Les Français sont inquiets.
Ils sont inquiets à cause de la crise du covid-19. Ils sont inquiets, parce que personne, ici, ne doit oublier que le virus de septembre n'est pas moins puissant ni dangereux que celui du mois de mars, contre lequel nous avons été totalement mobilisés. Le combat renvoie à la responsabilité individuelle : nous devons veiller, dans nos gestes et nos comportements, à lutter contre le covid-19.
Je sais combien les services de l'État, notamment ceux de la santé, et le Gouvernement, monsieur le Premier ministre, sont totalement mobilisés dans ce combat. Mais les Français sont inquiets. Les Français sont inquiets pour l'avenir de l'économie.
Les Français sont inquiets pour leur souveraineté économique et pour la reconquête nationale que nous devons construire. Je sais qu'ils attendent beaucoup du plan de relance dans la stratégie de reconquête nationale.
Le plan de relance s'inscrit dans l'effort engagé, depuis le début de la crise, pour la solidarité envers les Français.
Le plan de relance est un impératif pour construire une France plus forte, plus respectueuse du climat, plus efficace dans l'accompagnement de la transition énergétique. Le plan de relance est également un moyen de rendre notre pays plus compétitif et plus attractif.
Le plan de relance doit se construire au plus près des habitants. Monsieur le Premier ministre, comment allons-nous accompagner, au quotidien, chaque territoire et chaque habitant pour faire en sorte que le dernier kilomètre opérationnel de la reconquête nationale, que nous construisons depuis 2017, serve tous les Français ?
C'est un expert qui parle !
Allez donc les voir !
Personne ne vocifère, soyez respectueux !
N'en faites pas trop…
Nous avons déjà entendu cela !
La figure de l'enseignant est indissociable de la République. Ce sont les enseignants qui, depuis près d'un siècle et demi, ont la responsabilité, belle et terrible à la fois, de former celles et ceux qui, demain, seront les citoyens de notre pays. Ce sont eux qui, partout dans le territoire, dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées, transmettent les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité que nous avons reçues en héritage. C'est parce qu'il défendait ces valeurs – nos valeurs – que Samuel Paty a été assassiné. La vague d'indignation qui traverse notre pays depuis vendredi montre bien combien il est nécessaire de mener cette ...
Évidemment qu'il aura lieu !
De quoi parlons-nous depuis trois jours ? Des commerces de proximité. J'ai été maire d'un bourg-centre pendant dix-sept ans et personne ici ne peut s'arroger le droit de parler au nom du petit commerce : il n'y a ici que des députés de la nation, qui sont les défenseurs du commerce de proximité.
N'éructez pas, monsieur le député ! Ce dont nous parlons ce soir, c'est du rythme du métronome de la maladie qui progresse dans notre pays – 3 300 hospitalisations ces vingt-quatre dernières heures. Ce métronome, hélas, se transforme en glas – le glas des morts que compte notre pays.
C'est à ce courage politique que je vous invite.
Il est où le vôtre ?
Nous devons tout faire, à chaque instant, chaque jour, chaque heure, chaque minute, pour lutter contre le virus. Et ce n'est pas en faisant de la démagogie que l'on combat le virus, mais en ayant du courage politique.
Vous avez tort !
Vous n'avez rien compris, mais ce n'est pas grave !
Chacun le sait ici, personne n'entend négocier la liberté ni la protection de la liberté. Mais la liberté, c'est quoi ? C'est savoir ce qui est nécessaire. Nous devons nous battre ici pour conserver cette liberté et donc reconnaître ce qui est nécessaire. Protéger nos forces de sécurité intérieure est non seulement nécessaire mais aussi essentiel car elles garantissent notre capacité à protéger la liberté. Or, cette liberté contient évidemment la liberté d'expression, la liberté d'information, la liberté d'action des journalistes, de celles et ceux qui veulent informer, et personne, dans le groupe La République en marche, ne veut négocier les ...
Arrêtez de mentir !
Nous protégeons les Français !
Et que proposez-vous ?
Monsieur le président Mélenchon, vous avez convoqué l'histoire. Toutefois, au bout de vingt-cinq minutes d'intervention, vous nous avez dit l'essentiel de ce que vous pensiez en faisant le procès d'un prétendu amalgame entre l'islam et l'islamisme, le procès de ce que vous avez appelé une « bouillie ». Mais n'est-ce pas aussi une forme de bouillie intellectuelle qui vous a conduit à revendiquer avec fierté, au motif que vous combattiez ainsi l'islamophobie, votre participation à la manifestation qui s'est tenue le 10 novembre 2019 à l'appel du CCIF, le Collectif contre l'islamophobie en France ? Je remarque au passage qu'au moment où je m'exprime, M. ...
Je vous le confirme : contrairement à M. Mélenchon, je n'y étais pas, et j'en tire une certaine fierté !
Dès lors, votre motion de rejet signifierait-elle qu'il faudrait refuser de lutter contre cette situation ?
S'il y a un point sur lequel je peux rejoindre le président Mélenchon, c'est la défense de nos valeurs républicaines, une question que nous étudions aujourd'hui et qui, comme il l'a dit, ne se réduit pas à celle du droit au blasphème. Parmi ces valeurs figurent bien évidemment la liberté de croire et de ne pas croire – M. Mélenchon a d'ailleurs eu raison de se faire le défenseur de toutes les religions – mais aussi celles de dire et de penser. Cependant, le président Mélenchon se trompe profondément et commet même une faute lorsqu'il refuse, par idéologie ou peut-être par faiblesse vis-à-vis d'une partie de son groupe – il suffit de vous ...
Quelle erreur ! En vous rendant à cette manifestation, vous avez cautionné ceux qui veulent tout confondre.
En criant ainsi, vous croyez lutter contre les amalgames mais c'est vous qui amalgamez, qui confondez et qui, ce faisant, renforcez et accompagnez le discours populiste de l'extrême droite, un discours qui vise à tout mélanger et stigmatiser.
En écoutant le président Mélenchon, je me dis que ce n'est pas en étant aveugles et sourds que nous résoudrons le problème qui nous menace.
Il existe, madame la députée, des lieux dans lesquels on n'a plus le droit de considérer les lois de la République comme supérieures à celles de Dieu. Nous refusons cette situation au nom de ceux qui, sur ces mêmes territoires, en sont les premières victimes. Je la refuse parce que les islamistes, les intégristes souhaiteraient que nous méconnaissions cette réalité. Alors oui, sur ces bancs de l'Assemblée, nous préférons une vérité qui dérange plutôt qu'un silence qui les sert. N'entendez-vous pas le bruit et la fureur de ce mal qui ronge la France et menace notre laïcité ? Même s'il a quitté l'hémicycle, je voudrais me souvenir de Mélenchon le ...
Nous agissons, comme nous l'avons fait dans le cadre des débats et des auditions de la commission spéciale – j'en profite pour saluer le travail de son président, de ses rapporteurs et des députés qui en sont membres. Le projet de loi que vous nous proposez de rejeter ne porte nullement atteinte aux libertés : il renforce, tout au contraire, notre libre citoyenneté. Car aujourd'hui, on refuse à des jeunes gens, en particulier à des femmes, l'exercice même de la citoyenneté. C'est ce combat que nous voulons mener à travers ce texte. C'est cet idéal qui nous guide et nous conduit à rejeter votre motion. Pour la même raison, nous rejetons les ...
Voulez-vous laisser faire ?
L'histoire politique est faite d'ambitions et, quelquefois, de renoncements.
D'ambitions, cher Olivier Faure, quand, parmi les 110 propositions qui ont conduit François Mitterrand à gagner l'élection présidentielle de 1981, il y avait le grand service publique, laïque et unifié de l'éducation nationale. Il y a eu des renoncements en 1984, mais je sais que le parti que vous présidez n'a jamais renoncé à l'ambition de l'école, notamment à celle que défendait Lionel Jospin quand il rappelait que l'école était le berceau de la République. C'est de cela dont nous parlons. Il n'y a ici que des hommes et des femmes convaincus de l'enjeu de l'éducation. Le combat que nous devons mener dans l'éducation passe par des actes concrets, et ...
On peut saluer le ministre de l'éducation nationale qui, cette année, a présenté un budget qui prévoit 2 000 emplois supplémentaires dans le premier degré ; qui prévoit la dernière phase de la mise à niveau d'une école inclusive avec la création de 4 000 nouveaux emplois d'AESH – accompagnant des élèves en situation de handicap – ; qui prévoit 400 millions d'euros de revalorisation salariale pour les enseignants ;
qui prévoit que partout en France, monsieur Peu, nous réalisions ensemble l'ambition du dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP et en REP+, car nous savons combien l'école est importante, essentielle même, en particulier dans les quartiers les plus difficiles, et vous l'avez rappelé à juste titre.
Mesdames et messieurs, l'exigence que nous avons tous pour l'école est celle que nous traduisons dans l'article 24 –
je veux dire de l'article 21. L'article 21 n'a pas pour objectif de pénaliser les familles et leurs enfants.
J'ai entendu dire que le contrôle serait attentatoire aux libertés. C'est un sujet dont on pourrait parler entre juristes ; c'est aussi un sujet dont on peut parler, monsieur Aubert, dans l'hémicycle. Dans quelle mesure le fait de vouloir mettre en place des contrôles pour garantir la liberté fondamentale d'apprendre serait-il attentatoire à la liberté ? Quel contresens à la fois intellectuel et politique !
C'est l'abdication même – monsieur le député, il n'est pas nécessaire de crier – de la fonction parlementaire et législative que de penser que le contrôle attenterait aux libertés fondamentales que nous devons défendre ici.
J'ai aussi entendu dire que, finalement, tout cela concernerait peu de monde. Peu de monde ! Je me tourne ici vers le député Peu car je sais le combat qu'il mène dans son département : j'ai le souvenir de cette école à Aulnay-sous-Bois que j'ai fait fermer, en tant que ministre de l'intérieur, en février 2020. Il y avait une cinquantaine d'enfants de trois à six ans, quasiment toutes des jeunes filles, que l'on obligeait à porter la burqa.
J'ai également le souvenir d'une actualité plus récente, quand Gérald Darmanin, en octobre 2020, a fait fermer une école à Bobigny, qui accueillait près de quatre-vingts enfants, pour l'essentiel des jeunes femmes. Je vous le dis : ces écoles n'étaient pas seulement hors-la-loi, elles étaient en dehors de la République. Ce que nous devons faire, c'est nous battre à chaque instant pour que le droit fondamental d'apprendre, de s'émanciper, de se construire, ne soit pas interdit à ces jeunes gens, à ces jeunes enfants, à ces jeunes filles en particulier. Parce que c'est ce dont nous parlons : de ces moments où des parents, au nom de la liberté de choix, ...
où ils lui interdisent l'émancipation, où ils lui interdisent d'apprendre. Sur ce combat-là, nous devrions être mobilisés tous ensemble. Même s'il n'y avait qu'une seule fille concernée par le rejet des principes républicains, nous devrions nous armer tous ensemble pour combattre ses parents, qui commettent en cela un crime contre leur propre enfant.
Il vise à protéger l'intérêt supérieur de l'enfant et, en particulier, son droit à l'instruction. Celui-ci – je m'adresse ici aux députés Les Républicains – doit évidemment se combiner avec la garantie du respect de la liberté constitutionnelle du choix scolaire. J'ai entendu beaucoup d'inepties aujourd'hui.