencerai par souligner que nous examinons ce texte dans des conditions qui ne sont pas acceptables, madame la présidente. Il n'est pas normal qu'on aborde un sujet aussi important à la veille du 8 mai, car de nombreux députés regagnent leur territoire ce soir afin de pouvoir prendre part aux cérémonies de demain, ce qui va nous obliger à accélérer la discussion : on aurait pu choisir un autre moment pour discuter de ce projet de loi très important.
Sur le fond, j'espère que vous allez cette fois écouter les députés de l'opposition, notamment concernant l'article 3 : si vous l'aviez fait plus tôt, la CMP aurait abouti. J'espère de tout coeur que le conseil d'administration sera composé des services de l'État, mais aussi et surtout d'élus locaux en même nombre : à mon sens, ces élus qui connaissent parfaitement le territoire ont le droit de donner leur avis, et il est souhaitable qu'ils puissent travailler main dans la main avec les services de l'État. J'espère, enfin, que vous saurez aussi prêter attention aux amendements de l'opposition et que ceux-ci ne seront pas tous rejetés en bloc, comme cela a été le cas en première lecture, y compris pour des amendements très intéressants. Certains amendements me semblent pouvoir être acceptés d'une manière collégiale dans l'intérêt des territoires.
Je conclurai en faisant trois remarques. Premièrement, je veux dire, comme je l'ai déjà fait en première lecture, qu'il ne faut pas que cette agence soit une usine à gaz gourmande de crédits de fonctionnement, car nous aurions alors échoué sur toute la ligne.
Deuxièmement, nous devons veiller à ce qu'elle soit une agence de proximité, afin que l'État soit placé au plus près des territoires ruraux, au plus près des collectivités locales, et notamment des petites communes dont les maires ne disposent pas d'ingénierie. Ce sera le rôle de l'ANCT que d'apporter un conseil de qualité et de proximité.
Troisièmement, je souhaite que l'on puisse concentrer dans cette agence l'ensemble des lignes de crédit qui vont pouvoir nous aider à financer des opérations structurantes sur les territoires ruraux. Pour faire tout cela, je vous conjure d'écouter l'opposition – notamment les membres du groupe Les Républicains –, en particulier quand elle présente des amendements qui font avancer le débat dans l'intérêt général des territoires ruraux.
Nous déplorons tous de ne pouvoir disposer de tout le temps que nous souhaiterions avoir, mais je rappelle que nous sommes tributaires de l'agenda parlementaire et que nous devons nous organiser en tenant compte du fait qu'une très grosse loi arrive très prochainement. Avec les membres du bureau, parmi lesquels des membres de votre groupe, nous avons essayé de trouver les meilleures solutions – ou les moins mauvaises possible.
Madame la présidente, madame la rapporteure, je vous remercie de m'accueillir au sein de votre commission afin de me permettre d'exprimer la position du groupe Mouvement Démocrate et apparentés dans le cadre de cette nouvelle lecture, en l'absence de mon collègue M. Bruno Millienne, qui s'est beaucoup investi sur ce texte.
Nous sommes, nous aussi, très déçus de constater l'échec de la CMP sur un texte dont l'examen s'étire depuis plus de sept mois. La création de l'ANCT était une première réponse concrète au besoin d'une évolution forte de la relation entre l'État et les territoires, d'un État plus proche des acteurs locaux, d'un État qui écoute davantage, qui s'adapte à la diversité des territoires et qui soutient les projets locaux en mobilisant plus efficacement les moyens disponibles.
La déception est d'autant plus grande que nous pouvions nous féliciter d'un travail constructif et complémentaire des sénateurs et des députés en première lecture, pour faire en sorte que cette agence soit réellement un outil au service des territoires, en priorisant les plus fragiles d'entre eux. Le désaccord entre nos deux chambres porte sur la gouvernance de l'agence, en particulier sur la composition de son conseil d'administration, le Sénat souhaitant une représentation paritaire des élus locaux et des représentants de l'État. Pour sa part, notre groupe estime logique qu'au sein d'une agence d'État, les représentants de l'État disposent d'au moins la moitié des sièges, comme le prévoyait la rédaction initiale du texte.
De même, nous ne pouvons envisager un mode de délibération qui puisse conduire à une impasse dans la prise de décision. Dans ces conditions, nous soutiendrons l'amendement de la rapporteure visant à proposer une nouvelle délibération au cas où un vote ne recueillerait pas la majorité des voix des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements. Cette minorité de blocage temporaire au profit de la reconnaissance de la voix des élus locaux me paraît être un bon compromis, fermant la porte à tout blocage perpétuel. Il nous faut faire confiance à l'intelligence collective et cesser de redouter de la part de l'État une volonté d'imposer d'en haut, en totale contradiction avec les fondements de cette agence.
Pour ce qui est du reste du texte, notre groupe n'a déposé aucun amendement. S'il est vrai que nous aurions préféré un texte plus épuré, laissant plus de latitude aux élus locaux, nous considérons toutefois que le texte dont nous débattons aujourd'hui permet une réelle déconcentration des services de l'État, ce qui est selon nous l'essentiel. Nous aspirons donc à une nouvelle lecture rapide et sereine, afin que nous puissions créer avant l'été cette Agence nationale de la cohésion des territoires.
Nous abordons donc en nouvelle lecture cette proposition de loi portant création d'une Agence nationale de la cohésion des territoires, qui a suscité une attente forte et légitime sur les territoires.
Le groupe Socialistes et apparentés veut commencer par saluer les points d'avancée en première lecture, notamment en ce qui concerne l'EPARECA et les domaines d'intervention de l'agence, ainsi que la séparation des projets innovants et des territoires. On a également noté une avancée pour ce qui est de la représentation des parlementaires au conseil d'administration de l'agence, mais il est encore possible de progresser sur ce point, qui donnera sans doute encore lieu à débat au sein de cette commission.
S'il faut évidemment renforcer les politiques au profit des territoires, cela nécessitait-il de créer une nouvelle agence, ou une réorganisation des services aurait-elle suffi – surtout si l'ANCT n'est pas dotée de nouveaux moyens ? Nous avons un doute et resterons très vigilants sur ce point, en particulier lors de l'examen du projet de loi de finances, puisque c'est dans ce cadre que seront fléchés les fonds de l'ANCT.
On peut aussi se demander si, pour être en cohérence totale avec la création de cette agence, il ne faudrait pas commencer par stopper l'hémorragie de la suppression des services publics sur les territoires, bon nombre d'entre eux étant régulièrement touchés par la fermeture de divers services, en totale contradiction avec la création de l'agence et ses objectifs.
Enfin, nous réitérerons la demande consistant à mettre en avant les territoires qui n'ont aucun contrat. Les amendements par lesquels nous avions fait cette proposition en première lecture ont tous été rejetés au prétexte que tous les territoires seraient d'une manière ou d'une autre dotés par des contrats, ce qui n'est pourtant pas le cas.
Plus l'examen de cette proposition de loi avance, plus le groupe Libertés et Territoires s'interroge sur le bénéfice que les collectivités pourront tirer de la création de cette future agence par rapport à l'existant. C'est d'autant plus dommageable que tout le monde s'accordait, en juillet 2017, sur la pertinence de l'annonce du Président de la République.
Pour notre groupe, la création de l'agence devait permettre de repenser l'action et la place de l'État et de ses trop nombreuses agences. Elle devait également permettre de refonder la relation entre l'État et les collectivités territoriales, et de réconcilier décentralisation et déconcentration – ce dont nous sommes hélas bien loin.
En un peu moins de deux ans, l'ambition initiale a été rognée, mais quelques avancées ont été obtenues. Pour ce qui est de ces dernières, l'agence regroupera trois opérateurs en totalité ou en partie, et elle sera le guichet unique pour les collectivités. Dans les faits, les élus iront voir le préfet, qui sera le délégué territorial de l'agence. Cependant, en matière de gouvernance, nous regrettons que n'ait pas été saisie l'opportunité de créer une gouvernance partagée entre les collectivités et l'État. La composition du conseil d'administration a constitué un point d'achoppement. Notre groupe a émis d'autres réserves et proposé des alternatives pour la gouvernance locale de l'agence et au sein du comité national de coordination. Enfin, le volet financier constitue le dernier point négatif que nous voulons souligner : en effet, l'agence ne bénéficie d'aucun financement supplémentaire.
La commission en vient à l'examen des articles de la proposition de loi.
Titre Ier Création d'une Agence nationale de la cohésion des territoires
Article 1er (article L. 1231-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Statut juridique et priorités d'intervention de l'Agence nationale de la cohésion des territoires
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement CD76 de M. Fabrice Brun.
Elle est saisie de l'amendement CD108 de Mme Marie-Noëlle Battistel.
L'amendement CD108 vise à compléter l'alinéa 7 de l'article 1er en précisant que l'ANCT aura particulièrement vocation à intervenir dans les territoires ne bénéficiant d'aucun des dispositifs nationaux de soutien mis en oeuvre par l'État ou ses opérateurs. En effet, contrairement à ce qui nous avait été répondu en première lecture, il existe encore des territoires qui ne bénéficient d'aucun contrat et ne sont soutenus par aucune agence nationale. Il s'agit le plus souvent de zones rurales ou périurbaines, qui se sentent délaissées par la puissance publique et marquées par la fracture territoriale.
Comme nous l'avons dit en première lecture, si les projets des territoires ne peuvent pas aboutir, ce qui arrive fréquemment, ce n'est pas uniquement dans les territoires qui ne reçoivent pas de subventions de l'État. Je suis donc défavorable à cet amendement.
J'entends bien, mais cela n'empêche pas d'intervenir sur les autres territoires. Les territoires qui ne bénéficient d'aucun contrat et ne font donc l'objet d'aucune attention de l'État ne devraient-ils pas être prioritaires pour avoir au moins un contrat, et l'agence n'est-elle pas la mieux placée pour s'en assurer ?
Il ne serait pas logique de refaire un appel à projets descendant : l'agence va être saisie par les territoires porteurs d'un projet, via le délégué territorial, et tous les territoires accomplissant cette démarche seront entendus.
La commission rejette l'amendement.
Puis elle examine l'amendement CD86 de la rapporteure.
Il s'agit d'un amendement de retour au texte adopté par notre commission en première lecture.
La commission adopte l'amendement.
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, elle rejette l'amendement CD120 de M. Alain Perea.
Elle est saisie, en discussion commune, des amendements CD1, CD2 et CD3 de M. Martial Saddier.
Nous avons déjà eu de longs débats sur ce point, mais notre groupe est très attaché à ce que, compte tenu de la spécificité des territoires situés en zone de montagne et en zone frontalière – certains cumulent ces deux particularités –, ceux-ci soient identifiés précisément dans la proposition de loi. Tel est l'objet de l'amendement CD1 et des amendements de repli CD2 et CD3.
Nous avons inséré en première lecture une priorité aux territoires caractérisés par des « contraintes géographiques », ainsi qu'aux « zones mentionnées à l'article 174 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne », ce qui satisfait la préoccupation exprimée par cet amendement. Je suis donc défavorable à ces trois amendements.
La commission rejette successivement les amendements.
Puis elle adopte l'article 1er modifié.
Article 2 (article L. 1231-2 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Cadre d'intervention et missions de l'ANCT
La commission examine l'amendement CD121 de M. Alain Perea.
Cet amendement vise à intégrer dans les missions de la future agence la notion de maintien des services au public – les commerces et services de proximité relevant de la sphère privée, mais nécessaires à la qualité de vie des territoires –, particulièrement nécessaire en milieu rural, au-delà de la notion juridiquement limitative de « services publics ».
Rien n'interdira à l'agence de soutenir des projets d'implantation ou de réimplantation de services commerciaux – ce sera d'ailleurs son rôle en tant que successeur de l'EPARECA – mais dans cet alinéa, il me paraît plus important de mettre l'accent sur l'accès aux services publics proprement dits.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie de l'amendement CD110 de Mme Marie-Noëlle Battistel.
Pour favoriser la cohésion des territoires, il faut commencer par faire en sorte que chacun de nos concitoyens puisse accéder à un logement digne. Pour cela, l'amendement CD110 propose d'introduire l'accès au logement et la lutte contre l'habitat indigne comme thématiques prioritaires des projets qui seront soutenus par l'agence.
Je suis défavorable à cet amendement, déjà satisfait par la mention du mot « logement » à l'alinéa 2 de l'article 2.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine l'amendement CD109 de Mme Marie-Noëlle Battistel.
L'amendement CD109 vise à préciser que, pour ce qui est de la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, le périmètre des missions de l'agence porte en particulier sur la revitalisation commerciale et artisanale. Cette proposition est par ailleurs conforme à l'ouverture, faite en commission, sur l'extension du périmètre d'intervention des outils de l'EPARECA.
La rédaction du paragraphe II de l'article 2, telle qu'adoptée en première lecture, étend considérablement le périmètre géographique du pilier « EPARECA » de la future ANCT, bien au-delà des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et des zones d'habitat dégradé.
Vous voudrez bien noter qu'à l'alinéa 8 de l'article 2 sont désormais visées, pour l'activité de l'EPARECA intégrée à l'agence, les « zones mentionnées à l'article 42 de la loi du 4 février 1995 ». Or, ces zones incluent notamment les zones caractérisées par leur faible niveau de développement économique et par l'insuffisance du tissu industriel et tertiaire, les territoires ruraux de développement prioritaire, les bassins d'emploi à redynamiser et les départements d'outre-mer.
En matière de revitalisation commerciale et artisanale, le texte donne déjà la possibilité à l'ANCT d'intervenir bien au-delà des QPV, c'est pourquoi, comme en première lecture, mon avis est défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie, en discussion commune, de l'amendement CD124 de M. Philippe Vigier et des amendements identiques CD4 de M. Martial Saddier, CD18 de M. Jean-Yves Bony et CD125 de Mme Jeanine Dubié.
L'amendement CD4 vise à intégrer la réhabilitation de l'immobilier de loisir dans les missions de la future agence, ce qui constitue à nos yeux un sujet primordial, notamment pour les stations de ski et les zones balnéaires.
Toutes les thématiques auxquelles font référence ces amendements sont incluses dans le domaine du logement, qui figure déjà à l'alinéa 2. Je suis donc défavorable à l'ensemble de ces amendements.
La commission rejette successivement l'amendement CD124 et les amendements identiques CD4, CD18 et CD125.
Elle examine l'amendement CD5 de M. Martial Saddier.
Quelques heures après l'annonce faite par le Président de la République de mesures ayant vocation à répondre aux grands enjeux de l'environnement, l'amendement CD5 tombe à point, puisqu'il vise à ce que la qualité de l'air, un sujet majeur pour la santé de nos concitoyens, fasse partie des missions de l'ANCT.
Nous avons inséré en première lecture, dans l'article 1er, une priorité aux territoires qui connaissent des difficultés en matière environnementale – que ce soit au sujet de l'air, de l'eau ou des sols.
Je considère donc que votre amendement est satisfait.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie de l'amendement CD81 de M. David Lorion.
L'amendement CD81 vise à donner à l'agence la possibilité de mettre en place des stratégies locales de gestion des risques d'inondation qui, en raison de leur complexité, ont besoin de son appui.
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement.
Elle examine l'amendement CD111 de Mme Marie-Noëlle Battistel.
L'amendement CD111 vise à préciser que l'agence favorise en priorité l'ingénierie publique lorsqu'elle existe. On constate en effet que, sur le terrain, celle-ci est trop souvent concurrencée par l'ingénierie privée, et a de ce fait tendance à disparaître. Quand l'ingénierie privée rechigne à intervenir sur certains territoires où son activité ne serait pas rentable, ces territoires peuvent alors se trouver totalement dépourvus d'ingénierie.
On ne voit pas pourquoi les porteurs de projets qui sollicitent l'ANCT devraient se passer de l'ingénierie privée, qui possède parfois des compétences différentes de l'ingénierie publique. Le mieux est de pouvoir faire appel à l'une et à l'autre mais, dans les cas où ni l'une ni l'autre n'est disponible, l'ANCT sera là pour pallier cette carence.
Peut-être me suis-je mal exprimée, madame la rapporteure : mon amendement ne vise pas à ce que les porteurs de projet ne puissent faire appel à l'ingénierie privée, mais simplement à ce qu'ils ne le fassent qu'à défaut de pouvoir recourir à l'ingénierie publique. Par ailleurs, vous dites qu'en l'absence de toute ingénierie sur un territoire donné, l'ANCT sera là : or, il me semble que ce qu'elle est susceptible de pouvoir fournir, c'est bien de l'ingénierie publique, et je ne m'explique donc pas votre avis défavorable.
Le sens de mon avis défavorable, c'est qu'il ne faut privilégier ni l'ingénierie privée, ni l'ingénierie publique, quelles que soient les circonstances.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie de l'amendement CD69 de M. Vincent Descoeur.
L'amendement CD69 a pour objectif de poser le principe de gratuité de l'action de l'agence en dehors du secteur concurrentiel – auquel se rattache la maîtrise d'oeuvre, par exemple.
Nous avons déjà eu ce débat en première lecture. Les services actuellement rendus par le CGET et l'Agence du numérique le sont gratuitement et l'intervention du délégué territorial de l'ANCT sera également gratuite, puisqu'il s'agit du préfet. Cela dit, compte tenu de l'ambition et de l'ampleur des missions de l'ANCT, nous ne pouvons raisonnablement exclure toute possibilité de facturation de certaines prestations. En première lecture, la ministre avait évoqué l'exemple du pont de Gênes, qui montre que, lorsque surviennent des événements majeurs totalement inattendus et imprévisibles, il est difficilement concevable de se priver de l'avis d'experts de haut niveau, dont les prestations sont payantes.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine l'amendement CD115 de M. Matthieu Orphelin.
Avec l'amendement CD115, je voulais simplement rappeler une nouvelle fois l'importance de placer la transition écologique et énergétique au coeur des missions de l'ANCT, ainsi que la nécessité que l'action de cette agence se coordonne avec celle des autres agences existantes, en particulier l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Cela dit, puisque ces principes ne seront pas inscrits dans la loi, je retire mon amendement.
L'amendement CD115 est retiré.
La commission adopte l'amendement rédactionnel CD87 de la rapporteure.
Elle examine l'amendement CD126 de M. Philippe Vigier.
Le Président de la République a récemment affirmé qu'il fallait arrêter de fermer des services publics, en particulier dans les zones rurales. L'amendement CD126 répond à cette préoccupation en proposant d'inscrire dans la loi que l'ANCT veille à la coordination et au suivi de l'évolution des implantations de services de l'État et de ses opérateurs. Il nous semble en effet qu'on ne peut créer une agence de cohésion des territoires sans s'occuper de ce que fait l'État en matière de services publics sur ces mêmes territoires. Si l'État, via l'ANCT, s'occupe d'un projet de développement économique, social, ou éducatif au sein d'un territoire et que, dans le même temps, il ferme des services publics sans se concerter avec l'ANCT, on marche sur la tête !
Je suis défavorable à cet amendement, en partie redondant avec l'alinéa 3 de l'article 2.
Je rappelle que ce sont les territoires qui saisissent l'ANCT, et non l'ANCT qui impose ses décisions aux territoires.
J'ai connu les zones franches et la politique de la ville et je puis vous dire qu'il est arrivé que l'ANRU finance des projets importants dans des quartiers alors que, parallèlement, l'État fermait des services publics dans les mêmes quartiers, du fait d'une absence de coordination de l'action publique. C'est ce qu'il faut aujourd'hui éviter, en faisant en sorte que tout le monde aille dans le même sens.
Pour cela, je propose que, quand une collectivité saisit l'ANCT sur un projet, si l'agence apprend que le préfet a l'intention de fermer un service public dans le même territoire, elle puisse le prévenir de son intention de soutenir un projet, afin qu'il dispose d'une vision globale des choses et que cela puisse l'inciter à réfléchir.
Il est écrit à l'alinéa 3 de l'article 2 que l'ANCT « assure une mission de veille et d'alerte afin de sensibiliser et d'informer les administrations, les ministères ainsi que les opérateurs publics et privés sur les impacts territoriaux de leurs décisions en matière de cohésion et d'équité territoriales. »
Votre amendement me paraît satisfait par cette précision, c'est pourquoi je confirme mon avis défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Elle adopte l'amendement rédactionnel CD82 de la rapporteure.
Elle en vient à l'amendement CD130 de M. Philippe Vigier.
Il s'agit de préciser que l'agence exerce l'ensemble des activités et missions du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET). Nous débattons de ce sujet depuis le début de l'examen du texte. Nous avons le sentiment que ce n'est pas clair.
La majeure partie des activités du CGET sera intégrée dans l'ANCT. Seules quelques personnes resteront au niveau du ministère, mais les compétences seront bien transférées à l'ANCT. Avis défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine l'amendement CD156 de M. François Pupponi.
L'amendement vise à répondre à la crainte des territoires prioritaires de la politique de la ville. Le CGET est actuellement le bras armé de l'État dans les territoires en matière de politique de la ville, mais il va être fusionné dans une grande agence, qui ne s'occupera pas seulement de politique de la ville. Nous proposons donc que l'agence crée en son sein un comité de suivi de la mise en oeuvre des programmes de la politique de la ville.
Ne créons pas d'instance de gouvernance supplémentaire, sous peine de transformer l'agence en usine à gaz.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine ensuite l'amendement CD155 de M. Jean-Félix Acquaviva.
L'agence devra veiller à l'application de la loi du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne, en termes de maintien prioritaire des services publics.
En première lecture, nous avons introduit dans le texte un alinéa particulier consacré aux spécificités, à la protection et au développement des territoires de montagne. Je demande donc le retrait de cet amendement. Sinon, mon avis sera défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Elle adopte l'amendement rédactionnel CD83 de la rapporteure.
Elle en vient à l'amendement CD128 de M. Philippe Vigier.
Afin de ne pas multiplier les interlocuteurs, et pour aboutir à la simplification demandée par les élus locaux, nous proposons de transférer les activités et les missions du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA) à l'ANCT.
Il n'est pas question de fusionner le CEREMA et l'ANCT. Commençons par fusionner le CGET, l'Agence du numérique et l'Établissement public d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (EPARECA), afin que l'ANCT soit en mesure de fonctionner rapidement. Intégrer dans l'ANCT plusieurs milliers d'agents supplémentaires issus du CEREMA, et les missions de celui-ci, n'est pas concevable à court terme. En revanche, des conventions seront passées avec lui. Avis défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine les amendements CD129 et CD131 de M. Philippe Vigier.
L'amendement CD129 propose le même dispositif pour l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) et l'amendement CD131 pour l'Agence nationale de l'habitat (ANAH). En effet, le CGET va s'occuper du fonctionnement de la politique de la ville, quand l'ANRU sera toujours compétente en matière d'investissements. Ce n'est pas très cohérent… Il serait plus pertinent de n'avoir qu'une agence d'État.
Mon avis est défavorable. Ces agences passeront des conventions pluriannuelles avec l'ANCT. Elles travailleront donc ensemble.
La commission rejette successivement les amendements.
Elle examine, en discussion commune, les amendements CD74 de M. Vincent Descoeur et CD112 de Mme Marie-Noëlle Battistel.
Vous connaissez mon attachement à la mobilité dans les territoires ruraux. L'amendement CD74 vise à ce que l'agence mette ses compétences au service de projets liés à la mobilité.
L'amendement CD112 est similaire. Au moment où le Parlement s'apprête à examiner le projet de loi d'orientation des mobilités (LOM) qui va structurer l'aménagement du territoire, l'agence doit faire de la mobilité une de ses missions centrales. Cet amendement propose qu'elle concoure à la mise en oeuvre des orientations nationales en matière de mobilité définies dans la LOM. C'est d'ailleurs l'esprit de l'intention initiale des sénateurs, afin de favoriser les mobilités dans les territoires d'intervention.
Vous avez raison de pointer les problèmes de mobilité dans les territoires ruraux, mais cet ajout est superflu car les mobilités figurent déjà à l'alinéa 2 de l'article 2.
La commission rejette les amendements.
Puis elle adopte l'article 2 modifié.
Article 3 (article L. 1232-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Conseil d'administration et directeur général de l'ANCT
La commission examine, en discussion commune, les amendements CD133 de M. Philippe Vigier, CD116 de la rapporteure, CD68 de M. Martial Saddier, CD134 de M. Philippe Vigier et CD41 de M. Vincent Descoeur.
L'amendement CD133 propose de revenir à la rédaction adoptée par le Sénat, afin que le conseil d'administration comprenne un nombre égal de représentants de l'État et de représentants des collectivités territoriales.
Chers collègues, j'attire votre attention sur le fait que, s'il est adopté, l'amendement de Mme la rapporteure fera tomber tous les amendements jusqu'à l'amendement CD140. J'invite donc nos collègues qui souhaiteraient s'exprimer à le faire d'emblée.
L'amendement CD116 vise à conserver l'équilibre global de la composition du conseil d'administration, s'agissant des membres ayant voix délibérative, en plaçant le représentant de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) dans le même collège que les représentants de l'État et en octroyant ainsi un siège supplémentaire aux représentants des collectivités locales.
Le dispositif est complété par un mécanisme de nouvelle délibération : pour être approuvée par le conseil d'administration, une délibération devra réunir la majorité des membres présents ainsi que, au sein de cette majorité, la majorité des membres représentant les collectivités et leurs groupements. Si cette double majorité n'est pas réunie, la délibération sera de nouveau examinée par le conseil d'administration lors de sa prochaine réunion. Ce mécanisme ne pourra être utilisé qu'une seule fois, pour ne pas rendre ce veto provisoire potentiellement paralysant pour l'agence.
Ce dispositif est de nature à favoriser la recherche d'une solution consensuelle entre les membres du conseil d'administration de l'agence.
Cela mérite que nous y passions un peu de temps car il s'agit d'un point majeur de désaccord en CMP. Avec mon collègue M. Jean-Marie Sermier, j'ai eu l'honneur d'y participer. Si l'amendement de la rapporteure avait été débattu en CMP, cela nous aurait peut-être évité cette réunion…
Puisque cette agence est créée pour les territoires, afin de répondre au mal-être des élus locaux, l'amendement CD68 consiste à rappeler que ceux-ci doivent avoir une place importante dans la gouvernance, qui est au coeur des décisions.
En outre, si l'agence doit répondre aux problématiques des territoires, il est important que l'avis des élus locaux et des territoires soit pris en compte dans les décisions de la gouvernance. C'était notre position en CMP – celle de M. Jean-Marie Sermier, de nos collègues du Sénat et la mienne. Nous n'avons rien inventé : nous défendons un principe qui existe déjà dans d'autres structures – à l'ADEME, à Bpifrance. La deuxième délibération est d'ailleurs peu utilisée, puisque son principe même oblige la gouvernance à tenir compte des territoires et des élus locaux.
On ne peut que regretter que ce geste n'ait pas été fait en CMP. Nous prenons acte de l'amendement de Mme la rapporteure. D'ici à la séance, peut-être pourrait-on tout simplement reprendre ce qui marche très bien dans d'autres agences nationales. C'était l'objet de l'amendement CD68, qui va tomber si celui de la rapporteure est adopté.
Vous y verrez d'ailleurs ce qu'a dit M. Vincent Descoeur, qui m'y suppléait ! Je suis vraiment très surpris de la volonté – est-ce celle de la rapporteure ou celle du Gouvernement ? – de ne pas donner le même poids aux élus qu'aux représentants de l'État. Tout le monde le reconnaît, cette agence doit être au service des élus et des territoires. Qui mieux que les élus est capable de parler des territoires ?
Nous ne demandions pas une majorité ! Vous inventez un système proche de l'usine à gaz pour éviter de donner aux territoires le même nombre de représentants qu'à l'État. Cette double détente – une majorité au conseil d'administration, et la majorité des représentants des élus – n'est pas un veto, mais un avis. Si les élus émettent un avis défavorable et n'acceptent donc pas l'ordre du jour, il va falloir le représenter à la prochaine réunion et, à ce moment-là, il sera adopté… Les élus peuvent seulement décaler l'ordre du jour d'une réunion, et ils ne peuvent le faire qu'une fois. Cela ne tient pas debout !
S'ils ont jugé que ce n'était pas le moment de le faire, ou que le projet n'était pas suffisamment mûr pour être pris en charge par l'agence, je ne vois pas pourquoi le mois d'après – j'imagine que les réunions seront régulières –, ils changeraient d'avis… Tout cela est très compliqué, alors que nous demandions simplement à disposer du même nombre de représentants que l'État.
Certes, votre amendement peut être considéré comme une avancée. Mais si vous reveniez à quelque chose de plus simple et à une représentation équilibrée et équitable, les difficultés seraient aplanies et vous donneriez des gages aux élus. N'ayez pas peur des élus ruraux et locaux ! Une fois l'agence créée, tout le monde aura intérêt à ce qu'elle fonctionne.
C'est le point d'achoppement essentiel de ce projet de loi.
Nous savons tous comment cela se passe : les services et les représentants de l'État se mettent d'accord avant la réunion puis parlent d'une seule voix, tout en suivant le directeur général de l'agence, lui-même nommé par le Gouvernement. La seule voix dissonante est souvent celle de Bercy, qui explique qu'on ne peut rien faire et que les projets ne doivent pas être financés car ils coûtent trop cher…
Si les élus ne sont pas organisés comme l'État, nous savons tous très bien comment cela va se passer : l'État va décider des projets, les élus essaieront parfois de faire valoir leur point de vue, mais si l'État n'est pas d'accord, il l'emportera toujours. Vous aviez une chance historique d'agir différemment de « l'ancien monde », en créant une agence où, pour une fois, la parole des élus aurait été au même niveau que celle de l'État sur des projets qui les concernent et qu'ils portent. C'est dommage. C'est pourquoi nous avons déposé l'amendement CD134.
L'amendement CD41 que nous proposons est moins alambiqué et moins tiré par les cheveux que ce que vous avez présenté. Nous avions imaginé une parité au sein du conseil d'administration, afin d'assurer une juste représentation des élus. Ils auraient ainsi pu s'opposer à toute délibération. Dans un autre amendement, j'avais également émis l'idée d'un veto, mais opposé par les trois quarts des élus – les sénateurs l'ont aussi proposé lors de la CMP. Vous auriez ainsi fait confiance aux élus membres de ce conseil d'administration.
Je vous suggère de retirer vos amendements au profit du mien, qui est équilibré : il s'agit d'une agence de l'État, il est donc logique que l'État y dispose d'une majorité. Mais le dialogue est nécessaire et nous faisons en sorte de l'instaurer. Les collectivités territoriales ne sont pas toujours unanimes sur les projets et l'arbitrage de l'État est alors utile. En outre, je vous rappelle que le Sénat a proposé la création de comités locaux de cohésion territoriale, chargés de l'évaluation dans les territoires.
Cela ne nous satisfait pas, je le répète, et cela ne satisfait ni les territoires, ni les élus locaux. Nous prenons acte de ce premier pas mais, d'ici la séance, au regard de ce qui s'est passé en CMP, la majorité et le Gouvernement doivent faire un pas supplémentaire pour que ce texte soit consensuel. C'est le dernier point d'achoppement !
Dans l'émotion, j'ai oublié de citer mon collègue M. Vincent Descoeur, également présent en CMP pour Les Républicains ! (Sourires.)
Le placement du représentant de la Caisse des dépôts dans le même collège que ceux de l'État est important : pour l'avoir bien connue puisque j'y ai été administrateur, je sais que la CDC est la banque des territoires. Elle les défend, comme elle défend les collectivités locales : elle porte la voix des élus, et disposera d'une voix prépondérante, qui pourra être consensuelle et apporter une plus-value. L'équilibre trouvé me satisfait. Il faut faire confiance aux acteurs locaux, à tous les acteurs de terrain, mais aussi à la Caisse des dépôts et consignations.
Monsieur Martial Saddier, je ne prends pas ombrage de votre néanmoins regrettable oubli ! (Sourires.)
De quel droit de veto parle-t-on ? On ne devrait même pas l'évoquer car, si l'agence fonctionne bien, les élus valideront les délibérations... Nos propositions de parité, ou de veto à la majorité des trois quarts, partent du principe que l'agence ne peut proposer que des décisions qui satisfont les élus. Vous nous proposez un droit de veto, effacé dès la réunion suivante. Ce fusil à un coup n'a pas grande valeur ; on pourrait presque s'en passer…
Vous ne souhaitez pas la parité, assumez-le !
Je rejoins mon collègue M. Martial Saddier. J'espère que nous allons avancer sur le sujet dans l'hémicycle. Il est logique que les élus locaux soient représentés, puissent s'exprimer et disposent d'un droit de vote prépondérant, dans une agence dédiée aux territoires, qu'ils connaissent. Votre solution, intermédiaire, est bancale.
La commission rejette l'amendement CD133.
Elle adopte l'amendement CD116.
En conséquence, les amendements CD68, CD134, CD41, ainsi que les amendements CD71 de M. Vincent Descoeur, CD113 de Mme Marie-Noëlle Battistel, CD40 de M. Vincent Rolland, CD46 de Mme Emmanuelle Anthoine, CD132 de M. Philippe Vigier, CD70 de M. Vincent Descoeur, CD14 de M. Martial Saddier, CD25 de Mme Émilie Bonnivard, CD72 de M. Vincent Descoeur, CD60 de M. Jean-Pierre Vigier, CD84 de la rapporteure et CD42 de M. Vincent Descoeur tombent.
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement CD80 de Mme Pascale Boyer.
Elle examine, en discussion commune les amendements CD78 de M. Fabrice Brun, CD135 et CD137 de M. Philippe Vigier, CD61 de M. Jean-Pierre Vigier, les amendements identiques CD7 de M. Martial Saddier, CD17 de M. Jean-Yves Bony et CD73 de M. Vincent Descoeur, l'amendement CD57 de M. Jean-Pierre Vigier, les amendements identiques CD28 de Mme Émilie Bonnivard, CD89 de M. Fabrice Brun et CD138 de Mme Jeanine Dubié, ainsi que les amendements CD58 et CD59 de M. Jean-Pierre Vigier.
Puisque vous ne faites pas confiance aux élus, en ne leur donnant pas une majorité au sein du conseil d'administration, nos amendements à venir précisent l'origine des différents représentants des élus. L'amendement CD78 prévoit une représentation des territoires ruraux et de montagne.
L'amendement CD61 est similaire à celui de M. Jean-Marie Sermier, qui l'a très bien défendu !
M. Saddier a fort bien défendu la montagne ! À chaque fois que nous avons évoqué cette problématique, on nous a répondu que beaucoup de territoires étaient pris en compte. Je voudrais redire que la montagne n'est pas un territoire comme les autres. Sa spécificité a été reconnue par le législateur. Il est donc judicieux qu'elle bénéficie d'un traitement particulier dans chaque texte touchant à la cohésion territoriale. C'est l'objet de l'amendement CD73.
Si l'on faisait un « nuage » de mots, je pense que « montagne » serait l'un des plus employés par notre commission au cours de la législature…
L'amendement CD58 prévoit une représentation des zones rurales au sein de l'ANCT. L'amendement CD59 vise à intégrer les zones de revitalisation rurale (ZRR). J'espère qu'à l'avenir, ces ZRR seront conservées, et même renforcées, car elles sont très intéressantes pour les territoires ruraux fragiles.
Je me contenterai de lire l'alinéa 7 de l'article : « Le conseil d'administration doit être composé de manière à favoriser une juste représentation de la diversité des territoires métropolitain et ultramarin. » Avis défavorable.
La commission rejette successivement les amendements.
Elle en vient à l'amendement CD136 de M. Jean-Pierre Vigier.
Je suis défavorable à cet amendement. L'expression « juste représentation de la diversité des territoires » satisfait votre préoccupation.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie, en discussion commune, l'amendement CD8 de M. Martial Saddier, des amendements identiques CD9 de M. Martial Saddier et CD16 de M. Jean-Yves Bony, ainsi que de l'amendement CD10 de M. Martial Saddier.
Le projet de loi prévoit que la diversité des territoires sera assurée dans la composition de la gouvernance. Mais plus le collège des élus est restreint, plus cela va être compliqué.
Je partage les propos de M. François Pupponi car nous sommes quelques-uns à observer comment se passent les désignations. Que va faire l'agence ? Elle va saisir les associations d'élus pour qu'elles désignent quelqu'un. Quand on connaît le poids des territoires de montagne ou frontaliers dans les grandes associations généralistes d'élus – et surtout s'il y a peu de sièges à pourvoir –, il y a très peu de chances qu'elles désignent des représentants issus de ces territoires. C'est pourquoi dans l'ancien monde, sous une majorité de droite puis de gauche, les projets de loi prévoyaient toujours explicitement la présence d'un élu issu par exemple des zones urbaines sensibles, des zones de montagne ou des zones frontalières dans la composition de la gouvernance. C'est l'objet de l'amendement CD8. Si nous ne prenons pas cette précaution, certains territoires ne seront pas représentés dans la future gouvernance de l'agence.
L'amendement CD9, dans le même esprit, précise que le conseil d'administration devra au moins comprendre un élu de zone de montagne.
Toujours dans le même esprit, l'amendement CD10 précise que le conseil d'administration devra au moins comprendre un élu de zone frontalière. En l'absence de cette précision, vous pouvez être certains qu'il n'y en aura pas !
Nous faisons confiance aux élus des territoires pour saisir leurs associations et faire valoir leur spécificité dans ce cadre.
Madame la rapporteure, ce n'est pas un problème de confiance, c'est un problème de mathématiques. À partir du moment où un collège compte peu de représentants, alors que la France métropolitaine et d'outre-mer compte de nombreux territoires spécifiques, le compte n'y est pas… Nous ne remettons pas en cause votre bonne foi, madame la rapporteure, ni celle de la majorité, mais c'est mathématique : tous les territoires ne seront pas représentés dans la gouvernance.
À partir du moment où vous demandez aux associations d'élus de désigner des représentants, alors qu'il n'y a pas de place pour tout le monde, nous savons très bien que ceux qui font le plus de lobbying et sont surreprésentés dans les associations, le seront aussi au sein de l'agence. À l'inverse, certains territoires peu représentés dans ces associations – parce qu'ils ont moins d'élus – risquent de ne pas l'être.
Les associations auront un choix quasiment impossible à faire. Il y aura obligatoirement des laissés pour compte. C'est absurde !
Dans mon introduction, j'ai précisé que chaque territoire est singulier et unique. C'est d'ailleurs ce qui fait la richesse de la France. Nous allons le faire valoir au sein de l'agence. Nous ne ferons pas du copié-collé partout, comme c'était le cas avant, mais révélerons les atouts et les ressources propres à chaque territoire.
Il y aura donc plus de 30 000 représentants des élus locaux, puisque chaque territoire est unique – même un territoire de montagne est différent d'un autre. Mon avis reste défavorable.
Madame la rapporteure, vous avez raison, chaque territoire est unique. Je pourrais citer les baies, les montagnes, les vallons, les vallées, etc. Mais le problème n'est pas là : si nous ne faisons pas attention à la représentation des territoires les plus démunis, les plus fragiles et les plus en difficulté, dans lesquels, en outre, moins de projets seront proposés – les bons élèves seront toujours les premiers –, leurs projets seront moins pris en compte, leurs élus moins capables de les motiver et de faire en sorte que ces territoires comprennent que l'agence travaille pour tous et non uniquement pour ceux ayant plus de moyens. Si vous amenez de la solidarité par le biais du conseil d'administration, les élus des territoires en difficulté seront capables de défendre tous les territoires. Par contre, nous ne sommes pas sûrs de l'inverse…
Je comprends qu'en termes d'affichage, le Gouvernement et la majorité expliquent que l'agence s'occupera de tous les territoires – il serait délicat de dire le contraire ! Mais s'il a fallu créer cette agence, c'est parce que certains territoires, certains élus, certains habitants souffrent énormément. Je le répète, réfléchissez bien d'ici la séance : avec une telle gouvernance et un aussi faible nombre d'élus locaux, dans ce système classique de désignation, les territoires à l'origine de la création de l'agence seront oubliés, et ils seront peu – voire pas – présents dans sa gouvernance.
Cela nous concerne tous, députés de la majorité ou de l'opposition. Ce n'est plus le moment de s'interroger sur la nécessité de créer une nouvelle agence. Le fait majoritaire étant ce qu'il est, cette loi de la République va être votée. Autant que cette agence serve véritablement les territoires qui ont envoyé ces cris de souffrance et ont conduit à sa naissance. Vous prenez le risque de passer à côté de quelque chose de très important…
La commission rejette successivement les amendements.
Elle examine l'amendement CD139 de M. Philippe Vigier.
Cet amendement porte sur la désignation du directeur général de l'agence. En général, le directeur général est désigné par le Gouvernement. L'amendement propose que ce soit le conseil d'administration, afin que cela soit presque paritaire. L'État étant majoritaire, il y a peu de risques. Il est toujours gênant qu'un directeur général soit nommé directement par le Gouvernement.
Le président du conseil d'administration sera un élu local, élu par le conseil d'administration – avec une voix prépondérante. En revanche, le directeur des services de l'agence sera désigné par décret. Mon avis est donc défavorable.
La commission rejette l'amendement.
Puis elle adopte l'article 3 modifié.
Article 5 (article L. 1232-3 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Organisation territoriale de l'ANCT : délégués territoriaux et comités locaux de cohésion territoriale
La commission examine l'amendement CD144 de M. Philippe Vigier.
Cet amendement vise la gouvernance au niveau territorial. S'agissant de l'ANRU, le préfet est le représentant territorial de l'agence. En l'espèce, nous souhaiterions une gouvernance territoriale partagée – préfet et représentants des élus – qui décide collectivement. Ce serait une manière pour le « nouveau monde » d'imaginer quelque chose de différent !
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement.
Elle en vient à l'amendement CD91 de M. Fabrice Brun.
Cet amendement de cohérence permettrait aux régions d'être représentées à la place des départements. En effet, les services déconcentrés de l'agence seront en région.
La commission rejette l'amendement.
Elle en vient à l'amendement CD154 de M. Jean-Félix Acquaviva.
Le débat avec la ministre sur la délégation territoriale en Corse m'avait un peu contrarié en séance. La loi dispose que la Corse est une région, les départements ayant fusionné avec cette dernière. Les élus de l'île proposent donc une délégation territoriale au niveau de la région. Il existe un préfet de région et les départements ne sont plus qu'administratifs – c'est l'organisation de l'État.
Il serait absurde de faire, sur un même sujet, un jour une réunion à Bastia avec le préfet de Corse du Sud, le lendemain une réunion avec le président de l'Assemblée de Corse et, le surlendemain encore, une réunion à Ajaccio avec le préfet de Corse du Sud et le même président de l'Assemblée de Corse ! Une seule délégation serait préférable pour traiter l'ensemble des problèmes de la Corse.
Il y a deux représentants de l'État, qui sont les deux préfets. Ils sont également les délégués territoriaux d'agences comme l'ANAH et l'ANRU. Il en ira donc de même pour l'ANCT.
Par ailleurs, votre amendement n'a juridiquement pas de sens, puisqu'il vise à insérer une référence à l'article 72-1 de la Constitution, qui concerne le droit de pétition, le référendum local et la consultation des électeurs sur l'éventuelle création d'une collectivité à statut particulier.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine, en discussion commune les amendements CD142 et CD141 de M. Jean-Félix Acquaviva.
Nous souhaitons que la délégation territoriale soit coprésidée par le préfet et le président de l'exécutif de Corse.
L'ANCT est une agence de l'État, pas une agence de telle ou telle collectivité locale. Il est donc nécessaire que le préfet soit le délégué territorial de l'agence. Cet amendement serait contraire à la nature même de l'agence, et source de complexité administrative, d'autant qu'il ne s'appliquerait qu'à la Corse. Avis défavorable, comme en première lecture.
La commission rejette successivement les amendements.
Elle en vient à l'amendement CD92 de M. Fabrice Brun.
Puisque les élus seront sous-représentés au conseil d'administration de l'agence, nous proposons que le programme annuel de travail de l'agence en région soit soumis pour avis une fois par an à la conférence territoriale de l'action publique, qui réunit toutes les associations d'élus.
Les comités locaux de cohésion territoriale sont une instance plus adaptée pour suivre les travaux de l'ANCT que la conférence territoriale de l'action publique. En effet, ils ont vocation aussi à réunir les acteurs locaux publics ou privés intéressés, ce qui constituera un facteur d'enrichissement des échanges. Même avis qu'en première lecture.
La commission rejette l'amendement.
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, elle rejette l'amendement CD145 de M. Philippe Vigier.
Elle examine ensuite l'amendement CD94 de M. Fabrice Brun.
Par cet amendement, nous proposons que le délégué territorial de l'agence coordonne son action avec l'agence du conseil départemental, lorsque celle-ci existe.
Avis défavorable. L'article 5 dispose notamment que les délégués territoriaux de l'agence « veillent à assurer la cohérence et la complémentarité des actions de l'agence, d'une part, avec les soutiens apportés aux projets locaux par les acteurs locaux publics ou associatifs » – donc les agences départementales – « intervenant en matière d'ingénierie et, d'autre part, avec les décisions prises au sein de la conférence territoriale de l'action publique mentionnée à l'article L. 1111-9-1 ». L'amendement me semble donc satisfait.
La commission rejette l'amendement.
Elle est saisie de l'amendement CD118 de M. Alain Perea.
Il s'agit de confier au comité local de cohésion territoriale, placé auprès du préfet, le soin de délivrer un avis sur la « priorisation » des différentes demandes d'accompagnement des projets locaux.
Je comprends l'esprit de cet amendement, mais le comité local de cohésion territoriale, qui a pour mission d'informer l'ensemble des acteurs, réunira, outre des sénateurs, des députés et des personnalités qualifiées ainsi que des représentants de l'agence régionale de santé (ARS) ou de l'agence de l'eau selon les sujets examinés, des élus locaux. Or, il serait dangereux de confier à certains élus le soin de « prioriser » les projets d'autres élus. Je vous demande donc de bien vouloir retirer cet amendement.
L'amendement est retiré.
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement CD148 de M. Philippe Vigier.
Elle est saisie de l'amendement CD158 de M. François Pupponi.
Actuellement, dans le cadre du Commissariat général à l'égalité des territoires, des commissions locales sont chargées, dans chaque quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), de l'attribution des subventions versées au titre de cette politique. Nous proposons, en nous inspirant d'une des préconisations du rapport de M. Jean-Louis Borloo, de maintenir ces commissions locales au sein de la nouvelle agence, faute de quoi on s'éloignera des territoires concernés. En effet, selon le principe de la politique de la ville, l'État intervient dans ces quartiers pour attribuer chaque subvention. Historiquement, ce sont les fameuses commissions locales interprofessionnelles (CLIP) qui distribuaient aux associations les subventions versées au titre de la politique de la ville, et par la collectivité locale et par l'État.
Une telle disposition relève du domaine réglementaire. Je vous demande donc de bien vouloir retirer l'amendement.
La commission rejette l'amendement.
Puis elle examine l'amendement CD93 de M. Fabrice Brun.
Par cet amendement, nous proposons que, à l'instar de certains préfets, le délégué territorial puisse déroger, à titre expérimental et dans des conditions bien définies, aux normes réglementaires.
Le champ de la dérogation demandée est excessivement large. Du reste, il est parfois dangereux de déroger aux normes environnementales. Certes, un décret du 29 décembre 2017 autorise des préfets à déroger à titre expérimental, à compter du 1er janvier 2018, aux normes réglementaires dans certains domaines précis, parmi lesquels figurent la construction, le logement, l'urbanisme ou encore l'aménagement du territoire. Mais je considère qu'il convient d'abord de tirer le bilan de cette expérimentation avant de légiférer à nouveau. Je vous demande donc de bien vouloir retirer cet amendement.
Je puis vous dire que, lorsque les préfets usent de cette possibilité, le résultat est extrêmement positif. Cet amendement permettrait au délégué territorial de suivre l'avis du préfet.
La commission rejette l'amendement.
Puis elle adopte l'article 5 sans modification.
Article 6 bis (article L. 1233-2 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Création de filiales et participations au capital d'organismes publics ou privés
La commission adopte l'article 6 bis sans modification.
Article 6 ter (article L. 1233-2-1 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Conventions pluriannuelles entre l'ANCT, l'État et plusieurs partenaires
La commission adopte l'article 6 ter sans modification.
Article 7 (article L. 1233-3 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Comité national de coordination
Suivant l'avis défavorable de la rapporteure, la commission rejette l'amendement CD149 de M. Philippe Vigier.
Puis elle examine, en discussion commune, les amendements CD63 de M. Jean-Pierre Vigier et CD150 de M. Philippe Vigier.
L'accès à une offre de soins de qualité est une préoccupation majeure de nos concitoyens, notamment dans les zones rurales ou de montagne. Il convient donc de rétablir la représentation des agences régionales de santé (ARS) au sein du comité national de coordination de l'ANCT.
Avis défavorable. Le comité national de coordination a pour mission d'assurer le suivi des conventions pluriannuelles passées entre l'ANCT, l'État, et respectivement, l'Agence nationale de l'habitat (ANAH), le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA), l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). L'Agence nationale de la cohésion des territoires ne passera pas de conventions pluriannuelles de cofinancement avec les agences régionales de santé ; celles-ci ne peuvent donc pas être présentes au sein de ce comité. En revanche, elles seront invitées à participer au comité local.
La commission rejette successivement les amendements.
Elle est saisie des amendements identiques CD66 de M. Jean-Pierre Vigier et CD96 de M. Fabrice Brun.
Il s'agit, cette fois, d'inclure des représentants de l'Agence du numérique dans le comité national de coordination de l'ANCT.
Avis défavorable. La majeure partie de l'Agence du numérique sera intégrée dans l'ANCT par fusion.
La commission rejette ces amendements.
Elle examine les amendements identiques CD11 de M. Martial Saddier, CD65 de M. Jean-Pierre Vigier, CD114 de Mme Marie-Noëlle Battistel et CD153 de M. Philippe Vigier.
Par cet amendement, je souhaitais m'assurer que les agences de l'eau seront bien invitées à participer au tour de table départemental. Cependant, ayant obtenu, sur ce point, une réponse de Mme la ministre Jacqueline Gourault, je vais retirer l'amendement CD11. Mais j'y reviendrai en séance publique pour que la réponse de la ministre figure de nouveau au compte rendu des débats.
Avis défavorable à ces amendements, pour les mêmes raisons que celles exposées lors de l'examen de l'amendement relatif aux ARS.
Les amendements CD11, CD65 et CD114 sont retirés.
La commission rejette l'amendement CD153.
Elle examine, en discussion commune, les amendements identiques CD15 de M. Jean-Yves Bony et CD152 de M. Philippe Vigier, ainsi que les amendements identiques CD12 de M. Martial Saddier et CD64 de M. Jean-Pierre Vigier.
L'amendement CD15 a pour objet de préciser que le comité national de coordination de l'Agence nationale de la cohésion des territoires comprend des représentants des sept comités de bassin.
Puisqu'il semble que l'on parlera beaucoup d'eau et d'assainissement au sein de l'ANCT, je souhaite également m'assurer que les comités de bassin y seront bien représentés ; c'est l'objet de l'amendement CD12.
Avis défavorable. Le comité national de coordination de l'ANCT – que l'on peut comparer à une « réunion du lundi », avions-nous dit en première lecture – regroupera les représentants des établissements publics nationaux qui vont conclure des conventions avec l'ANCT, c'est-à-dire l'ADEME, l'ANRU, le CEREMA et l'ANAH. Les autres instances n'ont donc pas vocation à y siéger. Aussi, je demande à leurs auteurs de bien vouloir retirer ces amendements ; à défaut, avis défavorable.
La commission rejette successivement les amendements identiques CD15 et CD152, puis les amendements identiques CD12 et CD64.
Elle est saisie de l'amendement CD47 de M. Jean-Pierre Vigier.
Cet amendement tend à préciser que le comité national de coordination comprend des représentants des chambres de commerce et d'industrie.
Avis défavorable. Les chambres de commerce et d'industrie seront certainement invitées à participer à des réunions des comités locaux.
La commission rejette l'amendement.
Elle examine, en discussion commune, les amendements CD119 de M. Alain Perea et CD151 de M. Philippe Vigier.
L'amendement CD119 vise à ajouter aux membres du comité national de coordination les représentants des associations de collectivités territoriales et de leurs groupements.
Il s'agit sans doute d'un malentendu, car, encore une fois, le comité créé à l'article 7 réunira les partenaires de financement de l'ANCT, c'est-à-dire exclusivement les organismes qui passent des conventions pluriannuelles avec l'agence pour financer des actions communes. C'est donc au conseil d'administration que doivent siéger les représentants des collectivités territoriales et non au comité national de coordination.
Est-ce à dire, madame la rapporteure, que les collectivités territoriales n'apporteront aucun financement aux projets de l'ANCT ? Bien entendu, elles seront appelées par l'État à cofinancer ces projets – et je puis vous dire, car j'en suis convaincu, qu'elles paieront cher. Il serait donc normal qu'en leur qualité de financeurs, elles siègent au sein de ce conseil. Si l'on crée un conseil des financeurs, tous les financeurs doivent y participer !
J'irai dans le même sens que M. François Pupponi. Dans ces affaires-là, on le sait bien, l'État, quelle que soit la majorité, crée un bidule, puis des antennes régionales ou départementales et envoie la facture aux régions ou aux départements. Il serait tout de même curieux que ces collectivités reçoivent la facture sans avoir participé au tour de table. Ma remarque se veut constructive car, si les choses doivent se passer ainsi, en définitive il ne se passera rien.
Siégeront au comité national les agences de l'État, qui seront en quelque sorte obligées de financer. Mais on ne peut pas imposer aux collectivités de financer des projets. En revanche, lorsque le délégué territorial réunira l'ensemble des co-financeurs, elles participeront à ces réunions.
On nous explique depuis le début que cette agence a vocation à financer les projets des territoires. Concrètement, une collectivité territoriale qui aura un projet demandera à l'État qu'il le cofinance, à ses côtés bien entendu. Il est donc normal qu'elle puisse discuter avec les autres co-financeurs. C'est une question de parallélisme des formes.
L'agence ne financera rien : elle n'aura pas d'argent en tant que telle, elle ira chercher des financements. Sa mission est d'offrir son ingénierie pour faire émerger des projets et de chercher des financements. Le fonctionnement sera le même que pour les contrats de transition écologique. Le rôle de l'agence est celui d'un facilitateur et d'un assembleur, notamment de financements, qui peuvent être, le cas échéant, territoriaux.
Mes chers collègues, si nous voulons la réussite de cette agence, nous avons collectivement intérêt à inciter le Gouvernement à être un peu plus précis sur les enjeux financiers. Vous dites, madame la rapporteure, que les agences de l'État seront obligées de financer. Mais avec quels moyens ? Je précise, du reste, que ces agences sont elles-mêmes soumises à des règles précises et qu'elles sont contrôlées par le Trésor public. Je m'excuse de le rappeler, mais si le projet que le préfet demande au directeur d'une agence de l'État de financer n'entre pas dans le programme qui a été voté, il ne le pourra pas : il ne peut pas dépenser de l'argent selon son bon vouloir.
Par ailleurs, le Gouvernement doit être transparent avec les collectivités territoriales. Je rappelle que, sur son initiative, les plus grandes d'entre elles ont conclu avec l'État un pacte financier aux termes duquel elles se sont engagées à ne pas augmenter leurs dépenses de fonctionnement au-delà de 1,2 %, faute de quoi elles se voient appliquer des pénalités très lourdes. Il faut être cohérent ! Encore une fois, le Gouvernement doit être beaucoup plus précis sur les moyens financiers qui seront alloués à cette nouvelle agence.
La commission rejette successivement les amendements.
Puis elle adopte l'article 7 sans modification.
Article 8 (article L. 1233-4 [nouveau] du code général des collectivités territoriales) : Personnel de l'ANCT et instance représentatives du personnel
La commission adopte l'article 8 sans modification.
Article 8 bis (article L. 5111-1 du code général des collectivités territoriales) : Conventions entre collectivités territoriales pour développer les synergies avec les territoires ruraux
La commission adopte l'article 8 bis sans modification.
Article 8 ter : Réserve thématique
La commission examine l'amendement CD117 de la rapporteure.
Le présent amendement tend à codifier les dispositions de l'article 8 ter, à procéder à une série de modifications rédactionnelles et à apporter des précisions juridiques afin notamment de donner un nom à la réserve thématique créée par l'article et d'articuler les dispositions de celui-ci avec celles relatives aux réserves thématiques prévues par la loi du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté. Il a, par ailleurs, pour objet de supprimer la disposition relative à la mobilisation des étudiants dans le cadre de cette réserve, dont le périmètre n'est pas suffisamment précis.
La commission adopte l'amendement.
En conséquence, l'article 8 ter est ainsi rédigé.
TITRE II Dispositions transitoires et finales
Article 10 (article L. 144-5 du code de commerce, article L. 303-2 du code de la construction et de l'habitation, article L. 411-1 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique, chapitre V du titre II du livre III et article L. 321-14 du code de l'urbanisme, article 26-3 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, article 28 de la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en oeuvre du pacte de relance pour la ville, article 17 de la loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine, article 22 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine et article 174 de la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) : Condition du transfert des établissements et services intégrés à l'ANCT
La commission adopte l'amendement rédactionnel CD85 de la rapporteure.
Puis elle adopte l'article 10 modifié.
Avant que nous ne nous prononcions sur l'ensemble du texte, je tiens à souligner que nous sommes parvenus, au fil des différentes lectures, à trouver des solutions constructives dans l'intérêt de nos territoires et de cette agence. Demeurent néanmoins quelques zones d'ombre concernant la gouvernance – nous l'avons vu à l'article 3 – et les moyens financiers. En conséquence, le groupe Les Républicains s'abstiendra, en espérant que nous obtiendrons, en séance publique, des orientations plus claires sur ces deux questions.
La commission adopte ensuite l'ensemble de la proposition de loi modifiée.
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Information relative à la Commission
La commission a désigné Mme Nathalie Sarles rapporteure pour avis du projet de loi relatif à l'énergie et au climat (n° 1908
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Membres présents ou excusés
Réunion du mardi 7 mai 2019 à 16 h 35
Présents. - Mme Bérangère Abba, Mme Marie-Noëlle Battistel, M. Jean-Yves Bony, Mme Pascale Boyer, Mme Danielle Brulebois, M. Stéphane Buchou, M. Lionel Causse, M. Jean-François Cesarini, M. Jean-Charles Colas-Roy, Mme Yolaine de Courson, M. Vincent Descoeur, Mme Jennifer De Temmerman, M. Jean-Baptiste Djebbari, M. Loïc Dombreval, M. Bruno Duvergé, Mme Laurence Gayte, M. Yannick Haury, Mme Stéphanie Kerbarh, M. Jean-Claude Leclabart, Mme Sandrine Le Feur, M. David Lorion, Mme Aude Luquet, Mme Sandra Marsaud, M. Gérard Menuel, M. Matthieu Orphelin, M. Loïc Prud'homme, Mme Véronique Riotton, M. Martial Saddier, Mme Nathalie Sarles, M. Jean-Marie Sermier, M. Gabriel Serville, Mme Frédérique Tuffnell, M. Jean-Pierre Vigier, M. Hubert Wulfranc, M. Jean-Marc Zulesi
Excusés. - Mme Sophie Auconie, Mme Valérie Beauvais, M. Bruno Millienne
Assistaient également à la réunion. - M. Stéphane Baudu, M. Christophe Euzet, M. François Pupponi