M. Jacob m'apparaît un peu audacieux quand il prétend avoir le monopole de l'opposition. Notre richesse réside précisément dans la pluralité et dans la diversité de l'opposition.
Si toute décision prise par un groupe est respectable par essence, il me semble qu'il ne serait pas de bonne hygiène démocratique que notre assemblée soit paralysée parce qu'un certain nombre d'entre nous ne souhaite pas prendre part aux travaux du Bureau.
Il est nécessaire d'avancer, quels que soient les désirs de boycott des uns et des autres, vers la constitution de notre bureau. En ce qui nous concerne, parce que nous avons la conviction qu'il faut rassembler, et que les urgences auxquelles notre pays est confronté imposent de dépasser les postures,
nous estimons qu'il faut constituer sans délai le Bureau de l'Assemblée. Pour que notre institution fonctionne, nous devons avancer avec celles et ceux qui veulent bien prendre les responsabilités que d'autres ne veulent plus prendre. En ce qui nous concerne, loin de vouloir profiter de cette décision pour étendre notre influence…
…et pour briguer de nouveaux postes à responsabilité, nous nous en tiendrons tout simplement à ce que nous avons dit ce matin en Conférence des Présidents. Je souhaiterais, monsieur le président, que nous puissions bénéficier d'une suspension de séance, afin de définir les modalités qui nous permettrons d'avancer, malgré ceux qui veulent rester sur le quai.
M. Faure a parlé de crise, mais il ne s'agit que de l'élection d'un questeur – je me demande combien de Français savent précisément ce dont il s'agit.
Cette élection a conduit le groupe Les Républicains à retirer leurs candidats, ce qui revenait à bloquer le fonctionnement de notre assemblée. Notre intention n'est absolument pas d'assumer l'ensemble des responsabilités, mais de faire fonctionner le bureau de notre assemblée. Dès que les membres du groupe Les Républicains voudront reprendre leurs responsabilités, les candidats que nous aurons élus céderont immédiatement leur place.
Ce que nous proposons, c'est d'éviter que l'Assemblée nationale soit bloquée et que nous puissions nous mettre au travail sans délai, car les obstructions de procédure nous empêchent de travailler.
Nous proposons également de respecter les droits de l'opposition, …
…dès lors qu'aura cessé la bouderie liée au mauvais tour qu'a pris l'élection d'un questeur. Ensuite, pour répondre à la curiosité de M. Faure, nous ne prendrons pas part, demain, au vote de la commission des finances, car elle concerne, non pas la majorité, mais les différents candidats de l'opposition.
Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, chers collègues parlementaires, c'est le 16 novembre 2015 que j'assistais pour la première fois à une réunion du Congrès. L'histoire commandait alors que les représentants de la nation se rassemblent. En souvenir de ce jour, je veux rendre hommage à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme et exprimer nos sentiments solidaires dans la peine à toutes les familles qui ont perdu l'un des leurs. Mesdames et messieurs, Emmanuel Macron avait annoncé tôt dans sa campagne qu'il s'exprimerait chaque année devant le ...
Nous devons également bâtir une France et une Europe protégeant des dangers réels que rencontrent nos concitoyens au XXIe siècle, et non de dangers passés, fantasmés ou faussement exacerbés. Chacune et chacun, dans notre pays, doit demain trouver les clés pour s'accomplir. Nous devrons donc dresser de nouvelles protections plus adaptées, plus audacieuses, plus agiles, d'abord pour assurer notre sécurité, en particulier face à la menace terroriste, mais aussi pour protéger chacune et chacun contre les aléas de la vie, dans un monde en constante évolution, en améliorant et en calibrant mieux notre formation, en transformant notre système de santé et notre ...
Alors, mes chers collègues, évaluons, corrigeons, améliorons, simplifions et choisissons de ne légiférer que sur l'essentiel ! Sinon, nous deviendrons des fabricants de normes, dont on sait, sur le terrain, que leur multiplication freine l'action et l'inventivité. Pour changer la réalité, il faut commencer par la regarder en face, même lorsque cela cogne. Vis-à-vis de notre pays et de nos concitoyens, nous avons le devoir de tendre vers l'idéal, afin de redonner l'énergie de l'espérance collective et sortir de cette forme de délectation morose qui a paralysé notre pays ces dernières années. Soyons-en sûrs, ce sont les forces de la liberté et les liens ...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, citoyennes et citoyens qui assistez à ce débat, …
…le Président de la République a réservé à la représentation nationale sa première grande expression politique depuis son élection, dans le droit fil de la Ve République. C'est pour nous, parlementaires, une véritable marque de respect.
Le Président de la République a fixé hier l'objectif de son quinquennat, développé les principes de son action et indiqué la marche qu'il entendait suivre. Les récents résultats électoraux nous ont bien démontré que les Français ne voulaient plus de la façon de voir et de faire la politique qui avait prévalu jusqu'ici.
Le Premier ministre a montré qu'il partageait ce diagnostic. C'est pourquoi il nous appartient ici de développer nos principes d'action, de construire et de faire vivre une manière plus efficace de travailler, ici même, à l'Assemblée nationale. Nous devons d'abord et avant tout rétablir le lien avec nos concitoyens, qui nous ont donné un mandat de confiance et d'exigence, et renforcer l'efficacité de l'action publique pour obtenir enfin les résultats que les Français appellent de leurs voeux. C'est cette efficacité qui nous incombe.
Le Président de la République a présenté hier les grands traits des réformes institutionnelles que nous avons défendues lors de notre campagne législative. Avec vous, monsieur le Premier ministre, et avec votre gouvernement, nous devons sans délai nous atteler à la tâche. Monsieur le Premier ministre, là où le Président a dessiné hier les contours de l'action de l'exécutif, vous venez de remplir les formes pour nous livrer une image plus complète. Vous venez de donner la méthode pour porter le sens, dire la vérité, travailler avec toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté et obtenir rapidement des résultats.
Vous nous avez fait part des axes concrets qui mettront du fil à notre ouvrage, ainsi que du rythme des réformes qui permettront au pays, dans cinq ans, d'être plus prospère, plus solidaire et plus juste. Hier, je disais au Congrès qu'il fallait nous mettre au travail sans attendre et dès aujourd'hui, en chef d'orchestre, vous déclinez les missions qui répondront à cette volonté collective de retour d'une France conquérante. Déjà au travail, nous voilà bien inscrits dans le registre de cette efficacité que nous prônons. Vous avez mis en exergue des mots d'ordre qui se traduisent par des mesures tangibles : restaurer la confiance par une justice plus ...
…et par une Sécurité sociale à nouveau viable, en faisant de la prévention un pivot de la stratégie nationale de santé ; libérer les médecins des charges administratives, construire avec eux un parcours de soins qui garantisse un égal accès à tous, notamment en luttant contre les déserts médicaux et le renoncement à se soigner.
Restaurer la confiance, c'est aussi réaffirmer le lien entre l'État et les territoires en osant l'expérimentation qui permet d'adapter la norme aux spécificités régionales ; c'est supprimer la taxe d'habitation, aujourd'hui injuste et obsolète pour l'immense majorité des Français – en discutant évidemment avec tous les territoires de métropole et d'outre-mer.
Monsieur le Premier ministre, vous avez aussi parlé de courage. Il nous en faudra et vous en trouverez au sein de cette Assemblée : courage pour lutter contre le terrorisme, pour faire face au défi migratoire avec responsabilité et générosité, courage pour rénover notre modèle social devenu inégalitaire, bouleversé par la mondialisation et la révolution numérique, courage pour rétablir notre situation financière et ainsi notre capacité d'investissement – et donc notre indépendance. Enfin, vous avez dit que vous vouliez une France conquérante dans le domaine économique mais également écologique, agricole et numérique, domaines où tant d'opportunités ...
Car bien sûr, nous débattrons des moyens, nous explorerons les solutions et les méthodes, nous les affinerons, les enrichirons. Mais nous ne différons pas quant au but : faire renaître l'espérance et le goût de l'avenir, ne jamais renoncer à la justice sociale et redonner à tous nos concitoyens la fierté d'être Français.
C'est pourquoi la majorité travaillera de toutes ses forces avec vous et avec votre gouvernement, monsieur le Premier ministre, avec bienveillance et exigence, …
…dans une logique de co-construction, au service de la nation. Co-construire, cela signifie que nous trouvions ensemble, très en amont, les solutions les plus adaptées, sans présupposé et sans que les propositions des parlementaires soient vécues comme une marque d'hostilité, bien au contraire. Les défis auxquels nous faisons face aujourd'hui sont immenses et c'est pourquoi nous devons y répondre collectivement : Gouvernement et élus, mais également chaque citoyen et chaque citoyenne. Toutes les forces vives de la nation doivent être à l'oeuvre. Les Françaises et les Français ont exprimé sans détour leur lassitude envers une certaine manière de penser et ...
Les Français ont aussi exprimé leur lassitude envers une politique qui n'a pas su se réinventer et qui, depuis des générations, reproduit un modèle qui ne les satisfait pas, voire même qui les détourne de la vie publique, ce qui est une souffrance pour la démocratie. Nos concitoyens se sont donc mobilisés pour nous dire leur soif de renouvellement mais aussi leur envie de se voir proposer un autre paradigme : celui de l'avenir, du possible, du projet, du mouvement. Sachons les écouter – et votre propos, monsieur le Premier ministre, démontre que vous avez su le faire. Comme mes collègues, j'ai la conviction que les incantations, les débats stériles, les ...
Il nous faudra retrouver ensemble la valeur ajoutée du travail parlementaire : ceci vaut tout autant pour la majorité que pour les oppositions. Les Français n'attendent pas de nous un panurgisme majoritaire, pas plus qu'ils n'attendent de l'obstruction surjouée. Par leur vote, les Français ont aussi témoigné qu'ils ne veulent plus de demi-mesures, d'ajustements à la marge, de rafistolages, mais qu'ils souhaitent une transformation réelle et profonde de notre système économique et social pour reprendre ensemble le chemin du progrès. Cette transformation, mes chers collègues, embrassons-la !
Enfin, au cours des derniers mois, nos concitoyens ont témoigné de leur volonté de s'impliquer dans la construction des politiques publiques qui les concernent directement et ont montré combien ils pouvaient être force de proposition pour trouver collectivement des solutions aux problèmes quotidiens. Alors, consultons-les ! Monsieur le Premier ministre, vous venez d'expliquer comment vous comptiez mettre oeuvre le projet du Président de la République et conduire la politique de la nation. Agir concrètement, donner des inspirations nouvelles aux projets de nos concitoyens est le seul antidote au « dégagisme » comme aux conservatismes frileux. Ni l'un ni l'autre ...
Notre groupe accueille 91 % de nouveaux députés, dont la majorité commencent leur tout premier mandat électif. Avec 45 ans en moyenne, soit quatorze ans de moins que la moyenne d'âge prévalant sous la précédente législature, nos députés apportent un souffle nouveau, des idées neuves…
…et la pratique d'un monde qui, en quelques décennies, a connu des transformations radicales.
Mais être neuf, en politique, c'est d'abord avoir vécu des parcours variés dont vous avez cité plusieurs parmi les plus singuliers et les plus audacieux, monsieur le Premier ministre. C'est aussi bénéficier d'une multitude de talents et d'expériences professionnelles qui dotent les membres de notre majorité d'une connaissance réelle des attentes de nos concitoyens
Mais, comme sur tous les bancs, les membres de notre majorité sont par-dessus tout des citoyens engagés, partageant des valeurs et forts d'un projet commun. Ils sont toutes et tous prêts à se retrousser les manches pour faire avancer le pays, monsieur le Premier ministre.
Notre intelligence collective doit permettre de remettre la France sur les rails du progrès pour tous. Cette nouvelle énergie qui vous portera, monsieur le Premier ministre, vous et votre gouvernement l'avez aussi dans votre majorité et vous pouvez compter sur elle.
Garder le lien avec le « terrain », comme on dit, est au centre du projet de La République en marche et restera toujours au coeur de notre action. Les députés de la majorité s'inscrivent dans cette démarche de proximité en gardant un lien privilégié avec celles et ceux qui leur ont confié leur mandat. C'est pourquoi nos députés, au-delà du travail législatif au sein de cette Assemblée, animeront et feront vivre régulièrement des ateliers citoyens sur leur territoire, en lien avec l'activité législative.
Nous continuerons également à consulter régulièrement les citoyens en usant de tous les outils à notre disposition. Cette démarche permettra à la fois de recueillir les interrogations, les idées, les critiques…
…et sera également le moyen de faire vivre le débat public hors des échéances électorales car, pour citer Pierre Mendès France, « la démocratie n'est efficace que si elle existe partout et en tout temps »
Dans notre travail quotidien, cessons les postures et les querelles de chapelle et mettons nos idées à l'épreuve de la réalité pour s'assurer qu'elles produiront les résultats escomptés. Reprenons à notre compte un certain nombre des principes qui ont été énoncés hier. L'efficacité, tout d'abord : légiférons moins, pour légiférer mieux et pouvoir ainsi consacrer davantage de temps aux textes fondamentaux. Répartissons différemment notre temps pour en donner davantage au contrôle et à l'évaluation des politiques publiques. Cette démarche est fondatrice pour garantir un effet réel à notre action et éviter la prolifération des textes. La proposition ...
L'instauration pour les élections législatives d'une dose de proportionnelle, conjuguée avec une limitation dans le temps du cumul des mandats, permettra à la pluralité des opinions d'être mieux représentée et élargira l'accès aux fonctions électives. Mais le renouvellement n'est pas une finalité en soi. L'enjeu est de répondre à la demande des Français d'une transformation tangible de notre modèle. Et cette mission, c'est sans attendre que nous devons commencer à la remplir. C'est ainsi que s'ouvre aujourd'hui une session extraordinaire dont l'ordre du jour témoigne à la fois des changements que nous voulons opérer et de notre volonté de réaliser dès ...
Monsieur le Premier ministre, vous nous avez exposé la manière dont le Gouvernement entend rétablir notre situation financière, et la méthode qu'il compte adopter pour y parvenir : réduire la pression fiscale qui pèse sur nos concitoyens, faire baisser la dépense publique, qui est bien plus élevée chez nous que dans la plupart des autres pays européens, et donner de la visibilité, à moyen terme, à l'ensemble des acteurs. Cet enjeu est absolument décisif pour la bonne marche de notre économie. Il doit nous permettre de retrouver des marges de manoeuvre pour investir, développer et rénover nos infrastructures, accompagner celles et ceux qui en ont le plus ...
L'examen du projet de loi de règlement, qui arrête le montant définitif des dépenses et des recettes de l'État, sera l'occasion de trouver toutes les sources d'efficience inexploitées et les économies potentielles. Avec ses annexes, et notamment le rapport annuel de performance, nous nous efforcerons de mesurer précisément la performance des dépenses publiques, en évaluant l'utilisation des crédits budgétaires au regard des objectifs fixés. Nous mènerons ensuite le débat d'orientation des finances publiques au cours duquel votre gouvernement nous présentera un rapport sur l'évolution de l'économie nationale et sur les orientations des finances publiques. ...
Les ordonnances nous permettront de légiférer vite et efficacement, tout en garantissant les concertations qui s'imposent avec les représentants des salariés comme avec ceux du monde de l'entreprise. Agir vite : c'est ce qu'attendent de nous les Françaises et les Français. Nous examinerons donc ce texte pour permettre à votre gouvernement, monsieur le Premier ministre, de prendre des ordonnances visant à renforcer et simplifier le dialogue social, tant dans l'entreprise que dans la branche, et à sécuriser les relations de travail, tant pour les employeurs que pour les salariés.
Il permettra aussi au Gouvernement de modifier le compte pénibilité pour le rendre plus adapté, plus applicable et donc plus efficace.
Cette loi fait écho au diptyque que nous portons depuis des mois : libérer et protéger.
Il s'agit de libérer les entreprises pour les soustraire à des contraintes qui pénalisent leur activité, augmenter leur compétitivité en leur donnant plus de souplesse, et leur permettre d'embaucher plus aisément…
…mais toujours en protégeant les salariés, en améliorant le fonctionnement du dialogue social et leurs conditions de travail, ainsi qu'en renforçant leurs droits. Nous devons construire de nouvelles solidarités collectives, ainsi que de nouvelles sécurités individuelles, qui soient attachées aux parcours, et non aux statuts.
Nous devrons aussi renforcer la formation professionnelle et l'apprentissage et redonner du pouvoir d'achat aux salariés en baissant les cotisations. Ces mesures devront être portées par le projet de loi à venir au printemps 2018. Un autre message clair que nous pouvons tirer, et que nous devons entendre, des récentes élections est celui de l'existence d'une fracture entre les territoires. Ne faisons pas abstraction de ces inégalités qui minent la cohésion nationale. Les politiques du logement, de la ville et de l'aménagement des territoires doivent obtenir des résultats tangibles, qui démontrent à nos concitoyens qu'aucun territoire de la République n'est ...
Monsieur le Premier ministre, vous êtes Normand, je suis Breton.
Nous savons tous deux ce que naviguer veut dire, que la mer soit calme, agitée ou que gronde la tempête. Notre cap est clair, il a été fixé hier par le Président de la République. Vous venez, devant nous, de tracer la route pour vous assurer du succès de notre engagement au long cours. Votre équipage est prêt à faire face aux vents grossissants, et peut-être aux courants contraires.
Notre espérance n'est pas celle d'un long fleuve tranquille ; notre espérance rejoint celle des explorateurs d'un nouveau monde, que nous voulons conquérir et aborder au service de notre pays.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, « la France se sait un futur, mais elle ne se voit pas d'avenir » disait Pierre Nora. À nous d'ouvrir les voies d'un avenir meilleur pour notre pays. Monsieur le Premier ministre, c'est avec cette volonté chevillée au corps que nous voterons la confiance à votre gouvernement.