Et voilà ! Un seuil de plus !
On estime la fraude fiscale annuelle à au moins 80 milliards d'euros par an. Chers collègues de la majorité, vous y penserez lorsqu'un milliard manquera par-ci par-là pour un texte de loi, et que le Gouvernement vous le refusera au motif qu'il n'a pas les financements. La gestion vertueuse de la République commence par faire sauter le verrou de Bercy.
Lorsqu'on parle de conflit d'intérêts, je me demande si nous parlons tous bien de la même chose. J'ai en effet entendu dire que le non-cumul des mandats supprimerait tous problèmes liés aux conflits d'intérêts. C'est faux : un député peut très bien favoriser une entreprise locale, un groupe ou une succursale de groupe public dans laquelle travaille, par exemple, son conjoint. Il y a conflit d'intérêts partout où le législateur intervient alors qu'il existe des facilités ou des possibilités d'enrichissement, par exemple, pour son conjoint, pour l'un de ses enfants, pour un copain ou – me souffle-t-on – pour une maîtresse. Il ne faut donc pas ...
Je rebondis sur le glyphosate : ne pourrait-on pas appliquer une bonne fois pour toutes le principe de précaution à l'agriculture et cesser de supprimer des molécules de façon intempestive ? Le principe de précaution devrait en effet valoir non seulement pour l'introduction de nouvelles molécules mais aussi pour leur suppression, car une pandémie dans le règne végétal sera beaucoup plus difficile à enrayer que dans le règne animal. Prévoyez-vous par ailleurs un moratoire sur les normes, qui gênent beaucoup les agriculteurs ? En ce qui concerne l'agriculture connectée enfin, êtes-vous également décidé à vous battre pour raccorder aux réseaux ...
Allons ! En agriculture, on sème et on ressème !
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Mais quand commencera donc la suppression des normes ?
Certaines légumes racines peuvent contenir des nitrites et être très toxiques parce que l'on aura utilisé trop de fumures azotées. Et n'oubliez pas qu'en juin 2012, des graines bio germées, issues d'une ferme biologique allemande, ont été à l'origine d'une trentaine de décès !
Oui, il y a urgence. Chaque année, on est content d'avoir la moitié des agriculteurs en difficulté. L'année dernière, ils étaient 30 % à être en difficulté. Mais si l'on n'en a sauvé que la moitié, cela veut dire que 15 % ont disparu… Et cette année, c'est la même chose et il en sera sans doute encore de même l'année prochaine. Pour plonger mes nouveaux collègues dans l'ambiance qui règne dans le milieu agricole, je relirai les extraits de la lettre ouverte de Mme Laurence Cormier, agricultrice, que j'avais lue dans l'hémicycle le 20 décembre 2016 lors des questions au Gouvernement. « On dénombre un suicide d'agriculteur tous les deux jours. ...
Je précise que l'objectif d'intégrer 40 % de produits relevant de l'alimentation durable, dont 20 % de produits bio, figurait dans la proposition de loi de Brigitte Allain. Mais cette formulation n'était pas heureuse. En effet, 20 % de 40 % de produits bio, cela ne fait, au bout du compte, que 8 % de produits bio. J'avais donc suggéré d'écrire : « dont la moitié de produits bio ». Je rappellerai enfin à mes collègues que « bio » ne signifie pas sain ni de bonne qualité, mais seulement que l'on n'a utilisé aucun produit phytosanitaire. Ne confondez pas tout !
Monsieur le président, monsieur le ministre, j'aurais bien salué le président de la commission des affaires économiques, mais il est absent. C'est dommage, c'est le premier texte de la commission qui passe en séance.
Monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous débattons d'une excellente proposition de loi visant à restaurer la compétitivité de l'agriculture française. Compétitivité ne signifie pas libéralisme, surtout face à des centrales d'achat, mon cher André. Des centaines de rapports et d'articles expliquèrent, expliquent, expliqueront que l'agriculture et les agriculteurs, etc. Qu'il aurait fallu, qu'il faudrait, qu'il faudra, etc. Tous ces rapports auront traité invariablement de l'enjeu de savoir si des conditions sont réunies pour produire et sont ensuite suivis de propositions trop souvent conventionnelles et pas assez osées, à défaut d'être ...
Dans cette proposition de loi que notre groupe porte aujourd'hui, il est question d'allégement de normes, de charges administratives et de charges fiscales indues, ainsi que d'équité des conditions de la concurrence. Des sujets et des propositions incorrects, semble-t-il, au regard des débats que nous avons eus en commission, mais pas incorrects du tout si l'on écoute les récents propos du Président de la République, n'est-ce pas, monsieur le ministre ? L'agriculture est un secteur économique à part entière de notre pays, qui s'inscrit pleinement dans notre histoire et notre culture. L'agriculture française ne peut pas faire abstraction de ...
Voilà ce qu'est la co-construction dans les faits ! Et tout à fait entre nous, monsieur le ministre, le vote de cette proposition de loi de Brigitte Allain fait que les promesses du Président sur le bio sont déjà en vigueur, il faudra le lui dire ! Cette décision, au-delà des appartenances politiques de chacun, nous l'avions prise pour nos agriculteurs, pour la population, pour la ruralité et pour favoriser les circuits de proximité. Aujourd'hui, le thème de la fin des frontières partisanes fait florès parmi la majorité, mais vous n'avez pas été capables d'avoir un esprit de co-construction pour ce texte en commission. Aujourd'hui, vous avez ...
Mes chers collègues, continuons le débat ! Ne votez pas la motion de rejet ! Découvrez au moins les articles que vous partagez ! Soyez audacieux pour nos agriculteurs ! Sortons des sentiers battus ! Allons au-delà des clivages et démontrez votre esprit constructif en adoptant cette proposition de loi que nous pourrons enrichir des promesses du Président de la République au printemps prochain.
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Nos amendements ne devraient pas faire l'objet d'une discussion commune parce que le mien propose un aménagement de date et non pas la suppression d'une mesure.
La primauté des accords d'entreprise, telle que souhaitée par le Gouvernement, s'applique à compter du 1er janvier 2018. Cet amendement vise à harmoniser les délais afin que les accords majoritaires soient effectifs à la même date, ou en même temps, selon la formule consacrée.
Compte tenu des explications de M. le rapporteur, et ne souhaitant pas que les deux amendements en discussion commune soient confondus, je retire le mien.
Il y a quand même des propos qui me choquent. J'entends dire qu'on n'est pas satisfait de ce qui se passe dans les TPE. Mais d'abord, y êtes-vous déjà allés ? (Mouvements divers.) Vous insultez les patrons ! On n'est pas obligé d'être syndiqué pour dialoguer avec son employeur. Dans les petites entreprises, les salariés ont tous les contacts qu'il faut. Vous avez des patrons qui engagent tous leurs biens pour faire grandir leur entreprise : croyez-vous qu'ils n'aient pas envie de dialoguer avec leurs salariés ? Ils savent pertinemment que plus un salarié se sent bien dans une entreprise, plus il est productif et plus l'entreprise est compétitive. Tout ...
Madame la ministre, vous avez dit que les entreprises pourraient désormais adapter le temps de travail. Très concrètement, il existe, par exemple dans le secteur agricole, des entreprises dont l'activité est ultra-saisonnière – certaines réalisent en quatre jours 12,5 % de leur chiffre d'affaires annuel. Ces quatre jours permettent de payer des salariés toute l'année – renforcés quand c'est nécessaire par des travailleurs agricoles saisonniers. Or, pendant ces quatre jours, le responsable des expéditions termine immanquablement son travail à minuit, pour revenir à sept heures le lendemain matin. S'il respecte les règles du repos quotidien, même ...
Et les 7 millions de chômeurs ?
… il s'agit du candidat, devenu depuis lors Président de la République, lors du débat télévisé précédant le second tour de l'élection présidentielle. Je peux vous dire qu'en tant que chef d'entreprise et maintenant député, qui se bat pour la libération du travail en France, je fus emballé par ce discours volontariste, qui semblait enfin vouloir donner de l'air à nos entrepreneurs. Puisque je partageais non seulement le diagnostic mais aussi les propositions, il n'y avait donc pour moi aucune raison de ne pas soutenir ces pistes de réforme. En effet, j'étais et je reste intimement convaincu que seul un pacte de responsabilité entre les partis ...
Clairement, ces mesures prises par le Gouvernement ne simplifieront pas réellement la vie des entreprises. Elles risquent même d'alourdir encore plus un code du travail déjà extrêmement complexe, qui fait peur aux chefs d'entreprise, lesquels resteront en attente de la réforme des seuils, de l'apprentissage et de l'assurance chômage. Pour conclure en un mot, de bonnes pistes ont été ouvertes – ce qui explique que je voterai ce texte – mais elles ne vont clairement pas assez loin et me laissent tout de même un peu perplexe. La route du plein-emploi est encore longue, madame la ministre, même si, je le répète, vous êtes la première ministre du ...
C'est au contraire sa remise à l'endroit !
C'est très bien et très émouvant, et j'espère que vous vous empresserez de demander systématiquement que le vote de la grève se fasse lui aussi à bulletins secrets. Ce sera sans doute beaucoup plus démocratique qu'à main levée.
Madame la ministre, vous prévoyez dans le décret que la consultation des salariés se déroule hors de la présence du représentant de l'entreprise et au terme d'un délai de quinze jours. Comment les salariés vont-ils prendre la décision de travailler tout le week-end pour honorer une commande exceptionnelle enregistrée un jeudi ou un vendredi ? Si la décision intervient quinze jours plus tard, la commande sera perdue. Je ne comprends pas l'embarras vis-à-vis du vote à bulletins secrets. C'est la modalité la plus démocratique qui soit.
Je le répète, j'aimerais, chers camarades,
que le vote de la grève se déroule lui aussi, un jour, à bulletins secrets. Il y aurait beaucoup moins de pression sur ceux qui votent.
Monsieur le secrétaire d'État, je ne sais pas si la chose est illicite, en tout cas elle est illisible. Le Président de la République souhaite qu'après les ordonnances, le code du travail soit plus simple, plus attractif et plus « émoustillant » pour les entreprises. L'article L. 2262-15 du code du travail, tel que modifié par l'ordonnance, serait ainsi rédigé : « En cas d'annulation par le juge de tout ou partie d'un accord ou d'une convention collective, celui-ci peut décider, s'il lui apparaît que l'effet rétroactif de cette annulation est de nature à emporter des conséquences manifestement excessives en raison tant des effets que cet acte a ...
Mais au bout de deux ans, l'accord sera oublié !
Monsieur Vercamer, les amendements no 22 à 25 visent-ils à modifier les seuils uniquement pour la création du CSE ou bien aussi pour les autres obligations juridiques de l'entreprise ?
Donc, ils n'apportent pas grand-chose.
J'ai voté le précédent amendement, parce que je suis pour la suppression des seuils. Lorsque, aux contraintes propres à un seuil, on en ajoute de nouvelles, on rend plus difficile encore sa suppression un jour. L'amendement concerne les entreprises d'au moins onze salariés : je le voterai également, même si je pense que le droit d'alerte devrait être indépendant de toute question de seuil.
Ce droit vise un phénomène sociétal qui n'a rien à voir avec le travail.
Madame la ministre, moi qui suis favorable à la suppression des seuils de zéro à 300 salariés, je pense qu'une telle disposition devrait ignorer la notion même de seuil.
Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous commençons aujourd'hui à débattre du projet de loi visant à ratifier les cinq ordonnances présentées par le Gouvernement pour réformer le marché du travail. Pour vous mettre très à l'aise et vous permettre d'entendre sereinement ce que je vais vous dire, je vous annonce tout de suite que je voterai ce texte. Mais je tiens tout de même à faire observer que j'ai été quelque peu déçu par son manque d'ambition. Qui a dit : je souhaite mener des « changements profonds » pour que l'« esprit de conquête triomphe » ; « ...
J'ai relevé, dans le texte des ordonnances, des points positifs, comme la limitation des cas de remise en cause des accords pour vice de forme, la possibilité sous conditions, dans quelques domaines, de négocier sans syndicat dans les entreprises de onze à cinquante salariés, ou encore la fusion des instances représentatives du personnel, sous condition de rationalisation – à préciser dans les décrets. Cependant nous pouvions quand même légitimement nous attendre à beaucoup plus d'audace, notamment au vu des promesses du candidat Macron, qui nous laissaient entrevoir une véritable libération du travail. J'aurais donc préféré un fonctionnement de ...
Je suis très ému quand j'entends nos collègues du groupe GDR réclamer le vote à bulletins secrets, qui serait le seul vote démocratique pour les accords d'entreprise dans les petites entreprises, comme du reste dans les grosses.
Le présent amendement vise à confier la gestion des recours aux contrats de travail à durée déterminée, aux contrats de travail temporaire et aux contrats à durée indéterminée de chantier à la négociation d'entreprise, afin de libérer l'organisation des entreprises et donc d'aider à leur compétitivité, chaque entreprise, notamment les petites, ayant des contraintes et des aléas propres.
Je ne vous sentais pas à l'aise avec l'expression « petit employeur », monsieur le secrétaire d'État : de fait, il faudrait plutôt parler d'un employeur de petit effectif. Tout employeur, qu'il le soit d'un petit nombre de salariés ou patron du CAC 40, a face à lui le même code pénal et le même code du travail. Mais le patron du CAC 40 a quand même plus de moyens pour se défendre que celui qui n'emploie que trois ou quatre salariés.
Chers collègues, vous n'avez pas besoin de vous inquiéter du bon usage du CICE ; de toute façon, quand un Président de la République parle de crédit d'impôt, il y a toujours quelqu'un à Bercy qui cherche comment ne pas le verser ou comment le récupérer s'il a été versé. Par ailleurs, c'est bien connu, le CICE a sauvé La Poste.
Je vois mal ce que vous pourriez aller dire au PDG de La Poste, tout comme je vois mal un comité d'entreprise s'opposer au fait qu'un crédit d'impôt sauve son entreprise, que son utilisation soit conforme ou non à ce qui était prévu.
Si le crédit d'impôt existe, c'est tout simplement parce que l'État se rend compte, à un moment donné, qu'il est trop gourmand sur les prélèvements frappant la richesse privée créée, qui se transforme en richesse publique, et qu'il en réinjecte un peu, pour que tout le monde soit dépendant du système.
J'espère qu'on comprendra un jour en France que créer des emplois alors qu'il n'y a pas de travail, c'est complètement anti-économique. Les entreprises n'ont pas besoin d'aides ; elles ont seulement besoin qu'on les laisse travailler.
Cet amendement vise à rappeler que les compétences du comité social et économique sont limitées et à donner une base légale positive à ce principe. Je sais ce qui a été répondu quand l'amendement a été présenté en commission par un de mes collègues, en mon absence. Je voudrais rappeler que le conseiller maître à la Cour des comptes qui présidait la commission des marchés de la RATP – une entreprise publique – a constaté que le comité d'entreprise, gestionnaire d'un budget de 50 millions d'euros, n'était soumis à aucune des règles régissant les achats publics, et a estimé qu'il aurait été normal que la loi impose aux comités ...
Je retire mon amendement. Il sera fait appel au juge.
Quelle belle occasion manquée, madame la ministre, avec ces ordonnances ! Vous dites vouloir améliorer la compétitivité et le dynamisme des entreprises, et vous n'avez pas touché aux seuils ! On peut toujours rêver, et j'espère que mon amendement sera adopté, mais je ne me fais aucune illusion quand je vois le sourire de M. le rapporteur – et c'est vraiment dommage. Personnellement, je rêve de la suppression des seuils jusqu'à trois cents salariés. Un premier seuil à trois cents serait une très bonne chose, puisque le Président de la République, de toute façon, veut des grosses entreprises, employant plus de trois cents salariés. Qu'on laisse ...